
C’est sa dernière apparition, gardez-la bien dans vos mémoires !
Elle nous tire sa révérence, se transforme en rêve accouché.
Mais il faut mourir au présent, il faut bien fermer les armoires,
Mettre les souvenirs sous clef, laisser le soleil se coucher.
Dernier coup d’œil, dernier regard, dernier reflet, dernière larme
Blessent mon cœur d’une rancœur qui envahit tout mon espace.
Baisers volés, baisers donnés, l’amour profond sonne l’alarme
Et mon corps tremble comme la feuille qui virevolte au vent qui passe.
Premières pluies déjà commencées, nuages lourds, nuages noirs !
Courants polaires en renfort ont écrasé la résistance.
Les thermomètres changent de camp, les baromètres au laminoir !
Je me sens tout abandonné, le cœur trahi, le corps en transe.
Ce n’est pas une guerre perdue, juste une bataille, n’en parlons plus !
Elle va fuir loin dans le sud, lancer un appel empoignant :
« Peuples du nord, n’ayons pas peur, ayons confiance, il a bien plu !
Sur tous les fronts dans tous les cœurs, je serai là accompagnant ! »
J’ai rêvé d’elle, juste vêtue de quelques rayons de soleil.
Illuminée de mille feux, elle était nue, le corps cendré.
Me croirez-vous si elle m’a vue ? Assurément, c’était pareil
À l’écho de mille soleils quand elle m’a dit « je reviendrai ! »
Tableau de Fabienne Barbier
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