
Cet œil bleu me fascine de son indépendance.
Sans cesser de me fuir il me nargue pourtant.
Je ne supporte plus sa fière outrecuidance
Qui fait de ma conscience cet air déconcertant.
Je ne fuis pas mes peurs, je ne fuis pas mes maux,
Ma conscience est à jour sans un seul découvert.
Ou peut-être j’oublie, je ne suis pas gémeaux,
Et je n’ai pas toujours mon glossaire grand ’ouvert.
Je suis un peu « fleur bleue », c’est vrai, comme la fleur.
Je n’ai pas de regret, je n’ai pas de remord.
Peut-être regretté-je mes airs d’écornifleurs
Que je donne en échange de ma peur de la mort.
Un peu « trompe-la mort », un jour j’ai fait très fort ;
J’ai défié la mort et mes os sont marqués.
Dis-moi, petit fleur, ai-je raison ou tort ?
De vouloir à ce point sans cesse me démarquer ?
Elle est imperturbable et je souffre en silence.
Sa quiétude à me laisser explorer ma faim,
Me rappelle une histoire qui parlait de conscience :
« L’œil était dans la tombe et regardait Caïn !».
Tableau de Fabienne Barbier
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