
Les ruelles se perdent dans la fin de l’année,
Les ruelles se tordent dans une éternité,
Les ruelles s’effacent dans cet instantané,
Les ruelles me mentent dans ma paternité.
La maison familiale a perdu son attrait ;
Les rires se sont tus dans un silence vague.
Les larmes ont lavé les souvenirs abstraits ;
Les parents se dispersent et les enfants divaguent.
Le café des amis ne chante plus le soir ;
On ne sait que réchauffer toujours la même soupe.
Les marginaux d’antan se disent à peine bonsoir
Et la jeunesse est vieille et s’englue dans les groupes.
Mon village s’en va et perd de sa substance ;
Tous les murs se lézardent et puis tombent en ruines.
Déjà je n’en vois plus la moindre consistance
Et les toits des maisons laissent passer la bruine.
Mais je connais la fée qui pourrait transformer
La grisaille en couleur et le flou en solide.
Puisse-t-elle m’aimer à savoir performer
Un village de vie agréable et valide !
Tableau de Fabienne Barbier
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