Étiquette : Mer et océan

Les poèmes qui sentent bon l’air du large

  • Des jonques par milliers

    Des jonques par milliers

    J’ai vu des jonques par milliers
    Couvrir la mer comme des vagues
    Qui venaient depuis l’horizon
    Déferler fort sur nos rivages.

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  • La barque attachée

    La barque attachée

    Quand je m’envole à l’horizon, moi, le bravache,
    Je sens en même temps cette ancre qui m’attache.
    Mon esprit vole sous le vent où est sa tâche
    Et mon corps est fixé sur le plancher des vaches.

    Ce n’est qu’un voyage immobile en canot ivre,
    Une croisière imaginaire en bateau-livre.
    Ça fait des années que je veux qu’on m’en délivre
    Mais on m’accuse de manquer de savoir-vivre !

    Pourtant le temps des chaînes est déjà dépassé.
    Le temps où j’étais lié appartient au passé.
    Car j’ai reçu de la vie un laissez-passer,
    Je n’écoute plus rien je vais contrepasser.

    Si tu veux bien, je t’offrirai à préfacer
    Mon histoire avant que la mer l’ait effacée.
    Je pense à toi, je l’ai pour toi dédicacée.
    J’ai demandé à Dieu de me la postfacer !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • L’assemblée des barques

    L’assemblée des barques

    Toutes les barques se sont rassemblées ce matin
    De la chaloupe à la gondole, tout le gratin,
    Ont débarqué dans la baie du mont Palatin
    Ces « fluctuat nec mergitur » tuent mon latin !

    De quoi ça parle, des barques en train de débarquer ?
    De l’entretien, des prix courant sur les parquets ?
    Des fausses jonques et des felouques contremarquées ?
    De celle dont le mât sera le plus remarqué ?

    Fi des commères embarcadères et compagnie !
    Foin des compères portuaires d’Albanie !
    Ça parle russe via la mer noire d’Arménie
    Et même balte des fjords de la Scandinavie !

    Ce soir les cotres et les canots sont repartis.
    Tous les youyous et les pirogues sont de sortie
    Avec les barges et les chaloupes assorties ;
    L’armada fête ses vedettes converties !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le voyage solitaire

    Le voyage solitaire

    Je suis au gouvernail de mon bateau fragile.
    Ma barre est de métal mais mes pieds sont d’argile.
    Je navigue au hasard sur les pas de Virgile.
    Je ne suis pas marin, je suis né à Saint-Gilles.

    Je ne suis sûr de rien ni de ma destinée.
    Peu m’importe au final que ma vie soit ruinée
    Si je n’ai pas trouvé ma douce vahiné
    Avec qui je vivrai l’amour concubiné.

    Mais je n’ai pas encore rencontré l’autre rive.
    Le brouillard m’environne, je suis à la dérive.
    Si je m’égare trop, il se peut que j’arrive
    En direction des côtes de Tananarive.

    Mais Dieu est ma boussole et mon cœur est tranquille
    Aussitôt que j’aurai dépassé la presqu’île.
    N’en déplaise à ceux qui m’ont traité d’infantile ;
    Ce sont eux qui seront mon vrai talon d’Achille !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La frontière dimensionnelle

    La frontière dimensionnelle

    Je me tiens sur le seuil, juste sur la frontière,
    Les pieds enracinés sur la terre côtière,
    Le regard absorbé par la mer tout entière
    Et la tête épousant cette voûte altière.

    Je suis la porte étroite, la percée frontalière.
    Mon corps offre à ce monde une chair hôtelière,
    Le sang coule en mon cœur de façon régulière,
    J’en ai caché le feu à la belle geôlière.

    Je me tiens sur la plage brandissant la bannière.
    Je suis un conquérant, d’une trempe pionnière.
    Je suis la porte étroite, je suis une charnière
    Entre ces quatre mondes et mon âme prisonnière.

    Oserai-je, enfin, soulever la barrière ?
    Serai-je audacieux pour embraser la poudrière ?
    Partirai en avant sans retour en arrière ?
    J’en fais mon idéal, j’en fonde ma prière !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Ondes & nues

    Ondes & nues

    Le ciel ne parle pas, il ne parle à personne.
    Il s’habille de gris aux couleurs de l’automne.
    Je ne connais pas l’ange qui ainsi le maçonne,
    Mais il a tout enduit sur la côte bretonne.

    Les cris des cormorans, rabotant les consonnes,
    Pleurent comme l’archet des violons de l’automne.
    Ces sanglots larmoyants blessent mon cœur et sonnent
    Comme un glas inquiétant, sinistre et monotone.

    Pour qui sonner encore, Ô reine Carcassonne ?
    J’en ai la chair de poule et ma tête hérissonne !
    Que cette nuit la grande et la petite oursonne
    Viennent un peu égayer mon âme mollassonne !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • En attendant la vague

    En attendant la vague

    J’ai souvent traversé ces passages à quai,
    Attendant la marée et restant aux aguets.
    Le temps s’immobilise et pousse son loquet.
    Je tente une ouverture et je cherche le gué.

    J’entends passer au large des bateaux les sirènes
    Qui suivent sous le vent la route américaine.
    Ils vivent à l’horizon détachés de ma peine
    Dans une dimension réduite à leur carène.

    Je sais bien que la vague arrivera bien vite.
    Je n’en ai pas le doute et la peur, je l’évite.
    Mais l’inactivité me provoque l’invite
    D’une larme attardée, une conjonctivite.

    Mais je ne tombe pas dans l’illusion du temps.
    Je sais bien que mon bonheur est dans le présent.
    Le futur n’est rien d’autre qu’un égarement.
    Mon bien-être est ici, il est omniprésent.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Rêves & Reflets

    Rêves & Reflets

    La mer a des reflets curieux et scintillants.
    J’allais ce matin-là, d’un esprit pétillant,
    Chercher l’inspiration, trouver du croustillant,
    Espérant découvrir un signe émoustillant.

    Au détour d’un rocher, j’ai été étonné ;
    Toute une pluie d’étoiles avait tourbillonné
    Comme si plusieurs cloches avaient carillonné
    De timbres de lumières hallucinationnés.

    Ces étoiles ont formé un petit escalier
    M’invitant à monter pour être le premier.
    Écoutant mon courage et mon cœur de pionnier,
    Lancelot de la mer, me voici chevalier !

    Porté par la lumière, au-dessus des roseaux,
    Je rejoins les mouettes et les autres oiseaux.
    Je chevauche Pégase l’écume aux nasaux.
    Chantez mesdemoiselles et autres damoiseaux !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Rêverie sur le rivage

    Rêverie sur le rivage

    Juste au bord de la mer, quand j’atteignis la grève,
    Mon imagination m’a noyé dans les rêves.
    Avant que je ne sombre dans la seconde brève,
    J’ai vu tout s’effondrer, sans répit et sans trêve.

    Les sables ont tremblé et se sont recourbés ;
    J’ai eu juste le temps de ne pas m’embourber.
    J’étais impressionné, tellement perturbé
    Que j’en ai eu l’esprit quasiment masturbé.

    Soudain venant des nues, les cumulonimbus
    Se sont tous regroupés vers les cunnilingus.
    Un phare obéissant vite à ce stimulus
    S’est dressé devant moi, debout comme un phallus !

    Le paysage enfin s’est ouvert à mes yeux ;
    J’ai compris qu’on m’offrait le fier vaisseau de Dieu.
    Je pars à l’aventure au destin ambitieux,
    J’en suis le capitaine, je vous fais mes adieux !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le cadre aux quatre éléments

    Le cadre aux quatre éléments

    J’ai trouvé au marché ce vieux cadre oublié.
    Je l’ai dépoussiéré ; il venait d’un grenier.
    Je l’ai bien nettoyé sans bourse délier.
    Il me fait voyager car je suis casanier.

    Aussitôt installé, le soir mon plafonnier
    Devint illuminé éclairant le quartier…
    Les murs ont envolé, d’abord mon canotier,
    Puis ils ont dispersé mes dossiers, mes papiers…

    Ce matin mon parquet sentait le vieux thonier,
    La pièce est inondée, j’ai de l’eau plein les pieds…
    Dans la rue les pavés sont sous un sablier,
    J’ai même vu passer plein de caravaniers…

    Je crois que j’ai fêlé la tête au cafetier !
    De ce cadre trouvé je suis embastillé !
    Au secours, écoutez le cri du prisonnier !
    Prévenez les pompiers et les carabiniers !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les messagers de Neptune

    Les messagers de Neptune

    Ils s’échouent sur la berge, explosent sur la plage.
    Les bouteilles englouties délivrent leurs messages.
    Ils traversent les mers résistant aux roulages,
    À dure école ils ont fait leur apprentissage.

    Regardez leurs assauts après leurs longs voyages :
    Ils affrontent bateaux, et mille appareillages !
    Regardez l’abordage hardi de leur sillage :
    Ils déferlent intrépides et écument de rage !

    Je vous admire, fiers messagers de Neptune !
    Vous qui communiquez partout mes infortunes !
    Votre courage et votre force sont opportunes !
    Vous qui transmettez par le monde ma vraie fortune !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le vieux raccommodeur

    Le vieux raccommodeur

    Il est seul à son ouvrage, il y met tout son courage !
    Installé sous les ombrages, juste à côté du rivage,
    Il fait le raccommodage, répare les déchirages
    Devant un aréopage de barques mises à l’ancrage.

    Il contracte le cintrage, apprécie l’équilibrage,
    Vérifie tous les métrages, allège les rembourrages.
    Il a connu des naufrages, de violents coups de cirage,
    Des tempêtes et des outrages, parfois brut de décoffrage !

    J’en perçois le déchiffrage des rides sur son visage.
    J’en dessine un crayonnage après je passe à l’encrage.
    Pour terminer le centrage de mon petit court-métrage,
    J’en peaufine le cadrage pour respecter l’arbitrage.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La cité à fleur de l’eau

    La cité à fleur de l’eau

    Je n’ai pas trop les pieds sur terre, je suis marin.
    Je n’ai pas trop les pieds dans l’eau, je suis à terre.
    De la fenêtre de l’hôtel héliomarin
    Je vois passer des petits cotres d’Angleterre.

    Je me suis enivré d’odeur de romarin.
    Le sol ondule et les maisons sont de travers.
    Je vais me faire houspiller par les mandarins
    Mais je vais fuir par le balcon du presbytère.

    J’ai rencontré une vendeuse de tamarin ;
    Sur son bateau elle m’a proposé un verre,
    Puis elle m’a servi un plat de navarin.
    Oubliez-moi, je n’ai plus l’esprit terre-à-terre !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Aux premières lueurs de l’aube

    Aux premières lueurs de l’aube,
    Tandis que la Terre s’éveille,
    Le Soleil nourrit les couleurs de ses filles.

    Aux premières lueurs de l’aube
    J’ai ancré mon bateau sur la rive
    Et je suis parti cueillir les couleurs de la Terre…

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  • Sur les eaux dormantes du lac

    Quand l’aube luit sur les eaux dormantes du lac,
    J’ancre tous les bateaux de mon corps,
    J’encre toutes les lignes de ma vie.
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  • Les mâts

    Les mâts

    Je les vois tous tordus, je le juge foutus,
    Ils sont tous distendus comme un malentendu.
    Mais quels sont ces fichus mâts sûrement mordus,
    Par je ne sais quel gus, sinistre individu ?

    Mais ce n’est qu’un reflet que je vois s’agiter.
    Je n’ai pas observé que la réalité !
    Ce que je vois courbé n’est pas vraiment l’objet,
    Mais l’image immergée dans une ambiguïté.

    Il ne faut pas prétendre à toujours tout comprendre.
    Car il vaut mieux attendre que se laisser surprendre.
    Ce qui n’est que méandre et illusion à prendre
    Permet parfois d’apprendre à connaître et entendre.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La vague étendue

    La vague étendue

    J’avais la cervelle qui faisait des vagues.
    Arrivait le sac comme un coup de dague,
    Venait le ressac, comme écho de drague,
    Comme des chars russes au printemps de Prague.

    De la marée haute dont les flots m’emportent,
    À la marée basse, comme feuille morte,
    J’avais dans la tête des émotions fortes
    Broutant mon cortex comme une cohorte.

    La vague déferle les vertiges opèrent
    Des effets de gerbes, perte des repères.
    La vague s’étale et je désespère.
    La vague reflue j’appelle mon Père !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le Port d’automne

    Le Port d’automne

    Emmène-moi sur la Licorne !
    Ce soir mon cœur est en automne.
    Laisse-moi mettre mon tricorne !
    Appareillons pour l’Amazone !

    J’ai marché dans les salicornes,
    Piétiné quelques belladones,
    J’ai attendu sonner ta corne,
    Anxieusement, l’âme chiffonne.

    Destination, ça vous étonne :
    Le tropique du Capricorne !
    Là où le soleil d’or rayonne
    Sur des milliers d’îles sans bornes.

    Emmène-moi, mon âme est morne
    Emporte-moi, ma pharaonne
    Au-delà des mers du Cap Horn
    Ce soir mon cœur est monotone.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le blues des chaloupes

    Le blues des chaloupes

    J’ai ancré ma barque andalouse
    Dans cette crique près de Toulouse.
    Ce soir ma chaloupe a le blues,
    Ce soir ma chaloupe est jalouse.

    J’ai retrouvé ta canotière
    Abandonnée près des fougères.
    En ramassant ton aumônière,
    J’ai pleuré des larmes amères.

    Tu es partie sur la méprise,
    Ce n’était rien qu’une bêtise,
    Dès lors la leçon est comprise,
    Ainsi j’ai perdu ma promise…

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le port de plaisance

    Le port de plaisance

    Tout au bout de ma route,
    La fin que je redoute
    Ne me laisse aucun doute :
    Ma vie au compte-goutte…

    Resterai-je à l’écoute ?
    Aurai-je l’âme scoute ?
    Aller en avant toute
    Pour continuer mes joutes ?

    Alors lève ton ancre !
    Ouvre grand les écoutes !
    Ma plume est gorgée d’encre,
    Il en pleure des gouttes !

    Largue donc les amarres !
    Emmène-moi au large !
    Sonne le tintamarre
    Et emporte ma charge !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le bateau-Lune

    Le bateau-Lune

    Viendras-tu sous la Lune, dans le secret des dunes ?
    Mon bateau de fortune mouille dans la lagune.
    La nuit est opportune, j’ai l’accord de Neptune !
    Viens sans frayeur aucune, viens, rejoins-moi ma brune !

    Ce soir dans la brume sans autre costume,
    Toi, l’encrier d’écume et moi le porte-plume.
    Et comme de coutume, cette nuit sous les plumes,
    Que l’amour nous consume à son plus fort volume !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La vague déferlante – 2

    La vague déferlante - 2

    Savez-vous où est le peintre, le maître de la palette ?
    Mais où est passé l’artiste, disparu aux oubliettes ?
    Il a laissé ses couleurs s’échapper de sa mallette
    Maintenant tout se mélange, tout échappe à sa houlette.

    Soudain le bleu de la vague attaque avec les goélettes.
    Mais quand sonne la retraite, c’est le retour des sablettes,
    Les dunes de sable jaune dominent sur la plagette ;
    Puis c’est à nouveau l’assaut commandé par les mouettes.

    Puis soudain le jour faiblit, lentement la marée monte.
    Le sable blond disparait et sans demander son compte !
    Puis le soleil qui se couche enflamme le ciel de fonte ;
    La nuit met son couvre-feu sur ce monde noir de honte.

    Mais où est passé le peintre ? C’est lui le vrai responsable !
    Savez-vous où est l’artiste ? On recherche le coupable !
    Il a laissé ses couleurs dans un chaos effroyable.
    Maintenant c’est les ténèbres, c’est fini, c’est pitoyable.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La plage aux bras d’or

    La plage aux bras d’or

    Elle embrasse, elle enlace, elle serre, elle étreint,
    La plage aux deux bras d’or au silence restreint.
    La vague arrive en force et puis elle s’astreint
    Elle s’amplifie puis, déferle avec entrain.

    Mille feux s’illuminent quand explose la vague.
    Mille étoiles scintillent comme au fil de la dague.
    La plage aux deux bras d’or s’étend sur la madrague
    Et le soleil se lève à l’heure de Copenhague.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La plage du prince

    La plage du prince

    Prince trahi, prince oublié, prince déchu,
    Prince échappé, tu t’es enfui, tu t’es perdu.
    Ici prend fin ton odyssée inattendue.
    Abandonné et rejeté, tu es fourbu.

    Sur cette plage aux eaux sauvages tu cherches en vain
    Un magicien ou un oracle ou un devin,
    Quelqu’un qui sait où tu poursuivras ton chemin…
    Est-il écrit ? Qu’a donc tracé ton écrivain ?

    Bientôt le ciel se lèvera sur ton destin.
    Tu cesseras de fuir comme un fou clandestin.
    Tu vas trouver, l’intuition guide ton instinct.
    Ton avenir se concrétise, devient distinct.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La vague

    La vague

    Elle agite les flots, elle porte mes mots,
    Aussi loin, aussi haut, elle va allegretto.

    Toutes les molécules, toutes les particules
    Balancent et basculent, de l’aube au crépuscule.

    J’y inscris mes messages, j’y fais le remplissage,
    J’y joins l’affranchissage et c’est l’amerrissage.

    Mes S.O.S. amers, signés de ma bague,
    Mes bouteilles à la mer, voguent sur la vague.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Voyages éprouvants

    Voyages éprouvants

    J’ai entrepris ma voie sans regard en arrière ;
    J’ai atteint des rivages qui me semblaient de pierre
    Mais se sont révélés n’être que de poussière…
    Mon coeur est un creuset éprouvé de matières !

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  • Le port nippon

    Le port nippon

    Il est né ce matin, le petit port nippon
    Dans le creux des bassins, ce havre cache-tampon
    Il est né de la terre, accouché sur les ponts
    Le soleil est son père, dressé comme un lampion.

    Le pays de la mer et du soleil levant.
    Un pays de montagne, une source de paix.
    Dans les temples shintô le mythe est loin devant,
    Au cœur de la nation et dans l’art de l’épée.

    Pas de philosophie, pas de rite, pas d’écrits.
    Une force puissante frémit, spirituelle.
    Son âme mystérieuse se tapit dans les cris
    De joie et d’émotion du cœur perpétuel.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les barques échouées

    Les barques échouées

    Heureuses sont les barques, après un beau voyage,
    De venir s’échouer enfin sur cette plage
    Après avoir conquis de leur accastillage
    Mille-et-une contrées d’un adroit convoyage.

    Elles ont ramené mille-et-un coquillages
    Incrustés dans leurs coques comme des corbeillages.
    Elles attendent là, pour leur déshabillage,
    Jusqu’à être appelées pour le prochain mouillage.

    Elles rêvent souvent de terribles pillages
    Elles fantasment et crient en chœur « à l’abordage !»
    Ces vaisseaux animés portent dans leur sillage
    Mille-et-un rêves encore et bien plus davantage !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Levée d’étendard

    Levée d’étendard

    Hissez haut vos couleurs, chevaliers de lumière !
    Présentez les honneurs, cavaliers de la mer !
    La force dans vos cœurs portera la bannière
    De cet astre vainqueur sur ces eaux printanières.

    J’aime voir dans vos voiles le vent souffler l’espoir.
    Ce moteur est puissant et reste universel.
    Dans vos ailes gonflées je me vois en miroir
    Et quand vous chavirez, c’est mon cœur qui chancelle.

    Nous sommes les enfants d’une même lignée.
    Vous, filant sur les mers, moi, par procuration.
    Mais c’est le même vent dans vos voiles alignées
    Qui me souffle l’esprit et mon inspiration.

    Mais en vous regardant, chevaliers de lumière,
    C’est en vous chérissant que j’apprends à m’aimer.
    Et c’est ce même écho d’une allure familière
    Qui résonne en mon corps et mon cœur enflammé.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La crique aux mille feux

    La crique aux mille feux

    Flamboyant de lumière, brillant de mille feux
    Illuminant le monde d’un éclat boutefeu
    Je reçois ta puissance, tu m’en mets plein les yeux
    Toi l’astre qui honore mes amis, mes aïeux.

    Tous mes bateaux s’allument, leurs voiles se consument.
    Tous les mâts étincellent comme fer sur l’enclume.
    Sur les eaux endormies, les rayons de ma plume
    Agitent cette crique et la sort de la brume.

    Des lueurs apparaissent sur les extrémités
    Par les feux de Saint-Elme avec obscénité
    Comme des farfadets avec sérénité
    Frappant leurs homélies codées d’éternité.

    Le feu de Saint-Elme est un phénomène physique, ne se produisant que dans certaines conditions météorologiques, qui se manifeste par des lueurs apparaissant surtout aux extrémités des mâts des navires et sur les ailes des avions certains soirs. Ce phénomène se crée parfois aussi en très haute altitude, au-dessus des cumulonimbus. Dans ce cas, on parlera de « farfadets ».

  • La ligne de la vague

    La ligne de la vague

    L’avez-vous vue passer, cette ligne tendue ?
    Cette onde qui s’avance, cette vie dépendue ?
    C’est mon cœur, c’est mon âme qui se sont distendues
    Et traversent les flots bleus de l’inattendu.

    Je ne suis que la crête, m’avez-vous entendu ?
    Je ne suis que le son d’un accord suspendu
    Parfois désaccordé dans des malentendus,
    Parfois harmonisé dans l’amour répandu.

    Mais j’aime être la vague avec sous-entendus
    Qui relie par le monde les grandes étendues.
    Mais j’aime être la lame avec, bien entendu,
    Le sac et le ressac comme un fil surtendu.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le bras sur la mer

    Le bras sur la mer

    J’ai barré de mon bras ces eaux tumultueuses.
    J’ai regardé passer mes passions amoureuses.
    J’ai senti les remous des eaux parfois boueuses.
    Mais il n’en est resté que poussière railleuse…

    La vie est surprenante, elle est souvent curieuse
    Et je me laisse prendre aux amours fastueuses.
    Je finis par penser ma chance fructueuse ;
    Je me laisse abuser des sirènes affectueuses…

    Mais une fois passées, les vagues présomptueuses,
    Après avoir filtré cette mer impétueuse,
    Rien ne reste des eaux aussi voluptueuses
    Sinon l’humilité toute respectueuse.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les écueils

    Les écueils

    Regardez-les, rebellés et toujours indifférents
    Aux assauts des ressacs.
    Regardez-les fiers et forts mais jamais belligérants
    Aux attaques du sac.
    Regardez-les toujours là, immobiles persévérants
    Aux violences démoniaques.
    Au fil des ans, lentement, ils ne pourront plus vraiment
    Porter leur havresac.
    Mais ils seront restés jusqu’au bout les conquérants
    Du monde paranoïaque.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La vague déferlante – 1

    La vague déferlante - 1

    Elle frappe mon corps, elle heurte mon cœur,
    Elle est froide et glaciale, avec son air moqueur.
    La vague est sauvage, elle attaque en chœur,
    Cinglant dans la joie ou à contrecœur.

    Lentement, à l’usure, de ces marteaux-piqueurs
    Je faiblis et recule, j’ai des haut-le-cœur
    Je cherche aux alentours un petit remorqueur
    Pour panser mes blessures et revenir vainqueur.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Les couleurs de la lande

    Les couleurs de la lande

    L’heure que je préfère, celle que j’affectionne,
    Entre chien et loup quand mon âme papillonne,
    Courant la lande bleue parmi les belladones,
    Comme un lion heureux rêvant à sa lionne.

    Parfois la lande est triste, parfois elle rayonne,
    Je le sais, je le sens, mon âme est tatillonne.
    Je guette l’expression des prairies vermillonnes,
    Je fais corps avec elles, mon âme est leur championne.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Ondes et mirages

    Ondes et mirages

    J’ai écouté les ondes et j’ai vu leurs mirages
    Mais ce n’était pour moi qu’une voie de garage.
    Combien de caprices et combien d’enfantillages
    Ai-j’au hasard laissés échouer sur cette plage ?

    Je n’en regrette pas moins ce triste voyage
    Les bons moments vécus, les tendres effeuillages
    Seule la voix de la mer dans tous ses coquillages
    M’accompagne encore tout au long de mon sillage.

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le port à l’aube

    Le port à l'aube

    Dès que s’enflamme l’aube aux couleurs de lumière,
    Les marins endormis piégés dans leur sommeil
    Se retrouvent éblouis et ferment leurs paupières
    Devant l’astre puissant qui sonne leur réveil.

    Ça leur brûle les yeux, le supplice est cruel !
    Ils froncent les sourcils, mettent main en visière !
    Heureusement pour eux, pas besoin de visuel ;
    Ils suivent la marée, tout droit, dans la lumière.

    Et l’essor prodigieux du chariot de Yahvé
    Brille de mille feux d’un éclat glorieux.
    Les marins aveuglés ont les yeux délavés
    D’un iris délayé par ce bleu victorieux !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • Le port des plaisirs

    Le port des plaisirs

    J’ai trempé dans mon encre tous ces mâts victorieux.
    Ce sont eux qui m’emportent et prolongent mes yeux.
    Ils leur font découvrir mille trésors précieux.
    Et leur font conquérir des combats glorieux !

    J’ai remonté mon ancre colorée d’outremer,
    J’ai recueilli un peu du liquide foncé
    Et j’écris mes récits à l’encre de la mer
    De tous les ennemis que j’ai pu défoncer.

    Oserai-je le dire, je jouis du plaisir !
    La mer est ma maîtresse et je suis son amant !
    Nous sommes les complices et avons nos désirs
    À gagner nos combats parfois imprudemment.

    Je suis le capitaine, j’ai gagné mes galons
    En chevauchant ma belle en toutes positions.
    D’orient en occident levant mon gonfalon
    À gagner mes batailles jusqu’au septentrion.

    Quand je reviens au port, je suis souvent blessé.
    Ma maitresse me berce lorsque je suis à quai.
    J’y retrouve les amis que j’avais délaissés,
    Quant à mes ennemis, je rabats leur caquet !

    Tableau de Fabienne Barbier

  • La plage au levant

    La plage au levant

    La naissance du jour marque à ce point mon âme :
    Lorsque j’ouvre les yeux je suis comme un enfant
    Qui découvre son monde éclairé par la flamme
    Qui monte à l’horizon d’un essor triomphant.

    Soleil du jour, bonjour ! Tu me donnes l’éveil,
    Le diapason réveil d’un chef d’orchestre éclair !
    Mon cerveau fait éponge, tout gorgé de sommeil,
    Que lentement je pompe dans tous mes capillaires.

    Qui je suis, où je suis ? Je suis comme amnésique.
    Je n’ai pas retrouvé tous les cailloux semés
    Au royaume des rêves parsemés de musique
    Du pays des abeilles de leurs ruches essaimées.

    Puis tout se reconstruit, comme ville endormie.
    Mes artères et mes veines retrouvent le trafic.
    Sorti de la maison, le pied mal affermi,
    Je salue l’univers d’un œil philosophique.

    Et les pieds dans le sable, marchant sur le rivage,
    Les yeux fixés sur l’astre qui déchire les côtes,
    Ses rayons viennent mourir dans ce golfe sauvage
    Et absorbent ma vie qui subit leur décote.

    Tableau de Fabienne Barbier