
J’avais à ma fenêtre un bouquet d’hirondelles.
Elles avaient fait leur nid dans cet ilot fleuri.
C’était l’année dernière, je t’avais pour modèle,
Tu jouais à la muse, tu étais ma seigneurie.
Quand j’ouvrais les volets, je les voyais voler
À la chasse aux insectes ; leur plancton aérien.
Quand le temps était lourd, je voyais s’envoler
Mes oiseaux en piqué des insectes terriens.
Une coupe fermée, à l’entrée exiguë,
Leur nid était bâti sur le toit de la hutte.
Elles l’avaient construit dans l’espace contigu
De cet ilot fleuri qu’est mon anacoluthe.
Les oiseaux ont niché au début du printemps.
La femelle a couvé ses petits œufs tout blancs.
La nidification est travail éreintant
Et son mâle veillait d’attention redoublant.
Un jour les oisillons ont quitté leur maison.
Ils ont mis des idées dans ma belle demoiselle.
Elle m’a montré son nid au creux de son giron
Et m’a dit : « Mon chéri faites-moi l’hirondelle ! »
Tableau de Fabienne Barbier
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