
Un fragment de Gorgone, un brin de ses cheveux,
Ce bouquet de tulipes me le rappelle un peu.
Je les ai recueillis sur les bords du lac bleu,
Hier matin, à l’aurore, j’étais un peu vaseux.
Je ne sais quel effet il exerce sur moi
Mais je subis des crises et n’ai plus d’énergie.
Je passe mes journées allongé et sans voix,
Je suis comme assommé, je suis en léthargie.
Est-elle fée ou sorcière, celle qui m’a enchanté ?
Je ne sais pas laquelle à qui je dois m’adresser !
Pour en rompre le charme, je me laisse décanter,
Tout mon corps est en grève et mon âme agressée.
Parfois je vois ces têtes onduler dans le soir
Comme des serpents bleus au bout de ses cheveux.
Madame la méduse a brisé mes espoirs,
Mon cœur est en galère, je t’en fais mon aveu.
J’ai cherché dans ma tête l’origine du mal
Qui m’arrache les neurones du premier au dernier.
Ces vertiges impossibles sont au point maximal,
Le thermomètre explose et j’en perds mon vernier.
Ce matin la sorcière a lâché son empreinte.
Le bouquet de tulipes est enfin apaisé.
Mais pour rompre le charme j’ai besoin de l’étreinte
D’une femme amoureuse et de ses doux baisers.
Tableau de Fabienne Barbier
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