
Il n’a pas reçu la flèche qui devait frapper son flanc.
C’est un saint homme, un ermite, qui a fait un bouclier
En posant sa main légère mais d’un amour si gonflant
Que le chasseur n’a pu faire que son trophée oublier.
C’était près de la fontaine, au bout du chemin de terre,
Bien au-delà de la ville, là où marchent les bergers.
Parmi les champs de lavande des riches propriétaires
Et les jardins potagers, les vignes et les vergers.
Elle a traversé sa main, la flèche de la violence ;
Elle a marqué du destin une ligne sur sa paume ;
Elle a signé d’un arrêt, sans aucune ambivalence
La grâce de l’animal accroupi parmi les pommes.
L’ermite a donné son nom et ses armes à la ville.
L’anachorète oublié est maintenant renommé.
La légende est établie sur le blason de Saint-Gilles
Mais la biche a remplacé le cerf ainsi dénommé.
Je suis né dans ce pays pas très loin de la fontaine
Et souvent les soirs d’été j’allais suivre les étoiles
Qui m’emmenaient vers les lieux dont j’étais le capitaine
Qui défendait le vieux cerf et le fixait sur la toile.
Tableau de Fabienne Barbier
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