Madame Gémominette

Madame Gémominette

Les chiens aboient, les années passent ; la vie s’enfuit, les amours passent.
Ses traits s’affinent et ses cheveux ont raccourci, plus audacieux.
Le regard dur de ses beaux yeux mais toujours cet éclat précieux.
Et sa bouche, plus prononcée, est éternelle et elle embrasse !

Son nez s’est un peu agité. Nez de sorcière ? C’est affolant !
Nez en trompette ? Un peu musqué ? Serait un masque dissimulé…
Il est dressé comme une antenne, il est coquin, affriolant !
Il sait sentir, passionnément, dans sa peinture, tout flammulé !

Œil droit si froid et si intense ! Œil droit qui parle en silence !
Œil gauche tendre qui sait aimer ! Œil gauche qui pense avec le cœur !
Pourquoi ses yeux sont différents ? Je ne sais quelle ambivalence
Nourrit son âme dans cet écho si étrange et si arnaqueur !

Sa beauté n’est pas éclatante. Juste esquissée, rien n’est transmis !
Sa vraie beauté, c’est au-delà de son regard qu’elle est nichée.
Ce n’est qu’un masque, évidemment ! Un simulacre d’anorgasmie !
Mais quand l’amour est démasqué, alors on cesse de pleurnicher.

Fille du vent et de l’écho, ton cœur est grand, ton cœur est beau !
Si l’amour souffle dans ton corps, tu t’abandonnes sans un remord !
Buste glacial, cristallisé saura éclater en lambeaux
Par la caresse d’un baiser, au-delà de la petite mort.

Tableau de Fabienne Barbier

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