L’odyssée noire

L’odyssée noire

Les femmes de couleur possèdent la mémoire
D’une vie de labeur et toutes ses histoires.
Je connais un conteur qui chante tous les soirs.
Il chante pour ses sœurs, il a son auditoire.

Elles sont magnifiques, elles sont belles à voir
Au sein de leur écrin sur la Côte-d’Ivoire !
Mais quand elles s’en vont hors de leur territoire,
La couleur de leur peau est discriminatoire.

Origine du monde avant la préhistoire,
Elles sont méprisées à leur grand désespoir.
Esclaves du passé, rats de laboratoire,
Mères de l’humanité, réduites au purgatoire.

Il parait qu’on les aide, on le dit, c’est notoire.
Tout ça c’est des faux-bruits, c’est très contradictoire.
On les fait travailler pour un prix dérisoire,
Enfermées au ghetto, et c’est rédhibitoire !

Elles viennent chez nous, elles gardent l’espoir
De pouvoir étudier le nez dans les grimoires,
D’atteindre, à leur tour, les classes préparatoires.
Elles seront un jour le vrai contrepouvoir !

La couleur de leurs robes et tous leurs accessoires
Leur permet l’évasion, comme une échappatoire.
Quand elles chantent le blues, c’est un moment de gloire,
En jouant « noir et blanc » comme au conservatoire.

Tout doucement demain, ces belles vierges noires
Feront aussi un rêve, un songe prémonitoire :
Elles auront gagné leur place au promontoire
Et pour l’humanité, ce sera la victoire !

C’est une belle odyssée, une belle trajectoire.
Tout un parcours de vie sur mon observatoire.
Je n’écris pas ces mots, juste pour émouvoir,
Mais pour offrir le cœur que j’ai pu percevoir.

Tableau de Fabienne Barbier

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