
Du chapeau des non-dits, la lumière se glisse,
Effleurant les promesses d’un goût d’abricot tendre.
Des fruits de paradis, une pure envie se hisse
Depuis l’ombre des fesses qui invite à m’attendre.
Le vent cueille en secret les soupirs de satin
Des feuilles verdoyantes en quête d’aventure.
Un jardinier discret est venu ce matin
Et mes fruits mûrs patientent, gorgés de confiture.
Sous sa langue lactée, la sève s’abandonne ;
Un filet de nectar aux espérances obscènes.
Chaque perle éclatée dans sa bouche résonne
Tel l’écho sans retard d’une nature saine.
Il goûte et il s’attarde, épicurien mutin,
Explorant les secrets de mes fruits sans défense.
Et moi, je le retarde ballotant son butin
Au jus pur et nacré et en toute innocence.
Illustration de Luigi Critone.