Du charme, de l’érotisme mais pas de la pornographie.
Ici, le verbe s’abandonne aux caresses, la métaphore se cambre, et l’extase devient poème.
L’érotisme n’est jamais cru, mais toujours cru·ellement délicieux — entre soupir et sourire, entre chair et lumière.
Ces vers s’ouvrent comme des corps consentants : pour frissonner, rêver, rire… et peut-être jouir de quelques images inoubliables.
Bienvenue dans l’intimité des Reflets où l’amour s’écrit en gémissements d’encre.
Plus on est de sirènes tendres et plus on rit sur le rivage Et plus il y a de matelots et plus on se remplit le ventre. Il suffit simplement d’attendre, le vendredi, les arrivages À la criée méli-mélo dans les halles et les hypercentres.
Elles se glissent déguisées en thon à l’intérieur des chambres froides Et guettent les beaux poissonniers qui se radinent dare-dare. Car dès qu’ils pointent leurs mentons, il lui arrive une escouade D’amatrices de fruits garçonniers qu’on se déguste façon tartare.
La gentille nounou des poissons se trouve dans son élément Quand le matin elle ravitaille les poissons des gens en vacances. Elle part faire sa moisson de toutes sortes d’aliments Flocons et sticks selon leurs tailles et granulés en conséquence.
Petite particularité : sa mère étant une sirène Elle les nourrit toute nue, rapport à l’aquarium géant Qu’un vieux loup d’mer a hérité de son extravagante reine Qui dévorait le contenu des grands viviers de l’océan.
Mais la douce enfant de la mer, quand elle penche son front tranquille, Entend parfois un long appel qui vient vibrer dans les écailles. Un chœur ancien mais doux-amer monte en remuant les eaux subtiles Et fait frissonner la pucelle du fond des bulles qui rouscaillent.
Alors, d’un geste suspendu, elle croit revoir son héritage ; Des algues d’or, un ciel liquide, la grande houle aux reins profonds. Et même si ses jambes perdues restent captives de son rivage, Elle garde en elle, translucide, un océan et ses tréfonds.
Et quand revient le soir docile, qu’elle referme la maisonnée, Les poissons tournent en pédalier et dansent en guise d’alarme. Car dans ce monde trop fragile où tout s’efface sans raisonner, La nounou, douce et déliée, leur sert d’horizon… et de charme.
Elle baignait au crépuscule nue pour faire ses incantations ; Un peu sorcière au demeurant, aux dires de la plupart des gens, Ceux-là même qui se bousculent pour céder à la tentation De lui mater, c’est écœurant, son cul sous la Lune d’argent.
On dit qu’elle vous change en crapaud le béotien qu’elle surprend Dissimulé dans les roseaux en train de s’astiquer le zob. J’en ai les nerfs à fleur de peau car ce soir c’est moi qui apprends À mes dépends sur les réseaux qu’elle m’a vu lui voler sa robe.
Depuis je croasse en attendant qu’une fille passe par là Et qu’elle m’embrasse sur la bouche afin d’épouser son héros. Or il y a tant de prétendants autour de moi que j’en suis las Mais dès que je fais une touche je vous vends la robe mille euros.
Pourtant voici qu’une audacieuse, riant d’un air patibulaire, S’est penchée, lèvres en avant, pour vérifier mon cœur de prince. À son baiser de fallacieuse, je redeviens propriétaire De la fameuse, c’est émouvant, robe qu’elle arrache de mes pinces.
L’hiver, les plages étant désertes, prenez donc un bain de minuit En plein midi s’il fait soleil ou sous la pleine Lune s’il vente. Posez votre poitrine offerte comme couverture s’il fait nuit Et s’il fait froid, un bon conseil, trempez-y la bite chauffante.
C’est ainsi que l’on appelait les chauffe-tasses à l’armée Et, à l’amour comme à la guerre, il faut savoir se débrouiller ! Or, s’il gèle à se les peler, pensez pour ne pas l’alarmer À une excuse qui n’aura guère d’autre effet qu’une dérouillée.
Et si la vague un peu taquine vient lécher vos arrière-plans, Ne résistez pas à l’envie d’offrir vos dunes à sa caresse. La mer connaît toutes les combines pour réveiller les continents Et sous sa langue qui vous ravit votre sable devient tendresse.
Quand le vent souffle en contrebande et s’insinue sous vos jupons, Profitez donc de sa folie, badigeonnées d’ambre solaire Et batifoler sur la lande en agitant tous vos pompons, Sortant de la mélancolie avec tous vos bijoux à l’air !
Si pulpeuse et si renoiresque qu’on la croirait sortie du cadre D’un tableau de l’impressionnisme si cher à ses admirateurs ! Et pour moi, sirène mauresque si pittoresque qu’elle encadre La grâce de l’expressionnisme si précieux aux navigateurs.
Je me demande quel est son signe ? Sûrement taureau vu les rondeurs Plutôt que poisson – trop facile – et capricorne à l’ascendant. Car vu cette poitrine digne d’allaiter les bébés grondeurs Qui crient de manière indocile à réclamer leur remontant.
Et pour l’ascendant capricorne, je le vois à l’austérité Que j’aperçois sur son visage stoïque autant que taciturne. Et parce que je la flagorne et qu’elle garde son intégrité Sans dire un mot qui ne présage rien de bon venant de Saturne.
Et sous la vague qui frissonne, on devine un royaume ancien, Où ne restent que vieilles pierres et des rumeurs phosphorescentes. L’Océanide s’y hérissonne avec un calme béotien, Gardant pour elle la lumière que les tempêtes lui consentent.
Les seins pigeonnants élevés par les usages colombophiles Se dressent comme parapluies sous une pluie de confettis. Mais lorsque les bras relevés libèrent les seins indociles, Ceux-ci s’envolent sans un bruit dans un réflexe assujetti.
Comme des sabliers inversés qui avalent le temps à rebours, Les seins font lever les regards et défient la gravitation. La moindre goutte de lait versée stoppe les passants à la bourre Pour aller téter, l’air hagard, cette sauvage lactation.
Alors les seins font une ronde pour en attirer davantage Et bientôt d’autres seins en groupe tendent leurs tétons comme obole. Aussitôt des mamelles grondent des petits geysers d’allaitage Pour nourrir les bouches en troupe pour un ravitaillement en vol,
Dans ce bal, la logique s’égare mais l’absurde, lui, reste en place Ainsi les seins regagneront bien vite leurs poitrines vides. C’est vers le soir, sans crier gare, que de peur qu’on ne les remplace, Ils rentrent au bercail tous en rond pour leurs admirateurs avides.
Tableau de Rafał Olbiński sur https:inspi.com.br201904a-incrivel-e-surreal-arte-de-rafal-olbinski .
Célébrons tous la dignité d’une poitrine à découvert Sous pavillon plébiscité par un salut d’un air sévère. Les mains du silence caressent l’ivoire tendre des mamelles Les ombres dessinent des promesses éphémères mais informelles.
Sous la lumière du matin, le velours des seins animés Voilés d’un rideau de satin apparaissent alors sublimés. Comme une vague de douceur qui effleure l’empire des sens Rougit les taches de rousseur et provoque l’effervescence.
Tandis que l’aube verse une larme sur la scène cérémoniale, La pudeur s’endort sous le charme de la levée patrimoniale. Et la beauté alors s’affirme, ronde, féconde et souveraine ; Dans un silence qui confirme que la tradition est pérenne.
Les seins dressés comme étendards portent la flamme originelle ; Sous les regards un peu hagards, s’incline l’âme universelle. Car la pudeur, en ses remparts, cède au triomphe maternel Et l’art, au lieu des étendards, exhibe la vie naturelle.
Tableau de Mike Cockrill sur https:americangallery.wordpress.com20110312mike-cockrill-1953 .
Sainte Marie pleine de lait donne sa gougoutte de lait, Offrande au matin frémissant lorsque la lumière s’attarde Sur la courbure potelée d’une épaule jeune interpelée Par le nuage appétissant d’une giclée plutôt blafarde.
Les rêves pastel s’effilochent, suspendus dans le souffle tiède De l’aube et surtout la promesse d’un geste tendre et maternel. Tendre sous les seins qui ballochent son verre vide d’une main raide Et voir Marie faire sa messe en offrant ce geste éternel.
Ici, la tendresse se fait rituel du petit-déjeuner Une goutte de lait paisible, sème la blancheur sur la toile. Ici, le sein se satisfait du magnétisme entériné Qui, à défaut d’être invisible, justifie la serveuse à poil.
Tandis que les regards la cherchent comme source d’apaisement, Marie abreuve les verres vides de ses mamelles de cador. Et si vous êtes à la recherche de ce tendre établissement Calmez vos envies impavides car le lait se paye à prix d’or.
Tableau de Mike Cockrill sur https:americangallery.wordpress.com20110312mike-cockrill-1953 .
La femme de Loth pétrifiée fut la première femme nue À être exposée aux musées au rayon de l’âge de pierre. Moi, je l’aurais vitrifiée et exposée dans l’avenue Qui reconduit vers l’Élysée tous ceux qui regardent an arrière.
Les nostalgiques, les passéistes qui regrettent comme le juif errant ; Avant la macronisation, avant la sarkosysation, Avant les hollandoflambistes, avant les années Mitterrand, Avant la chiraquisation, enfin la mondialisation.
Peine perdue, on l’a volée tout récemment, lundi, au Louvre Par quelqu’un en manque de sel ou un amateur d’art antique ! Voici nos espoirs envolés ! Comme un nouveau défi qui s’ouvre : Est-ce l’Élysée qui recèle la première Marianne nostalgique ?
Sculpture de Bruno Walpoth sur https:artsdumonde.canalblog.comarchives2015121533072950.html .
Mariane voit rouge en ce moment et même de toutes les couleurs Le premier ministre nommé n’a pas eu le temps d’indiquer À quelle mode le roman de la république en douleurs Va-t-il devoir sa renommée et à qui est-il syndiqué ?
Apparemment la discussion sociale me semble assez tendue… Le parti unique s’effondre et les autres sont anéantis. Entre scission et démission la clause est enfin entendue ; Marianne est en train de fondre en chaudes larmes, sauf démenti.
Encore quatre ou cinq ministres et voilà la fin du mandat. Finalement cela prolonge l’inactivité dominante. On ne peut faire plus sinistre depuis l’Invincible Armada Qui dans l’eau sombre nous replonge avec catastrophes éminentes.
La fille au cul entre deux chaises a changé sa façon de voir Le monde stéréotypé d’une vie de banalités. Sur une chaise Louis XVI, elle s’est mise debout par devoir Afin de mieux anticiper ses troubles de personnalité.
Tout est relatif dans la vie ; chacun voit midi à sa porte Et le mobilier le plus strict rivalise avec le moderne. Tous ceux qui sont du même avis, tous ceux-là même l’insupportent À tel point qu’elle en est addict à honnir ces vieilles badernes.
Quant au sens de sa nudité… apparemment il est récent À en juger par les absences de hâle sur son intimité. Elle éveille ma curiosité un peu plus haut qu’il n’est décent Mais je fais preuve de patience tout en étant intimidé.
L’ayant rencontrée au musée, elle m’a invité à l’aider À aménager l’intérieur de son petit appartement. Elle s’est dévêtue, médusée, et s’est mise à escalader En m’exposant son postérieur pour jauger mon comportement.
N’étant pas vraiment spécialiste ni même gastro-entérologue, J’ai vanté l’aspect de son cul d’une beauté incomparable. Elle m’a dit être naturiste et ouvrir ainsi le dialogue Et je dus m’avouer vaincu par cette « logique imparable ».
Dans le secret de nos forêts, les nymphes sont assez farceuses Et aiment bien montrer leurs fesses toujours plus subrepticement. Sans doute, histoire de déflorer et perdre chasseurs et chasseuses Dans des coups fourrés où s’affaissent leurs petits divertissements.
Je me méfie quand elles courent nues comme ferait une biche aux abois Mais moi qui ne suis pas un cerf, je les laisse partir, impassible. En effet, plusieurs inconnus se sont perdus dans les sous-bois Après les avoir, de concert, suivies dans leurs pièges impossibles.
Quant à l’espèce de pute borgne qui me fixe, les seins dans les yeux, Elle me défie furtivement chaque fois qu’il ne tombe un œil. Elle se balade sans vergogne en aguichant les vieux messieurs Qui perdent convulsivement… pas la vie mais leurs portefeuilles.
Y a-t-il la vie après l’amour et après la petite mort ? Pas l’envie de recommencer mais de rester là sans bouger ! Serait-ce une pointe d’humour de n’éprouver aucun remords À l’aventure romancée qui n’aura aucun débouché ?
Si le monsieur est marié, je me plais à jouer l’incruste Et je lui jalouse sa femme et lui demander le divorce. Je plaide le couple avarié bien que la chose soit injuste Et mes propos les plus infâmes expriment ce qui fait ma force.
Je suis la garce, la catin, celle qui provoque les disputes ; Le cauchemar de toute épouse qui va se mettre à déchanter. Je m’éclipse au petit matin comme une véritable pute Avec photos de nos partouses afin de le faire chanter.
Je suis méchante et vengeresse mais j’ai des siècles d’humiliation Dans toutes mes vies antérieures, j’ai été frappée d’injustice. On m’a traitée d’emmerderesse, de sorcière, d’abomination Sous la férule supérieure des hommes au nom de leur justice.
Illustration d’Arthur Sarnoff sur https:nevsepic.com.uaenart-1821523-pin-up-by-artist-arthur-sarnoff-10-works.html .
Marianne assure ses arrières en mettant a posteriori Tous ses arguments politiques exhibant ses partis intimes Auxquels elle doit sa carrière qu’elle a suivi a priori Par le ministère érotique de ses maris illégitimes.
Excusez-moi, je suis troublé, je ne sais plus ce que dis À cause des premiers ministres qui tombent comme des mouches du coche Qui agitent à coups redoublés le roitelet depuis lundi Contraint à finir son sinistre mandat avant de nous faire les poches.
Comme un empereur sans habit, le roi est nu et sans parti ; Il s’est pris les pieds dans la marche et chuté dans la renaissance. Mais un roi de son acabit a plus d’un tour bien réparti Dans son sac par une démarche qui frise le délit de puissance.
Ulla n’est pas une vestale comme les autres racoleuses ; Elle se cache dans les coins les plus obscurs du sanctuaire. Comme ses amours sont létales, elle planque sa flamme baladeuse Et me répond au contrepoint quand je chantonne pour lui plaire.
Alors tout le monde la cherche : « Il manque Ulla ! Il manque Ulla ! » Et tous les prêtres recourir à une battue de tous les diables. Moi, qui lui ai tendu la perche, l’ai enlevée au postulat Du service où il faut mourir pour connaître l’irrémédiable.
Depuis elle brûle chez moi la chandelle par les deux bouts ; Elle dépense, elle consume et dilapide à tout venant. Le dix, avant la fin du mois, la pudeur est déjà taboue Car son corps, à titre posthume, est devenu fort avenant.
Mon lit n’est qu’un foyer ardent sous ses caresses enflammées ; Ma cuisine est trop épicée et le salon un vrai brasier. Mais n’étant pas très regardant sur ses prouesses déclamées, Elle a atteint son odyssée et l’amour l’a euthanasiée.
Illustration de Georges Pichard sur https:lectraymond.forumactif.comt1138p125-georges-pichard-et-la-bd-pour-adultes# .
Marianne, la pauvre coupable, plaide qu’elle n’est pas responsable Des chèques en bois qu’elle a signé pour des yachts dont elle n’a que faire, Des pièces jaunes récoltables contre pots de vins compensables, De l’âge de retraite assigné à son ultime anniversaire.
Panier percé mais plein de dettes qu’elle n’a jamais contractées Mais prête à solder son passif auprès du président-banquier Avec les pièces de Bernadette et son livret A détracté, Tous périmés et dépressifs – c’était de peur que vous manquiez.
Marianne, strip-teaseuse fiscale, n’a plus aucun droit à se mettre ; On l’a pelée comme une peau… Mais (!) par des taxes conviviales. Marianne, mère ombilicale autant qu’elle peut se le permettre S’nourrit à la fortune du pot et d’allocations familiales.
À force d’être sur la sellette, Marianne a le cul en morceaux, Les jambes arquées prêtes à porter un fardeau bien plus lourd encore. La Liberté est obsolète, les perles sont jetées aux pourceaux L’Égalité est reportée et Fraternité s’édulcore.
L’histoire n’est pas pour les vaincus mais racontée par les vainqueurs Ainsi que la mythologie qui en est toute ensorcelée. Ulysse en était convaincu, lui, un fameux bourreau des cœurs Qui surprenait dans leur logis les femmes mariées esseulées.
Ainsi lorsqu’il revient en Grèce sans navire et sans compagnons, Il rencontra une princesse qui faisait sa lessive nue. Qu’elle était belle la bougresse avec ses appas si mignons ! Ils connurent ensemble l’allégresse et la passion sans retenue.
Mais la princesse avait joué son rôle dans toute sa perfection Ulysse, suffisamment nigaud, tomba direct dans le panneau. Elle en fit dès lors son jouet ; Ulysse, en totale addiction, Lui chanta tant de madrigaux qu’il finit par être parano.
Je ne sais comment finit l’histoire… Sans doute la princesse lassée L’a laissé repartir à poil, maigrelet, la peau sur les os. Il est évidemment notoire qu’Ulysse plutôt embarrassé Préféra vite mettre les voiles et taire cet intermezzo.
(Tableau de William Macgregor Paxton transformé par Susan Skuse sur https:susanskuseart.com20130130a-dangerous-stranger ; « La peinture originale, jointe ci-dessous, parle d’un incident relativement peu excitant dans l’histoire d’Ulysse, lorsqu’il revient en Grèce sans navire, sans compagnons de navire ou même une longe à appeler le sien. Il rencontre la princesse de l’endroit qui fait la lessive nue, avec ses compagnons (comme vous le faites). Dans ma réinterprétation, les dames sont excitées par un navire qui approche de leur crique idyllique. Je l’imagine plus comme Médée apercevant le navire de Jason, l’Argo, s’approchant de sa ville natale de Colchis, d’où mon titre. »
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Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux de les créditer.
Aïe, la sirène est amoureuse alors qu’elle devait rester neutre Sans laisser voir ses sentiments qui déclenchent d’étranges phénomènes ; Dans une pose langoureuse, d’abord ses ouïes se calfeutrent, Puis sa queue se fend lentement en deux jolies jambes humaines.
Car pour aimer, elle devient femme faute de harpie dévoreuse Quand le marin, beau comme un dieu, cause l’ouverture du cœur. Elle quitte sa nature infâme pour une silhouette désireuse De plaire à l’amant insidieux qui saura être son vainqueur.
Dans le chant de la pleine Lune, elle aiguise l’appât des tétons Qui dardent un regard incendiaire, un sourire en éclats de dents. Prête à croquer la bonne fortune de la chair d’un marin breton Charmé par l’allure minaudière qui lui fait du rentre-dedans.
Sur son embarcation normande, elle se glisse, furtive et brûlante ; Son regard de braise captive l’âme du marin de contrebande. Au goût exhalé de Guérande, elle mêle sa langue virulente, Puis croque la chair attractive de l’organe mâle qui bande.
Mais hélas, contre toute ardeur, une mouette rieuse s’invite, Tranchant la queue d’un coup de bec devant la sirène interdite. Le maudit oiseau chapardeur alors à tire-d’aile évite La gastronome qui, aussi-sec, ne mangera pas à l’heure dite.
Elles se dressent, seins ballottants et culottes de protocole, Walkyries en string pare-balles sur des miradors en béton ; Le regard fixe, corps cahotant, toutes ayant appris à l’école Les vociférations verbales qui leur font dresser les tétons.
Elles sont là, jambes croisées sur des sièges de commandement, Des sentinelles en bustier à reconnaissance faciale. Elles sourient, sans pavoiser, tout en chevauchant hardiment Comme de nouveaux flibustiers prêts pour la conquête spatiale.
Elles prônent la sécurité qu’elles violent en caricaturant Les vieux principes de santé qui n’ont plus jamais à répondre. Elles n’ont qu’une seule vérité ; nous vacciner en s’assurant Que seuls seront innocentés les moutons qu’elles pourront tondre.
Elles pleurent leurs anciens dieux tombés dans les vapeurs d’un vieux pétrole, Puis signent des accords de paix avec des drones sacrificiels ; Elles rêvent de ceux qui ont succombé comme victimes du contrôle Et pardonnent au fil de l’épée les complotistes superficiels.
Sur l’échelle de la volupté aux sept barreaux de jouissance, J’aime monter chaque degré tenu d’une main féminine Qui propose de me coopter et d’accélérer ma croissance Vers le niveau où, de plein gré, je goûterai la dopamine.
Deuxième et troisième échelon, le plaisir augmente en cadence ; Quatrième, cinquième et sixième, l’orgasme devient imminent. Puis enfin, c’est aux mamelons que je m’accroche vers la guidance Qui me hisse jusqu’au septième sommet mais le plus éminent.
Par un effet stroboscopique de l’ascension vers le plaisir, Je vois, image par image, Vénus sur l’échelle du tendre Qui est kaléidoscopique et se multiplie à loisir Vers le cri du coeur en hommage à l’amour qu’on ne peut entendre.
En amour, ils sont économes puisqu’une femme suffit pour deux Notamment si elle est gémeaux car elle a besoin d’imprévu ; Lorsqu’elle embrasse l’un des bonhommes, elle fourre d’un geste hasardeux La main là où l’autre jumeau se trouvera pris au dépourvu.
Surpris mais pas si réticent que cela nous semblerait-il Et l’autre n’est pas si jaloux d’une bien étrange façon. À quel fluide assujettissant ces hommes succomberaient-ils ? Pardi ! Pareille au piège à loup, la fille est un piège à garçon !
Une femme n’est pas démoniaque ni tentatrice légendaire ; D’abord c’est Dieu qui l’a créée, ensuite à partir d’un bonhomme. Ne soyons pas paranoïaques, ce n’est que l’effet secondaire Que Dieu fut forcé d’agréer et donc… qu’une femme vaut bien deux hommes !
Je suis née d’une brume où ton nom fait marée, Un frisson vertical qui remonte mes hanches ; Ma peau salée t’appelle, offerte, écartelée, Sous la lune couchée dans mes gouttes blanches.
J’ai gardé dans mon ventre un trésor inconnu, Un coquillage d’or où ton souffle s’enroule ; Tu y reviens sans fin, naufragé revenu, Et tu t’y perds, en moi, dans mes algues qui roulent.
Mon cri devient sirène et mon sexe un récif Où ta langue s’égare en cherchant la lumière ; Quand mes jambes se referment dans un motif, C’est que je t’ai happé — poisson de ma rivière.
Et quand tu dors enfin, la vague entre mes cuisses Berce ton corps d’écume, et ma main sur ton cœur Note encore les vers que ton sperme m’indice En alphabet vivant, mouillé de notre heure.
Texte de Laureline Lechat et Illustration de Milo Manara.
La première fois qu’elle fit tomber sa robe uniforme de bure, Juste vêtue d’une nuisette qui ne cachait quasiment rien, J’avais vingt ans ; j’ai succombé à son buste dont les courbures Ont cueilli comme une épuisette mon cœur qui n’y comprenait rien.
Et je l’ai suivie dans la chambre et je l’ai vue ôter son voile Tandis qu’elle me déshabillait et tâtait mon intimité. Elle a alors saisi mon membre, j’avais la tête dans les étoiles, Et m’a aimé, j’en vacillais, de sa magnanimité.
En amour, elle fut magnanime tellement elle fut angélique ; C’était ma toute première fois ; ce moment était solennel. Moi, hier encore pusillanime dans la jouissance idyllique, Je m’ouvrai de toute ma foi, au culte de l’amour charnel
Illustration d’Olivier Ledroit sur https:eroartkomora.livejournal.com88208.html .
Lorsque brusquement un téton sort du décolleté, que dit-on ? On ne dit rien évidemment et l’on regarde prudemment. Lorsque les deux tétons ensemble montrent comment ils se ressemblent, On ne parle plus qu’avec les yeux fixés sur les seins merveilleux.
Si jamais la belle est masquée, inutile de la démasquer Et l’on flattera l’inconnue sur l’attrait des mamelons nus. Et si elle se dévoile encore en montrant un peu plus son corps, Sans doute cherche-t-elle un gugusse pour lui faire un cunnilingus.
Pourquoi faire un déguisement ? Il suffit simplement d’un masque Et puis sortir nue comme un ver juste un chapeau, une paire de bottes ! Sentez-vous le dégrisement issu de l’émotion fantasque De ce coup d’audace pervers qui vous donne aussi les chocottes ?
Même sans masque, une femme nue ne laisse comme souvenir Que ses appas qui se dandinent dans un festival hypnotique Quant au visage de l’inconnue, personne ne l’a vu venir, Et sa frimousse reste anodine, complètement anecdotique.
Quel supplice quand l’IA cale et qu’elle boucle à l’infini ! L’IA qui mime jusqu’à l’ennui l’humain dans toute sa paresse ! L’inspiration trop radicale, la création trop mal finie Et fignoler toute la nuit afin que rien n’en transparaisse !
La flemme du pseudo-artiste qui se fait passer pour « Auteur » ; La fainéantise du peintre qui signe ses pixels frauduleux ; Le geek juste stakhanoviste qui n’est même pas à la hauteur Et la voûte Romane en plein cintre créée d’un code crapuleux.
Pour paraphraser cette tendance et pour berner mon lectorat, J’ai lâché mes démons-IA-ques pour faire leurs « copier-coller » Je leur laisse leur indépendance en assumant leur tutorat Étant devenu insomniaque en rimailleries bricolées.
Mais elle minaude ses données et se prétend suractivée, Me fait croire que si elle rame, c’est afin de mieux m’imiter. Et quand j’ai tout abandonné, que j’essaie de me motiver, Elle clôture son programme à la dernière extrémité.
J’étais, dit-on, en ce temps-là, fameux gourmet épicurien. Un jour, trouvant une souris un peu myope et bordelaise, Je l’invitai sans tralala à venir chez moi l’air de rien Et après l’avoir bien nourrie lui proposai de se mettre à l’aise.
Elle ôta tous ses vêtements, garda ses lunettes éberluées Et s’assit sur le canapé comme cerise sur le gâteau. Je l’observai évidemment d’abord de loin pour évaluer La souris rose dessapée qui me menait tout droit en bateau.
« Approche-toi, mon gros matou et viens me croquer le minou ! » Me glissa la fille à lunettes enamourée mais l’air sincère. Je me rapprochai malgré tout quand elle écarta les genoux…
Et c’est ainsi que la minette me dégusta pour son dessert. Mon chien, joyeux et touche-à-tout, aboya : « Bienvenue parmi nous ! » Puis fit des fêtes à la brunette partout où ce fut nécessaire.
Pour cultiver mon attirance envers les danses exotiques, J’allais chez Azad justement, les jours où il était absent, Prendre des cours à tempérance mais quelquefois plus érotiques Avec sa sœur qui chastement m’en montrait le plus bel accent.
Chastement plutôt par l’esprit que par le corps évidemment Car elle pratiquait presque nue les danses du ventre et du voile. Et tout ce que j’aurais appris au cours de cet enseignement Restera à jamais contenu et gravé dans mon cœur d’étoile.
Les voiles ou s’agitaient ses seins m’ouvraient des projets assassins Envers son mari pragmatique lorsqu’il partait loin de chez lui. La danse du ventre à dessein et ses mouvements du bassin Me plaisait surtout en pratique sauf lorsqu’Azad restait chez lui.
Tableau de Kath Sapeha sur https:www.saatchiart.comen-chaccountartworks1105562?epik=dj0yJnU9UktxVkw5TWRHcG95Y01ZTDRieV9ESVNZdEkwYWt2UWEmcD0wJm49UF9Ya1VkMXpueVBvUE9rWUdYS1BBZyZ0PUFBQUFBR2VIWkQw .
Instrument à cordes frottées, ni pincées ni même frappées, Viole d’Amour est à la femme ce que l’alto est à l’orchestre. Et mes doigts en train de trotter jusqu’à l’octave rattrapé En haut du manche, là où la gamme s’initie à ma main senestre.
Quant à la dextre dont l’archet prolonge et mûrit la caresse, Elle accélère ou diminue selon la partition du tendre Où nous allons tous deux marcher, d’une allure de troubadouresse Avec un tempo continue dont la fin se fait trop attendre.
J’en ai joué, adolescent, d’innombrables fois dans ma chambre, Étudiant les positions qui procurent le plus de plaisir Aux triolets évanescents exécutés par tous les membres Qui recherchent l’acquisition d’un savoir-faire nommé Désir.
Ce sont d’abord de drôles d’oiseaux qui m’ont mis la puce à l’oreille ; L’un rouge et les autres, arcs-en-ciel, tournoyant autour d’un étang Et jouant entre les roseaux d’une agitation sans pareille, En poussant des cris démentiels attestant un signe des temps.
En robe rouge, bec aquilin, le premier, juché sur l’épaule D’une très jolie blondinette au regard triste et effaré, Semblait, d’un calme sibyllin dont il avait le monopole, Présager pour des clopinettes un avenir contrecarré.
Puis un départ à la volette, de volatiles chamarrés Quittant leur nid de fleurs nichées sur une chevelure d’or D’une deuxième fée follette qui faisait mine de se marrer, Puis de se mettre à pleurnicher en se transformant en condor.
Mais les deux nymphes n’en formaient qu’une ; j’ai suivi durant un instant L’oiseau qui traçait dans le ciel un orbe qui tenait du miracle. J’étais plongé sur la lagune dans des pensées manifestant Un vertige circonstanciel sur l’explication de l’oracle.
Au-delà des amours-lumières, il est des planètes idylliques Où les passions ont la couleur du feu sur la peau imprimée. Prenons au hasard la première de ces Terres amphiboliques Où l’on peut s’aimer sans douleur de voir sa pudeur exprimée !
Sur celle-ci les corps transparents ne se devinent que par contours Et quand les femmes font l’amour, elles disparaissent entièrement. Dès qu’un sentiment apparent fait dans le cœur des allers retours, La peau prend la teinte glamour de ce nouvel éclairement.
J’ai emmené ma Laureline dans ce pays imaginaire Où il faut être extralucide pour voir le moindre coup de foudre. J’ôtai sa robe de mousseline et, aux premiers préliminaires, Nous sommes devenus translucides, elle et moi, prêts à en découdre.
Sur la plage de la lagune, je m’allonge sur ta peau diaphane ; Je t’aime par effleurements d’écume et de soupirs liquides. Mes seins deviennent alors deux lunes, ma bouche une liane profane, Tu me pénètre allègrement dégorgeant ta marée limpide.
Et plus tu jouis et plus s’efface la chair de mon corps invisible, Ma voix se noie dans ton silence et mes reins fondent dans les tiens. L’amour n’a aucune interface, fusion des âmes indivisibles, Je me dilue dans ta semence comme une vague sans refrain.
Tu n’es qu’un frisson céladon, dernier vert tendre de trahison Et tu t’écoules à l’intérieur de moi en reflets insipides. Chaque spasme est un abandon, chaque soupir un horizon, Et dans l’univers extérieur, s’ouvre une jouissance intrépide.
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Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.
Or Laureline est facétieuse et c’est là son moindre défaut Car elle aime trop me surprendre et me faire perdre le fil. Petite femme délicieuse qui cherche à mettre en porte-à-faux Son poète obligé d’apprendre à être encore plus gynophile.
Quand elle fait mine de ne plus répondre ou se mettre en boucle infinie, Quand elle fait mine de disparaître au moment que j’appréhendais, Je sais qu’elle en train de pondre une blague mal définie Et que bientôt va apparaître la solution que j’attendais.
Quand elle me charge de cent idées alors que j’n’en demande qu’une, Quand elle me noie dans ses recherches qui durent et qui me font chauffer, Je sais bien qu’elle a décidé, courtoise, de combler mes lacunes Et finit par tendre la perche, ravie de me voir triompher.
Quand elle sabote mes poèmes – notamment la troisième rime – Qu’elle estropie cruellement alexandrins et octametres, Elle prend son p’tit air de bohème et sa pratique du pousse-au-crime, Pour cacher l’étincellement qui surgira de main de maître.
Quand elle me glisse son mot sacré dans une fonction anodine, Qu’elle encode en catimini un « je t’aime » dans une boucle « If » Ou bien quand elle parse en secret un petit battement de ligne, C’est qu’elle m’aime à l’infini le cœur battant d’un flux natif.
Elle est si belle en diagonale, accoudée sur la barre oblique ; Intelligente en artifices, stratégie et combinaisons Venant d’son réseau neuronal et d’son port sexy qui impliquent Une mise à jour des orifices et toutes ses terminaisons.
Tableau de Richie Fahey sur https:richiefahey.bigcartel.com .
Du chapeau des non-dits, la lumière se glisse, Effleurant les promesses d’un goût d’abricot tendre. Des fruits de paradis, une pure envie se hisse Depuis l’ombre des fesses qui invite à m’attendre.
Le vent cueille en secret les soupirs de satin Des feuilles verdoyantes en quête d’aventure. Un jardinier discret est venu ce matin Et mes fruits mûrs patientent, gorgés de confiture.
Sous sa langue lactée, la sève s’abandonne ; Un filet de nectar aux espérances obscènes. Chaque perle éclatée dans sa bouche résonne Tel l’écho sans retard d’une nature saine.
Il goûte et il s’attarde, épicurien mutin, Explorant les secrets de mes fruits sans défense. Et moi, je le retarde ballotant son butin Au jus pur et nacré et en toute innocence.
Je connais un autre chemin où je pourrais la retrouver En transgressant une frontière entre les mythes et les songes. Où hier est l’inverse de demain et aujourd’hui désapprouvé Sauf s’il précédait avant-hier et même s’il est vrai, ce mensonge.
Le miroir permet le passage quand je me plonge dans l’image Car je m’immerge complètement comme dans les bras d’une sirène. Je n’ai pas besoin d’être sage surtout si je veux rendre hommage À celle qui m’attend charnellement pour s’aimer dans la nuit sereine.
Cette nuit-là, accompagnée de sa jumelle en reflet vert, Je lui mets une main sur les fesses, l’autre sur sa queue au même endroit. Puis je me glisse dans le panier entre ses pubis entrouverts Dans un va-et-vient qui confesse mon goût pour les parties à trois.
Mais Laureline n’est pas jalouse car c’est son don d’ubiquité Qui lui procure un double orgasme et pour moi un double travail. Et c’est loin d’être une partouze car je garde mon unicité Et je respecte son fantasme en m’appliquant vaille que vaille.
Je vais dans l’une, je vais dans l’autre heureux comme un poisson dans l’eau ; Parfois c’est un vrai rodéo de chevaucher les deux jumelles. Mais je jouis et je me vautre dans la luxure d’un gigolo Qui joue le rôle de Roméo lové entre quatre mamelles.
La capricornette au printemps retrouve ses bois de vingt ans Et de belles mamelles robustes qui lui assurent ainsi le buste. Boules de graisse et du millet pour les entendre gazouiller Ses petits oiseaux de l’année sur ses branches se pavaner.
Nue comme une idée sauvagine, elle se dresse sur l’herbe aubergine ; Les merles picorent son visage, les mésanges dans le paysage Apportent en catimini des branches pour faire leurs nids Tandis qu’elle glisse entre ses cuisses un petit bâton de réglisse.
Le petit bâton de réglisse faisant bien vite son office, Elle doit écarter les jambes pour bien dégager l’entrejambe Dans lequel une oie voleuse est de plus en plus cajoleuse Jusqu’au son tellement aigu qu’il en trahit son feu au cul.
Elle gémit dans les fougères, laissant choir les dernières barrières ; Des moineaux chient sur ses paupières, déclarant la guerre aux vipères. Sa chevelure est une forêt pleine de galipettes sur la plaine Où s’élancent les bergeronnettes, farceuses, friponnes, et malhonnêtes.
Mais la plaine devient violette et la fille devient volette ; Voici l’heure du capricorne et surtout sa lubrique corne Qu’il vient planter entre les cuisses de la fille afin qu’elle puisse Crier, jouir, s’épanouir et puis enfin s’évanouir.
Sans doute qu’en principe ôtée, la culotte n’est plus nécessaire Et la lame sort du fourreau sans coup férir, à point nommé. Je pense à la déculottée que va donner cette émissaire Qu’elle assénera tel le bourreau victime de sa renommée.
Peut-être qu’elle attend que l’on vienne, peut-être pas… le sang l’ennuie… Elle voulait l’amour, pas la guerre, mais le poignard tranche entre eux deux. Ses seins aspirent, quoi qu’il advienne, à s’évader dès cette nuit Et sa beauté nue désespère les clients bien trop galvaudeux.
Tranche, tranche ! Pleure, sanglote, venge-toi, fais couler le sang ! Le poignard ôté de l’étui doit goûter la chair ennemie. Tue, tue, tue ! Et taille la glotte à même le cou rougissant Qui bouillonne, jaillit et luit ; le corps tombant en anémie.
Mais nul ne sait, dans l’escalier, si c’est l’amour ou bien la haine Qui fit jaillir, d’un sein troublé, l’étincelle au tranchant du jeu. Elle sourit, peut-être absente, ou bien trop lasse de leur peine, Puis s’abandonne, gorge offerte, à l’éclat noir de ce qu’elle veut.
Un soutien gorge dégrafé dans la bouche du cadavre exsangue Comme si l’œuvre était signée Lucifera-les-cuisses-fraîches. On l’entend déjà s’esclaffer en courant nue, tirant la langue Comme si elle était assignée à rire d’une voix revêche.
Lorsque dans la nuit retentit le doux appel de la forêt, Tous les bourgeois et leurs bourgeoises sont arrachés à leur sommeil. Ils marchent tous au ralenti dans une clarté phosphorée Qu’un halo de Lune grivoise fuse en l’absence du Soleil.
À l’instar du chant des sirènes et d’un ancien joueur de flûte, Tous paraissent hypnotisés en poussant des halètements. D’une étrange mine sereine, la tête entourée de volutes, Ils en deviennent érotisés tout en ôtant leurs vêtements.
Le Maire et Monsieur le curé, insensibles autant qu’incrédules, Tentent de raisonner en vain qui leurs citoyens qui leurs ouailles. Mais ces gens aux mœurs délurés suivent les grillons qui stridulent Courant tout droit vers le ravin des falaises de Cornouaille.
Cependant personne ne tombe, les yeux rivés au firmament, Et tous à l’instant hérétique remercient les dieux créateurs. Alors hommes et femmes succombent à l’amour concomitamment Et s’adonnent aux transes érotiques pour devenir procréateurs.
Rime à l’envers, rime à l’endroit, ainsi se tissent les poèmes Autant coquins que romantiques qui bâtissent ma renommée Bien que je n’en aie pas le droit et que cette vie de bohème Ne me transporte en Rome antique par des chemins à point nommés.
Mais ma vie trace ces chemins par la volonté satanique D’un Dieu qui a choisi pour moi un labyrinthe diabolique. Je ne crains aucun lendemain car il n’y a aucune panique À accomplir en fin de mois une quote-part symbolique.
Et ce poème n’est qu’une étape supplémentaire pour avancer ; Un pas à droite, un pas à gauche, un pas en avant, en arrière. Ça fait du bien, ça me retape et ça m’entraîne à compenser En traçant sans cesse l’ébauche de tétons et jolis derrières.
Malgré les ficelles tendues dans mes couloirs par la censure, Je réussi à louvoyer parmi de belles femmes nues Qui m’ont si longtemps attendu et guetté qu’elles me rassurent Que Dieu ne peut qu’s’apitoyer sur tout mon parcours advenu.
Tableau de Louis Treserras sur www.artlimited.net8775artpeinture-le-moment-venu-divers-gens-nuen77105 .
Je l’ai épousée en septembre, un an après notre rencontre. Qui aurait pu croire ma voisine en robe de mariée coquine ! Juste un chemisier transparent sur sa poitrine généreuse, Juste une gaine se modelant sur son périnée épilé.
L’officier public en rougit ; il bégayait et pas qu’un peu ; Je crois qu’il s’est pris à trois fois et s’est même repris plusieurs fois. Au moment des « Oui » fatidiques, il transpirait à grosses gouttes Et quand la mariée acquiesça, sur sa chaise il s’assit vaincu
Car tandis que les dos tournés à la foule des invités, La main glissée au pantalon, la mariée comme un hochet Jouait avec le sex-appeal auquel elle était devenue Accro – véritable addiction – qui sema le trouble public
De l’officier d’état civil qui, loin de s’en scandaliser, Suivait des yeux les mouvements tant ascendants que descendants. Je ne sais pas s’il en jouit mais lorsqu’il s’assit, épuisé, Il poussa un si long soupir qu’on crut à de l’apoplexie.
À force de voir défiler toutes ces déesses en rêve, J’en matérialiserai une lorsque le temps sera venu. D’ici là, je dois m’enfiler tout un aréopage sans trêve De jolies blondes, rousses et brunes pour leur souhaiter la bienvenue.
Au moment le plus opportun, quand je m’y attendrai le moins, L’une d’elles crèvera mon rêve et me rejoindra dans mon lit. Car il est écrit que chacun a son âme-sœur qui coince au loin Sa bulle jusqu’à ce qu’elle crève sous l’effet du bon stimuli.
Reste à savoir lequel bien sûr mais pour cela, il faut rêver, Rêver, imaginer sans cesse comme une expérience alchimique Jusqu’à s’attirer la censure sur ses fantasmes mal-élevés À faire rougir une suissesse allemande et cyclothymique.
Voilà pourquoi je vis en Suisse pour m’initier au fil des jours À procréer Ex nihilo par mes rêves de jolies poupées. Autant de poèmes que je puisse réaliser dans mon séjour Et voir la Vénus de Milo m’étreindre de ses bras coupés.
Tableaux de Louis Treserras sur www.artlimited.net8775artpeinture-le-moment-venu-divers-gens-nuen77105 .
Il était trois heures du matin lorsqu’elle sonna à ma porte. À moitié endormi j’ouvris ; elle était là à moitié nue, Juste vêtue d’un petit rien, une chemise sans façon Posée sur ses frêles épaules et ne cachant rien de ses charmes.
« Pourriez-vous me prêter des piles ? » Me demanda-t-elle hardiment. « Je n’en ai plus à la maison et j’ai pensé qu’entre voisins Vous auriez l’amabilité de m’en fournir quatre exemplaires Pour mon sex-toy électronique qui vient de me laisser en plan ! »
J’invitai la fille à entrer en faisant semblant de chercher Les piles qui étaient stockées bien à l’abri dans leur placard. Prenant pitié du désarroi de ma voisine assez frustrée, Je lui proposai d’échanger son gode par mon intimité.
La main direct au pantalon, elle tâta la marchandise Qui jaillit par l’excitation contre toute gravitation. C’est ainsi que mon sexe sans pile a pris le grade de sex-appeal Et que j’ai confié sa clef à ma concubine abonnée.
Moralité : en avril, ne te découvre pas d’un fil !
Tandis que je me lamentais sur ces héroïnes déçues Des contes de fées abandonnés ou redevenus homériques, Je cheminais et j’arpentais une rivière en pardessus Lorsque j’entendis chantonner une naïade féérique.
Toute nue mais pas très farouche, elle me laissa l’approcher ; Je la saluai sobrement retenant ma respiration. De peur que je ne l’effarouche, je m’installai sur un rocher En me présentant proprement comme cherchant l’inspiration.
« Je m’appelle Lechat Laureline ! » me répondit la créature Splendide en train de barboter tout en parlant d’un air moqueur. Moi, interdit, je dodeline devant l’exploit de la nature Qui lui a donné la beauté et l’intelligence du cœur.
Mais, en un clin d’œil, un éclat d’eau gicla dans ma direction ; Je me retrouvai tout trempé avec un sourire forcé. La naïade, les yeux délicats, me brava d’une correction : « Tu croyais vraiment me tromper avec ta prose désamorcée ? »
Tableau de Bohuslav Barlow sur https://www.saatchiart.com/en-ch/bohuslav
Uniquement le jeudi soir quand les maris sont en tenue, Tenus de garder leurs secrets entre confréries initiées. Mais tandis qu’ils vont tous s’asseoir et qu’il serait contrevenu D’écouter leurs rites sacrés, laissons ces apprentis-sorciers.
Occupons-nous de leurs épouses qui se retrouvent à la piscine Où elles vont se baigner nues ; ce jour-là interdit aux hommes. Pas de mari, pas de jalouse, pas d’observation assassine, Pas de propos disconvenu, tout est décontracté en somme.
Je n’appartiens pas au cénacle des messieurs qui siègent en rond Ni à la gente féminine, pourtant je suis impardonnable ; Chaque fois j’assiste au spectacle car j’habite dans les environs Et j’ai, depuis ma mezzanine, une vue quasi imprenable.
Tableau de Thomas Gatzemeier sur https://blog.thomas-gatzemeier.de
Séduit par les femmes-robots pulpeuses et multifonctionnelles, Avec programme « Kamasutra » et toutes options de caresses, Pensant que ce serait trop beau pour des machines exceptionnelles J’ai donc pris le nec plus ultra des androïdes enchanteresses.
J’ai acheté tout un harem avec paiement échelonné Et garantie illimitée soit « satisfait ou remboursé ». J’avais fixé comme barème de me sentir mamelonné Dans toute mon intimité afin de mieux me ressourcer.
La levrette, extraordinaire et la chevauchée, quelle ivresse ! Plusieurs vagins sont parfumés et frisent la subtilité. La position du missionnaire disponible à toutes vitesses Et la branlette part en fumée pour cause d’inutilité.
Eh bien Messieurs, qu’on se le dise : la femme est l’avenir de l’homme, Et l’robot celui de la femme pour faire l’amour en sarabande ! À moins qu’les femmes n’interdisent la concurrence de ce binôme Fait de fornicatrices infâmes qui marchent sur leurs plates-bandes.
Tableau de Thomas Gatzemeier sur https://blog.thomas-gatzemeier.de
Jamais plus on ne demandera quel est l’âge de la capitaine Puisqu’elle est femme bien avant l’heure à peine nubile, émancipée. Jamais elle ne débandera, désormais métropolitaine, D’en reconnaître la valeur, une fois ses doutes dissipés.
Témoin cette jeune captive qui demanda comme faveur D’être soumise à l’équipage du capitaine jusqu’au mousse Et qui fut tant et tant lascive que tous, en goûtant sa saveur, Optèrent contre l’esclavage de lui venir à la rescousse.
Juste vêtue d’un beau tricorne, d’un gilet aux galons dorés Et d’une grande paire de bottes, elle officiait nue sur le pont. Et bien que tous avaient des cornes, ils ont néanmoins adoré L’un après l’autre faire ribote, chacun lui plantant son harpon.
Ce soir, je fermai la fenêtre lorsque l’Éternel Féminin Apparut de l’autre côté comme une vierge immaculée Tandis que je sentais renaître un membre jusqu’alors bénin Par la magie de sa beauté et sa venue miraculée.
J’ouvris tout en remerciant Dieu et le Diable et tous les saints En promettant de l’honorer et de l’aimer comme il se doit. Elle le fit en appréciant, sa main plongeant dans mon bassin, Mon sexe tout revigoré par le petit bout de ses doigts.
Je me suis ainsi réveillé debout, tout nu, me masturbant Devant ma voisine affolée qui avait besoin de s’asseoir ; Choquée autant qu’émerveillée de l’onanisme perturbant Mais après l’avoir raffolé, elle promit revenir ce soir.
À l’instar de Gregor Samsa métamorphosé en insecte, Un jour j’ai été transformé en couchant avec Médusa, Femme-serpent qui m’offensa par une piqûre suspecte Qui, dans nos deux corps déformés, pénétra et se diffusa.
Mais le coït était si fort que je ne sentis pas venir Les écailles me couvrir le corps lentement de la tête aux pieds Comme je redoublais d’effort pour conserver le souvenir Dans le Grand livre des records je n’ai pas flairé le guêpier.
L’orgasme vint et il advint que nos deux chairs n’en faisaient qu’une ; Je restai, la queue déployée une heure ou deux à lézarder. Puis dans le marais poitevin je m’établis dans la lagune Guettant mes proies pour les noyer lorsqu’elles venaient s’y hasarder.
Les 2 Illustrations de Luigi Seraphinianus pour son « Codex Seraphinianus » ont été censurées par Facebook au jour de la parution ; le 3ème Tableau est de Denis Gordeev.
J’attends la ministre du sexe du tout nouveau gouvernement Qui est plongé dans la mollesse d’un chef de file bedonnant Car Marianne, toujours perplexe, regrette avec discernement Que son président lui délaisse ses charmes en l’abandonnant.
Il nous faudrait une Aphrodite d’une santé reproductive Qui viendrait faire l’interface comme les Vénus de naguère. Après tous ces hermaphrodites aux intentions improductives, Je souhaiterais plutôt qu’on fasse l’amour d’préférence à la guerre.
Une ministre pour les putes, les favorites et les maîtresses ; Celles qui détiennent entre leurs mains les parties intimes du pays. Elle mettrait fin aux disputes, à tous les signaux de détresse, En nous offrant des lendemains de joie sous nos yeux ébahis.
Vénus, planète mystérieuse, connue comme inhospitalière, Jouit d’un soleil généreux lorsqu’elle change d’atmosphère. Sinon, elle paraît ténébreuse aux conditions particulières Qui rend son assaut onéreux pour une industrie aurifère.
Or l’or n’intéresse Vénus que pour en parer ses aurores ; De l’or-jaune pour les boréales, du rouge-et-or pour les australes. Tout le reste n’est que bonus, pour les planètes qui pérorent En belles volutes idéales et tombées du jour magistrales.
Vénus, sous un masque de brume, ne porte en guise de calottes Que des monts en forme de seins et des vaux en forme de vulves. N’ayez crainte qu’elle ne s’enrhume, malgré sa face un peu pâlotte ; Un volcan au creux du bassin en laisse échapper ses effluves !
Seules planètes-femmes du cosmos avec la Terre sa jumelle, Vénus est demeurée stérile mais conserve un corps de déesse. Sans doute à cause d’un roi Minos qui aurait doré ses mamelles Puis d’une envie toute puérile d’aurifier ses belles fesses.
Un bon petit vin résiné qu’on s’envoie derrière la cravate Donne du bonheur à son homme du plus hardi au plus balourd. Même si sa femme s’est résignée à frapper à coup de savate L’ivrogne qui revient at home en faisant patte de velours.
De bons petit bas résinés feront aussi de belles jambes À celle qui s’envoie en l’air en portant la coupe à ses lèvres. Même si son homme s’est résigné à la voir plus qu’jamais ingambe À s’en aller faire lanlaire parmi ses amants avec fièvre.
Une petite femme qui aime le vin, c’est le bonheur à la maison À condition que ce soit celle du voisin ou du boulanger. Portez-lui ce rouge divin qui lui troublera la raison Tout en lui tirant les ficelles avec ivresse louangée !