
Qui te rend si hardie de montrer tes appâts,
Toi, à peine nubile et déjà débauchée ?
Où donc est ta pudeur apprise chez papa,
Quand tu cachais tes seins, juste à peine ébauchés ?
Les deux mains sur les hanches et le sexe en valeur,
Le regard éperdu, juste un poil apeuré,
Tu as l’air résignée, pas trop femme en chaleur,
Les seins un peu figés, le pubis effleuré.
Qui est ce que tu méprises ? Est-ce toi, est-ce moi ?
Est-ce de la pitié que je vois dans tes yeux
Qui te trouble la bouche et trahit ton émoi,
Mais permet toutefois cet esprit audacieux ?
Quand tu m’as fait l’amour tu étais partie ailleurs ;
Ton corps mis au grand jour mais ton cœur dans la nuit
Dans les pensées secrètes et l’orgueil chamailleur
D’une fille hautaine et perdue dans l’ennui.
À cet air méprisant d’un juge accusateur,
Je sais bien que je n’aurai jamais plus d’autre accès
Quand j’aurai fuis ton lit démoralisateur
Loin d’un cœur rabat-joie sans manque et sans excès.
Tableau de Fabienne Barbier
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