
Offrir un objet appointé à un ami porte malheur
Qui doit l’mauvais sort conjurer par une pièce symbolique.
Alors pourquoi pas s’accointer des grâces de plus grandes valeurs,
Sans pour autant se parjurer, en offrant un couteau phallique ?
Phallique à lame recourbée pour une pénétration lente
Dans la tendre chair savoureuse, celle d’une sirène offerte
Qui va lentement absorber cette douce dague insolente
Dont la frénésie amoureuse devient pures délices souffertes.
Mais le cadeau était trompeur et la lame à double tranchant
Et le marin mourra d’amour au propre comme au figuré.
Lui qui était venu sans peur séduit par la fille et son chant !
La fin ne manque pas d’humour et le twist est transfiguré.
Elle l’attire, nue dans l’onde, la voix sucrée, les reins de sel ;
Le couteau d’amour, finement forgé du métal des promesses.
Ses yeux fendus, comme deux mondes où l’homme oublie tout l’essentiel,
S’enfoncent au cœur du firmament prêts à célébrer la grand-messe.
Pendant qu’il jouit – qu’il croit jouir – elle s’ouvre à la lune nouvelle ;
Lui, il sourit, pâlit, puis meurt… heureux, peut-être, mais bien trompé.
Son sang qui va la réjouir coule dans sa bouche sensuelle ;
Le mâle heureux connaît humeur d’une camarde détrempée.
Tableau de Eva Frantova Fruhaufova.