
Des petites fleurs de rien du tout qu’elle m’avait prédestinées.
Comme un petit dessin d’enfant rempli de sa naïveté.
Je l’avais trouvé ridicule et posé sur ma cheminée,
Je n’avais pas osé le jeter, peut-être par lasciveté.
Tous les jours je le regardais me demandant pourquoi garder
Cette œuvre que je croyais ratée mais que je ne pouvais cacher.
Nuit après nuit, je l’ai veillé, jour après jour, j’ai regardé,
Y cherchant une inspiration, de quoi pouvoir m’amouracher.
Et j’ai fini par lâcher prise, j’ai abandonné mes efforts.
Je lui ai dit « refais ta vie, je te libère, libère-moi ! »
Après je suis allé dormir cherchant un peu de réconfort
Parmi les rêves et les fées, les bouquetins et les chamois.
Elles ont quitté leur support tout doucement sans faire de bruit
Et se sont glissées dans mon lit sur ma peau nue, intimement.
C’est une petite fleur bleue qui m’a fait goûter de son fruit,
C’est une goutte de rosée qui m’a ému ultimement.
Alors je les ai embrassées en les caressant doucement,
Elles m’ont même fait jouir comme de l’amour d’une femme.
Le lendemain, plus de tableau, de petites fleurs aucunement,
Mais à leur place, dans mon lit, une dame a ravi mon âme.
Tableau de Fabienne Barbier
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