La madone à l’oiseau

La madone à l’oiseau

Invisible et secrète dans l’ombre de la nuit,
Sa frêle silhouette se drape dans l’éther.
Son contour féminin se dessine à minuit
Dans des zones où pénombre s’accorde avec mystère.

Elle s’est envolée, colombe, à tire-d’aile,
Elle va tous les jours et par monts et par vaux.
On ne peut pas la suivre, c’est une tourterelle,
Ni l’enfermer à clef au profond d’un caveau !

Mais moi je l’accompagne quand elle passe à portée.
Elle est douce et charmante et toujours enjouée.
Elle a besoin d’épaule et de bras rapportés.
Mon soutien est sa force et l’ennui déjoué.

Une petite fille qui trace son chemin,
Toujours prête à sourire et à faire la fête.
Ses amis lui apportent la joie des lendemains,
Mais dès passé minuit, la machine s’arrête.

Et l’oiseau, dans tout ça ? me direz-vous inquiet ?
C’est l’ami invisible qui l’escorte partout !
Vous ne le verrez pas, il est toujours caché.
Seul un cœur en patience peut l’entendre surtout !

Mais foin de ces mystères, la madone à l’oiseau
N’est pas plus singulière qu’une étrange personne.
Son cœur est un trésor de présents, de cadeaux.
Et le plus important, c’est son cœur qu’elle donne.

Magicienne le jour et fidèle la nuit,
Je n’ai jamais connu ses colères ou ses fièvres.
Elle a de l’équilibre et ne connait pas l’ennui.
Elle s’allaite aux bienfaits des charmes du genièvre.

Et moi, je suis l’oiseau, qui égaie ses journées.
Je chante et je fredonne des chansons d’amour.
Mon plumage est soigné de ses longs doigts de fée.
Je lui rends cet hommage, moi l’oiseau troubadour.

Par un jour de printemps, je l’avais rencontrée.
J’étais l’oiseau blessé tombé du haut du nid.
Elle a su prodiguer et a su démontrer
L’énergie nécessaire à ma mélancolie.

Tableau de Fabienne Barbier

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