
Coiffée d’un toit de chaume, allongée sur la plage,
Solidement ancrée sur les rochers de grès,
Escortée de deux barques, insolite accouplage,
Elle guette les marées et note ses degrés.
Témoin mélancolique, endurcie, solitaire,
La cabane a gardé tous ses ressentiments.
Elle s’est refermée, quatre pieds dans la terre,
Comme un palais de glace, plantureux bâtiment.
Mais quels sont les problèmes qui ont chargé la maison
Créant ce cœur de pierre muré de l’extérieur ?
Quel est le responsable qui connait la raison ?
Quel est le vrai coupable tapi à l’intérieur ?
Mais au cours des marées la puissante demeure
A connu bien des vagues et des larmes de fond,
Elle a senti passer des souffrances majeures
Qui ont libéré son cœur et son chagrin profond.
Aujourd’hui la cabane sait bien mieux s’assumer
Et ne plus accuser de sa rigidité.
Cette reconnaissance seule a pu consumer
Le dégel commencé de sa frigidité.
Tableau de Fabienne Barbier
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