Catégorie : 2023

  • Un coup à gauche, un coup à droite !

    Marianne avait des arguments de poids à gauche comme à droite
    Et avait promis de mener le pays juste entre les deux.
    Mais elle nous a menti crûment par une roublardise adroite
    Après nous avoir malmenés avec ses gorilles douteux.

    Lorsqu’elle sent la larme à gauche issue d’une idée maladroite,
    Elle recherche, pour son équilibre, une opinion contradictoire.
    Ensuite elle repense à l’ébauche d’un virage nettement à droite,
    Puis elle continue en roue libre dans les ruelles de l’histoire.

    Tantôt à gauche, tantôt à droite, comme un balancier indécis,
    Elle use des clefs du pouvoir selon les crises éventuelles.
    Heureusement la porte étroite d’un autre mandat rétrécit
    Sauf si elle a su promouvoir sa concession perpétuelle.

    Illustration de Fornasetti.

  • Rencontre anisée

    Rencontre anisée

    Je reçus cette invitation transmise lors d’un communiqué
    Pour une rencontre au coucher au large des côtes bretonnes.
    J’acceptai sans hésitation et louai un bateau à quai
    À un marin mal embouché mais du genre que rien n’étonne.

    Pile au moment du rayon vert, la Lune se teinta de rose
    Et j’entendis la litanie d’une bouche sortant de la mer.
    Penchant la tête à découvert du côté des lèvres moroses
    J’en savourai leur goût anis, sucré-salé et doux-amer.

    Je l’invitai à prendre un pot à la taverne du vieux port
    Mais elle déclina mon offre d’une façon de tournevire ;
    Elle devait m’avoir dans la peau car elle exigea un rapport
    Immédiatement et dans le coffre à bagages de mon navire.

    Et ce matin, je me réveille ; ce n’était qu’un rêve éphémère,
    Le souvenir des lèvres anis me reste lourd sur les papilles.
    Depuis ma femme me surveille lorsque je mange des fruits de mer
    Arrosé d’un verre de pastis tout en embrassant les coquilles.

    Illustration de Shelley Skail sur https:shelleyskail.co.uk .

  • Presque sirène

    Les femmes mutent ces temps-ci et des sirènes apparaissent ;
    Le phénomène se constate sur les rivages un peu partout.
    Au début le corps s’amincit et les hanches perdent leur graisse,
    La peau devient plus délicate, tête, cheveux, poitrine itou.

    Mais quand les jambes se transforment, les mutantes alors disparaissent ;
    « Où vont-elles et où vivent-elles ? » reste un mystère irrésolu.
    Or si les légendes sont conformes, faites attention ! Elles s’empressent
    De lier quelque idylle mortelle, jetant sur vous leur dévolu.

    Couverture « Water Sign » for Vogue India sur https:bashooka.cominspirationeditorial-design .

  • La récurrence du karma

    La récurrence du karma

    Puisque l’expérience n’éclaire que la distance parcourue,
    Il serait bon que l’intuition balise le chemin à faire.
    Et ce n’est pas pour me déplaire si tous les risques encourus
    Deviennent alors prémonition contre toute mauvaise affaire.

    Mon karma, à l’âme transcendante, prévient à son tour l’intuition
    De se détourner du chemin qui finalement n’est pas le sien.
    Mes incarnations précédentes entrent alors en précognition
    Envers le tout premier humain par reflux aristotélicien.

    Ainsi mes yeux sont occultés par les expériences passées
    Qui sont à leur tour prévenues par leurs précédentes consciences
    Qui n’sont même pas consultées car mes méninges à repasser
    M’ont déjà, comme convenu, abusé de leur clairvoyance.

    Sculpture de Do Ho Suh.

  • L’antimécanique

    L’antimécanique

    Souvent mes rêveries varient, bien fol celui qui s’y fierait,
    Car la dimension de l’esprit n’appartient pas à la physique.
    Mes rêves sont charivari envers ce que quantifierait
    Tout c’ que la science m’a appris avec paroles et musique.

    Les femmes nues métaphoriques jouent les anges irrationnels
    Qui transforment la réalité en impossibles réalisables.
    Tout mon passé catégorique redevient opérationnel
    Et à nouveau d’actualité pour une destinée transposable.

    Quand j’entre en communication avec Dieu, ses saints ou mes proches,
    Je ne suis ni dans la matière, ni dans l’espace fors le temps.
    Si j’ose, par la fornication, inopinément une approche,
    C’est pour rétablir tout entière la vérité s’y rapportant.

    Illustration de Lou Feck.

  • L’ennui au palais

    L’ennui au palais

    Du palais d’un jeune sultan, Shéhérazade s’empara
    À moins que ce ne soit l’inverse au cours des mille-et-une nuits.
    Mais ce n’est pas très important car le souverain compara
    Sa nuit auprès de la perverse à l’égard d’une journée d’ennui.

    Alors le sultan augmenta le temps du travail de l’amour
    En réduisant le temps passé aux trente-cinq heures et RTT.
    Shéhérazade lui monta le bourrichon jour après jour
    Jusqu’à ce qu’il ait dépassé et enfreint les lois du traité.

    Shéhérazade, dominatrice, imposa sa loi au harem
    Et demanda congés payés et le statut de libérale.
    Mais les autres fornicatrices ont déprécié le barème
    Et les houris ont défrayé pour une grève générale.

    Illustration d’Ana Mirallès.

  • L’amanite alienoïde

    L’amanite alienoïde

    À la cueillette aux champignons, une amanite m’a cueilli
    D’un rayon issu des lamelles sous un gland moucheté d’étoiles
    Par la force d’un lumignon accompagné de gargouillis
    Qui me souleva les semelles et me prit à rebrousse-poil.

    Je n’étais qu’un échantillon auprès des aliens mycologues
    Qui en voulaient à mon phallus qu’ils prenaient pour un parasite.
    Je me sentis un tatillon vexé par ces planétologues
    Qui mettaient au rang du fongus l’instrument au bout de ma bite.

    Craignant qu’ils veuillent me la couper, j’ai botté ces extra-terrestres
    En jouant de leurs grosse têtes comme un punching-ball de fortune.
    De leur nacelle soucoupée, où j’étais placé sous séquestre,
    Je pus, sans tambour ni trompette, échapper à mon infortune.

    Illustration d’Acid Catopuma.

  • La bicorne

    La bicorne

    Dans les animaux fabuleux, du Minotaure à la Licorne,
    J’ai vu déesses et héros s’approprier tout le bestiaire
    Excepté le moins populeux que l’on appelle la Bicorne
    Qui, faute du bon numéro, a dû demeurer au vestiaire.

    Dieu l’avait faite assez jolie, la dotant d’un corps d’amazone
    Et d’une tête de gazelle aux cornes torsadées d’azur,
    Mais des arbitres impolis ont délivré un carton jaune
    Qui attrista le demoiselle qui disparut dans la nature.

    Illustration de Hannah Yata sur https:hannahyata.com .

  • Méfiez-vous des Chauves-souris !

    Méfiez-vous des Chauves-souris !

    Lorsque trois vierges folles vous invitent au plaisir,
    Méfiez-vous du plan à quatre qu’elles suggèrent.
    La position suprême qui éveille leurs désirs
    Consiste à s’accrocher pour s’envoyer en l’air.

    Les jupes rabaissées, recouvrant tout le buste,
    Vous proposent leurs fesses, le cul par-dessus-tête.
    Pour ôter leurs culottes – bien vu, tout juste, Auguste ! –
    Vous devrez remonter leurs dessous jusqu’au faîte.

    Et là, une tête sort et vous mord l’instrument ;
    Une autre tête encore s’en prend à votre cœur.
    La troisième vos beaux yeux gobera goulûment
    Et le reste nourrit les vers pique-niqueurs.

    Photo de Chameleon.

  • Le paradis des mille vierges

    Le paradis des mille vierges

    Ne cherchez plus, je l’ai trouvé, le paradis des mille vierges !
    Sauf que pour y être invité, le prix est abasourdissant.
    J’y ai, par moi-même, éprouvé tous les délices qui convergent
    Aux béatitudes incitées par leurs baisers étourdissants.

    Comment ai-je pu accéder à ce tarif exorbitant ?
    J’y suis tombé par accident après une chute qui m’atterre,
    Suite à une course, excédé par un survol nécessitant
    D’aller d’orient en occident en orbite autour de la Terre.

    Je suis rêveur, comprenez-vous ? Éternellement dans la Lune ;
    Comme je suis léger d’argent, je m’envole au moindre courant d’air.
    Une tempête, je vous l’avoue, m’a jeté pour toute infortune
    Dans ce nirvâna partageant les bonheurs les plus légendaires.

    Hélas je ne puis en sortir et suis condamné au plaisir !
    Cent fois par jour, à tour de rôle, elles veulent prendre leurs panards.
    Mais si quelqu’un veut consentir un splendide échange à saisir,
    Je lui en donne ma parole, qu’il prenne ma place au lupanar !

    Tableau de Maria Filopoulou.

  • Contre toute prudence

    Contre toute prudence

    « Mon esprit en toute imprudence
    – l’âme en passager clandestin –
    Avance seul, émancipé,
    Espérant même léviter.
    Et, comble de toute prudence,
    Il ose avertir le destin
    Qu’il a déjà anticipé
    tous les pièges à éviter. »

    Ainsi parlaient Zarathoustra,
    Bouddha, Jésus et Mahomet
    Et je suis parti convaincu
    Que rien ne pourrait m’arriver.
    Mais au premier pas – patratras ! –
    J’ai dégringolé du sommet
    Et me suis écrasé, vaincu
    De tout mon corps désactivé.

    J’ai compris que tous mes acquis
    Gagnés à chaque incarnation
    Devaient être encore éprouvés
    Par une alchimie destinale.
    Et de la mort, je renaquis
    Grâce à ma réadaptation
    Envers l’assurance approuvée
    Des quatre vertus cardinales.

    Tableau de William-Adolphe Bouguereau.

  • L’arc-en-cœur

    L’arc-en-cœur

    Un jour j’ai osé l’ouverture du cœur et de toute mon âme
    Qui tonna d’un coup de canon dans l’air devenu furibond
    Afin de tenter l’aventure, afin de conquérir ma dame,
    Et même si la dame m’a dit non, mon cœur s’est ouvert pour de bon.

    Ce don, d’après l’astrologie, vient des planètes en pentagone
    Qui offrent à l’esprit engourdi de se reconnecter au cœur
    Et joindre la mythologie pour, via le réseau d’Antigone,
    Savoir braver les interdits et s’asseoir parmi les vainqueurs.

    Illustration de Joka sur https:dotjoka.comgallery2011-2014 .

  • Sonate au clair de Lune

    Sonate au clair de Lune

    Sol do mi, sol do mi, trois notes répétées ;
    Une invite à l’amour, un appel de la vie.
    Bonhomie, bionomie, tel l’écho reflété
    Qui pointe au petit jour quand le soleil revit.

    Sol do mi, sol do mi, sérénade à la Lune ;
    La femme qui séduit l’homme qui s’introduit.
    Endormis, rendormis, dans la couche commune
    La musique conduit, la vie se reproduit.

    Tableau de Susan Seddon Boulet.

  • Sur les chemins du paradis

    Vous me croirez si vous voulez, je m’ suis retrouvé à cheval
    Devant les portes consacrées à protéger le Paradis.
    Mais je n’en fut pas refoulé et, dans une sorte de carnaval,
    J’entrai dans la forêt sacrée dans un Éden de parodie.

    Pas de houri à l’horizon en référence à Mahomet,
    Ni de lait, de vin ou de miel mais une jungle inextricable.
    Chevauchant dans cette prison végétale, en quête d’un sommet,
    Je pensais, atteignant le ciel, appréhender l’inexplicable.

    Puis une femme fit son entrée sur sa somptueuse monture
    Tonnant : « Maintenant je suis Dieu et toi, l’humain, ma créature !
    Ensemble, dans cette contrée, nous allons peupler la nature
    Et recommencer l’insidieux cycle de notre progéniture ! »

    Tableaux de Esben Hanefelt Kristensen http:www.knudgrothe.dkalbum.asp?kunstner=89&vb=3489 .

  • Pas de sirène au paradis ?

    Refusée à l’entrée de l’Arche selon on ne sait quel critère,
    La sirène put se réfugier auprès d’un dauphin, son cousin.
    La fuyarde et son patriarche prirent la barque pour Cythère
    Et, dans ces eaux privilégiées, vécurent auprès de leurs voisins.

    Charmants compagnons de fortune, les poissons la prirent pour reine
    Auprès des cétacés-barons dans le royaume des abysses
    Du territoire de Neptune, Dieu procréateur des sirènes
    Et tous les tritons fanfarons qui naquirent sous ces bons auspices.

    Fécondée pas son étalon, elle enfanta l’homme-poisson
    Qui lui donna une descendance obscure à la taxonomie.
    Si les chrétiens tournent les talons à leur accorder sans façon
    Le salut par condescendance, ils pèchent avec parcimonie.

    Tableaux d’Esben Hanefelt Kristensen http:www.knudgrothe.dkalbum.asp?kunstner=89&vb=3489 .

  • Mariage d’état

    Mariage d’état

    Tous les cinq ans, sur le contrat, Marianne se remarie
    Non pas d’un mariage d’amour mais d’un mariage de raison.
    Selon son cœur elle connaîtra la bonne aubaine d’un bon mari
    Ou un fou qui n’a pas d’humour ou pire… sans comparaison.

    Avant cela durait sept ans et Marianne s’emmerdait
    Avec des vieux tous rabougris, chauves, laids et ventripotents.
    Désormais le contrat s’étend avec de jeunes grands dadais
    Ou petits roquets amaigris, sarcastiques et omnipotents.

    Hélas depuis quelques années, Marianne est plutôt mal baisée
    Par une sorte de macaroni qui la viole d’une seule traite.
    De plus, des gardes basanés qui n’ sont pas là pour l’apaiser,
    Frappent son peuple dont l’agonie ne verra jamais la retraite.

    Tableau d’Andrej Mashkovtsev.

  • Le bestiaire ministériel

    Le bestiaire ministériel

    Premier ministre la Licorne, polytechnicienne à bicorne ;
    À l’économie la Chimère, âpre comme une belle-mère ;
    À l’intérieur un Marcassin qui se dit grand mais n’est qu’un nain ;
    À la justice un Ouistiti qui dort sous les ponts, abêti ;

    Comme porte-parole un bâtard, né « Vérantanplan » sur le tard ;
    Pour les femmes un Sphynx rondouillard, très bien membré et bien gaillard ;
    Un chien qui fume des Coronas à l’extérieur du pensionnat
    Et aux finances une Hydre obscure, l’économie elle n’en a cure.

    Illustration de Lou Benesch.

  • Impossibles sirènes

    Impossibles sirènes

    Une fois pour toutes, il faut l’admettre, leur existence est impossible.
    Mais impossible n’est pas français et je m’en vais vous les montrer :
    Pour cela, il vous faut vous mettre au bord d’un bateau, impassible,
    Sourcils plissés et yeux froncés, là ! Vous allez les rencontrer.

    Dans les reflets des vaguelettes, vous observerez les contours
    De leurs corps, sans queue ni arête… et c’est mieux pour votre gouverne
    Car leurs voix dans les ondelettes attireraient aux alentours
    Les marins à perdre la tête pour d’utopiques balivernes.

    Si les sirènes n’existent pas, cela n’empêche pas de rêver
    À tous ces grands navigateurs tombés bêtement à la mer.
    Ils ont dû choisir leur trépas et préféré devoir crever
    Entre les bras d’un prédateur digne des légendes d’Homère.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Cendrillon la petite sirène

    Cendrillon la petite sirène

    Issus de sources magiciennes et de mythologies sacrées,
    Les contes de Hans Andersen, de Grimm et de Charles Perrault
    Ont fusionné avec d’anciennes légendes aux couleurs nacrées ;
    Pour vous représenter la scène, il faut repartir à zéro.

    Comme elle voulait aller au bal, elle alla prier sa marraine
    Qui lui donna de belles jambes et les fameux souliers de vair.
    Minuit sonnantes, elle cavale, mais se retrouve en queue de sirène
    Et s’épuise, à moitié ingambe, à regagner son lagon vert.

    Évidemment dans sa nageoire, seule une chaussure est restée ;
    L’autre a été récupérée… alors que va-t-il se passer ?
    Cette histoire – une vraie pataugeoire – est difficile à attester
    Car on l’a tant vitupérée qu’on est complètement dépassés !

    Reproduction de Chéri Hérouard pour « La Vie Parisienne ».

  • La colonne brisée

    La colonne brisée

    Sans doute trop de rigidité dans la société phallocrate
    Par un excès de protections semblable à de la barbarie,
    Sans doute trop de sévérité dans les traditions théocrates
    Par des abus de corrections et d’esclavage par son mari,

    Sans doute la peur de partager le pouvoir de la dictature
    Par des régimes prétentieux taillés pour l’homme sur mesure,
    Sans doute un aimant ménager qui fait d’elle une caricature
    Par le rôle irrévérencieux de la souillon dans sa masure,

    Ont brisé la colonne fragile qui soutenait son édifice,
    Ont infligé trop de blessures par la force de la zigounette
    Car le colosse aux pieds d’argile a tellement, par ses bons offices,
    Exercé trop de meurtrissures au même titre qu’à sa planète.

    Tableau de Frida Kahlo.

  • Coquelicot impudique

    Coquelicot impudique

    À l’instar du membre phallique, poireaux, carottes et concombres,
    Tous paréidolie du sexe au goût de leurs liqueurs nacrées,
    Les corolles des fleurs bucoliques dont les pétales se jouent des ombres,
    S’épanouissent sans complexe au ton du féminin sacré.

    Tous ces organes reproducteurs s’ouvrent sans aucune pudeur,
    Sans évoquer de flétrissure envers l’organe féminin.
    Même l’insecte introducteur, inséminateur baroudeur,
    N’est ni marqué par la censure ni traité d’obscène venin.

    Ainsi le sexe botanique s’échappe des lois impudiques
    Et peut figurer librement à la vue des jeunes innocents.
    La flore n’est pas satanique mais la faune tombe, fatidique,
    Sous le coup du dénigrement des tenants et aboutissants.

    Dans les champs de blé d’Eiderrg à Winzerthur.

  • Liberté d’esprit

    Liberté d’esprit

    Ni une femme, ni une pipe, selon la règle de Magritte,
    Mais une femme en liberté qui s’est taillée sa propre pipe.
    Elle a travaillé son œdipe, aimé son père démérite
    Au moment de sa puberté, puis a planté ce pauvre type.

    Devenue « executive woman », elle revendique le pouvoir
    De se promener torse nu au même titre que les hommes.
    Stupeur dans l’establishment, ces messieurs devront s’émouvoir
    Et subir sans disconvenue cette requête fort économe.

    Car les soutien-gorges sont chers et les bikinis hors de prix
    Tandis que le monokini convient aux plus petites bourses.
    Si le spectacle de la chair heurte encore quelques malappris,
    Ce n’est là que misogynie dont le crime remonte à la source.

    Tableau de René Magritte.

  • Les as des anneaux

    Les as des anneaux

    Quand on est Roi, quand on est Reine, les alliances ne manquent pas
    Mais pour les As, quelle odyssée pour trouver chaussure à son pied !
    La recordwoman, dans l’arène, va trouver l’élu au combat
    Et le crack, dans la gynécée, va chercher celle qui lui sied.

    Ensuite ils doivent s’affronter, chacun dans le lit de l’ennemi,
    Pour déterminer sans sarcasme celui qui portera la culotte.
    L’un après l’autre, ils vont monter sur le partenaire affermi ;
    Le premier qui atteint l’orgasme, perd et ne sera plus que copilote.

    Tableau de Vladimir Kush.

  • Les blessures bleues de Marie

    Les blessures bleues de Marie

    Toutes violences faites aux femmes font couler le sang des blessures
    Bleues comme issues des bleus de l’âme sous le carcan des meurtrissures.
    Maudit soit celui qui compense ici ses propres frustrations
    Et honni soit qui mal y pense, la faute à leurs mensurations.

    C’est le péché originel d’Adam ayant croqué la fleur
    Avant que naquisse le fruit de l’inconscient qui tergiverse
    Car avoir un polichinelle dans le tiroir par un violeur
    Apporte au père l’usufruit d’un héritage à controverse.

    Tableau d’Aykut Aydoğdu.

  • Les deux passages de Marie

    La marie de la Vérité ou bien la Marie du Mensonge ?
    Dans le labyrinthe du monde, je me pose souvent la question.
    Opter pour la sincérité, la route droite qui se prolonge
    Ou plutôt la voie vagabonde parsemée d’autosuggestions ?

    Vérité n’est pas toujours belle et Mensonge est souvent doré
    Et puis la raison du plus fort n’est pas forcément la meilleure.
    Mais comme j’ai l’esprit rebelle, j’use d’une astuce élaborée
    Par l’expérience et par l’effort et par un instinct aiguilleur.

    Si j’exige de la Vérité ce que le Mensonge m’indique,
    Il montrera le mauvais choix, la Vérité confirmera.
    Et du Mensonge consulté sur ce que l’autre revendique,
    Il montrera ce qui m’échoit mais en mentant, le scélérat.

    Il suffit donc évidemment de choisir toujours l’autre voie.
    Chaque fois qu’arrive un problème, ma conscience et ma subconscience
    Sont tiraillées pareillement vers ce que chacune d’elles voit
    Alors je tranche le dilemme en choisissant l’inconscience.

    Tableaux d’Irina Carcabi sur https:www.liveinternet.rucommunity1726655post410804161 .

  • Tatouage à la mode de chez nous

    Tatouage à la mode de chez nous

    Ce vêtement indélébile qui revêt le corps de la femme
    Est une mode intéressante pour les non-voyants, au toucher.
    Parmi eux, les plus volubiles, sans la condamner comme infâme,
    La jugeront très caressante sans qu’ils aient besoin de loucher.

    Bodybuilding ou tatouage pourraient bien régner sur les plages
    Où le maillot devra un jour s’arrêter de diminuer.
    Celui qui verra par outrage incitation au racolage,
    Sera interdit de séjour par sa rigueur insinuée.

    Tableau de David Lawrence sur https:www.davidlawrenceart.com?ssp_iabi=1677223427370 .

  • Cheval yin cheval yang

    Sans doute ombrageux par moments lorsqu’on me monte à l’improviste,
    Je peux même devenir hargneux d’une montée d’adrénaline.
    Et le pire, ce sont les mamans et leurs marmots stakhanovistes
    Par leurs hurlements dédaigneux envers mes ouïes chevalines.

    Heureusement des jours heureux miroitent ma robe brillante
    Par ceux qui parlent à mes oreilles et qui m’écoutent avec le cœur.
    Les beaux cavaliers valeureux, les belles cavalières vaillantes
    Pour des chevauchées sans pareilles jalonnées par des vents moqueurs.

    Tableaux de Fefa Koroleva sur https:www.artfinder.comartistfefa-koroleva?epik=dj0yJnU9N1R4T3BhaXlvLU1Fd1lOTGVjN094RFdLSVB3RWNOYzAmcD0wJm49c2RkY0I1WlJjdFpBbjRMaHNfNEFxdyZ0PUFBQUFBR1I2NGxv .

  • Aux sources de l’imaginaire

    Aux sources de l’imaginaire

    Du fleuve de l’imaginaire, en explorant mes propres sources,
    J’ai gravi l’enfance à l’envers jusqu’à mes premières lectures
    Pour lesquelles l’extraordinaire dont j’économisais ma bourse
    Me révélait tout l’univers et mes plus belles aventures.

    Au fil des bandes dessinées, des inventions de Jules Verne,
    Et de la bibliothèque verte, j’ai semé de l’or dans mes rêves.
    Au fil des pages disséminées qui m’auront servi de gouverne
    Ont fleuri toutes mes découvertes qu’encor je cultive sans trêve.

    Illustration de François Schuiten.

  • Aviez-vous réservé ?

    Aviez-vous réservé ?

    Évidemment j’aurais rêvé d’obtenir la plus belle table
    Au cours des épreuves requises pour mon admission à la vie.
    Mais lorsque je suis arrivé, les places les plus confortables
    Avaient déjà été conquises par ceux qui les avaient ravies.

    J’aurais pu naître bien avant mais ç’aurait été similaire ;
    L’opportunisme n’attend pas pour disqualifier les novices.
    Or patienter jusqu’au suivant prendrait des années séculaires
    Et je manquerais le repas pour avoir loupé le service.

    Les meilleurs tables étant prises que reste-t-il à espérer ?
    Attendre qu’une se libère, contester quitte à m’énerver ?
    Je peux les prendre par surprise, crier « au feu ! » désespéré
    Ou dire à l’oreille du cerbère… « Que j’avais pourtant réservé ! »

    Vu sur https:www.newyorker.commagazine .

  • Femmes-fleurs au gré des dieux

    La mythologie nous raconte autant d’exploits que de prouesses
    Que les héros doivent aux femmes, véritable énergie divine.
    Le demi-dieu reçoit l’acompte accordé par une déesse,
    Puis échappe aux pièges infâmes grâce au soutien de sa copine.

    Si tout un cirque on fait de Dieu, on célèbre autant la beauté
    Des plus belles femmes du monde auxquelles un culte est consacré.
    Les concours les plus fastidieux, mariages en principautés,
    Font l’adulation vagabonde sur tous les tabloïds sacrés.

    Morgane, Viviane, sorcières ou Vierge-Marie divinité,
    Le charme est traité de diablesse ou d’immaculée conception.
    Je possède une âme sourcière qui connaît une infinité
    De ruisseaux qui jamais ne blessent le cœur sinon de déception.

    Tableaux d’Audrey Kawasaki https:www.audkawa.com2017 .

  • Femmes-fleurs au gré des ondes

    Les femmes, ondes de beauté, transmettent le charme dans le temps.
    Du bout du nez de Cléopâtre jusqu’aux yeux de la Du Barry,
    S’enchaîne une charibotée de dames aux appas envoûtants
    Résonnant dans l’amphithéâtre qui fait jaser le Tout-Paris.

    Chacun y reconnait la vague qui lui bouleverse le cœur,
    Qui le stimule et qui l’agrée à lui conquérir son sommet.
    Et lorsqu’elle accepte la bague qui lui donne un air de vainqueur
    L’onde atteint le plus haut degré de l’amplitude à consommer.

    Puis la fréquence redescend et se transfère à ses enfants
    Qui propageront à leur tour l’onde du féminin sacré.
    Ce pic tantôt évanescent revient sans cesse triomphant
    Car il fait des aller-retours auxquels l’amour est consacré.

    Tableaux d’Audrey Kawasaki https:www.audkawa.com2017 .

  • L’Europe maigrichonne

    L’Europe maigrichonne

    L’Europe a changé de régime depuis ses diètes intestines
    Qu’elle s’inflige à contrecoup depuis la mondialisation.
    L’agriculture cacochyme et son marasme la destinent
    À se faire mener par le licou de par sa victimisation.

    Amputée de sa langue anglaise qui s’est ralliée à l’Ouest,
    Elle tient sur sa botte italienne et sa péninsule ibérique.
    Mais avec la sauce hollandaise et la graisse qui lâchent du lest,
    Elle est devenue végétalienne sans ses hamburgers d’Amérique.

    La vieille Europe renaîtra peut-être bien un jour de ses cendres
    Mais en attendant elle se fond dans la masse interplanétaire.
    Un jour on lui reconnaîtra de n’avoir cessé de descendre
    Selon l’avis des bas-de-plafond qui lui ont conseillé de se taire.

    Tableau d’Andrej Mashkovtsev.

  • L’Europe grassouillette

    L’Europe grassouillette

    À son habitude d’engloutir les pays à proximité,
    L’Europe a forcément grossi et ses étoiles multiplié
    Dont celles qui vont s’emboutir dans la surface délimitée
    De sa robe qui la disgracie à force de la déplier.

    Après la Turquie et l’Ukraine, elle va lorgner sur la Russie
    Jusqu’à l’Oural et la Mer Noire sans vraiment d’obstacle majeur.
    L’expansion donne la migraine, commence à sentir le roussi
    Et gare au coup de tamponnoir de cet appétit ravageur !

    Je ne sais pas qui tient les rênes du chariot conquistador
    Vu que tous ses prédécesseurs se sont finalement plantés.
    À moins qu’un Roitelet et sa Reine, obnubilés par un tas d’or,
    Se revendiquent possesseurs d’une arrogance transplantée.

    Tableau de Josie Wren.

  • La sirène de la mer rousse

    La sirène de la mer rousse

    Je ne connais de la mer rousse seulement sa sirène éponyme
    Dont la chevelure m’évoque le crépuscule à l’horizon
    Lorsque le soleil se courrouce envers les étoiles unanimes
    À voir son règne qu’elles révoquent dans une infâme trahison.

    Je ne sais si la Lune aussi a participé au complot
    Mais la sirène depuis arbore une coiffure de la couleur
    Du soleil brulé et roussi qui, vaincu, plongea dans les flots
    Et que l’océan corrobore aux reflets de souffre-douleur.

    Tableau de hoooook sur https:www.deviantart.comhoooookgallery43215575painting .

  • Quand la sirène s’endort

    Quand la sirène s’endort

    Parfois la sirène s’endort malgré le navire qui passe
    Comme si sa voix envoûtante nécessitait une relâche.
    Elle s’enroule sur sa queue d’or et se love dans une carapace
    Tressée d’algues peu ragoûtantes mais qui discrètement la cachent.

    Puis doucement quand vient la nuit, elle remonte entre deux eaux
    Toujours plongée en léthargie tandis qu’un bateau mouille l’ancre.
    Mais ce soir, personne ne nuit dans le silence amoroso
    Des vagues dont la synergie ne crèvent point sa bulle d’encre.

    Tableau de Krista Lynn Brown.

  • Quand l’amour emboîte le pas

    Quand l’amour emboîte le pas

    Notre tout petit nid d’amour a bien grandi avec le temps
    Ainsi que toute notre affection par l’art de si bien nous entendre.
    Par conséquent de jour en jour notre tout petit nid s’étend,
    Et sans la moindre défection, sur l’aire de la carte du tendre.

    Il a dépassé les montagnes et pousse sans cesse ses frontières
    Comme s’il était arrosé telle une plante gigantesque.
    Tous les soirs avec ma compagne qui se donne à moi tout entière,
    Notre nid prêt à exploser devient abracadabrantesque.

    Tableau de Lisandro Rota sur http:www.lisandrorota.itgalleria-2-dal-2003-al-2010 .

  • Qui suis-je ?

    Le miroir inverse la gauche avec la droite, c’est notoire
    Mais n’intervertit pas le bas avec le haut, c’est étonnant.
    Sans doute l’esprit, en ébauche, nécessite une belle histoire
    Afin de relancer le débat du paradoxe arraisonnant.

    Le cerveau, assez terre-à-terre avec ses illusions optiques,
    Nous fait croire tout ce qu’il veut et taire ce qu’il ne veut pas.
    Et comme il est majoritaire dans l’analyse synoptique,
    Seule l’âme peut en faire l’aveu : son reflet a fait un faux pas.

    Tableaux de Marwah Al_bahnassi sur https:www.behance.netMarwahBahnasi .

  • Marie-les-ondes

    Marie-les-ondes

    Marie s’est montrée réceptrice et le Saint-Esprit, émetteur ;
    Ainsi donc la fécondation s’est transmise par de saintes ondes.
    Avec bien plus de collectrices, aurait été plus prometteur
    Un flot d’expérimentations en sauveurs partout à la ronde.

    Marie avait bonne fréquence, si j’en juge du résultat,
    Pour capter la bonne émission venue au-delà des nuages.
    Le germe traduit en séquences, déployées en ondes delta,
    A fait preuve de « spermission » si vous me permettez l’image.

    Marie-les-ondes, la bien nommée, serait donc mère par transmission ;
    Ce qui explique une fois pour toute l’opération du Saint-Esprit.
    Quant à lui faire une renommée de déesse en compromission,
    Le débat sème encore le doute chez certains hommes avec mépris.

    Illustration de Yuko Rabbit sur https:www.cuded.comdigital-paintings-by-yuko-rabbit?ssp_iabi=1676447831639 .

  • La gardienne quadrangulaire

    Suite de « La gardienne triangulaire »

    Par sa fonction triangulaire, elle devint quadrangulaire ;
    Une promotion méritée auprès des oracles secrets.
    Elle trônait, les seins pendulaires, en position spectaculaire
    Comme une déesse héritée d’une mythologie sacrée.

    De cercles en triangles isocèles et de tous les quadrilatères,
    Sortant de sa méditation, la gardienne avait pris du grade.
    Désormais la jeune pucelle émergeant des eaux de la Terre
    Possédait l’accréditation pour les prédictions rétrogrades.

    Les seins à moitié immergés me regardaient au fil de l’eau
    Et laissaient de ses yeux perler des larmes de lait nourricières.
    Je sentis mon cœur diverger et mon âme partir à vau-l’eau
    Lorsqu’elle se mit à parler d’une intonation outrancière :

    « Toi qui ose me déranger par tes rêveries intrusives,
    Sache que je pourrais t’enfermer dans un carré d’hypothénuse !
    Mais puisque tu es étranger à mes exigences exclusives,
    Dès lors je peux te confirmer que désormais je suis ta muse ! »

    Tableau de Leonor Fini.

  • Le rose et le bleu

    Le rose et le bleu

    Le cœur et la raison ont chacun leur couleur.
    Supposons le cœur rose et la raison azur,
    Puis tentons l’expérience de ces tons roucouleurs
    Avec deux amoureux au fur et à mesure.

    L’homme a toute sa raison, du moins jusqu’aux épaules
    Et son corps s’abandonne du cœur jusqu’aux talons.
    Mais l’esprit féminin, réfugié aux pôles,
    Laisse l’amour envahir son corps par l’étalon.

    Ainsi la femme pense surtout avec le cœur
    Lorsque l’amour l’inonde de manière poignante.
    Quant à l’homme, l’esprit veut demeurer vainqueur
    Cependant sa conquête en est la vraie gagnante.

    Illustration d’Enki Bilal sur https:www.passion-estampes.comproduits-derives-artistiquesindexbilal.html .

  • Les faux airs de Léo & Mona

    Léonard était un faussaire et Mona Lisa sa complice ;
    Leurs soi-disant photographies n’étaient que peintures banales.
    Ces deux lascars embarrassèrent les galeristes et la police
    Les cita, pour reprographie, à comparaître au tribunal.

    Lorsqu’il s’avança au prétoire pour remettre les choses au net,
    Il fit une bonne prestation pour sa défense et c’est ainsi
    Qu’il a dit qu’ « Il ne faut pas croire tout ce qu’on lit sur internet
    Surtout lorsque les citations sont signées Léonard de Vinci ! »

    (Bien entendu, la 1ère photographie de l’Histoire a été réalisée par Joseph Nicéphore Niépce en 1826.
    Cela dit, la Nature pratique cet art depuis des millénaires en fixant l’ombre des arbres sur le sol.)

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • L’obseinsion

    L’obseinsion

    Toute obsession du mamelon commence, nous nous en doutons,
    Par la poitrine nourricière, véritable nectar des dieux.
    Plus tard, la rondeur d’un melon et son pédoncule en bouton
    Éveillera l’envie outrancière de rallier le sein glandilleux.

    Suivez la flèche du regard des mamelles qui observent en face
    L’amant qui retrouve le sens qu’il a perdu depuis l’enfance.
    Qu’il est bon de se perdre, hagard, dans cette moelleuse interface
    Pour en respirer toute l’essence du corps féminin, sans offense !

    Le bébé connecté au sein fait toujours partie du réseau
    Auquel l’humanité relie tout l’héritage de sa lignée.
    Plus grand, il mettra à dessein ce qui fait de lui le roseau
    Pensant qui devient aveuli à cette obseinsion désignée.

    Illustration de Lorenzo Mattotti sur http:lorenzomattotti.blogspot.compillustrations.html .

  • Le sens de l’amour

    Si le sens de l’amour existe, il doit suivre la pointe du sein
    Vu qu’il est en forme de flèche ciblant le mâle triomphant
    Dont l’œil du phallus, plus sexiste, lorgne plutôt vers son bassin
    Sauf s’il se montre un peu revêche à lui fabriquer des enfants.

    L’amour n’est pas en ligne droite mais tout en courbes quant aux meufs
    Et Cupidon lance ses flèches avec empennage voilé.
    Mais cette technique maladroite dessine des soixante-neuf
    Et nos deux amants tête-bêche ne savent plus trop où aller.

    Illustrations de Lorenzo Mattotti sur http:lorenzomattotti.blogspot.compillustrations.html .

  • Et tout recommencer !

    Et tout recommencer !

    Si je devais recommencer et pouvoir choisir à la carte,
    Je resterais d’abord heureux comme un poisson dans l’au-delà,
    Puis suivrais la voie romancée que toutes les religions écartent
    En optant pour un chaleureux corps de félin au walhalla.

    Puisque choisir, c’est renoncer, j’explorerais toutes les pistes ;
    Pourquoi pas devenir sirène et rester dans mon élément ?
    Puis un ange viendrait m’annoncer qu’il ferait de moi une harpiste
    Et me produirait dans l’arène pour un public plutôt clément.

    Tour à tour, je m’incarnerais dans tous les animaux du monde,
    Jouant plus souvent de gibier que de prédateur sanguinaire.
    Sans doute je m’épargnerais la création la plus immonde
    Qui fait de la Terre un bourbier au bout de quelques millénaires.

    Tableau d’Evgeni Gordiets.

  • Le petit prince lunatique

    Le petit prince lunatique

    La face cachée de la Lune serait tout envahie de roses
    Depuis qu’un certain petit prince y aurait un jour fait escale.
    Par quelques graines inopportunes, quelques comètes qui les arrosent
    Et des vents solaires qui rincent plus l’aide d’un agneau pascal.

    Lorsqu’un jour il est revenu à la demande du renard,
    Il a vu les roses éclatées et disséminées dans l’espace
    Par la floraison obtenue grâce à trois anges goguenards
    Dont les exploits sont relatés par les étoiles en messe basse.

    Quarante jours, quarante nuits, on a ramassé des pétales ;
    Certains écrits parlent d’un déluge ou d’une inondation florale.
    Quoi qu’il en soit, cela ne nuit en rien à l’histoire fatale
    Car le prince a trouvé refuge dans une roseraie littorale.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Femmes-fleurs au gré des vents

    Par des vents venus d’occident et qui ont traversé les mers,
    Des flots de graines immigrantes viennent se chercher un foyer.
    Un peu de pluie par accident, un peu de soleil éphémère
    Offrent une manne équilibrante qui va les aimer, les choyer.

    Aussitôt les tiges fleuries, toutes ensemble se mettent en transe
    Au moindre souffle ou courant d’air qui leur rappelle leurs origines.
    De jour en jour, la soufflerie excite les fleurs à outrance
    Comme les amours légendaires de cent mille fées sauvagines.

    Par des vents arrivés d’orient qui ont franchi les continents,
    Des semences d’autres essences vagabondent dans l’air rebelle.
    Par ce concours luxuriant, anciens et jeunes s’acoquinant
    Nous enrichiront de naissances en femmes-fleurs encore plus belles.

    Tableaux d’Audrey Kawasaki http:audreykawasaki.blogspot.com201408my-hirari-hirari-show-at-merry-karnosky.html#more .

  • Femmes-fleurs au gré du temps

    La jeune fille à peine éclose fleurit un matin de printemps
    Humide en perles de rosée, un collier précieux d’eaux célestes
    Dont chaque goutte tombe, explose sur ces butineurs s’apprêtant
    À goûter son cœur arrosé du nectar dont ils la délestent.

    La jeune femme épanouie s’ouvre sous un soleil d’été
    Aux abeilles et aux papillons qui vont lui féconder le cœur.
    Si au soir elle s’évanouit après de trop longues tétées
    À l’aube après son roupillon, elle renaît par l’astre vainqueur.

    La femme mûre aux fruits charnus attire oiseaux de toutes sortes
    Qui retransmettront à la Terre ses graines d’enfants assumés
    Qui, par des chemins biscornus ou par le vent qui les emporte,
    Deviendront l’image planétaire de la femme-fleur parfumée.

    Tableaux d’Audrey Kawasaki https:www.audkawa.com2017 .

  • Métro boulot robot

    Métro boulot robot

    Depuis des années, on s’échine du matin au soir à ramer
    Et au final, on nous repousse notre retraite jusqu’au tombeau.
    Nous étions déjà des machines judicieusement programmées ;
    Il a suffi d’un coup de pouce pour faire de nous des robots.

    Une puce au commencement pour payer sans argent liquide,
    Puis des organes bioniques greffés au corps mis en travaux.
    Ensuite l’ensemencement d’enfants-éprouvettes insipides
    Et le processeur ironique qui a remplacé nos cerveaux.

    Aujourd’hui c’est la panacée, tous nos désirs sont décidés !
    On nous dit ce qu’il faut aimer notamment la modernité :
    Un libre arbitre cadenassé, la liberté invalidée,
    L’existence en circuit fermé et tout ça pour l’éternité.

    Tableau de Waldemar von Kazak sur demotivateur.frarticlewaldemar-von-kazak-illustrations-surrealistes-7626amp .

  • La galerie des portraits

    La galerie des portraits

    Strawberry fields forever
    Dans la galerie des portraits des présidents de l’Élysée,
    Il y a ceux qui montent ou descendent et celui qui traverse la rue
    En se prenant pour un Beatle sortant des studios d’Abbey Road
    Pour aller ramener sa pomme ou plutôt sa fraise à Bridget.
    Tonton & Macrou
    Dans la galerie des portraits qui figurent sur les pages de garde
    Des albums des inénarrables aventures du Président,
    On croise ceux qui réussissent ainsi que ceux qui ne sont rien
    Surtout s’ils viennent d’une gare, en gilet jaune, non-vaccinés.
    Faubourg Saint-Honoré
    Dans la galerie des portraits du trombinoscope politique,
    Sont honorés tous les élus promus au paradis fiscal.
    Portraits fictifs ou corrompus aux visages à la peau de vin
    Et photos de marionnettes qui vivent aux frais de la princesse.

    Illustration de Hannah Perry.

  • La passion du poisson

    La passion du poisson

    Ciel ! Nous sommes déjà vendredi, je ne vois plus passer le temps
    Depuis que je voue ma passion promise à la pisciculture.
    Même si je me contredis en mangeant les plus excitants ;
    Princes des mers, rois des poissons voire Neptune en miniature.

    Est-ce un petit péché mignon que ma pêche miraculeuse
    Qui n’est sans doute pas végane mais inscrite à l’écologie ?
    J’aime parmi les plus trognons, surtout les carpes savoureuses,
    Qui sont muettes mais dont l’organe donne le thon dans mon logis.

    Collage d’Eugenia Loli sur https:www.shockblast.neteugenia-loli-worx .