Port-Souillé

Port-Souillé

Éclaboussés de couleurs comme vagues de tendresse,
Tout barbouillés d’arcs-en-ciel comme des feux de détresse,
Mes bateaux flambent de tons irisés comme l’aurore,
Sur leurs mâts les oriflammes portent les couleurs d’Andorre.

Moi, mes larmes ont coulé sur le port de la madrague,
Mes chagrins ont dérivé et ont fait grossir les vagues,
Ça fait trop longtemps déjà que je suis rivé au sol
Et que cet immobilisme a altéré ma boussole.

J’avais brisé mon navire sur les récifs des calanques,
Puis on m’avait enfermé, enchaîné dans une planque.
Depuis tout s’est arrêté, à l’horloge de mon être,
Et puis tout a déliré ; j’ai vu mon âme renaître.

Tout mon sang, toutes mes larmes se sont mélangés ensemble,
Parfois le soleil couchant a reflété l’eau qui tremble,
Parfois le soleil levant l’a inondée de lumière ;
Elle scintille la nuit, comme pour une avant-première.

Alors j’ai lâché les eaux, alors j’ai ouvert le port,
Toutes ces belles couleurs accompagnant mon transport.
Alors j’ai appareillé, alors j’ai mis de l’action,
Avec mes mille couleurs comme une arme d’effraction.

Tableau de Fabienne Barbier

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