J’ai souvent traversé ces passages à quai,
Attendant la marée et restant aux aguets.
Le temps s’immobilise et pousse son loquet.
Je tente une ouverture et je cherche le gué.
J’entends passer au large des bateaux les sirènes
Qui suivent sous le vent la route américaine.
Ils vivent à l’horizon détachés de ma peine
Dans une dimension réduite à leur carène.
Je sais bien que la vague arrivera bien vite.
Je n’en ai pas le doute et la peur, je l’évite.
Mais l’inactivité me provoque l’invite
D’une larme attardée, une conjonctivite.
Mais je ne tombe pas dans l’illusion du temps.
Je sais bien que mon bonheur est dans le présent.
Le futur n’est rien d’autre qu’un égarement.
Mon bien-être est ici, il est omniprésent.
Tableau de Fabienne Barbier
Laisser un commentaire