Le bouquet sublimé

Le bouquet sublimé

Au départ, tout simplement, j’avais cueilli quelques fleurs
Et les avais déposées dans un vase à ma fenêtre.
L’automne était avancé avec un froid persifleur
Qui me givrait les carreaux et me glaçait mon bien-être.

Serait-ce une réaction ou une bénédiction ?
Toujours est-il que mes fleurs se sont alors sublimées !
Les feuilles et les pétales ont bravé l’interdiction,
Se sont muées en vapeurs et se sont décomprimées !

D’abord toute la fenêtre fut noyée dans les couleurs.
Puis, le cadre a débordé, remplissant toute la pièce.
Moi, je m’étais endormi, assommé par mes douleurs,
Perdu dans l’attrape-rêve, chassant la fière hardiesse.

Toutes ces volutes teintes virevoltent au plafond.
Les feuilles sont des nuages et les fleurs deviennent anges.
Les petites boules rouges sont des étoiles sans fond ;
Les jolies clochettes blanches tintinnabulent en échange.

Depuis ce jour, je l’arrose ; il a quitté ma maison.
Il est resté confiné, un moment dans mon jardin.
Puis il a gagné le ciel, je n’en connais pas la raison
Mais les couchers de soleil sont devenus bavardins.

Tableau de Fabienne Barbier

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