
Allongée impassible, l’esprit, la tête ailleurs.
Alanguie immobile et le cœur dans les rêves.
Elle attend le moment qui sera son bailleur.
Elle s’étend dans l’instant dans sa petite trêve.
Elle a vidé sa tête dans le flot des pensées,
Elle a puisé son cœur dans les eaux de Léthé.
Aurait-elle oublié dans son âme offensée ?
Aurait-elle laissé encore passer l’été ?
Mais voici qu’Il arrive, du sang sur les mains.
Le guerrier a livré sa dernière bataille.
Il a tué celui qui barrait le chemin
Et l’avait enfermée sous de hautes murailles.
« Près de moi allongée, comme dans un miroir,
Nous sommes différents, peut-être pas pourtant !
On se regarde absent, les sens dans leur tiroir
Imbécile confusion sans être trop important.
Te laisserais-je ailleurs, toi que j’ai tant croisée ?
Te laisserais-je absente, toi que j’ai tant aimée ?
Te laisserais-je obscure, toi non apprivoisée ?
Te laisserais-je sans moi, toi que j’ai essaimée ? »
Tableau de Fabienne Barbier
Laisser un commentaire