Catégorie : Reflets Vers érotiques

Du charme, de l’érotisme mais pas de la pornographie.
Ici, le verbe s’abandonne aux caresses, la métaphore se cambre, et l’extase devient poème.
L’érotisme n’est jamais cru, mais toujours cru·ellement délicieux — entre soupir et sourire, entre chair et lumière.
Ces vers s’ouvrent comme des corps consentants : pour frissonner, rêver, rire… et peut-être jouir de quelques images inoubliables.
Bienvenue dans l’intimité des Reflets où l’amour s’écrit en gémissements d’encre.

  • Valentine au bain

    Valentine au bain

    Quand Valentine plonge nue dans l’eau noire du bain de minuit,
    Elle rit comme si la fraîcheur lui paraissait indispensable
    D’autant que la belle ingénue, perverse de jour comme de nuit,
    Mime le geste du pêcheur cherchant la moule dans le sable.

    Mais que Valentine est jolie lorsqu’elle est ainsi transformée
    Par l’eau de la claire fontaine aussi noire que ses envies !
    Malgré le miroir malpoli qui renvoie son corps déformé
    Et qui nous masque l’incertaine câlinerie qui la ravit.

    Valentine reviendra vite, au cours de la semaine prochaine
    Car elle a pris goût au plaisir de se baigner nue dans l’eau fraiche.
    À minuit afin qu’elle évite d’être surprise sous le chêne
    En train d’éveiller les désirs d’un importun plutôt revêche.

    Tableau de Prisque sur https:www.artmajeur.comprisque .

  • Retour au cocon

    Retour au cocon

    Comment saurais-je d’où viens-je, où vais-je quand je plonge dans le sommeil ?
    Dans un endroit inaccessible dans ma tête ou bien dans l’espace ?
    Un autre univers où je siège, autre Terre d’un autre Soleil,
    Un autre moi-même expansible qui veille sur ce qui se passe.

    Plus je m’enfonce en somnolence et plus je rentre dans mon cocon
    Et plus l’intérieur se dilate vers différentes dimensions.
    J’y revois avec indolence mes souvenirs les plus abscons
    Que cet autre moi me translate afin que nous recommencions.

    Que nous recommencions encore dans le réel et dans les limbes
    Par une méthode alchimique qui doit en extraire notre âme ;
    Cette eau-de-vie qui édulcore un esprit ardent qui regimbe
    D’un lointain éden animique où autrefois nous séjournâmes.

    Tableau de Herman Smorenburg sur https:circle-arts.cominterview-herman-smorenburg .

  • Gare à la censure !

    Au grand jamais rien ne sera au grand jamais plus comme avant !
    On ne saurait montrer un sein devant un public timoré.
    Aujourd’hui personne n’osera montrer – car détail aggravant –
    Une femme nue au bassin ouvert sur c’qu’on veut ignorer.

    Finis les seins nus sur les plages et le naturisme sauvage !
    Terminés les jolis nénés quand une femme veut allaiter !
    Finalement le Nouvel Âge nous a soumis à l’esclavage
    De la pruderie aliénée à une morale regrettée.

    Or, les réseaux sociaux sanctionnent les photos d’hommes et femmes nus,
    Mais ce n’est pas pour préserver nos enfants de la perversion
    Mais afin que la Pub fonctionne par le commerce entretenu
    Pour les Grands Comptes et réservée à l’argent que nous leur versions.

    Photo de Christian Tagliavini sur https:www.christiantagliavini.com1406?lang=it .

  • L’autre sexe angélique

    L’autre sexe angélique

    Au cours de notre évolution, la vie emprunte des chemins
    Pour s’adapter aux conditions que la Nature lui impose.
    C’est pourquoi la révolution sexuelle va, en un tournemain,
    Bouleverser les traditions que la mutation nous propose.

    Bien sûr, à force de vouloir renier les lois de la nature
    Et refuser d’avoir le sexe acquis lors de la conception,
    La vie prend de nouveaux couloirs, se dégrade et se dénature
    Et atteint le genre connexe des anges qui font l’exception.

    Attendons-nous à voir des femmes mutantes aux ailes sur le dos
    Qui s’apparenteront aux anges dont le sexe indéterminé
    Permettra croisements infâmes et sataniques libidos
    Orgies, partouzes et pires échanges avec des hommes efféminés.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Avant l’amour sur canapé

    Avant l’amour sur canapé

    Au grand jeu de la séduction lorsqu’une femme reçoit chez elle,
    Elle pense au trône de reine où débuteront préliminaires,
    Petits gestes d’introduction qui plairont à Mademoiselle
    Qui laissera entrer dans l’arène l’étalon extraordinaire.

    Son divan en guise de palais et ses coussins, seules défenses,
    Seront ses serviteurs discrets pour cacher sa chair découverte.
    Si l’amant ne lui prévalait, son rôle serait une offense
    Car il n’y a pas de secret ; il faut goûter la fleur offerte.

    Un coup de sonnette retentit et soudain le sofa frémit
    Comme un valet condescendant et sa desserte bien nappée.
    Mais ses ressorts ont consenti à se montrer plus affermis
    Pour soutenir les prétendants aux amourettes sur canapé.

    Tableaux de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Avant le petit-déjeuner sur l’herbe

    Avant le petit-déjeuner sur l’herbe

    Une petite demoiselle blonde a pris sa volée à la fraîche
    Pour aller construire sur l’herbe son petit nid paré de plumes.
    Tout doucement au fil de l’onde, quelques canards un peu revêches
    Batifolent créant des gerbes et des jaillissements d’écume.

    Un damoiseau paradisier jouant une danse nuptiale
    Semble intéresser l’ingénue mais qui se lasse de sa langueur.
    Un autre sous le cerisier chantera de façon spéciale
    Un chant d’amour fort peu connu mais plein de vie et sans longueur.

    La femelle a choisi son mâle pour son rôle de séducteur
    Et voici les préliminaires d’un corps à corps voluptueux.
    Et puis les amours animales jusqu’à l’orgasme producteur
    Du germe pré-embryonnaire que l’on espère fructueux.

    Tableaux de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Après l’amour sur canapé

    Entre dormir et faire l’amour sur un canapé de velours,
    J’opterais pour du confortable si Madame est insatiable.
    Sinon sans fard et sans humour, elle me traitera de balourd
    Pour secousses à peine supportables et un plaisir indissociable.

    Je jetterais mon dévolu sur un sofa tout en symbiose
    Pour une relation durable si Madame en plus est fidèle.
    Afin que l’amour résolu empreinte un souvenir grandiose
    Dans la matière perdurable qui montre que je suis fou d’elle.

    Quitte à se reposer un peu, divan de soie par devers-soi
    Pour la douceur revigorante et pour le repos des guerriers.
    Après, autant que faire se peut, on recommence quoi qu’il en soit
    Si Madame, toujours désirante, réclame comme vous l’espériez.

    Tableaux de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Après le déjeuner sur l’herbe

    Préliminaires en apéro, cunilingus pour mise en bouche,
    Une fellation comme entrée et puis en plat de résistance
    Un va-et-vient « in utero » et l’on en remet plusieurs couches
    Jusqu’à l’orgasme concentré, quintessence de l’existence.

    On goûtera le trou normand en portant la croupe à ses lèvres ;
    Juste une pause pour reposer les sens mis à contribution.
    Si l’envie revient en dormant, on pourra rêver avec fièvre
    À l’aventure supposée reprendre si bonne constitution.

    L’appétit revient au dessert avec les organes nacrés ;
    Petits melons, perles de lait, une banane à la liqueur.
    Tant qu’il le faut, on se ressert car ce moment est consacré
    À tenir la course de relais afin que les deux soient vainqueurs.

    Tableaux de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Violette dans l’escalier de nuit et dans l’escalier de jour

    Lorsque la nuit tombe au château, Violette descend de la tour noire
    Par l’escalier en double hélice réservé aux hôtes nocturnes.
    Elle va s’offrir sur un plateau, entièrement nue dans son manoir,
    Aux hommes qui lui créent maints délices lorsqu’elle se sent taciturne.

    Violette a perdu son mari, l’empereur parti guerroyer
    Dans les lieux qui ont abusé de sa naïveté notoire.
    Mais fidèle à ses armoiries, celui-ci s’est fait rudoyer
    Par ses ennemis amusés d’avoir remporté la victoire.

    Quand le jour se lève au château, Violette descend de la tour Blanche
    Par la rampe hélicoïdale réservée à ses visiteurs.
    À petits pas pizzicato – mais toujours nue – elle se déhanche
    D’une allure sinusoïdale et d’un maintien solliciteur.

    Mais pourquoi donc la châtelaine se montre nue matin et soir ?
    On dit qu’elle accueille son peuple dans ses habits d’impératrice
    Dont la qualité de la laine à la vue ne saurait surseoir
    Qu’aux imbéciles et aux aveugles qui n’ont pas l’âme fornicatrice.

    Tableau de Guido Mauas sur https:loscoleccionistas.comartistas-trastiendaguido-mauas .

  • Une voisine un peu distraite

    Une voisine un peu distraite

    Deux ou trois fois, elle m’appelle et moi j’attends la quatrième ;
    Cinq ou six fois, elle m’offre un verre et moi je bois modérément
    Car les cocktails bus à la pelle pour joindre l’étage septième
    Du ciel lui donnent une soif vulvaire d’exister désespérément.

    Elle me reçoit en simple robe pour un apéro innocent,
    Puis sur un fauteuil, affalée, elle me parle en gémissant
    Tandis que son haut se dérobe dévoilant un sexe indécent
    Du mont de Vénus, cavaler vers son désir concupiscent.

    J’ai fermé derrière moi la porte pour éviter les courants d’air
    Et les regards indésirables venus s’égarer, indiscrets.
    Depuis, que le diable m’emporte, sans doute un effet secondaire,
    J’ai mis un verrou imparable pour garder son jardin secret.

    Tableau de David Inshaw sur https:www.davidinshaw.netgallery.html .

  • Du vin ou de l’eau ?

    « Un verre de vin ou un verre d’eau ? » Et je saurai tout de ta vie !
    Si tu préfères un verre de vin, c’est que tu goûtes la saveur
    Et concernant la libido, je sais que ce qui te ravit
    C’est plaire à mon sexe divin et en déguster ses faveurs.

    Et puis je remplirai ta coupe de ma liqueur blanche et nacrée ;
    Tous les jours j’en enivrerai ton cœur avide d’allégresse.
    Et quand pleine sera ta croupe sous l’effet du germe sacré
    Qui pousse dans ta roseraie, tu en apprécieras l’ivresse.

    Si tu préfères un verre d’eau, c’est que tu es insatiable
    Et désireuse d’infini dans l’effervescence des sens.
    Pour toi, l’amour est le cadeau d’un océan indispensable
    Qu’il faut vivre en monokini en se moquant de l’indécence.

    Alors je noierai tes envies de l’arrosoir océanique
    Dont j’ai demandé à Neptune force, abondance et endurance.
    Tu seras mère que je convie à nos amours pharaoniques
    Qui créeront pour toute fortune la jouissance à chaque occurrence.

    Tableau de David Inshaw sur https:www.davidinshaw.netgallery.html .

  • Le jour des sirènes

    Le jour des sirènes

    Un jour viendra où les sirènes débarqueront sur nos rivages
    Sur leurs deux jambes car plus pratique pour conquérir le cœur des hommes.
    Curieusement d’humeur sereine en vue de leurs prochains ravages,
    Viendra la marée érotique pour une chasse aux chromosomes.

    À l’instar des envahisseurs qui violaient nos filles et nos femmes,
    Elles violenteront par le sexe les mâles fragiles et vaincus.
    Puis ces cupidons ravisseurs peupleront le monde d’infâmes
    Bébés tritons mais unisexes, hermaphrodites convaincus.

    Méfiez-vous des filles nues que vous rencontrez sur les plages ;
    Elles viennent en reconnaissance pour mieux préparer le terrain.
    Demain, elles seront revenues toutes ensemble pour l’accouplage
    Sauvage qui donnera naissance à des mutants adultérins.

    Tableau d’Éric Wallis sur https:www.enkil.org20181019eric-wallis-sensual-impressionism .

  • La réceptionniste du paradis

    Premier détail révélateur : Saint-Pierre est une Sainte-Pierrette
    Et son uniforme attirant laisse entrevoir une silhouette
    Qui rend assez spéculateur l’homme qui lui conterait fleurette
    Et se sentirait aspirant à dormir avec sous la couette.

    Sainte-Pierrette, tenancière ou maquerelle, comme on voudra,
    A réorganisé à fond le paradis de main de maître.
    Au départ simple financière mais, avec Jésus sous les draps,
    Elle a su atteindre le plafond que son rang pouvait lui permettre.

    « Les hommes à gauche, les femmes à droite ! » Crie-t-elle dès votre arrivée.
    « Tout le monde à poil pour l’essayage de vos ailes et votre auréole ! »
    Ainsi de façon très adroite, on se retrouve motivé
    Par le divin appareillage et chacun dans son alvéole.

    Mais les alvéoles étant mixtes, sans porte ni rideau aux fenêtres,
    On troque son intimité pour des sensation extra fortes.
    On devient vite protagoniste avec les voisines à connaître
    Pour un usage illimité de sex-toys de toutes les sortes.

    Tableaux de Pyke Koch sur http:www.monograffi.comkoch.htm .

  • Nouvelle vague, nouvelles couleurs – 4

    Nouvelle vague, nouvelles couleurs - 4

    Comme la loi nous interdit de nous montrer nu en public,
    Reste le moyen artistique pour exhiber notre nudisme.
    Pas de photo abâtardie par des altérations obliques
    Mais l’image caractéristique du plus brillant impressionnisme.

    Comment peindre un phallus courbé, des seins et les parties intimes ?
    Plus gros, plus petits, effacés afin d’éviter la censure ?
    Ou, envers Gustave Courbet, montrer chaque détail ultime ?
    J’ai beau la question ressasser, aucune solution n’est sûre.

    Si l’art reste au-dessus des lois, créons l’impresso-naturisme
    Avec des sexes psychédéliques avec organes magnifiés !
    Un nu divin, de bon aloi, peut-être néo-culturisme,
    Donnera l’effet angélique comme épitaphe qualifiée.

    Tableau de Victoria Lapteva sur https:www.etsy.comfrshopLaptevaPainter .

  • Nouvelle vague, nouvelles couleurs – 3

    Nouvelle vague, nouvelles couleurs - 3

    S‘il y a une vie après la mort, comment sera mon nouveau corps ?
    Comme celui que j’ai quitté ou d’une jeunesse éternelle ?
    Je n’éprouverais aucun remords à revivre encore et encore
    Exhibant en toute équité mes plus belles formes charnelles.

    Que sont les masques devenus quand les mensonges sont abolis ?
    Plus besoin de cacher un sexe qui ne serait plus d’actualité.
    Et finalement vivre nu passionnément, à la folie
    Me redonnera sans complexe mes atours de natalité.

    La question du sexe des anges n’a jamais été résolue
    Quant à la vie après la mort, c’est mystère et boule de gomme.
    Il est bizarre autant qu’étrange que le sexe soit révolu
    Et que le singe nu soit l’oxymore, plaise à la femme comme à l’homme !

    Tableau de Victoria Lapteva sur https:www.etsy.comfrshopLaptevaPainter .

  • Comme un ange

    Comme un ange

    Comme un bel ange dans ma vie, tu es venue pour m’éclairer
    Me faire prendre une autre route que mes parents auraient tracé.
    Ton fol esprit qui me ravit est comme un petit vin clairet
    Qui semble me mettre en déroute mais c’était juste pour m’embrasser.

    Comme un arbre dans ma forêt qui m’enracine dans la terre,
    Tu me fournis tout l’oxygène qui nourrit le cœur et l’esprit.
    Ton petit corps à déflorer dont tu es la propriétaire
    M’offre les plaisirs érogènes dont je suis à jamais surpris.

    Comme une fleur à ma fenêtre que le soleil a fait pousser
    Tu embellis de jour en jour, le temps est ton plus bel atour.
    Et lorsque tu devras renaître dans une nouvelle existence
    Je serai alors pour toujours ton ange gardien, à mon tour.

    Tableau de Jeremy Lipking.

  • Cerise en bouche

    Cerise en bouche

    Huit vierges nues, cerise en bouche, dans un paradis érotique
    Attendent tous ceux qui succombent lors de leur dernière épectase.
    Avec qui faut-il que je couche pour jouir cet instant névrotique
    Qui me permettra de ma tombe d’entrer au palais de l’extase ?

    Je crois les coureurs de jupons, les donjuans, les chauds lapins,
    Rechercher leur dernier sursaut pour l’obtenir sur un plateau.
    Bien sûr, nous nous préoccupons de celles qui font le tapin
    Pour espérer leurs huit puceaux au ciel, cerise sur le gâteau.

    Emma Roche photographiée par Ren Hang sur https:www.ryallcontemporary.comarticle-1 .

  • Love me

    Love me

    Je pourrais projeter tous mes mots les plus tendres
    Et t’habiller d’amour de façon langoureuse.
    Aucun mot rejeté ne se ferait entendre
    Sauf bien sûr sur les murs d’une aura amoureuse.

    « Love me, Liebe mich, Aime-moi », peu importe la langue
    Quand la bouche ne sert qu’à goûter chaque mot.
    Avec fougue et émoi, elle deviendrait exsangue
    À sucer ce dessert de désirs extrémaux.

    Quand, tout d’amour vêtue, tu te présenteras,
    Je lirai sur ton corps tout ce qui m’intéresse.
    Si ma main s’évertue à lire, elle tentera
    De battre des records d’érotiques caresses.

    Photo de Lou Escobar sur https:louescobar.comprint .

  • Le chaudron de Mélusine

    Le chaudron de Mélusine

    Les temps sont durs pour les sorcières et souvent elles font la manche
    Au coin des chemins de traverse, dans les clairières ou les fourrés.
    Pour une collecte bénéficiaire, elles n’hésitent pas le dimanche,
    Malgré toutes les controverses, à quêter nues dans les forêts.

    Ainsi j’ai croisé Mélusine assise près de son chaudron
    Proposant d’user quelques charmes contre quelques pièces d’argent.
    Dans le bois derrière l’usine, elle espérait un escadron
    De voleurs ou bien de gendarmes, au pire en les départageant.

    Mais le dimanche, les voleurs sont plutôt sur les quais de gare
    Et les gendarmes sur les routes à apostropher les chauffards.
    Avec son air batifoleur qui me lorgnait sans crier gare,
    J’ai eu pitié de sa déroute qui m’avait donné le cafard.

    Je lui ai donné tous mes sous et j’ai vidé toute ma bourse ;
    Elle enleva son justaucorps et m’offrît sa chair en échange
    Que j’ai goûtée de tout mon saoul, le cœur battant à bout de course.
    Depuis j’en ai le diable au corps et la queue raide qui me démange.

    Envers les putes blennorragiques, je m’étais toujours soucié
    Mais je pensais qu’avec mes bourses, une sorcière conviendrait.
    Depuis, ma baguette magique agit comme baguette de sourcier
    Et me repère les bonnes sources de l’amour qui circonviendrait.

    Tableau de Stan Davis sur https:casepaga.blogs.sapo.ptnativos-americanos-a-pintura-de-stan-6214985 .

  • Une femme, une pipe ou un pull ?

    Qu’il était dur le questionnaire pour accéder au paradis :
    « Préférez-vous la compagnie d’une femme, une pipe ou un pull ? »
    Alors prenant l’air débonnaire sans en faire une maladie
    Tout en craignant qu’on me renie, j’ai dit que j’avais des scrupules :

    « Certes une femme est bien utile si l’on vit une éternité
    Mais je préfèrerais m’abonner à une nouvelle chaque mois.
    Certes la pipe, non pas futile, lui offre en confraternité
    L’occasion de s’y adonner et d’y goûter avec émoi.

    Quant au pull c’est une bonne idée ; elle pourra m’en tricoter
    Le soir après m’avoir pompé tandis que je finis ma bière. »
    À ces mots, l’ange s’est déridée et s’est mis à me tripoter ;
    Je ne m’étais donc pas trompé et fus accepté par Saint-Pierre !

    Publicité pour Jersey Paul Fourticq en 1970.

  • Lecture intime

    Lecture intime

    J’aime lire les parties intimes des histoires où se met à nu
    L’esprit pervers de l’héroïne qui joue à son corps défendant.
    J’adore ces moments ultimes où se fait baiser l’ingénue
    Qui finira sous l’égoïne de l’amant, bourreau cependant.

    Malheureusement il faut le dire, ce qui pimente le roman
    C’est le méchant évidemment à qui se prêtent nos fantasmes.
    L’état peut tout nous interdire mais quand on lit, c’est le moment
    Ou l’immoral s’en va damant le pion aux mœurs avec sarcasme.

    Dans les livres, les femmes sont nues de corps, d’esprit, d’âme et de cœur ;
    Si dans la vie elles sont complexes, dans les contes elles sont transparentes.
    Avec un rythme soutenu qui laisse à la fin le vainqueur
    Et sa partenaire perplexes d’une candeur désespérante.

    Tableau d’Albert Marquet.

  • Le Grand Chaperon Rouge

    Charles Perrault voulut écrire la suite du Petit Chaperon
    Avec une fille plus pubère et un loup bien plus authentique.
    Sitôt les enfants le proscrire malgré le rôle du bûcheron
    Car il ressemblait à Cerbère surgi d’un enfer psychotique.

    Parmi les adultes, en revanche, on apprécia l’animal
    Ainsi que la fille rebelle, sexy, pulpeuse et dévoyée.
    Il paraît même que le dimanche, dans les bois on voit tous ces mâles
    Courir à poil après la belle, hurlant à gorge déployée.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Outrage aux bonnes moeurs

    Outrage aux bonnes moeurs

    En hommage à la bonne sœur qui, l’hiver par temps pas très chaud,
    Fit fondre avec tant de douceur le pénis gelé du manchot †,
    La môme délurée mais probe devant le gosse embarrassé
    Abrita des pans de sa robe son feu par le vent harassé.

    Qu’elle ne porta pas de culotte n’était pas vraiment impudique
    Car devant la flamme pâlotte, lorsqu’elle lui ouvrit sa boutique,
    Le garçon ne profita pas d’y réchauffer ses doigts transis
    En les plongeant dans les appas de la fille par courtoisie.

    Est-ce un outrage aux bonnes mœurs de dévoiler l’intimité
    Pour proposer de bonne humeur et en toute légitimité
    Un peu de sa chaleur humaine à son prochain pour un quart d’heure
    Sans que les chaînes de l’hymen crient « Attentat à la pudeur ! » ?

    (Tableau de Poulbot sur https:www.montmartre-secret.com201611poulbot.immoralite-et-proces.html
    † « Gloire à la bonne soeur qui, par temps pas très chaud,
    Dégela dans sa main le pénis du manchot – Don Juan » Georges Brassens.)

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  • Prototype Ève

    Prototype Ève

    Laissons la naissance d’Adam provisoirement de côté
    Et attardons-nous davantage sur le prototype initial.
    Car ce n’est qu’en rétrogradant d’une genèse traficotée
    Que nous comprendrons l’avantage de ce programme assez spécial.

    Comme elle doit être multitâche, Dieu l’a pourvue de quatre bras
    Mais finalement la vitrine ne convenait pas au jury.
    Pour que la masse se détache du centre, on équilibra
    Des contrepoids sur la poitrine et sur les hanches bien mûries.

    Pour le cerveau, ce fut complexe, Dieu fit plusieurs lots de neurones
    Pour attribuer à chacun une capacité désignée.
    Le plan complet rendait perplexes les ouvrières tâcheronnes
    Mais d’ennui il n’y en eut aucun et le projet fut consigné.

    Pour tester le mâle animal, un exemplaire fut vite fait ;
    Un pré-modèle simple et musclé, avec puissance de travail.
    Dieu mît un esprit minimal pour ne causer aucun effet
    Perturbateur à renâcler et Il fut fier de sa trouvaille.

    Tableau de Park Inju.

  • Retour à la nature

    Retour à la nature

    Après la première explosion qui pulvérisa leurs habits,
    Les six apprentis alchimistes n’eurent que leurs yeux pour pleurer.
    Toutefois il y eut éclosion d’un groupe du même acabit
    Qui décida d’être nudiste ; l’idée les avait effleurés.

    Pour vivre heureux, restons cachés ; pour vivre nus, restons couverts
    Sous le couvert d’anonymat loin des regards indésirables.
    Alors ils se sont attachés à se tailler quelques couverts
    Une fois atteint le minima et faire popote honorable.

    Deux filles pour quatre garçons, les soirées furent orgiaques ;
    Les unes mettaient un point d’honneur à offrir tous leurs orifices,
    Tantôt montées en canasson à la hussarde ou en cosaque
    Par les uns donnant du bonheur, et r’partant sans cesse à l’office.

    Aujourd’hui après soixante ans, ils sembleraient encore verts
    Car ils continuent de s’aimer les uns les autres, c’est démentiel !
    Comme tout le monde s’entend, bientôt tous ces vieillards pervers
    Par trop plein d’amour consommé, iront directement au ciel.

    Photo de communauté Hippie à Matala en Crete en 1970 sur https:undergroundrockpress.tumblr.compost686070077134700544hippie-commune-in-matala-crete-in-1970 .

  • Pour hommes et femmes uniquement

    Les femmes nues plaisent aux hommes ; c’est afférent à leur génome ;
    Essentiellement celles aux gros seins pour équilibrer leurs bassins.
    Ni trop cruches mais ni trop savantes sinon on passe à la suivante
    Enfin prédisposées au lit pour nous aimer à la folie.

    Les femmes nues plaisent aux femmes pour motifs plus ou moins infâmes ;
    D’abord d’un côté artistique pour amatrices en arts plastiques,
    Pour une expérience lesbienne avec excitations pubiennes
    Ou pour n’importe quelle raison quand elles sont seules à la maison.

    Comme quoi, peu importe le sexe. La femme nue, dans tous contextes,
    Tout l’ monde sera du même avis, est le plus beau cadeau de la vie.
    Pour ceux qui préfèrent les hommes, ce n’est pas un problème en somme
    Car plus il y aura d’occurrences moins il y aura de concurrence.

    Illustration de Bill Randall

  • Au fil de l’eau

    Comme elle allait au fil de l’eau doucement en faisant la planche,
    Je l’ai observée qui nageait dans le lac bleu aux reflets verts.
    Je me sentais un peu ballot à l’épier ainsi un dimanche
    Mais ses seins nus me présageaient que les paris étaient ouverts.

    Car j’avais noté dans la moire de l’eau qui prolongeait son corps
    Qui me révélait une queue et une nageoire palmaire.
    Je pensais pourtant de mémoire que les lacs servaient de décor
    Plutôt aux Lorelei et que les sirènes préféraient la mer.

    Sans doute était-elle en vacances auprès de ses cousins teutons
    Et goûtaient aux marins d’eau douce pour un régime plus épuré.
    Je n’ai rien su des conséquences car la navette du canton
    Lui fit éclairer sa frimousse et elle plongea à la curée.

    Tableaux de Monika Luniak sur https:www.artfinder.comartistmonika-luniak .

  • La couleur des seins

    Une Ève noire aux seins d’ébène et la genèse est révisée ;
    L’histoire est remise en couleurs et la bible devient tendance.
    Imaginez alors l’aubaine pour le journal télévisé
    De révéler dans la douleur notre véritable ascendance !

    Une jeune vierge surprise chez elle par le Saint-Esprit
    Qui eut l’envie de la téter au point même de s’y acharner.
    Imaginez quelle méprise, si Marie-Rose l’avait mal pris,
    Pour Dieu cela aurait été de ne pas pouvoir s’incarner !

    Si les guerrières aux seins jaunes venaient sonner l’apocalypse,
    Ce serait pour tuer la bête et l’exposer à Babylone.
    Imaginez les amazones – si vous me permettez l’ellipse –
    Au Paradis faire la fête et Jésus cloué au pylône !

    Tableaux de Jeremy Lipking.

  • La nouvelle position du missionnaire

    Les religions, il faut le dire, mettent les yeux en face des trous ;
    Le judaïsme à cet effet en a placé un dans les draps.
    Le christianisme souhaite interdire la contraception peu ou prou ;
    « La conception est un bienfait, la femme un jour le comprendra. »

    Histoire de mettre son grain de sel, la position du missionnaire
    Gagnerait à mieux s’adapter à l’Islam qui monte à la crête.
    Reste à convertir les donzelles à l’appel réquisitionnaire
    De la position pour capter la puissance divine en levrette.

    Dorota Wojcik photographiée par Mario Sorrenti

  • Fusion des corps – 2

    Après sa fonction mécanique, l’amour est mieux qu’un GPS ;
    Il vous emmène où vous voulez à condition de l’écouter.
    Si le modèle est britannique, baisez à gauche la déesse
    Sinon, adroite et défoulée, vous pourrez même la goûter.

    À froid, seuls les préliminaires feront un starter perspicace
    Et si les deux airbags durcissent, tétez des deux boutons ensemble.
    Une longueur extraordinaire n’est pas vraiment plus efficace
    Mais il faut qu’avec l’orifice le piston vigoureux s’assemble.

    Après cent mille kilomètres, entretenez le véhicule ;
    Vérifiez la suspension, comment le châssis se redresse.
    Si elle vire à l’éthylomètre n’ayez pas peur du ridicule ;
    Arrêtez-vous à propension mais le feu au cul en détresse.

    Illustration d’Alphachanneling sur https://alphachanneling.com .

  • Fusion des corps – 1

    Quand l’amour devient combustion, les deux cœurs ont un appel d’air
    Et le feu va de l’un à l’autre brûlant sous l’emprise des sens.
    Le piston en double injection dans la culasse récipiendaire
    Entre, sort, rentre et puis se vautre comme dans une explosion d’essence.

    Tel un moteur à quatre mains, à quatre temps synchronisés ;
    Plusieurs vitesses au plancher et parfois même à propulsion ;
    Tout terrain selon les chemins et positions préconisées
    Pour mieux jouir et déclencher les plus orgasmiques pulsions.

    Quand le moteur à des ratés, il lui arrive de caler ;
    Pour ne pas noyer le moteur, laisser la bête reposer.
    Inutile de baratter ou de bourrer en décalé ;
    Mieux vaut demander à l’auteur d’attendre d’être mieux prédisposé.

    Illustration d’Alphachanneling sur https://alphachanneling.com .

  • Rose-Mariana, le dernier souvenir qui me reste

    Une autre fois, j’ai reconnu Rose-Mariana presque nue
    Qui poussait son petit vélo comme si tout allait à vau-l’eau.
    Me paraissant désappointée, je m’suis permis de l’accointer
    Pour lui proposer mes services sans en encourir ses sévices.

    Elle ne portait plus son chapeau, n’avait presque rien sur la peau,
    Excepté un gilet sans manches enroulé autour de ses hanches.
    Elle prétendait avoir crevé et ne pouvait plus manœuvrer
    Or j’ai bien vu que sa bécane lui faisait le coup de la panne.

    Évidemment je l’ai suivie et ma léthargie s’ensuivit ;
    Comme la toute première fois, j’étais hypnotisé, ma foi.
    Je me rappelle sa silhouette poussant ainsi sa bicyclette,
    Mes yeux posés sur son bassin qui se déhanchait à dessein.

    Plus tard, regagnant mes pénates, j’ai pris une feuille blanche et mate
    Avec mes crayons de couleur pour y coucher dans la douleur
    La dernière image qui me reste de cette aventure un peu preste
    Qui me met, sens dessus-dessous, mes derniers souvenirs dissous.

    La photo, je ne sais pas mais le tableau est d’Igor Shulman.

  • Quand ça fond, fond, fond !

    La nuit du quatorze février, nuit la plus chaude par excellence,
    Valentine passe sa journée à évacuer toute sa chaleur.
    Le soir, déjà tout enfiévrée, au mépris de toute indécence,
    Elle commence sa tournée des grands ducs les plus cavaleurs.

    Comme elle veut battre le record du nombre de copulations,
    Elle enchaîne les soupirants qui font la queue impatiemment.
    Elle se donne de tout son corps à toute une population
    Venue l’aider en espérant tirer son coup indolemment.

    À minuit c’est l’heure des comptes et Valentine a bien gagné
    Le titre de Fornicatrice, la plus grande de tous les temps.
    Dans certains night-clubs, on raconte qu’elle y vient nue, accompagnée
    D’une gorille intimidatrice pour chasser les incompétents.

    Tableau de Timo Kähara sur https://timokahara.com/portrait-drawings .

  • Le Grand Chaperon Rouge

    Le Petit Chaperon a grandi, son addict pour les loups aussi,
    Et quand vient la Saint-Valentin, sa soif d’amour grandit d’autant.
    Juste une robe en organdi pour qu’elle n’ait l’air d’avoir grossi
    À consommer les galantins qui se succèdent au fil du temps.

    Le chaperon, appétissant à première vue, est bien trompeuse
    Car la mignonne se sustente du cœur de son amant épris.
    Si l’amour est abêtissant, par contre il nourrit la gouapeuse
    Avec sa meute impénitente qui n’a pour lui que du mépris.

    C’est triste mais il faut bien le dire, le chaperon rouge a viré
    De bord et changé de crémerie en ce qui concerne la morale.
    Perrault aurait pu le prédire, lui qui était très attiré
    À lui faire des coquineries dans ses fadaises immorales…

    Tableau de Timo Kähara sur https://timokahara.com/portrait-drawings .

  • Valentine enceinte de glace

    Elle vous paraît froide pareil au bloc de glace,
    Distante voire snob, bêcheuse et prétentieuse.
    Sans doute est-il utile de vous mettre à sa place
    Et revoir votre approche pataude et malicieuse.

    Votre regard la perce et sous ses vêtements
    Vous ne voyez que formes et appas sexuels.
    Ce sont vos yeux qui givrent par votre entêtement
    À ignorer le poids de son intellectuel.

    Voilà, vous lui parlez, la glace commence à fondre ;
    Voilà, vous souriez, tout son corps se ranime ;
    Voilà, vous l’écoutez, elle daigne vous répondre ;
    Voilà, vous l’embrassez et tout son cœur s’anime.

    Photo de Stephane Fugier.

  • Pièces de rechange intersexes

    Bonne nouvelle pour les transgenres ; la mode accède à leurs désirs !
    On va trouver des pantalons avec des sexes dessinés :
    Frocs à zizis seront d’un genre plus vrai que nature à loisir
    Et frocs à chattes pour étalons qui se sentent plus efféminés.

    La censure ne pourra rien dire puisque les sexes sont couverts ;
    Les T-Shirts à grosses poitrines vont s’arracher dès le printemps.
    On ne saurait les interdire ; l’humain, à visage découvert,
    Poura enfin mettre en vitrine ce à quoi son souhait prétend.

    Tableau de Dino Valls sur https://aphrodisiacart01.wordpress.com/2017/01/17/dino-valls/ .

  • Le cri qui paralyse

    Au karaté, le cri qui tue doit paralyser l’adversaire
    Et seul l’initié le pratique après étude attentionnée.
    Eh bien, les femmes s’évertuent à le produire si nécessaire
    Stoppant l’élan phallocratique d’un mâle mal intentionné.

    À la vitesse de la lumière, plus rapide que celle du son,
    La vue d’une paire de seins frappe le premier coup retors.
    Après la semonce costumière arrive, poussé à l’unisson,
    Le cri strident et assassin qui neutralise le butor.

    Pour cette raison, elles s’entraînent au jardin d’enfant à crier
    Et concourent à grande puissance pour bien s’étalonner la voix
    À vous en filer la migraine avec des désirs meurtriers
    Car avec désobéissance, elles vous poussent dans cette voie.

    Illustration de Yannick Corboz.

  • Où vas-tu, cul nu ?

    Bien sûr, ça devait arriver face aux sans-genres qui s’expriment ;
    Celles qui revendiquent leurs sexes vont être plus démonstratives.
    Trop de tendances ont dérivé ; il fallait bien qu’elles s’expriment
    Par une tenue sans complexe proclamant leurs prérogatives.

    Jusqu’à présent, aller seins nus pour rétablir l’égalité
    Entre les hommes et les femmes n’a pas fait l’unanimité.
    Désormais ce sera « cul-nu » qu’elles iront plébisciter
    La fin de ce sexisme infâme qui rabaisse la féminité.

    Or chaque vulve est différente et offre un caractère unique
    Qui, complémentaire au visage, définit sa propriétaire.
    Et la vision proliférante de ce qu’on cache sous la tunique
    Rehaussera le paysage d’un nouveau look vestimentaire.

    Illustration de Yannick Corboz.

  • Seins nus aux quatre saisons

    Au printemps ses bourgeons éclosent et sa fleur tendre s’épanouit
    Dès le matin lorsque les feux du soleil de mes yeux l’admirent.
    Le soir dans notre maison close, j’observe le galbe inouï
    De sa poitrine sur mes cheveux et ma joie de les affermir.

    L’été dévoile ses colliers de perles fines et de fruits mûrs
    D’où sort un lait érotisé par la chaleur de ses mamelles.
    Par le chemin des écoliers, je pars juste entre les fémurs
    Et remonte comme hypnotisé vers les tétons de ma femelle.

    L’automne et ses couleurs transmutent sur ses rondeurs ambre et cuivrées
    Avec juste un vert essentiel qui parsème sa touffe tendre.
    Entre ses deux monts, je permute maintes caresses, énivré
    Du parfum doux consubstantiel auquel j’ai seul droit de prétendre.

    L’hiver blanchit ses mamelons comme deux petites congères
    Que mes mains dévalent en luge, puis remontent et puis redescendent.
    Et, cerise sur le melon, les miches de ma boulangère
    Mouillent comme après le déluge lorsque mon amour la transcende.

    Tableaux de Félix Valloton.

  • Chauve-souris mon amour

    Une chambre à coucher étrange, une literie sens dessus-dessous,
    Et la position renversée comme le pendule du tarot.
    Mais la souris en robe orange qui ne portait aucun dessous
    Me demanda de lui verser mille balles pour son maquereau.

    « Mille balles ? Ça vous suce le sang ! » Répondis-je à la pute vampire.
    « À moins que vous ne m’accordiez une remise, je m’en vais ! »
    La belle qui avait l’esprit commerçant, ne voulant pas pour un empire
    Baisser le prix fort stipendié, m’expédia aux vents mauvais.

    Méfiez-vous donc de ces femmes qui vous mettent la tête à l’envers
    Et qui vous mettent sur la paille lors de la première rencontre !
    Autant ses désirs sont infâmes que ses services sont pervers
    Car après avoir fait ripaille, MST viendront à l’encontre.

    L’image a été censurée par Facebook le 06.12.2024.

    Tableau d’Igor Morski.

  • Made in Japan

    Made in Japan

    Histoire de culture & tatouage ou tradition d’un art sacré,
    Affirmation d’identité, voire aussi tabou illégal.
    Le dragon encore, à tout âge, au culte qui lui est consacré
    Traduit ses fans en densité d’un caractère sans égal.

    Du Yakuza à la Geisha, ils vont jusqu’à braver la loi ;
    Quitte à cacher leurs impressions sous des vêtements ordinaires.
    Un corps en peau de galuchat me semble alors de bon aloi
    Pour manifester l’expression de personnes extraordinaires.

    Vu sur https:tattoosboygirl.comjapanese-yakuza-tattoos-with-meanings-and-history .

  • Il suffit parfois d’un petit coup de vent…

    Il suffit parfois d’un petit coup de vent…

    Parfois juste un petit coup de vent et nous voici de bonne humeur ;
    Une robe qui se soulève, un chapeau qui prend son envol.
    Un jupon qui s’ouvre par devant et qui atteste la rumeur
    Qui prédit que l’arrière révèle un petit derrière frivole.

    Mais pour chasser l’inattendu de la jolie fesse charnue,
    Il faut arpenter les ruelles et guetter la brise grivoise
    Qui entrouvre jupes fendues, chemisiers à col biscornu ;
    La petite saute de vent cruelle dont l’œil et le cœur se pavoisent.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Indiana Jones chasseresse

    Indiana Jones était déesse, entièrement nue et tatouée
    Comme un drôle de zèbre à rayures spiralées en forme de volutes.
    Elle chassait avec allégresse les mâles qui s’étaient dévoués
    À quêter, dans l’entrebâillure des rideaux, pour quatre sous une turlute.

    Indiana ne chassait donc rien et ses flèches étaient émoussées
    Car c’était plutôt les phallus qui lui rendaient grâce à sa bouche.
    J’avoue qu’en bon épicurien, j’ai eu plaisir à trémousser
    Lorsqu’elle me sonna l’angélus en me vidant les deux cartouches.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Mayahuel

    Mayahuel

    Quatre-cents seins sur la poitrine – autant de lapins vertueux –
    Ont propagé la renommée que Mayáhuel a inculquée.
    On en décore la vitrine des marchands de spiritueux
    Pour attirer à point nommé tous les amateurs de pulque.

    Dans la mythologie aztèque, Mayahuel était l’épouse
    De Patecatl, dieu dévoué à la santé et au pulque.
    L’acheteur, dans sa vinothèque, lorsqu’il l’achète par lot de douze,
    Obtient l’ivresse inavouée du goulot au divin bouquet.

    Pourquoi le pulque ? Pourquoi pas ! « Le monde entier est un cactus ! »
    Chantait Dutronc pince-sans-rire sur des paroles de Lanzmann.
    Moi-même à la fin d’un repas, j’affiche le même rictus
    En tétant l’objet du délire direct au sein de la brahmane.

    Dans la mythologie aztèque, Mayahuel est la déesse de la fertilité, de l’abondance, de l’ébriété mystique et de l’agave. Selon une version elle est l’épouse de Patecatl ou autre version la sœur. Elle est aussi la mère des Centzontotochtin, les 400 dieux de l’ivresse. Prononcez « poulké ».

  • Le déculeté

    Le déculeté

    Elle ne portait rien en dessous car on lui avait dit à l’entrée
    Que, comme on voyait sa culotte, « ça frisait la concupiscence ! »
    Ce sous-vêtement de trois sous ? Elle l’enleva pour démontrer
    Qu’ainsi, dès l’instant qu’elle l’ôte, il n’attire plus l’indécence…

    Elle lui fourra sa culotte en guise de pochette à dentelles
    Et le portier fut bouche bée lorsque la fille l’avertit
    « Que le premier qui la pelote recevra une gifle telle
    Qu’il y aura des retombées contre les mufles pervertis ! »

    Ainsi donc le « déculeté » fut lancé de cette façon
    Par cette audace irrévocable qui restera dans les annales
    Assorti au décolleté, il fit faire dans les caleçons
    Une impression très remarquable pendant les grandes bacchanales.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Mademoiselle Larousse

    Mademoiselle Larousse

    Celle qui sème à tous les vents les mots de mon vocabulaire
    Est nue comme ma page vierge qui attend son inspiration.
    Et quand ma muse vient au devant d’une défaillance épistolaire,
    L’esprit l’accueille, mon cœur l’héberge et je reprends ma narration.

    Ainsi je l’habille de vers et je l’abreuve de ma prose
    Afin qu’elle me souffle l’envie de lui écrire un mot d’amour.
    Parfois mon poème est pervers, parfois il est à l’eau de rose
    Mais d’un style qui la ravit à l’aide d’un soupçon d’humour.

    Tableau de Nikolay Ninov.

  • Au soleil louchant

    Au soleil louchant

    Je me suis toujours demandé quel est le sens approprié
    Pour jouir le plus d’une femme : la vue, l’odorat, le toucher ?
    Or, de vous à moi, répondez : À quel sein faut-il se prier
    Lorsqu’il nous fait – plaisir infâme – irrésistiblement loucher ?

    Si l’ouïe permet de murmurer des « je t’aime » au creux de l’oreille,
    Le goût, lui, procure aux baisers le plaisir des lèvres sucrées.
    En fait, on ne peut mesurer quel est le meilleur appareil
    Qui donne à l’amour embrasé le sens qui lui est consacré.

    La première fille qui m’ouvrit son cœur et son corps en offrande,
    Fit du garçon dépucelé, l’homme nouveau ragaillardi ;
    Le conquérant qui découvrit parmi les richesses les plus grandes,
    Celle dont l’amour fut révélé, trouva la clef du Paradis.

    Tableau de Gilles Rousset sur catherinelarosepoesiaearte.com201212gilles-rousset.html .

  • Au soleil levant

    Au soleil levant

    Il y a celles avec qui l’on couche et celles avec qui l’on se lève.
    Devinez celle que préfère… sans doute celle du matin ;
    Celle qui m’embrasse sur la bouche et subrepticement enlève
    Sa chemise afin de refaire l’amour dans nos draps de satin.

    Si j’ai connu beaucoup d’« Aurore », je n’ai connu nulle « Crépuscule »
    Bien que leurs coiffures de cuivre s’apparentent aux plus beaux couchers.
    Le coq chante et la poule pérore aussitôt que l’aube bouscule
    Tous les éveils qui vont s’ensuivre parmi mes rêves effarouchés.

    L’amour nous met en appétit et il faut reprendre des forces ;
    Or un bon petit déjeuner nourrit le feu à la folie.
    « Et si nous faisions un petit ? » Ensemble on redresse le torse,
    On s’enlace, on est déchaîné et on retourne vite au lit.

    Tableau de Gilles Rousset sur catherinelarosepoesiaearte.com201212gilles-rousset.html .

  • Éclipse de poitrine

    Éclipse de poitrine

    Quand elle rabat sa chemise et qu’elle éclipse sa poitrine,
    Un clair-obscur gagne ses seins lorsque ses mamelons se couchent.
    Et jusqu’à l’aurore promise où elle rouvrira sa vitrine,
    Je me noierai dans son bassin de rêves aux fantasmes farouches.

    Comme l’arbre qui cache la forêt, la gorge ouverte et découverte
    Occulte le reste du corps par l’aréole et le téton.
    J’ai beau essayer d’explorer ses parties intimes offertes,
    J’y reviens encore et encore comme rivé à un mousqueton.

    Enfin la culotte bleu-nuit plonge sa toison d’or dans l’ombre
    Et puis les jambes à leur tour se glissent dans l’obscurité.
    Maudit soit ce matin qui nuit à nos ébats qui se dénombrent
    Par les étoiles alentour de tous nos orgasmes hérités.

    Tableau de Gilles Rousset sur catherinelarosepoesiaearte.com201212gilles-rousset.html .

  • Mariage naturiste

    Mariage naturiste

    La mariée était en rose, pas la couleur, plutôt la fleur,
    Sur un mariage en fond vert et un prétendant d’âge mûr.
    L’ambiance était un peu morose ; la belle-famille avait peur
    De voir le corps à découvert de leur pucelle contre le mur.

    Au moment de dire « oui-da » par-devant l’officier civil,
    Les roses se sont détachées devant les prudes villageois.
    Alors on vit le candidat ému ouvrir son baise-en-ville,
    Sortir une corde et l’attacher devant le curé rabat-joie.

    Ce mariage naturiste, charmant et non-conventionnel
    N’a pas échappé à la presse qui fut tout de suite censurée.
    Quant au curé séminariste et son office exceptionnel,
    On dit qu’il a changé d’adresse chez des libertins tonsurés.

    (Photo de Laura Makabreskuv
    « Quand la fiancée, les yeux baissés, des larmes pleins les cils, s’apprêtait à dire oui-da ! à l’officier civil… » Georges Brassens – Tonton Nestor.)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.