
Ces voyages intemporels me nettoient en profondeur.
Éloigné de mes racines, mon cœur se retrouve nu.
Détaché de ma chaumine, les paysages émondeurs
Enlèvent mes branches inutiles et je m’y sens bienvenu.
J’aime les côtes bretonnes avec ses rocs de granite
Et les landes désertiques avec ses vents d’occident.
Mon cœur se gonfle des eaux de toutes ces pluies bénites,
Mon âme prend son envol quelquefois par accident.
C’est le son des cornemuses, des binious et des bombardes
Qui m’a transporté au pas des costumes folkloriques.
J’y ai vu de belles dames, des artistes et des bardes
Dans des parades de fêtes de ce pays d’Armorique.
La chopine et le chouchen, et tous les cidres fermiers
Ont enchanté mes papilles dans les villages isolés
Où ma tendre Gwendoline m’a aimé sous les cormiers
Dans son corps armoricain à la coiffe auréolé.
Jusqu’à la pointe du Raz, j’ai cherché l’extrémité
De ce pays sans frontières et bien au-delà des mers.
Les messagers de Neptune, sur les côtes illimitées,
Me rappellent ces histoires et leurs amours éphémères.
Tableau de Fabienne Barbier
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