Le deuil bleu de l’automne

Le deuil bleu de l’automne

Temps de deuil au sang bleu me fait pleurer les yeux ;
La nature n’est plus qu’un tableau daltonien.
Où est passé l’Azur, cet ange facétieux
Qui colorait mes rêves parfois si plutoniens ?

Je ne vous parle pas d’une couleur passée
Mais d’une amie qui marque les souvenirs du cœur.
Parmi les soirs d’étés dans des tons compassés
Lorsqu’elle allait coucher avec l’astre moqueur.

Je n’entends plus le temps, je n’entends plus le vent.
Le vacarme muet des feuilles mortes est creux.
Les oiseaux sont en deuil et chantent à contrevent
Des liturgies d’adieux au souvenir chancreux.

Je n’aurai pas de rimes, je n’aurai pas de mots
Pour vous dire combien ce bleu m’était précieux !
C’était plus qu’un amant, c’était mon cœur jumeau ;
Je ne puis que pleurer, le cœur sur les essieux.

Adieu sel de la vie, adieu bleu de mes yeux !
Ce monde n’est plus le mien et je vais m’enfermer
Durant tout mon hiver, je serai disgracieux,
En veillant sur ses cendres jusqu’à les transformer !

Tableau de Fabienne Barbier

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