Vénus à la feuille d’automne

Vénus à la feuille d’automne

La première est naturelle, comme Vénus qui s’endort.
Elle s’est juste assoupie pour échapper aux soucis.
Elle est sereine et discrète, berceuse pour la mandore
Dont elle pince, invisible, les quatre cordes adoucies.

La deuxième est plus inquiète et ses gestes sont agacés.
Son bras se fait protecteur et sa tête cherche l’ombre.
Ce n’est plus dans le sommeil qu’elle cherche à s’effacer,
Mais dans la fuite crispée vers l’abîme de la pénombre.

La troisième s’est figée, fondue dans l’incertitude.
Elle s’est statufiée à force de tergiverser.
Assise sur la fenêtre en quête de sa quiétude,
Son mouvement suspendu fuit les secondes versées.

Ô Vénus, non, n’essaie pas d’inventer une seconde
Un endroit où échapper à faire ce que tu dois.
Peu importe que sera, et pour toi et pour le monde,
Le résultat de ton choix car ce qui compte, c’est toi !

Faire un choix, ce n’est pas fuir, abandonner ou trahir,
C’est simplement s’impliquer, c’est confier son essence
Pour faire une expérience, sans se laisser envahir.
Mais il y a toujours le choix de partir dans l’autre sens.

Tableau de Fabienne Barbier

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