
Tout au bout de la jetée, là où le soleil se couche,
C’est là qu’elle a commencé, et mon cœur encore en bouge,
Mon idylle pour une fée qui m’a sauté à la bouche,
Un amour inachevé, là-bas sur la Pointe-Rouge.
Je suis tombé dans ses bras, en chutant d’une calanque,
Je voulais reconquérir tout le mal à la racine,
J’ai osé braver la mort en marchant dans les salanques,
Mon cœur est tombé de haut dans l’amourette assassine.
J’ai jeté l’ancre mentale, dans le port de ce village,
J’ai débarqué mon esprit, j’ai brûlé toutes mes barques,
J’ai cessé de calculer, arrêter le bricolage,
J’ai cessé de contrôler, stoppé toutes mes remarques.
J’étais trop dans l’abandon, elle était trop incisive !
J’étais dans le lâcher prise, elle avait tant de sagesse !
Moi j’avais l’âme canine, elle était une tigresse !
J’en ai serré les molaires, elle était persuasive !
Je lui ai tant envoyé de bouteilles à la mer
Qu’elle s’est embastillée dans une geôle de silence ;
Et quand j’ai voulu forcer un peu sa parole amère,
Elle m’a jeté à l’eau avec une rare violence.
Tableau de Fabienne Barbier
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