
Fleuve d’or dans les cheveux aux flots ininterrompus,
Tu me dilues la mémoire et mon esprit s’éparpille.
Plus je regarde tes yeux, plus ma vue est corrompue,
Plus je m’attarde à tes lèvres, plus j’en oublie mes papilles.
Aucun attrait ne transparaît sur son visage impassible ;
Un sourire énigmatique et deux grands yeux nostalgiques.
Mais lorsque je la rencontre, ça transcende l’impossible,
Tous mes souvenirs s’en vont dans un trou neurologique.
Elle m’offre un bouton de rose pour flatter mon odorat.
Cette fragrance d’oubli gomme toutes mes résistances.
D’abord le sol se dérobe, mes sens entrent en diaspora ;
Tous mes repères m’abandonnent, je sombre dans l’inconsistance.
Elle s’abreuve le soir de la liqueur de l’absence
Qu’on distille quelque part sur le fleuve du Léthé.
Elle dévore les fruits de l’arbre de connaissance,
Elle nourrit mes amnésies de ses mamelles allaitées.
On ne peut pas retenir ni afficher son portrait
Car, à peine dévisagé, on est frappé d’amnésie !
Plusieurs s’y sont essayés, tous sont partis en retrait
Ils ont tous perdu l’esprit et vivent en anesthésie.
Tableau de Fabienne Barbier
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