
Je n’avais pas de plateau, mais j’ai pris un moule à tarte.
Je n’avais pas de joli pot, mais j’ai pris ce pot-à-eau.
Je n’avais pas de belles roses, pas de menu à la carte,
J’ai cueilli quelques tulipes sur la colline, là-haut.
Mais je n’ai pas critiqué, je n’ai rien bouleversé.
Ce moule à tarte un peu frustre fut un plateau merveilleux !
Ce petit pichet timide, avec mes larmes versées,
S’est révélé le plus beau de mes rêves sommeilleux !
À force de me servir de tous tes objets magiques
Qu’on aurait laissé pour compte en dédaignant leur présence,
Je leur ai donné mon cœur et mon âme analogique.
Je les ai tous réveillés, sans mépris ni médisance.
Mon pauvre petit bouquet s’est retrouvé à l’honneur.
Un symbole positif, une création surprise.
Et tous ces petits objets qui tombaient en déshonneur
Ont gagné tous leurs galons dans cette noble entreprise.
Toi qui m’as ouvert ta porte, je saurai y reconnaître
Tous tes merveilleux sujets et les remettre à leur place.
Celle où leur cœur brillera et où l’on verra renaître
Le vilain petit canard et le Phénix de leurs glaces.
Tableau de Fabienne Barbier
Laisser un commentaire