
Le roseau est parti et l’arbre est un peu triste…
Il ne voit plus son maître, il ne voit plus son Christ.
Mais il sait affronter tous les vents redoutables
Et courber, quand il faut, son ombrage admirable.
Il a longtemps laissé graver sur son écorce
Des messages d’amour de feu comme une amorce.
Mais il a éprouvé tellement de divorces,
Qu’à présent il préfère ne plus bomber le torse.
Sous ces austères branches que cache sa ramure,
Il a participé à de nobles aventures,
Des serments, des duels et des investitures ;
Il pourrait même révéler votre futur…
Qu’adviendra-t-il de lui, quand viendra l’égoïne ?
Servira-t-il de lit à une belle héroïne ?
Ou bien moucharabieh de la fière bédouine ?
Ou encore l’armoire d’une jolie malouine ?
Tableau de Fabienne Barbier
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