
Papillon de vitrail comme nef de lumière,
Tes ailes sont des images qui me montrent le monde.
Les couleurs étourdissent ma vision coutumière
Qui m’exposait la terre et ses ruines immondes.
Le ciel est si profond dans ton aile antérieure
Que je m’y vois plonger toutes ailes aux vents !
Je me perds dans ces nues et ma voix intérieure
Me murmure tout bas d’atterrir sous l’auvent.
Les joyaux de tes eaux sont des pierres précieuses
Comme une femme d’eau accouchant dans la glace,
Qui donne son enfant dans la vapeur radieuse
De la trace d’amour qui va et se déplace.
Si la terre est nourrie de tous nos souvenirs,
Si la terre est mémoire de toutes nos racines,
J’aperçois dans ton aile ce qui va advenir
Des peuples libérés de la fièvre assassine.
Mais le feu de l’amour restera le plus rare !
Il est cette étincelle qui déclenche la foudre !
C’est le feu créateur transmutant le curare
De la mort et la haine pour en faire sa poudre.
Tableau de Fabienne Barbier
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