
J’ai toutes tes larmes recueillies souvent
Dans cette cuvette, dans cet océan.
Toutes ces douleurs, ces cris émouvants
Sont bien conservées dans ce beau séant.
Bercées par les vagues aux reflets d’argent
Dans ce baptistère au creux des rochers,
Coiffées de nuages au ciel divergent,
Lavabo de sable, toutes raccrochées.
Dans un camaïeu d’or et d’outremer,
Les larmes infusées perdent de leur sel.
Elles prennent un goût un peu doux-amer,
Un peu aigrelet, comme un hydromel.
Quand seront passées les heures endurées,
Tout ce goût de fiel, amer et cruel,
Sera dilué, sera récuré.
Pauvre cœur blessé, pauvre Emmanuelle !
Lavabo de sable filtre doucement !
Tous ces maux s’enfoncent dans ta digestion !
Puis sont absorbés en soubassement
Et sont transformés en résurrection !
Tableau de Fabienne Barbier
Laisser un commentaire