
J’ai trouvé ce matin quelques graines à planter
Oubliées dans un sac pas même étiqueté.
Sur un peu de coton pour expérimenter,
Posé sur ma fenêtre aux carreaux piquetés.
Puis la lune a veillé dans sa robe d’argent,
Trois rayons de soleil timidement à l’aube
Ont chauffé l’écuelle en faisceaux divergents,
Troublés par les fêlures, et nourri l’épilobe.
Quatre petites feuilles sorties au crépuscule
Ont percé dans la nuit, avides d’aventures.
Quatre petites phrases, là sur mon opuscule
Ont tracé quelques lignes, là sur la devanture.
Hier matin quatre fleurs ont souri à l’aurore ;
J’ai planté dans un pot mon jardin insolite.
Trois papillons timides voletaient là-dehors ;
L’un d’eux a fait l’école avec ses acolytes.
Je suivrai ta lignée, famille Épilobium !
J’apprendrai tes racines et parlerai ton langage !
La lune est ton essence, le soleil ton opium
Qui droguent un jardinier par effet de tangage.
Tableau de Fabienne Barbier
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