Vénus au levant

Vénus au levant

Vénus se fait belle souvent…
Elle n’a pas son pareil devant
Tous ses millions de prétendants
Pour leur offrir un cœur d’enfant !
Les années passent et, cependant,
Aucune ne ride sur le devant !
Juste quelques flèches s’accumulant
Au cœur d’un carquois séduisant.

Pourtant je l’ai abandonnée
Depuis qu’un jour l’heure a sonné
Où j’ai osé démissionner
D’un amour disproportionné.
Car j’ai compris, impressionné,
Qu’elle m’avait conditionné
Pour être un valet ordonné
Où tout lui serait sanctionné.

Ce n’est pas de gaieté de cœur
Que j’ai infligé ce malheur
Et j’en accepte sa rancœur ;
J’ai fait tout ça à contrecœur…
J’en ai des Haut-le-cœur moqueurs,
J’en goûte l’amère-liqueur.
Dans cette guerre crève-cœur
Il n’y a ni vaincu ni vainqueur.
Vénus, j’ai le cœur solitaire
Nos souvenirs peuvent se taire
Mais leurs sillons creusent un cratère
Dont nous sommes dépositaires.
Nous étions trop autoritaires
Et pas assez complémentaires.
Notre lignée héréditaire
Est notre accord testamentaire.

Tableau de Fabienne Barbier

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *