L’éveil au port

L’éveil au port

Eaux dormantes au matin frémissant de l’aurore,
Tandis que l’air sommeille et souffle doucement,
Seul l’éclat des étoiles trouble l’entente d’or
Entre mer et espace sans un débordement.

J’allais tous les matins, à travers les ruelles,
Goûter de la nature le rapport délicat
Qui accorde les hommes à la mer sensuelle
Et donne à leurs maisons le doux certificat.

Noyés d’obscurité quelques heures avant l’aube,
Les fantômes s’amusent dans les niches du port.
Seuls mes pas répondent au froissement de leurs robes,
Protections insolites d’un étrange support.

Victorieux sans combattre et radieux conquérant,
Semblant crever la nuit diluant sa lumière
Et faisant miroiter les flots indifférents,
Le peintre du matin ranime la poussière.

Puis subrepticement les maisons se réveillent,
Revêtent leurs couleurs et leur vie coutumière.
Les bateaux ondoyant dans la crique surveillent
Le moment du départ de leur vie poissonnière.

Tableau de Fabienne Barbier

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