L’arbre ailleurs

Quand l’arbre-mère et l’arbre-père ont fusionné en arbre-ailleurs,
Un soleil noir d’éternité l’a ensemencé de couleurs.
Comme il n’avait d’autre repère, il prit ce lever éveilleur
Comme un lien de maternité sans en éprouver de douleurs.

Le premier jour, l’arbre impossible s’est trouvé un autre terrain
Mais il sait déjà qu’il provient d’une faille en pleine révolte.
Alors il grandit impassible sous un ciel déployé d’airain
Et produit au soleil jovien ses émeraudes comme récolte.

Fleurs matricielles sur le tronc parcourues d’une sève amère
Verdissent ses branches dénudées qui sont exposées à l’envi.
Les premières feuilles ne naitront que sous la forme de cryptomères
Avec des larmes transsudées par une rage inassouvie.

Toute une semaine écoulée, toute une forêt psychédélique
Au vert-céladon dominant sous une lumière inversée,
Continuer à tournebouler de ses lois méphistophéliques
Sous le regard proéminent de sa mère bouleversée.

Tableau d’Alice Mason

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