
On est bien dans nos maisons, on est bien dans nos raisons,
Bien à l’abri des dangers, bercés par les orangers.
Chacun vit sur son balcon une vie sans comparaison,
On n’est jamais dérangés, son foyer bien arrangé.
Et pourtant je m’imagine au bout d’une branche fine.
Je ne suis rien qu’une feuille toute humble et sans orgueil,
Petite fleur sans épine avec toutes ses frangines,
Parmi tous ces écureuils qui me font un bon accueil.
On se croit tous différents, uniques et indifférents.
On pense qu’on a une âme bien distincte sur sa gamme.
Mais je sais que cependant nous sommes coopérants ;
Il n’existe qu’une flamme qui vit dans chaque oriflamme.
Tout vient de la position que, chacun, nous occupons.
Sur notre acte de naissance, on voit bien la différence ;
Selon notre éducation et selon notre nation,
Toute notre adolescence bouleverse notre essence.
Moi, je sais bien que chacun est une fleur, un parfum,
Occupant chacun sa place dans l’arbre sacré qui embrasse
L’humanité aux confins des vivants et des défunts.
Le corps est une carcasse issue d’une seule race.
Quand je croise une personne je sens l’âme qui fusionne ;
Elle et moi sommes ensemble, nos deux êtres se ressemblent ;
C’est un autre « moi » qui donne un rôle dans ses neurones.
Quand je vois quelqu’un qui tremble, ma compassion nous rassemble.
Nous sommes tous une fleur sur les branches du bonheur.
Tantôt proche du soleil, tantôt dans l’ombre en sommeil.
Ce qui fait notre douleur c’est l’écart de nos hauteurs
Et l’âme qui fait l’éveil est d’un souffle sans pareil.
Tableau de Fabienne Barbier
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