Catégorie : 2023

  • Le combat des peuples

    Le combat des peuples

    Un jour le peuple s’est trompé de bulletin approprié
    Pour élire le bon candidat du bon moment à l’Élysée.
    Son caractère bien trempé nous avait tous entortillés
    Jusqu’à c’ qu’un jour il décida qu’il nous ferait tous baliser.

    Nous fîmes une guerre civile principalement les samedis
    Aux ronds-points avec gilets jaunes, de l’Opéra à la Bastille.
    Aujourd’hui dans toutes les villes on voit des foules ragaillardies
    Venues des lieux d’ seconde zone que les forces de l’ordre écharpillent.

    Bizarrement on l’a réélu ; comme quoi malgré les mécontents
    Ceux qui veulent « vivre comme avant » sont devenus majoritaires.
    Ce temps de dupes est révolu et espérons qu’avant longtemps
    Nous aurons, détail aggravant, une révolution salutaire.

    Illustrations de Carl Otto Czeschka.

  • L’Assemblée irrationnale

    À l’assemblée chacun son masque quand la république est en marche.
    Certains le portent sur les yeux – ceux-là n’auront jamais rien vu –
    D’autres sur leurs bouches fantasques pour ne faire aucune démarche
    Et d’autres sur les lobes orgueilleux d’oreilles qui n’ont rien entendu.

    Le masque cache la place vide de qui a pris la clef des champs
    Pour éviter de comparaître devant celui qui le confond
    Car son visage devient livide, autoritaire, même méchant,
    Aussitôt qu’on voit apparaître le moindre détournement de fonds.

    Sculpture d’Ans Vink sur https:www.lilavert.comblog_lilavertgallerie-1sculptures .

  • Quand la sirène s’éveille

    Quand la sirène s’éveille

    Endormie, la sirène coule dans la rivière somnolente
    Ou rêvent les poissons commodes qui nagent à contre-courant.
    Et tandis que les eaux roucoulent en vaguelettes insolentes,
    Son cœur et sa queue s’accommodent dans les méandres du torrent.

    Mais lorsqu’elle embrasse la Lune, sous le pont des quatre horizons,
    Son esprit alors s’émerveille d’une rosée d’étoiles d’or.
    Fougères, bruyères et callunes entrent alors en floraison
    Tandis que sirène s’éveille dans l’aube où la Lune s’endort.

    Tableau de Krista Lynn Brown.

  • Serena

    La chevelure des sirènes forme une espèce indépendante
    De petits poissons nettoyeurs qui veillent à sa beauté fatale
    De même qu’à son port de reine dont elle se veut prétendante
    Et à l’organe guerroyeur et secret de sa voix létale.

    Médusa aux cheveux-serpents foudroie un homme du regard ;
    Séréna aux cheveux-poissons séduit un homme par sa voix.
    À chacune ses participants pour piéger le marin hagard
    Et réaliser sa moisson selon vers quel but ils pourvoient.

    Illustration de Sheila Wolk.

  • Labyrinthorâma

    Labyrinthorâma

    Le labyrinthe des neurones, particulièrement complexe,
    Abrite en son sein un esprit dont l’âme erre entre ses couloirs.
    Âme qui devient forgeronne à forger ses pensées perplexes
    Selon tout ce qu’elle a appris inconsciemment sans le vouloir.

    Patatras ! En cas d’accident d’une longueur bouleversante,
    Les murs s’effondrent sous le choc et se rassemblent peu à peu.
    Mais la structure en s’oxydant a pris de façon renversante
    De nouveaux plans où s’entrechoque un esprit qui fait ce qu’il peut.

    J’ai connu ce bouleversement après mes sept mois d’hôpital ;
    Je n’ai plus vraiment reconnu toutes mes anciennes connaissances.
    J’ai subi le renversement de ce qu’était mon capital
    Et dont sa valeur méconnue semblait d’une nouvelle essence.

    Tableau de « Thésée et le Minotaure » de Sterling Hundley.

  • Tunnel d’amour

    Le Tunnel d’amour est ouvert pour un temps indéterminé ;
    Certains le traversent d’un trait et d’autres, hélas, tombent en panne.
    Le jour où je l’ai découvert, j’en ai été contaminé ;
    En effet, plus j’y pénétrais, plus j’en acquérais l’art idoine.

    Le Tunnel d’amour qui traverse les terres de la carte du tendre
    Vous permet d’atteindre l’orgasme avec hourras enjolivés.
    Seulement pour jouir de converse – pour ceux qui voudraient y prétendre –
    Il faut continuer le fantasme jusqu’au terminal d’arrivée.

    Tableau de Mark Henson.

  • Vent flou, vent filou

    Vent flou, vent filou

    La fille était un peu boulotte et ne portait pas de culotte.
    Une saute de vent soudaine lui découvrit sous la bedaine
    Un mont de Vénus vaporeux qui aurait été savoureux
    Malheureusement censuré bien que fraîchement tonsuré.

    C’était au mois de février, elle promenait son lévrier.
    Je pense qu’elle avait fait exprès de sortir ainsi sans apprêt,
    Sans le moindre sous-vêtement pour s’offrir au vent véhément,
    Tenter un flirt providentiel tout en lui montrant l’essentiel.

    Tableau de Jeremy Enecio sur https:jeremyenecio.com .

  • Belle-de-jour, Belle-de-nuit

    Premier quartier, Belle-de-jour, à la peau blanche comme du lait,
    Revêt sa robe de Galatée tissée du halo de la Lune.
    Nymphe marine depuis toujours, elle s’est échappée du palais
    Pour marcher sous la Voie Lactée et goûter l’aube sur la lagune.

    Dernier quartier, Belle-de-nuit nous invite à la retrouver
    Lorsque le dernier rayon vert lève la grille qui fait obstacle.
    Mais seul le rêveur qui s’ennuie, de guerre lasse, va l’éprouver
    Dans un songe à demi ouvert sur son érotique spectacle.

    Tableaux de René Magritte.

  • Le labyrinthe des soupirs

    Le labyrinthe des soupirs

    Un qui ne renonce jamais, c’est notre éternel soupirant ;
    Quel que soit le nombre d’impasses ou de râteaux, il continue.
    Si une fille lui réclamait le moindre cadeau délirant
    Ou un caprice qui le surpasse, il y courrait tout ingénu.

    Le soir, il attend Madeleine – il lui a apporté des lilas –
    Et le matin, chez Marinette, le pauvre, il passe pour un con.
    Hélène, elle était trop vilaine, un virus lui inocula
    Quant à cette immonde Juliette, elle lui a proscrit son balcon.

    Illustration de Soizick Meister.

  • L’alimentation du futur

    Les insectes étant à la mode ainsi que les gastéropodes,
    On verra bientôt dans nos villes des groupes d’associations civiles
    Cultiver aux toits des maisons des élevages de saison,
    Chenilles à tire-larigot, bigorneaux, bulots, escargots.

    Tandis qu’au sol, on chassera les chiens, les chats et puis les rats
    Qu’on achètera à la criée sur des étals appropriés.
    À coups de boules de bowling qu’on lancera pendant son footing,
    On pourra varier l’ordinaire et… sans frais de vétérinaire.

    Collages d’Eugenia Loli sur https:www.shockblast.neteugenia-loli-worx .

  • Des amours de Mandragores

    Des amours de Mandragores

    En pleine Lune, les mandragores se lient assez facilement
    Mais si leurs amours durent encore jusqu’à l’aurore, c’est la cata
    Car les lapins sont assez gores pour les croquer rapidement
    Les préférant avec le corps reliés comme duplicatas.

    Si vous trouvez des mandragores en train de s’envoyer en l’air
    Et de se rouler des patins, protégez-les donc des lapins.
    Confiez-les aux égrégores dans les ombres crépusculaires
    Et si c’est déjà le matin, cachez-les donc dans un sapin !

    Traduction très approximative : La jeune fille l’a volontiers écouté et a découvert qu’elle faisait partie de sa famille. Un petit baiser sur la lune rubis et l’alliance du cœur est conclue.

  • Plongée en mémoires profondes

    J’avais envie d’une plongée dans mon passé le plus profond ;
    Non pas pour tout recommencer mais pour dénouer l’écheveau
    De tout le mal qui m’a rongé durement et dont je me morfonds
    Par mes idylles romancées de vaudevilles en Marivaux.

    La poussée d’Archimède égale au poids de mes lourds souvenirs,
    Je remonte de mes mémoires toutes mes fautes inavouables.
    Vous l’avouerais-je ? Je me régale de les faire ainsi revenir,
    Puis repêchées par l’écumoire de mon cœur inassouvissable.

    Tableaux de Lorella Paleni et de David van der Linden.

  • Une femme-médecine

    Une femme-médecine

    J’ai rencontré l’une des leurs qui a daigné se mettre à nu
    Pour me présenter sa science issue des femmes-médecines.
    D’abord la magie n’est qu’un leurre afin de couvrir l’inconnu
    Et protéger de l’inconscience toute aversion de leurs racines.

    Bien sûr, leurs filles sont sacrées et leurs fils leur sont dévoués
    Pour les nourrir et pour parer à tous dangers de l’extérieur.
    Ainsi les femmes consacrées à leurs pratiques inavouées
    Ont le champ libre pour préparer leurs âmes au stade supérieur.

    Comme pour me récompenser de l’avoir longtemps écoutée,
    Elle m’offrit son amour, sans doute, pour partager l’esprit divin
    Comme une levure condensée qui relève le cœur ajouté
    D’un soupçon de deux ou trois gouttes qui font office de levain.

    Illustrations de Jean-Sebastien Rossbach sur https:cargocollective.comjsrossbachPortraits .

  • Carrousel pour trois chevaux – 2

    Carrousel pour trois chevaux - 2

    Ils étaient trois chevaux sauvages qui mutaient au fil des saisons ;
    Belle robe brune au printemps, puis en été robe isabelle.
    Après plusieurs mois d’estivage, après le temps des floraisons,
    Les poils transmutent en se teintant de tonalités mirabelles.

    Puis vient la rouille et puis vient l’ambre pour se cacher dans les forêts ;
    Robes d’or au soleil levant et cuivrées au soleil couchant.
    Et chaque mois jusqu’en décembre, des pelages les plus colorés
    Passent en courant dans le vent dans un spectacle effarouchant.

    En hiver la mode est au blanc, gris, perle, argent et opaline
    Selon s’il neige, selon le temps, selon la bise qui oppresse.
    On les raconte ressemblant à des déités chevalines
    Issues de contes relatant leurs épopées enchanteresses.

    Tableaux de Fefa Koroleva sur https:fineartamerica.comprofilesfefa-koroleva .

  • Les femmes-médecines

    Sirènes des bois, chimères des mers, de quelles légendes viennent-elles ?
    De sociétés matriarcales où les femmes dirigent leurs mondes ;
    Indigènes aux yeux outremer nées de déesses immortelles
    Dont les racines ombilicales plongent dans les forêts profondes.

    Femmes-médecines de mères en filles qui se transmettent leurs secrets
    Dans la matrice en gestation et par leurs âmes communautaires.
    Ainsi s’agrandit la famille qui, par le féminin sacré,
    Évolue dans l’acceptation de leur système immunitaire.

    Elles ne nourrissent pas seulement leurs enfants du lait de leurs seins
    Mais de la tradition orale des origines de la Terre.
    Leurs dons provient d’enseignements impénétrables aux médecins
    Et leurs écoles doctorales mais par théurgie sanitaire.

    Illustrations de Jean-Sebastien Rossbach sur https:cargocollective.comjsrossbachPortraits .

  • Carrousel pour trois chevaux – 1

    Ils étaient trois chevaux sauvages, toujours ensemble, inséparables,
    Mais tout autant insaisissables ; ils disparaissaient dans le vent.
    Sans doute contre l’élevage dans des haras indésirables,
    Hostiles à l’inassouvissable désir de l’homme démotivant.

    Ils n’apparaissaient que le soir, surtout les nuits de pleine Lune
    Où ils tournaient comme un manège autour d’un arbre séculaire
    Faisant office d’ostensoir pour une liturgie peu commune
    Envers une déesse des neiges d’une blancheur spectaculaire.

    De temps en temps, ils étaient quatre ; sans doute un cheval de passage
    Venu partager la parade et s’initier au rituel.
    Alors dans la lumière albâtre commençait son apprentissage
    Laissant le nouveau camarade hennir d’un chant spirituel.

    Tableaux de Fefa Koroleva sur https:fineartamerica.comprofilesfefa-koroleva .

  • Renversant !

    Renversant !

    Qui inverse la droite et la gauche ? Qui fait voir des hauts et des bas ?
    Qui fait avaler des couleuvres ? Qui coupe et réécrit l’histoire ?
    Qui est-ce qui trouve de l’embauche en traversant en djellaba
    La rue et qui met tout en œuvre pour ses projets contradictoires ?

    C’est le miroir du président qui nous met la tête l’envers
    Avec ses illusions d’optique et ses programmes renversants.
    C’est le pouvoir du résident du palais mytho et pervers
    D’où sortent des lois utopiques et leurs décrets bouleversants.

    Illustration d’Andrey Popov.

  • Fourberies masquées

    Fourberies masquées

    Prochainement sur vos écrans, toutes vos stars seront masquées
    Car aujourd’hui pour progresser il ne suffit pas de coucher
    Mais de ne pas se mettre à cran contre le pouvoir offusqué
    De voir la Jetset transgresser tous les mensonges mal embouchés.

    Tous les acteurs sont réunis et rallient le panache blanc
    De notre bon roi au long nez aux caractères des plus flagrants.
    Les contrevenants qui renient subiront des faits accablants
    Qui leur feront abandonner rapidement la cour des grands.

    Illustration d’Andrey Popov.

  • Entre deux eaux bleues et vertes

    Entre deux eaux bleues et vertes

    Printemps pourri, été pourri et qu’adviendra-t-il de l’automne
    Ainsi que des autres saisons après un hiver détestable ?
    Déjà les rivières trop nourries débordent de leurs eaux gloutonnes
    Et envahissent les maisons d’une manière incontestable.

    Sans doute une révolution dans l’évolution des humains
    Qui vont s’en retourner dans l’eau, du moins jusqu’à hauteur du nez.
    Et malgré la résolution de ne pas rebrousser chemin,
    Ce sera à chacun son lot avec poissons importunés.

    Tableau de Zhongwen Yu.

  • Entre deux bleus entre deux verts

    Quand la nature va à vau-l’eau et que tout projet tombe à l’eau,
    Faut-il accepter son destin ou se débattre davantage ?
    Trop tard ! Le cheval au galop nous plonge dans un triste lot
    Et les poissons font un festin dans nos réserves de potages.

    C’est trop tard pour un dernier verre, d’ailleurs j’ai de l’eau jusqu’au nez !
    Va-t-il me pousser des branchies pour mes poumons appareiller ?
    Ceci sera mon dernier vers ; adieu humains infortunés !
    Mais non ! Je me suis affranchi du rêve et me suis réveillé !

    Tableaux d’Elena Vizerskaya sur http:bcr8tive.comsurreal-photo-manipulations-by-kassandra-vizerskaya .

  • Le labyrinthe des seins

    Le labyrinthe des seins

    Dans le labyrinthe des seins ma main aveugle de tendresse
    Cherche à tâtons le souvenir de l’enfançon qui s’en abreuve.
    Pourtant quel étrange dessein qui se poursuit avec adresse
    Aussitôt qu’il voit survenir à nouveau la sensuelle épreuve !

    Souvent mon regard tortueux se doit de frayer le passage
    Parfois mon chemin tout tracé révèle bien plus qu’il me montre.
    Rarement irrespectueux mais à la limite d’être sage
    Dans le souhait d’en embrasser le fruit qui survient à l’encontre.

    Illustration de Victo Ngai sur https:www.thisiscolossal.com202205victo-ngai-illustrations .

  • Tout est dans ta tête !

    Tout ton cerveau ne sert à rien et tes neurones sont superflus
    Car c’est dans l’œil que tout se passe – tu n’as pas besoin d’autre chose.
    Si par principe tu es terrien, ni gros, ni maigre, ni trop joufflu,
    Et que tu ôtes ta carapace examine alors ta morphose :

    Tranquillement bien installé dans son enveloppe crânienne,
    Ton œil fait une première ébauche de ce qu’il observe au-devant,
    Puis il le note, intercalé de manière assez draconienne
    Qu’il oubliera – car il est gauche – le droit étant le plus savant.

    L’œil droit, voit tout, sait tout, veux tout ! Toujours vif, jamais assoupi !
    Chez l’homme doté de rayons X et chez la femme d’une calculette.
    Inquisiteur, passe-partout, il est curieux comme une pie
    Qui vole avec une idée fixe tout c’qui lui tombe sous la houlette.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Les louves solitaires

    Le mâle alpha, chef de sa harde, s’accouple à la femelle alpha
    Et devient parent de sa meute, portant le masque du courroux.
    Chez l’homme, le chef de la horde, roule en BM ou en Alfa
    Pour déguerpir en cas d’émeute plus vite sur les chapeaux de roues.

    Tout comme les loups solitaires, des femmes à l’esprit revêche
    Dédaignent et fuient l’instinct grégaire qui leur font fonder des familles.
    Elles choisissent une vie salutaire loin des cités qui les empêchent,
    Malgré des préjugés vulgaires, de vivre libres et vieilles filles.

    J’en ai rencontré sur ma route qui n’aimaient pas du tout les hommes
    Et dont les vaines conversations tournaient toujours autour du mâle.
    Bien qu’elles m’aient mis en déroute, bien vite avant qu’elles m’assomment,
    J’ai fui leurs tergiversations et leurs pires fièvres animales.

    Tableau d’Anne Patay.

  • Les lèvres embouchées-à-la-reine

    Souvent, elle écoute sa voix par l’électrophone instrument
    Qui lui rappelle à chaque face, vingt minutes de vocalises.
    Aussitôt le premier envoi, elle redevient éperdument
    Son amoureuse boniface dont le corps s’instrumentalise ;

    Elle accompagne en gémissant d’un joli timbre vibrato
    Un chœur diphonique en sourdine évoquant le chant des sirènes.
    Sein nu, mamelon frémissant, stacatto non moderato,
    Ainsi jouit la gourgandine aux lèvres embouchées-à-la-reine.

    Tableaux de Karl Hofer.

  • Louve parmi les loups

    Louve parmi les loups

    Parmi les loups, la femme est louve mais une louve inspiratrice
    Qui guide le chef de la meute vers les territoires de chasse.
    Parmi les coqs, la femme couve la descendance initiatrice
    Qui part à l’aube et se rameute quand soleil et nuit se pourchassent.

    Parmi les loups, la femme est mère qui transmet force et tradition
    À ses filles qui, à leur tour, orientent les fils de la horde
    Parmi lesquels elles énumèrent toutes les âmes en addition
    Sur la Terre et ses alentours, partout où son peuple s’accorde.

    Tableau de Jeanne Saint Chéron sur www.jeannesaintcheron.com .

  • Au cœur du rêve et sa raison

    Aux toutes premières secondes du rêve qui commence,
    Le parfum de l’oubli inhibe la conscience.
    Le cœur et la raison débutent une romance
    Qui les entraîne alors loin de toute science.

    Au pays des envies, fantasmes inassouvis,
    Évolue leur croisière en pleine absurdité.
    Ici, tous les possibles, les désirs assouvis,
    Ont droit à l’existence en toute validité.

    Le rêve se poursuit au fur et à mesure
    Que montent les étages jusqu’au siège de l’âme.
    Ici, tout est permis, surtout la démesure
    Qui fait briller l’espoir dans une grande flamme.

    Aux toutes dernières secondes du rêve qui prend fin,
    Le corps sonne l’appel et réclame la veille.
    Le cœur et la raison reviennent des confins
    D’où ils ont rapporté mille-et-une merveilles.

    Tableaux de Michael Bergt.

  • Séléné

    Séléné

    Ah, Séléné, je me souviens quand j’étais souvent dans la Lune,
    Envoûté par mes rêveries et leur attraction adéquate !
    Encore aujourd’hui j’y reviens souvent dans tes nuits opportunes
    Quant ta flèche de sournoiserie se fixe dans mon âme benoîte.

    J’y croise Artémis et Hécate qui forment la triade lunaire ;
    J’y bois à la santé d’Hélios qui passe sur son char solaire ;
    J’y partage leurs délicates fines spécialités culinaires
    Jusqu’à ce que la belle Éos m’ouvre l’aurore corollaire.

    Et je reviens clopin-clopant de l’aventure parcourue
    Dont je transcris au point du jour les souvenirs qui s’évaporent
    Bien vite en les enveloppant avant qu’ils aient tous disparu
    Ainsi mon esprit les savoure et mon cœur se les incorpore.

    Tableau de Jules Louis Machard.

  • La mémoire du corps

    Dans un univers matériel, le temps est la trace de l’âme
    Et le corps n’est que passager dans son espace spirituel.
    L’amour, plutôt immatériel, incarne la petite flamme
    Qui va, dans le cœur, ravager ses sentiments habituels.

    Que reste-t-il après la mort d’une existence inassouvie ?
    Pour les autres, juste un souvenir que l’on oublie dans une armoire ;
    Habit usé par les remords accumulés dans une vie
    Et qui s’en va sans prévenir rejoindre l’astrale mémoire.

    Tableau de René Magritte.

  • La quatrième nuit chevaline

    La quatrième nuit chevaline

    Lune Nouvelle, bonne nouvelle, tout l’univers complémentaire
    N’est que cycles de vies et de morts qui se propagent à l’infini.
    Tout ce qui vit se renouvelle comme un besoin élémentaire
    De s’améliorer sans remords et sans objectif défini.

    Si entre mon cheval et moi, s’est créé la complicité,
    Sans doute nous sommes nous connus sous d’autres formes d’existences.
    À chaque rencontre, quel émoi de faire avec simplicité
    À nouveau ces rites inconnus qui reviennent avec persistance.

    Juste avant l’aube, un rayon d’or, comme un signal prémonitoire,
    Nous annonce le prochain retour de la période d’ascension.
    Tandis que la forêt s’endort d’un profond sommeil méritoire,
    On voit mourir aux alentours des feux follets en suspension.

    Tableau de Fefa Koroleva sur https:fineartamerica.comprofilesfefa-koroleva .

  • La quatrième lune chevaline

    La quatrième lune chevaline

    Après mes trois premières lunes, nous étions, mon cheval et moi,
    Connectés de pensées communes comme si nous étions siamois.
    Je sentais son corps intensif et son cœur d’essence chevaline
    Et lui, mon esprit expansif et mon âme toute féminine.

    Enfin la quatrième lune, empreinte de témérité
    Sans la science inopportune à connaître la vérité,
    Nous ouvrit cette dimension qui échappe à l’entendement
    Par la force de l’intention qui entraîne l’enfantement.

    Ainsi lovée telle un fœtus contre mon Pégase amoureux,
    Dans la position du lotus, je sentis mon cœur langoureux
    Battre d’une énergie sensible avec celui de ma monture
    Qui me fécondait impassible par le pouvoir de la Nature.

    Tableau de Fefa Koroleva sur https:fineartamerica.comprofilesfefa-koroleva .

  • Les trois lunaisons chevalines

    Premier quartier, la nuit sereine ouvre la première semaine
    Où je sens dans l’obscurité l’esprit des arbres de la forêt
    Qui se répand dans les arènes, loin des activités humaines,
    Que forment par maturité maintes clairières phosphorées.

    En Pleine Lune, méditation, réflexion et recueillement
    Des énergies de la Nature fécondée du halo lunaire.
    Un temps de préméditation quant au prochain effeuillement
    Comme une mort qui fait pâture de nos mémoires lacunaires.

    Dernier quartier, la nuit s’endort vers une amnésie absolue
    Comme si la région entière nécessitait la digestion.
    Sous la voûte d’étoiles d’or, nous marchons d’un pas résolu
    Vers cet oubli hors des frontières de nos perceptions en question.

    Tableaux de Fefa Koroleva sur https:fineartamerica.comprofilesfefa-koroleva .

  • Les trois lunes chevalines

    Inévitable était le mot pour mon parcours initiatique
    Où je devais, seule, à cheval, traverser ma nuit solitaire.
    La Lune conjointe aux gémeaux, dédoublée et énigmatique,
    Rayonnait dans un festival d’étoiles tout autour de la Terre.

    Ma solitude fut troublée lorsque mon cheval me parla
    Comme si la Lune le dotait d’une aura de divinité.
    Je fus, moi aussi, affublée d’une couronne de mandalas
    En même temps qu’il me chuchotait les secrets de l’humanité.

    Quand l’aube creva les ténèbres, clôturant ma première nuit,
    Mon cheval répétait encore une fois tout c’ qu’il m’avait appris ;
    Ainsi quand le soleil célèbre un nouveau jour épanoui,
    Le cœur rayonne sur le corps et l’âme ressource l’esprit.

    Tableaux de Fefa Koroleva sur https:fineartamerica.comprofilesfefa-koroleva .

  • Les ailes de l’environnement

    Les ailes de l’environnement

    Ce que la Nature nous donne, la Nature nous le reprend
    Et nous le renvoie sous la forme d’une pollution dégradée.
    Notre avenir nous abandonne pourtant personne ne comprend
    Qu’ après avoir franchi les normes, nous allons tous rétrograder.

    Toute la civilisation porte son poids sur nos épaules
    Comme une paire d’ange déchu qui s’est cru le roi de la Terre.
    Sans doute la mondialisation qui s’est étendue jusqu’aux pôles
    Aura son chant du cygne fichu… sa chute étant élémentaire †.

    (Tableau d’Elena Vizerskaya sur http:bcr8tive.comsurreal-photo-manipulations-by-kassandra-vizerskaya
    † Mon cher Watson !.)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Ô Saint Capitalisme !

    Ô Saint Capitalisme !

    « Notre-Argent placé dans les cieux, que ta valeur soit sanctifiée
    Et qu’elle vienne en récompense à nos intérêts essentiels !
    Donne-nous tes conseils précieux pour le faire fructifier
    Et pardonne-nous nos dépenses grâce à ton taux providentiel !

    Ne nous mets pas la tentation d’acheter à prix minimal
    Pour revendre avec bénéfice à ceux qui nous ont offensés
    Mais délivre-nous de l’inflation et son déficit maximal
    Et garde-nous du maléfice de devoir tout recommencer ! »

    Ainsi priaient les épargnants dans la Sainte Banque Mondiale
    Pour équilibrer leurs péchés au compte des pertes et profits.
    L’accord parfait gagnant-gagnant et l’économie primordiale
    Leur autorisera à lécher ce dollar qui s’hypertrophie.

    Tableau d’Andre Dluhos.

  • Sirènes en mer lubrique

    Sirènes en mer lubrique

    Et si par parthénogénèse se reproduisaient les sirènes ?
    Les légendes en prendraient un coup sur le rôle des capitaines
    Que l’on trouve à la cantonaise, la cantonade ou dans l’arène
    Où les mâles se tordent le cou pour braver les terres lointaines.

    Les femmes ne portant plus malheur à bord des bateaux désormais,
    Sont devenues navigatrices, louves de mer et matelottes,
    Elles offrent aux sirènes en chaleur une alternative à jamais
    Inaltérable et novatrice envers celles qui portent la culotte.

    Lorsque les courses autour du monde navigueront vers ces récifs
    Surveillez les participantes durant leurs croisières atlantiques.
    Si leur trimaran vagabonde vers ces archipels répressifs,
    Attendez-vous à de crispantes disparitions énigmatiques.

    Illustration de Jenifer Prince.

  • Zoom sur la sirène

    Pleins feux sur la nouvelle race du nom des « sirènes-sorcières »
    Qui passent d’un coup de balai accompagnées d’un poisson-chat.
    J’en vois voler de ma terrasse par-dessus les voies traversières
    Où se combinent nos destinées entre elles, moi et ma geisha.

    Ma geisha étant japonaise et les poissons-chats des siamois,
    Ces rencontres ne sont ni fortuites ni forcément prévues d’avance.
    Quant à moi, j’en prends à mon aise tandis qu’au-dessus de chez moi
    Tombe une abondance gratuite d’ailes et plumes de jouvence.

    Illustrations de Hiroko Reaney.

  • Autant en emporte le vent d’août

    Autant en emporte le vent d’août

    Pour la fin août, foi d’animal, le temps cumule ses intérêts
    Avec la relance du froid et l’augmentation des orages.
    Le thermomètre, mis à mal, dégringole et l’air atterré
    Nous communique avec effroi qu’il faut nous armer de courage.

    Hélas l’action sur le solaire s’effondre sous le soleil absent ;
    Le fond de l’air paraît malsain avec ses virus sécrétés.
    Le réchauffement planétaire prédit devient embarrassant
    Et l’on ne sait plus à quel saint se vouer pour finir l’été.

    Illustration d’Andrey Popov.

  • À la Porte du Paradis – Robin-des-oies

    Au Paradis, vous le savez, les âmes sont comme les oiseaux ;
    Je suis une oie – plutôt son jars – et j’ai la charge de mes ouailles.
    Et bien qu’ici tout soit pavé d’intentions les plus grazioso,
    Je dois organiser mes gars ; heureusement j’ai de la gouaille.

    Grâce à mes hardis compagnons avec les canards et les cygnes,
    C’est dans les forêts de l’enfer que nous rétablissons nos droits,
    Volant les riches, nous regagnons notre résidence hors ligne
    Et n’avons pas à nous en faire, personne n’en connaît l’endroit.

    Non seulement Sainte-Pierrette a approuvé mes escarmouches
    Mais elle m’indique les crésus qu’elle envoie direct en enfer.
    Avec ma horde guillerette, nos attaques font toujours mouche
    Et nous en rapportons en sus tous les potins de Lucifer.

    Illustration de Giovanni Maisto sur https:designspartan.compresentationles-illustrations-sensuelles-et-surrealistes-de-giovanni-maisto .

  • Des seins qui vous regardent

    Du sommet des deux mamelons, toute l’Histoire me contemple
    Parmi tous les enfantements qui font les civilisations,
    Je vois, comme un mètre étalon, les seins qui m’en montrent l’exemple ;
    D’aréoles qui jouent rondement le rôle d’une irisation.

    Les seins me font tourner la tête comme deux spirales hypnotiques
    qui s’enroulent de la poitrine jusqu’à son téton turgescent.
    Et je propose de faire une fête consacrée aux saintes érotiques
    Qui mettent leurs seins en vitrine devant un public acquiescent.

    Tableaux de Rafal Olbinski.

  • À la Porte du Paradis – Sainte-Pierrette

    À la Porte du Paradis – Sainte-Pierrette

    Sainte-Pierrette, fort avenante, à la Porte du Paradis
    Exigeait que les prétendants humblement montrent patte blanche.
    Par bonheur, mon âme prévenante purgée de son corps affadi
    Avait une forme répondant à une oie à robe pervenche.

    Ainsi les âmes après la mort prennent la forme d’un oiseau ;
    J’ai vu des chouettes chevêches, aigles et hérons prédestinés.
    Tous, à l’ombre des sycomores, gazouillons ensemble en réseau
    Évoquant les âmes revêches qui ne sont pas entérinées.

    Ainsi Saint-Pierre, ornithologue, s’occupait de ses volatiles
    Et groupe chaque famille d’âmes selon son espèce légataire.
    Les charognards scientologues au chant dissonant, versatile,
    Sont envoyés par Notre Dame vers l’enfer des contestataires.

    Illustration de Giovanni Maisto sur https:designspartan.compresentationles-illustrations-sensuelles-et-surrealistes-de-giovanni-maisto .

  • À l’horizontale ou à la verticale ?

    Comme le chantait Jean Ferrat qui préférait l’horizontale,
    Les femmes sont ainsi plus aptes à grimper au septième ciel.
    En amour qui vivra verra ses relations sentimentales
    Gagner, si l’attraction s’adapte, selon l’effort incrémentiel.

    Quant au problème vertical lié à la communication,
    On note beaucoup trop de barreaux sur les thèmes les plus bénins.
    Sans doute un conflit radical soumis à la fornication
    Qui laisse l’homme sur le carreau quant au mystère féminin.

    Tableaux de Rafal Olbinski.

  • Femme à lunettes

    Femme à lunettes

    Femme à lunettes, femme à lorgnette qui rira lorsqu’elle verra
    La véritable dimension de votre appareil à plaisir.
    Femme à lunette, femme à vignette qui aussitôt vous renverra
    L’étiquette avec la mention : « une belle occasion à saisir ! »

    Mais gare au retour de bâton si le vôtre n’a pas la longueur
    Ni la puissance nécessaire pour jouer le rôle dans le moteur
    Du septième temps du piston qui détermine avec langueur,
    Par l’explosion, cet émissaire de l’orgasme le plus promoteur !

    Tableau « Amanda » 2003 de John Currin.

  • Bon voyage, Marguerite !

    Avec leurs coupes dans le vent et leurs corps bronzés de soleil,
    Les marguerites de mon cœur seront toujours bien accueillies.
    Les jambes penchées en avant, leurs têtes hautes qui balayent
    D’un regard chargé de vigueur qui parfois même s’enorgueillit.

    Seraient-elles fières et hautaines, ces fleurs des champs présomptueuses
    Qui snobent roses et pivoines, glaïeuls, jacinthes, tulipes et lys ?
    Mais non, on les voit par centaines garnir de façon somptueuse
    Nos prés parmi la folle avoine, coquelicots et pissenlits.

    Marguerite est ma préférée des grands oracles de l’amour ;
    Comme la jolie strip-teaseuse le fait durant l’effeuillement,
    Plus l’impatience est proférée avec suspense mêlé d’humour,
    Plus l’issue sera jouisseuse quand on tombe sur « passionnément ».

    Tableaux de Jonas Peterson.

  • Les vagues du destin

    Souvent les vagues du destin déferlent leurs trésors épars,
    Débris de mémoires étrangères victimes de mésaventures.
    Quelques passagers clandestins, gens du voyage sur le départ,
    Parfois naufragés volontaires, héros en manque d’aventure.

    Fréquemment les vagues ramènent ce que l’on a éparpillé
    Dans l’océan existentiel de plusieurs vies concaténées.
    Tristes souvenirs peu amènes et conséquences écharpillées
    Aux effluves pestilentiels des expériences gangrénées.

    Alors je prie pour que les vagues, après avoir tout englouti,
    Lavent et transforment le substrat en chefs-d’œuvres dignes des beaux-arts.
    Vous pouvez dire que je divague mais j’espère, mon rêve abouti,
    Découvrir le nec plus ultra arrivé bien sûr par hasard.

    Illustration de Hans Christiansen.

  • Ève à la grenade

    Si le fruit de la tentation avait été une grenade,
    Alors tout l’avenir du monde aurait été bouleversé.
    La pomme avec ostentation nous avait mis dans la panade,
    Cependant la grosse baie ronde aurait été plus réservée.

    Ainsi la connaissance acquise aurait patiemment distillé
    Une sagesse au compte-gouttes et Dieu s’en serait tamponné.
    L’excommunication requise aurait été estampillée
    Au rang de faute qui, sans doute, nous aurait été pardonnée.

    Tableaux de Michael Bergt sur https:www.boredpanda.commodern-mystical-paintings?utm_source=google&utm_medium=organic&utm_campaign=organic .

  • Déesse au cinquième temps

    Déesse au cinquième temps

    Selon pays et latitudes, il est des cinquièmes saisons ;
    Été indien aux Amériques ou la mousson aux antipodes.
    Elle a donc plusieurs attitudes ; son cœur ignore sa raison
    Et, d’un naturel chimérique, elle surprend à chaque épisode.

    Elle joue les prolongations, étire les arrière-saisons
    En gagnant toujours du terrain au grand dam de sa subséquente.
    Sécheresse et Inondation l’accompagnent sans comparaison,
    Ses deux enfants adultérins dont elle est mère inconséquente.

    Finalement, il faut le dire, la déesse est stakhanoviste ;
    Elle nous pourrit les printemps, puis les étés et les automnes.
    De plus, on ne peut rien prédire car elle débarque à l’improviste
    Et la météo passe son temps à traquer ses coups qui détonent.

    Tableau « Goddess of Earth » par Amanda CHURCH

  • Amours cachées mais animales

    Amours cachées mais animales

    Il est des amours interdites qui toujours marqueront l’histoire
    Notamment celles d’une licorne et d’un taureau sous les étoiles.
    De cette liaison maudite naquirent tous leurs enfants notoires ;
    Minotaure et chimères à cornes de toutes sortes et de tout poil.

    Ainsi de filles du taureau en fils de la licorne agile,
    Les descendants continuèrent les mariages interlopes.
    Bien loin des principes moraux qui ne sont paroles d’évangile,
    Les créatures évoluèrent en centaures, gorgones et cyclopes.

    Elles n’ont pas vraiment disparu quoique la science le dise
    Mais ont émigré vers les terres de la toundra transsibérienne.
    Parfois s’il vous est apparu d’en croiser une par surprise
    Bénissez cette solitaire d’être restée végétarienne.

    Tableaux de Esben Hanefelt Kristensen http:www.knudgrothe.dkalbum.asp?kunstner=89&vb=3489 .

  • Déesses aux quatre temps

    À chaque saison sa déesse, à chaque déesse son talent ;
    La divinité du printemps d’ailleurs en dispose à son aise.
    Autant elle joue de prouesses, autant ses retards insolents
    Rendent renouveaux éreintants pour la néoglucogenèse †.

    Quand vient l’été, pas de problème pour notre nymphe estivalière
    Qui réserve toujours en avance ses quartiers de villégiature.
    Elle se fait connaître par l’emblème aux fleurs des champs festivalières ;
    Fleurettes de Saint-Paul-de-Vence cultivées en pleine nature.

    Quand vient l’automne monotone, la responsable de la déco
    Doit user de mille stratégies pour égayer le paysage.
    On lui doit ces tons qui détonnent, ambre et rouille qui se font écho
    Dans une sorte d’élégie à la beauté de son visage.

    Comme un capricorne en hiver, elle reste dans sa tour d’ivoire
    Et n’utilise que les vents mêlés de neige pour décorer.
    Elle est la pire dans l’univers de toutes les déesses du devoir ;
    D’ailleurs son titre est relevant de la mort sûre pérorée.

    (Tableaux « Goddess of Earth » par Amanda CHURCH
    † je ne suis pas sûr quant à la néoglucogenèse mais n’étant pas une déesse, je n’en discuterai pas.)

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Amours célèbres et animales

    Quand deux chevaux furent conviés à partir en lune de miel
    Pour une croisière animale, ils y accoururent en sabots.
    Leur place étant fort enviée par d’autres espèces non essentielles,
    Ils préparèrent vite leurs malles et montèrent dans le paquebot.

    Jaguars, ocelots, léopards et tous les fauves tachetés
    Embarquèrent et prirent pension avec buffet à volonté.
    Mais pour nourrir ces salopards, Noé n’ayant rien acheté,
    Sacrifia à leur expansion une boucherie violentée.

    « Pour vivre heureux, restons cachés ! » car les licornes inopportunes
    Furent « persona non grata » refoulées à l’entrée de l’Arche.
    Cependant elles purent s’arracher à leur destinée d’infortune
    Et firent partie du prorata… mais à l’insu du patriarche.

    Tableaux de Esben Hanefelt Kristensen http:www.knudgrothe.dkalbum.asp?kunstner=89&vb=3489 .

  • Les jardins de l’Élysée

    Les jardins de l’Élysée

    Mais que se passe-t-il la nuit dans les jardins de l’Élysée ?
    Est-ce que les ministres-femmes se retrouvent autour de leur Roi ?
    Car notre roitelet s’ennuie une fois qu’il a réalisé
    Qu’il n’a que la première dame dans un lit plutôt à l’étroit.

    Alors il se déguise en âne et ses meufs du gouvernement
    Viennent à poil lui caresser la tête et ses grandes oreilles.
    Carottes, concombre et bananes se dégustent perversement
    Avec des gestes adressés envers son royal appareil.

    Quelquefois sa Torpédo file avec un orgueil titanique
    Pour rencontrer les dirigeantes de tous les pays de l’Europe.
    Et comme il est germanophile – surtout en Suisse alémanique –
    Il en profite pour d’urgentes extorsions de fonds interlopes.

    Tableau de Sergey Lesnikov.