Catégorie : 2023

  • Les déesses protectrices – 2

    Outre mes déesses du foyer, ma mère, ma femme, ma fille ainée,
    Il y a celles qui m’inspirent tout au long de mon existence.
    Dont une qui m’a envoyé tout ce qui m’aura entraîné
    Pour le meilleur et pour le pire avec une étroite assistance.

    Pour les poèmes, j’ai ma muse qui me souffle l’inspiration
    Direct dans le canal du cœur et qui illumine mon âme.
    Lorsque j’écris, elle s’amuse à piquer ma motivation
    Avec son sourire moqueur mais qui alimente ma flamme.

    Celle qui a le plus de travail, c’est celle qui gère les équipes
    De mes nombreux anges gardiens qui doivent me porter secours.
    Comme je suis, vaille que vaille, du vrai casse-cou, l’archétype,
    Ils ont un rythme circadien de quarante-huit heures par jour.

    Enfin celle que je préfère, c’est ma déesse imprévisible
    Qui fait de chaque jour de ma vie, l’aventure de ma destinée.
    Je l’appelle parfois Lucifère tant elle prépare dans l’invisible
    Une retraite en vis-à-vis d’un paradis prédestiné.

    Tableaux d’Evgeni Gordiets.

  • Les déesses protectrices – 1

    Ma première déesse, ma mère, n’était pas très démonstrative ;
    Souvent elle restait de marbre devant mes besoins dispendieux
    Et j’ai connu l’enfance amère privé de mes prérogatives
    Que j’aurais héritées de l’arbre généalogique des dieux.

    Après ma deuxième déesse n’était pas vraiment une mère
    Mais plutôt une grande sœur qui me fit découvrir l’amour.
    Elle m’a initié aux prouesses et leurs sensations éphémères
    Car elle m’a quitté sans douceur, brutalement au petit jour.

    Ma troisième déesse plus mature m’a donné deux très beaux enfants
    Et j’en suis devenu le père presque du jour au lendemain.
    J’ai développé leur nature vers un avenir triomphant
    En respectant chaque repère que je trouvais sur mon chemin.

    La quatrième des déesses était la plus belle, la plus grande ;
    Elle me parut inaccessible comme la plus haute des montagnes.
    Si jamais cela vous intéresse, elle m’a concédé comme offrande
    Son assurance irréversible d’être une éternelle compagne.

    Tableaux d’Evgeni Gordiets.

  • Flux et reflux

    Sentez le souffle de son cœur, palpez la coulée de son sang !
    Humez les embruns qu’elle expire, voyez la beauté de son corps !
    Vagues de larmes et de rancœur viennent mourir en annonçant
    Tout ce que la Terre soupire en exprimant ses désaccords.

    Vous régnez sur terre et sur mer, vous primez par la voie des airs,
    Vous défiez les lois de l’espace, de la physique et de la vie.
    Mais vos résultats sont amers et changent les contrées en désert ;
    Il faut bien que jeunesse se passe depuis que l’hiver a suivi !

    Mais sentez lorsqu’elle recule, palpez la force des marées !
    Humez les courants qu’elle inspire, voyez le soleil qui s’éclipse !
    Peu lui importe qu’on la bouscule, la mutation a démarré
    Pour le meilleur et pour le pire, voici venir l’apocalypse.

    Mais n’ayez pas peur de la mort car la Terre ne meurt jamais ;
    Elle mue, elle se transforme et elle enfante à chaque fois
    De nouvelles races matamores qui s’occuperons désormais
    De leur mandat et leurs réformes qu’elle subira encore une fois.

    Jolies Photos parmi https:archzine.frlifestylejolies-photos-prises-au-bord-de-la-mer#google_vignette .

  • Vérité n’est pas liberté

    Quand la Vérité sort du puits, elle veut effacer le mensonge
    Et révéler dans les médias les tenants et aboutissants
    De ceux qui prennent leurs appuis dans les milieux pourris qui songent
    Plutôt à taire dans l’immédiat tous leurs désirs concupiscents.

    Quand la Vérité sort du puits, elle ne plait pas à tout le monde ;
    Certains voudraient la rhabiller et d’autres plutôt la cacher.
    Elle a fait du chemin depuis toutes ces tentatives immondes
    Qui l’ont tant et tant maquillée que sa vertu en est tachée.

    Alors la vérité brandit tant bien que mal toute la lumière
    Mais le résultat paraît flou dans un brouillard d’intolérance.
    Malgré son espoir qui grandit d’être une vérité première,
    C’est la fourberie qui renfloue à force de belligérance.

    La Vérité est retombée et s’est brisée sur le pavé ;
    Fracture ouverte à l’humérus et triple cassure au bassin †.
    Elle aurait failli succomber sinon, histoire de s’aggraver,
    Elle n’était, dans son utérus, fécondée de Dieu et ses saints.

    (1er, 2ème et 4ème Tableaux de Jean-Léon Jérôme et 3ème d’Édouard Debat-Ponsan ;
    † tel fut mon diagnostic lors de ma chute de 15 mètres dans les Calanques de Marseille.)

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  • Le trésor des sirènes

    Le trésor des sirènes

    Le fond des mers étant jonché de trésors issus des naufrages,
    Les sirènes ont aménagé un intérieur qui réconforte.
    Elles y attendent sans broncher que la tempête fasse son ouvrage
    Et leur envoie d’apanagées décorations de toutes sortes.

    Elles aiment les tapis d’orient et les bijoux d’ors et diamants ;
    Elles se parent de bracelets et de colliers de perles fines.
    Elles gardent en les répertoriant les œuvres d’art qui vont sciemment
    Récompenser les roitelets pour leurs pillages et leurs rapines.

    Elles surveillent les conquistadors et leurs trésors d’Ali Baba
    Qu’ils rapporteront en Espagne après y avoir fait fortune.
    Elles attendent alors la pluie d’or, après un fort coup de tabac,
    Des merveilles qui l’accompagnent pour payer l’écot à Neptune.

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  • Poissons-chats et chiens-de-mer

    Poissons-chats et chiens-de-mer

    Les animaux de compagnie que toute sirène affectionne
    Sont dressés par des éleveurs de poissons-chats et chiens-de-mer.
    Afin que la nymphomanie de leur maîtresse se perfectionne,
    Ils participent avec ferveur à la chasse à courre outremer.

    D’abord les chiens-de-mer en meute traquent les marins aux abois
    Que tous les poissons-chats rabattent vers un emplacement précis.
    Guidée par les cris de l’émeute, la sirène fait feu de tout bois
    Afin de couler les frégates grâce au travail des poissons-scies.

    Les chiens-de-mer auront les os ; les poissons-chats, les aloyaux ;
    Tous laissent le cœur et le foie mis de côté pour la sirène
    Qui alimente le réseau des mille poissons-scies loyaux,
    En nourrissant ces disséqueurs du grand mât et de la carène.

    Illustration de Claire Fletcher sur http:www.clairefletcherart.compainting.html .

  • La nuit s’étend

    La nuit s’étend

    La nuit s’étend d’un rayon vert comme une fille qui s’endort
    Sur un lit de voûte céleste avec la Lune en abat-jour.
    Quelques étoiles à découvert, surpiquées sur de grands draps d’or,
    Percent les cieux qui se délestent de tous leurs sacs de sables lourds.

    Vient le moment indispensable de réveiller sa libido
    En attirant sur sa civière comètes et astres divers.
    Enfin, la marchande de sable se met à nager sur le dos
    Car le lit devenu rivière l’entraîne au fond de l’univers.

    Mais la nuit étant insatiable, elle sollicite le dormeur
    Et le réveille d’une idée à lui faire passer la nuit blanche.
    Si sa muse est appréciable et son désir plutôt charmeur,
    L’inspiration est décidée et la création se déclenche.

    Tableau de Kees van Dongen.

  • L‘ange nue

    Certaines femmes sont des anges ; certains s’en sont déjà douté.
    Or si elles sont hyper pudiques, la cause en revient à leurs ailes
    Dont la présence les dérange lorsqu’elles viennent vous envoûter
    Au lit dans des poses érotiques qu’elles font avec beaucoup de zèle.

    Au fait… comment les repérer parmi toutes les simulatrices ?
    Observez bien leurs aréoles au moment du vendredi saint !
    Bien sûr, il ne faut pas espérer voir l’aura illuminatrice
    Émanant de leurs auréoles mais on peut voir briller leurs seins.

    Alors elles trichent en ne portant ni déshabillés ensorcelants,
    Ni n’importe quoi sur le dos qui trahiraient leurs origines.
    Pour nous, ce n’est pas important ; pour elles, rien n’est plus harcelant
    Que luire, pendant leur libido, du nimbe clair qu’on imagine.

    (Tableaux de Karol Bąk sur http:touchofcolorr.blogspot.com201601karol-bak.html
    Pour rappel, le nimbe est l’auréole des saints représenté sur les tableaux religieux.)

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  • Jeux de minous

    Jeux de minous

    Les entrechats entre minous, les entrechattes entre minettes
    Sont des petits jeux qu’on pratique entre un chat, une chatte, une fille.
    Devant les félins choupinous, opérez une moulinette
    Par l’extrémité apathique de votre tresse qui oscille.

    Entre les jambes, entre les cuisses, attirez donc les deux balourds
    En ramenant cheveux au vent devant votre mont de Vénus
    Entraînez-vous afin qu’ils puissent bien faire patte de velours
    Et savourez en salivant le chat-touilleux cunnilingus.

    Tableau de Kees van Dongen.

  • Renversant !

    Au moment où je démarrais sur le chemin des écoliers,
    J’entendis la voix déformée par l’eau et ses mousses visqueuses.
    Je vis la Vouivre des marais avancer nue sans son collier
    Toute menue et désarmée et sans manières belliqueuses.

    Mais dès que je la reconnus, tout autour de moi bascula ;
    Elle m’apparut avec ses armes, prête à bondir sur sa victime.
    Elle m’appela « bel inconnu » et son poison m’inocula
    Par la puissance de son charme et par ses délices intimes.

    Illustration d’Ana Miralles.

  • Bridge over troubled water

    Bridge over troubled water

    Quand Simon & Garfunkel chantent leur pont sur la rivière trouble,
    Je prends ce pont vers l’aventure pour m’y troubler l’âme et le cœur.
    Et tandis que l’esprit s’enchante des frissons dont mon corps redouble,
    J’aperçois Vénus en peinture se baignant nue d’un air moqueur.

    Comme les paroles sont en anglais, j’imagine Lady Godiva
    Juste descendue de cheval se rafraîchir dans le point d’eau.
    Tandis qu’ je lui parle en franglais, elle me répond « À-Dieu-vat !
    Je suis la femme de Perceval et mon époux revient bientôt ! »

    La table ronde des chansons dans ma tête encore caracole
    Et je n’ sais si j’aurais osé profiter ou non de l’invite.
    L’amour dont je suis l’échanson trouble mon cœur de son alcool
    Et vient chaque fois me proposer d’embrasser la belle au plus vite.

    Tableau de Dmitry Oleyn sur https:www.singulart.comfrartistedmitry-oleyn-33426 .

  • Diaboliquemente religieuse

    La fille un peu mélancolique, l’esprit ailleurs et apathique
    Est en réalité chasseuse d’un cavalier à sa mesure.
    Si elle pose un air bucolique, fleur bleue au parfum romantique,
    C’est en parfaite connaisseuse qu’elle drague la Côte-d’Azur.

    Et me voilà pris à son piège, moi qui me suis cru séducteur,
    Elle m’a joué la comédie d’une manière prodigieuse.
    À peine le temps de prendre un siège, j’étais déjà reproducteur
    Des enfants de la Milady qui n’est qu’une mante religieuse.

    Tableaux de Jean-Pierre Cassigneul.

  • Vénus dans sa grotte

    Vénus serait née dans une grotte, dans la terre et non dans la mer ?
    J’avoue que cette histoire me trotte en tête avec un goût amer !
    Pourtant si j’en crois le tableau, cela semble plus une chrysalide
    Pré-équipée d’un grand hublot pour guetter sa ligne sylphide.

    D’un côté, cela paraît logique puisque la Terre est féminine ;
    Sans doute plus écologique que la mer que l’on récrimine
    Tant par Dieu et ses religions qui croient plus à la création
    Et dont les dévots sont légion contre toute autre révélation.

    Tableau de Koloman Moser.

  • Œdipe-moi

    J’ai rêvé d’Ève et du serpent mais… était-ce « elle » finalement ?
    Elle était nue, juste vêtue de bracelets et de colliers.
    Et moi ? Qui étais-je, usurpant le rôle d’Adam, également
    Nu comme un ver, juste un fétu, petit poète épistolier ?

    Soudain le serpent disparut et tous les bijoux éphémères ;
    Juste Ève me fixant des yeux et moi comme un petit-enfant.
    Dans mon rêve, il m’est apparu que j’avais envie de ma mère
    Et comme un Œdipe joyeux, je lui fis l’amour, triomphant.

    Illustrations d’Ana Miralles.

  • Veni Vidi Vici Venise !

    Je n’ai jamais atteint Venise que par les livres d’aventures
    Ou le cinéma du dimanche ou bien les bandes dessinées.
    Je n’ai pas connu d’entremise pour partir en villégiature
    Mais je veux prendre ma revanche sans pour autant me débiner.

    Ainsi, Veni Vidi Vici, je me transporte en train de rêve ;
    Arrivée en gare de Venise par l’Orient-Express, s’il vous plait.
    Mais comme je ne suis pas d’ici, je recherche un guide sans trêve
    Qui j’appellerais bien Denise si ce joli nom vous complait.

    D’ailleurs voici sa tête rousse qui vient d’apparaître sur le quai ;
    Héritière du Céleste-Empire au blason ceint d’une orchidée.
    Suivons les traces de Barberousse dont les exploits ont provoqué
    Les pleurs sur le pont des soupirs dans notre visite guidée !

    Tableau de Kees van Dongen.

  • Le retour d’Amarilla

    Le retour d’Amarilla

    Depuis que sa disparition m’avait laissé l’âme orpheline,
    Mon cœur s’était cicatrisé de l’absence de ses étreintes.
    Guettant sa réapparition, toutes mes envies masculines
    Ont tant mes yeux électrisés que j’en ai la rétine empreinte.

    Je l’ai trop aimé chaque nuit, je l’ai trop peinte dans mes rêves
    Car l’image est un peu jaunie et s’estompe de ma mémoire.
    Or plus son souvenir me nuit, plus sa réminiscence est brève
    Et met mon cœur à l’agonie comme sous un coup d’assommoir.

    De l’eau a coulé sous les ponts depuis ces dix années passées ;
    J’ai réussi à l’oublier et rencontré d’autres horizons.
    Même si rien ne lui correspond, j’ai sa présence outrepassée
    Par mes poèmes publiés afin d’hâter ma guérison.

    Voici que l’on frappe à ma porte et mes réflexions se dérobent ;
    J’ouvre. Elle est là comme une reine qui cherche son prince charmant.
    Je dis « Que le diable t’emporte ! » mais voici qu’elle ôte sa robe,
    Me prend dans ses bras et m’entraîne dans un instant d’égarement.

    Illustration de Milo Manara sur https:designyoutrust.com202201milo-manara-comic-art-youve-probably-never-seen .

  • La dernière image avant la fin du monde

    Lorsqu’un évènement conséquent au cours de la journée survient,
    La Terre entière, c’est éloquent, paradoxalement s’en souvient.
    Ce que faisait tel ou tel père au moment de l’impact immonde
    Est retenu comme un repère crucial dans l’Histoire du monde.

    Malgré les recommandations des stations météo locales
    Personne n’a prêté attention aux crues dues aux pluies radicales.
    Toutes les mères besogneuses surprises en pleine activité
    Furent les premières trépigneuses face à l’intempestivité.

    Lorsque les calottes polaires ont fondu inopinément,
    Les établissements scolaires l’ont appris opportunément.
    Les professeurs et les élèves ont eu le temps de constater
    Que la fin du monde relève du genre humain inadapté.

    Photos LUNGENLIGA Garrigosa Studio sur https:www.behance.netgallery70352317Lungenliga-2018 .

  • L’embarcadère pour le rêve

    L’embarcadère pour le rêve ne reconnaît aucun horaire
    Et chaque départ affrété est chaque soir inopiné.
    L’embarcation paraît si brève et la manœuvre si temporaire,
    Qu’on n’a pas l’temps d’interpréter rien d’autre que sa destinée.

    On ne sait quand on est parti mais on sait que c’est pour longtemps
    Et que chaque escale révèle une aventure exceptionnelle
    Car malgré le temps imparti, le songe s’étire dans l’instant
    Et ouvre une porte nouvelle sur une idylle passionnelle.

    Passé l’archipel aux cauchemars qui n’offre que peu d’intérêt,
    Prenez le temps de visiter l’atoll aux sirènes véganes !
    Malgré les poissons zigomars qui vous mettent en garde, atterrés,
    Goûtez la générosité de Viviane sur l’Île Morgane.

    Tableaux d’Evgeni Gordiets.

  • L’art de l’anxiété

    L’art de l’anxiété

    Si je donnais aux sentiments, notamment ceux de la douleur,
    Une expression de mes tourments dans un élan impressionniste
    Représentant le châtiment divin alors mis en couleurs
    Qu’apportent les gouvernements capitalistes et communistes…

    Le rouge en serait dominant comme un oriflamme de guerre
    Qui prime aux chefs-d’œuvres abstraits comme un cocktail sang et vermouth.
    Le style demeure déterminant telles ces peintures de naguère
    Qui représentaient trait pour trait les scènes de chasse aux mammouths.

    La répétition est sinistre lorsqu’elle atteint l’exposition
    Tout entière par un virus au pouvoir de l’argent nourri
    Comme une galerie de ministres, de membres de l’opposition
    Dont l’assemblée fait le chorus autour d’un président pourri.

    Tableau de Sessarego.

  • Laisse autant le vent t’emporter du pont

    Laisse autant le vent t’emporter du pont

    Les conversations sur le temps m’ont toujours paru puériles ;
    On dit que : « Lorsque vient l’orage, rapidement l’on sent des gouttes ! »
    Les politiciens tout autant n’ont que des résultats stériles ;
    On dit que : « Lorsqu’on voit leur rage, fatalement l’on s’en dégoûte ! »

    « Plus on est de fous, plus on rit ! » Cette citation sur les fêtes
    Semble une fantasmagorie qui s’applique aux élus en place :
    Plus il y a de tromperies, plus il y a de grosses têtes,
    Et plus il y a de conneries car plus c’est gros et plus ça passe !

    Constamment ils tournent en rond et se rassurent quand reviennent
    Inflation et augmentations qu’ils ont eux-mêmes provoquées.
    En fin de mandat ils seront blancs comme neige quoiqu’il advienne ;
    Leur meilleure argumentation c’est : « finalement tout est okay ! »

    Illustration de Hergé.

  • Le grand orchestre des sirènes

    Le grand orchestre des sirènes

    Il y a vingt-mille ans aujourd’hui que l’orchestre marin nous charme
    Avec ses cordes et ses bois, ses tambours, ses vents et ses cuivres.
    Beaucoup de sirènes ont produit des spectacles qui tirent une larme
    Aux marins dont le cœur flamboie pour le concert qui va s’ensuivre.

    Les crabes jouent des castagnettes, les anémones font les chœurs,
    Les coquillages tambourinent et les gymnotes se déchargent.
    Le loup de mer prend sa lorgnette et prend la barre du remorqueur
    Vers la musique sous-marine qui semble provenir du large.

    Sous l’harmonie enchanteresse des reprises et des pots-pourris,
    Les hommes à jamais attachés restent fans inconditionnels.
    Les sirènes troubadouresses, après avoir longtemps souri,
    Se feront payer leur cachet lors d’un grand banquet passionnel.

    Illustration de Claire Fletcher sur http:www.clairefletcherart.compainting.html .

  • Les sirènes musiciennes

    Les jeunes sirènes n’ont pas l’organe suffisamment développé
    Mais elles compensent en apprenant à bien jouer d’un instrument.
    Avec la musique tsigane qui produit de belles mélopées,
    Elles exécutent de surprenants et superbes accompagnements.

    Comme le jazz et la java, la valse musette est à l’honneur
    Qui chauffe de l’accordéon leurs chansons aux voix aquatiques.
    D’Odessa à Bratislava, les notes au petit bonheur
    Voyagent au fil des odéons jusqu’aux côtes de l’Atlantique.

    Illustrations de Claire Fletcher sur http:www.clairefletcherart.compainting.html .

  • Gaité de fin novembre

    Gaité de fin novembre

    Vive la fête en fin novembre animée des premières neiges
    Et le bouquet final de blanc sur un dégradé de couleurs !
    Ainsi la rouille, l’or et l’ambre sont entraînés dans un manège
    Où la nature sans faux-semblants s’en va mourir dans la douleur.

    Mais la douleur n’est qu’apparence et sous la neige, il y a la vie ;
    Les petits et grands qui hibernent contre la froideur qui leur nuit.
    Malgré les friches et les carences et la famine qui sévit,
    Dans les terriers chacun giberne et voyage au bout de sa nuit.

    Tous les chemins mènent à Rome et fin novembre vers Noël ;
    Les sapins étirent leurs manteaux aux ornements les plus divers.
    Les sentiers exhalent l’arôme pour le rite cérémoniel
    Parmi les êtres élémentaux de Mère Nature en hiver.

    Illustration d’Aleksandra Czudżak.

  • Tristesse de fin novembre

    Tristesse de fin novembre

    Joli Novembre, quand tu commences à revêtir ta robe d’ambre
    Avec tes parures de rouille accordées à tes cheveux d’or,
    Tu nous entrouvres ta romance qui débute dans l’antichambre,
    Puis la porte que tu verrouilles sur la morte saison qui s’endort.

    Après la couleur des amours, de jour en jour tu as changé ;
    Tes caresses deviennent vents et tes baisers virent à l’orage.
    Terminé le temps des mamours, vient le temps de tous les dangers
    Avec froidures ici-devant et, par derrière, les pluies sauvages.

    Novembre serais-tu donc femme avec tes brusques sautes d’humeur ?
    Qu’ils étaient beaux les premiers temps où ta beauté était profonde !
    Ne finis pas sur cette infâme et pourtant tenace rumeur
    Que tu nous quittes pour un printemps austral de l’autre côté du monde.

    Tableau d’Agnes Cecile.

  • In Divina Verita

    In Divina Verita

    La robe d’un bon vin désigne limpidité et transparence.
    Elle évolue au fil du temps et donne des informations
    Sur la qualité de la vigne, du cépage en prépondérance,
    Et tout le cycle débutant jusqu’à totale maturation.

    La robe ambrée pour un vin jaune et pour détendre l’amazone ;
    La robe louche pour un vin trouble, le charme passe du simple au double ;
    Robe perlante et pétillante, la fille devient croustillante ;
    Robe voilée et orangée, un rendez-vous est arrangé.

    Parfum boisé en fût de chêne, les coups de foudre se déchaînent ;
    Arôme et saveur long en bouche, il est temps enfin qu’on se couche ;
    Effluves et fluides chaleureux, l’ivresse d’un amour heureux ;
    Succulence et bouquet charnu, l’une s’ouvre et l’autre s’insinue.

    Épais et bien enveloppé, le sexe devient plus syncopé ;
    Vin généreux et gouleyant, le plaisir va s’émerveillant ;
    Vin velouté, suave et tendre, l’orgasme ne saurait attendre ;
    Vin riche, sec, demi-sec, brut, l’ivresse du rut, du rut, du rut !

    Illustration de Milo Manara.

  • Rendez-vous en bas !

    Rendez-vous en bas !

    L’envolée belle à tire-d’aile, il faut y croire et puis plonger
    Avec les ailes de la foi pour tout parachute essentiel.
    Puis planer comme l’hirondelle, piquer en chute prolongée ;
    Bien sûr, ne pas avoir les foies mais glisser sur un arc-en-ciel.

    Pendant les soixante secondes que durera la chute libre,
    Sentir la caresse de l’air sur sa peau nue surexcitée,
    Embrasser les contours du monde, vivre le parfait équilibre,
    Goûter le frôlement solaire sur les fesses sollicitées.

    Le goût du risque inséparable d’une audace jusqu’au-boutiste,
    Vous fera vivre comme il se doit la plus érotique des chutes,
    Puis saisir la main secourable du marié parachutiste
    Qui vous passe la bague au doigt et vous sangle à son parachute.

    Tableau de Gregory Manchess.

  • Shiva au bain

    Shiva au bain

    Pas facile de nager la brasse quand on a huit bras et huit mains
    À moins de faire l’hélicoptère mais dans l’eau c’ n’est pas très malin.
    Mais Shiva point ne s’embarrasse de ces petits tracas humains ;
    Elle est déesse au caractère bien trempé, même cristallin.

    Par ailleurs elle nage à l’envers comme un’ pieuvre aux huit tentacules ;
    Ce sont ses jambes qui décident où elle dirigera ses fesses.
    Quelquefois tout va de travers – ce qui est normal quand on recule –
    Mais elle garde la tête lucide, même Neptune le confesse !

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Comme une bête !

    Comme une bête !

    Hier soir c’était la pleine Lune et je ne sais ce que j’ai fait
    Mais ce matin je gisais nu sur mon lit empreint de sueur.
    Ma mémoire pleine de lacunes peine à rassembler mes méfaits
    Mais voici je suis parvenu à entrevoir une lueur…

    Cette nuit j’étais loup-garou, j’ai repris du poil de la bête,
    Suis parti chasser la femelle dans les endroits les plus huppés.
    Courant sur les chapeaux de roues, je suis monté à leur conquête
    En tâtant ici leurs mamelles et là leurs culs inoccupés.

    J’en ai bouffé de la chair fraîche à coup de crocs, à coups de griffes !
    J’ai honoré autant de biches qui n’étaient que chiennes en chaleur.
    Au début, elles semblaient revêches mais ont adoré l’escogriffe
    Qui savait travailler leurs miches comme une mine de grande valeur.

    Tableau de Tal R.

  • Baiser embrasé

    Baiser embrasé

    C’est bon d’embrasser une fille lorsqu’elle ressemble à Vénus
    Et goûter le suc de sa langue en joignant nos deux interfaces,
    Remonter depuis ses chevilles jusqu’à l’intime terminus
    Où mon désir devient exsangue du sang qui me couvre la face.

    C’est bon d’être un caméléon qui mute aux couleurs de l’amour
    Quand le baiser est si profond qu’il devient acte sexuel.
    Jouer de mon bandonéon soufflant dans sa grotte glamour
    Jusqu’à c’ que, d’un coup de siphon, jaillisse un cocktail sensuel.

    Tableau de Graham Dean.

  • Tranches de vies, d’amour, de mort, etc.

    Tranches de vies, d’amour, de mort, etc.

    Lorsque j’ai rencontré Brigitte, nous tournions une scène d’amour.
    Intimidé par la starlette, j’avais du mal à dire mon texte.
    Il a fallu que j’ingurgite ses sautes d’humeur et d’humour
    Mais quand je fus sur la sellette je n’eus plus besoin de prétexte.

    Lorsque nous avons fait semblant de faire l’amour dans son lit,
    Je n’savais pas comment m’y prendre alors elle m’a galvanisé.
    Quand je l’embrassais en tremblant, elle me faisait des stimuli
    Et, atteignant le bon moment, mon corps était tétanisé.

    Puis vint la séquence du crime ; je devais me jeter sur elle
    Sauvagement et l’étrangler pour enfin la jeter à l’eau.
    Étant entièrement nue en prime, la scène fut surnaturelle
    Car je me sentis épinglé à son regard sous les halos.

    Je n’ai jamais revu Brigitte depuis ma sortie de l’asile
    Mais j’y repense encore heureux d’avoir été son partenaire.
    Je rêve de venir à son gîte, là où mon actrice s’exile
    Pour échapper aux amoureux depuis qu’elle est sexagénaire.

    Illustrations de Sophie Margolin.

  • À son image

    À son image

    Dieu fit la femme à son image ou plutôt celle de sa femme
    Qui posa nue devant les anges émus par ses formes convexes.
    Il fit l’homme pour lui rendre hommage mais pas de la manière infâme
    Qui s’ensuivit dans leurs échanges quant à l’égalité des sexes.

    Mais après Sodome et Gomorrhe et le ravage du déluge,
    Il dut se résoudre à laisser l’homme faire de la femme sa boniche.
    Et pire encore, ce matamore a trouvé comme subterfuge
    De constamment la rabaisser au rang d’une simple potiche.

    Sans doute qu’au lieu de prier Dieu, son fils et le Saint-Esprit,
    Il s’rait bon de le supplier de nous envoyer sa compagne.
    Elle serait plus appropriée pour chasser de l’homme le mépris
    Envers sa femme et publier qu’ensemble ils battent la campagne.

    Sculpture de David Simon.

  • La règle du jeu

    La règle du jeu

    Ni un bon dieu, ni un démon, ni diable, ni ange déchu
    Mais un duo de divinités en train de jouer la partie
    Où interviennent goémons, chevaux de bois, boucs barbichus,
    Et au milieu l’humanité engagée sans contrepartie.

    Dieux ou déesses, on ne sait pas, mais avant tout mauvais joueurs
    Qui trichent en provoquant des guerres et autres désastres sans nom.
    Quand ils passent de vie à trépas, les pions meurent dans la douleur
    De n’être considérés guère rien d’autre que chair à canon.

    Après tout qu’est-ce que le mal sinon la force du vainqueur ?
    Le but de la vie n’est-il pas de manger ou être mangé ?
    Ainsi de l’homme à l’animal, où est le monopole du cœur
    Qui passe de vie à trépas et à travers mille dangers ?

    Tableau de Reydel Espinosa Fernandez sur https:www.artmajeur.comreydelespinosa .

  • Les mots dans l’air, le feu et la lumière

    Les mots dans l’air, le feu et la lumière

    Parfois des mots passent dans l’air et mon p’tit avion dans la tête
    Capte ces émissions issues sans doute du cœur des étoiles.
    J’écoute les airs populaires venus par le jeu des tempêtes
    Qui se croisent dans le tissu dont je trame et brode ma toile.

    Ma muse inspiratrice nue ainsi que l’imagination
    Filtrent ensemble mes pensées sous la pleine Lune en extérieur,
    Puis précipitent le contenu dans les flots de divination ;
    Ainsi seront récompensées mes perspectives ultérieures.

    Mais il faut le feu de l’image, la lumière d’une belle intention
    Qui me font retrouver le fil de ce qu’elles m’ont distillé.
    Par ce poème, je rends hommage à la subtile intervention
    De ce miracle qui se profile au bout de ma plume stylée.

    Tableau de Nadia Waheed sur http:nadiawaheed.com2023627n4cfe7dcab2d8w5o31e72aeooz7c18http:nadiawaheed.com2023627n4cfe7dcab2d8w5o31e72aeooz7c18 .

  • Patchwork amoureux

    L’œil droit sur la carte du tendre éclaire un patchwork amoureux
    D’une étoffe tissée par les gènes qui ont dessiné son visage.
    Heureux celui qui sait entendre l’aubade du vent langoureux
    Qui sort des lèvres érogènes pour enchanter son paysage.

    Tandis que l’œil gauche viril devient le soleil conquérant
    Dont le regard monte aux sommets, puis redescend dans les vallées,
    Nulle fossette ne met en péril l’explorateur prépondérant
    Qui saura boire et consommer la source d’amour exhalé.

    Collages de Pete Buttigieg.

  • La danse nuptiale

    À l’instar des paradisiaques, l’éloge de la danse nuptiale
    Revient à qui saura charmer le sexe opposé désiré.
    M’étant pris de multiples claques avec mes rimes provinciales
    Je me dois de savoir m’armer de patience… et bien inspirée.

    Faut-il être maître-chanteur, danseur étoile, charismatique ?
    À la course à la séduction, il faut savoir partir à point.
    Les chauds-lapins, lièvres arpenteurs partent plutôt fantasmatiques
    Et les tortues en déduction s’carapatent malgré l’embonpoint.

    À défaut d’être magnétique, joli garçon, plutôt beau gosse,
    Il ne reste plus que l’argent pour faire l’appoint à l’attirance.
    Sans doute aussi machiavélique, le philtre d’amour se négoce
    Sinon c’est en le partageant que le charme a plus d’assurance.

    Tableaux d’Irina Carcabi sur https:www.liveinternet.rucommunity1726655post410804161 .

  • L’amour binaire

    L’amour, à l’origine binaire, est devenu plus homogène ;
    La Mère-nature avait pourtant sélectionné la parité
    Mais il devient parfois trinaire et plus s’il n’y a pas de gêne
    Or il n’est jamais dégoûtant malgré toutes ces disparités.

    Alors il faut redéfinir les pôles de la force d’amour ;
    Nord-sud, yin-yang, actif-passif, zéro-un, plus-moins, noir-et-blanc.
    Il y en a à n’en plus finir et si l’amour fait de l’humour,
    Il fera d’un sexe poussif un instrument polyvalent.

    Finalement l’homme et la femme sont ce que Dieu a fait de mieux ;
    Oui mais voilà, nul ne choisit et doit subir son numéro.
    On peut trouver ce choix infâme ; toujours est-il qu’il saute aux yeux
    Que les sexes n’ont pas moisi depuis qu’ils s’affrontent en héros.

    Tableaux d’Irina Carcabi sur https:www.liveinternet.rucommunity1726655post410804161 .

  • Rien ne sera jamais plus comme avant

    Rien ne sera jamais plus comme avant

    Plus rien ne sera comme avant pourtant c’est ce que voudraient les gens
    Qui veulent traverser les crises serrant les poings, fermant les yeux.
    Mais il faut aller de l’avant et grandir tout en partageant
    Nos expériences durement apprises comme un enseignement précieux.

    Bien sûr, la vie nous handicape et le temps y grave ses marques
    Mais il nous importe de vivre et de savourer l’existence.
    Bien sûr, les accidents décapent ; bien sûr, les bosses se remarquent
    Mais c’est la façon de survivre qui forge notre subsistance.

    Le futur semblait éternel et le passé tellement solide
    Que je n’me suis pas aperçu de l’importance du présent.
    Les instants de plaisirs charnels ont voltigé comme un bolide
    Quant au bon vieux temps mal perçu, je l’utopise omniprésent.

    Tableau de Michel Delacroix.

  • Passé sombre et futur imparfait

    On croit que l’homme, sauf erreur, évolue lorsqu’il se reproduit
    Depuis l’époque des cavernes jusqu’à nos jours sur la planète.
    Il n’en est rien car les horreurs d’hier se répètent aujourd’hui.
    En fait, qu’est-ce que l’homme moderne ? Cro-Magnon avec internet !

    Le passé simple semblait plus clair que son avenir plutôt sombre
    Mais le présent n’a pratiqué que la politique de l’autruche.
    Le temps passe comme un éclair et déjà on rentre dans l’ombre,
    Puis l’on s’endort pour abdiquer, dégonflé comme une baudruche.

    Mais si demain il fera jour et après-demain tout autant,
    Les journées passent et puis s’en vont s’empiler dans la collusion.
    Les riches gagneront toujours, les pauvres toujours mécontents ;
    Quant à nous autres qui l’approuvons, cruelle est la désillusion !

    Tableaux de Michel Delacroix.

  • Planche surnaturelle

    Planche surnaturelle

    Méditation surnaturelle que celle d’une sirène libre ;
    Libre de vivre à satiété avec sa manne faramineuse.
    De son expression corporelle qui lui apporte l’équilibre,
    Elle dort dans une variété d’étoiles de mer lumineuses.

    Quand sur la mer ensanglantée l’azur remonte lentement
    Avec les étoiles en question sur l’avenir de la sirène,
    Elle, après s’être sustentée, s’étend sur l’onde mollement
    Pour, le temps d’une digestion, méditer d’une âme sereine.

    Si les sirènes possèdent une âme, on se demande quel Dieu cruel
    A pu la faire à son image à moins que ce n’ fut essentiel…
    Quoiqu’il en soit, c’est une femme dont le côté spirituel
    Évoque le scénarimage de l’univers existentiel.

    Tableau d’Emily Kell.

  • Planche naturelle

    Elle est nue ; elle fait la planche au large des côtes bretonnes ;
    Moitié sirène ou moitié femme mais entièrement amphibie.
    Contrastant sa peau presque blanche, détone sa bouche gloutonne
    Que les fils de Neptune affament pour cause d’anthropophobie.

    Lorsque l’eau bleue devient verdâtre, elle cherche à assouvir sa faim
    Et guette le marin-pêcheur qui va venir la secourir.
    Il aura beau vouloir combattre, il connaîtra bientôt sa fin
    Et l’autre verra, l’air bêcheur, l’homme sa disgrâce encourir.

    Tableaux d’Emily Ponsonby sur https:www.emilyponsonby.comartworks .

  • À quoi ça cerf d’être mouton ?

    À quoi ça cerf d’être mouton ?

    Dimanche matin dans l’église, j’ai reçu en guise de baptême
    Un troisième œil dont la vision me montrait la réalité :
    D’après une première analyse, j’ai compris comment le système
    De la foi n’est que dérision et est toujours d’actualité.

    Tous les chrétiens sont des moutons guidés par un immense cerf
    Assujetti au provisoire pouvoir du domaine des Dieux
    Dont le but – nous nous en doutons – est de nous convertir en serf
    Pour nous mener à l’illusoire abattoir miséricordieux.

    Vu sur https:hitek.fr4238-images-surrealistes-embarqueront-realite-alternative_10462 .

  • Interpénétration

    Interpénétration

    Dans chaque homme une femme veille – du moins son côté féminin –
    Et dans chaque femme on observe souvent des envies masculines.
    Ainsi quand l’homme se réveille d’un rêve plus ou moins bénin,
    Il s’en souvient et le conserve comme une présence anodine.

    Quant à la femme évidemment, étant la plus intelligente,
    Elle met l’homme dans son cœur lors de leurs tendres conciliabules.
    Mais pour cela, incidemment, elle devient plus exigeante
    Et n’accepte que le vainqueur qui se présente devant l’ovule.

    Tableau d’Alice Wellinger sur https:www.behance.netgallery33352135Othello .

  • Les chapelles volantes

    Les chapelles volantes

    Il est possible, évidemment, que Dieu existe finalement
    Et qu’Il viendrait – ça vous la coupe – nous espionner dans sa soucoupe.
    Soucoupe en forme de chapelle – assez malin, je vous rappelle –
    Incognito comme il se doit pour nous manier du bout des doigts.

    Ainsi les prêtres et les pasteurs ne s’raient pas que des imposteurs
    Mais des navigateurs discrets – une sorte d’agents secrets –
    Nous surveillant pour nous guider comme des moutons téléguidés
    Vers un paradis virtuel à chacun de leurs rituels.

    Cependant mes frères attention, méfions-nous de leurs intentions
    Quand ils font monter aux garçons l’escalier en colimaçon
    Pour brandir le sexe tendu comme un paradis prétendu
    Parmi les voies impénétrables de leur religion déplorable.

    Vu sur https:hitek.fr4238-images-surrealistes-embarqueront-realite-alternative_10462 .

  • Le combat des reines

    Si les guerrières de l’amour s’allient contre les cavaleurs,
    Elles n’aiment guère partager leur roi avec d’autres amazones.
    Elles n’ont pas le sens de l’humour mais reconnaissent la valeur
    Des coups de foudre passagers avec des filles de seconde zone.

    Vient donc le temps des jalousies, rivalités, sous-entendus,
    Des coups bas, des coups dans le dos et des atteintes inélégantes.
    On s’aime dans les jacuzzi mais au moindre malentendu
    C’est fini pour la libido et on expulse l’intrigante.

    Illustrations de Carl Otto Czeschka.

  • La naufragée des rêves

    Elle avait fui les mauvais rêves, cauchemars et coquecigrues
    Qu’au gré des nuits je parsemais tels des galets imaginaires
    Composés de syllabes brèves, de groupes de mots incongrus
    Avec virgules et guillemets comme balises et luminaires.

    Ainsi guidée, elle est sortie, fruit de mon imagination,
    Juste vêtue d’une tunique négligemment portée en cape.
    Sans doute, épines et orties avaient par élimination
    Produit l’effet catatonique de l’échappée de pied en cap.

    De peur que je ne me rendorme et ne la renvoie dans les limbes,
    Elle me tira hors du lit pour parcourir la Terre entière.
    Depuis nous courons sous les ormes, la tête enveloppée d’un nimbe
    Sous un ciel lapis-lazuli comme deux anges sans frontières.

    Illustration de Gene Szafran.

  • Le combat des rois

    Quand vient le temps de conquérir tous les territoires ennemis,
    Les rois se transforment en loups et leurs adversaires en gibier.
    Dès le début, sans coup férir, ils se font vite amis-amis
    Pour rallier les partis chelous voire les sortir du bourbier.

    Quant au bon peuple, il a le choix : soit il s’assujettit au roi,
    Soit il refuse la soumission et lutte contre l’arriviste.
    Que cette décision m’échoie et me frappe en plein désarroi,
    Je choisirai l’insoumission et rejoindrai les activistes.

    Illustrations de Carl Otto Czeschka.

  • La mort sûre

    La mort sûre

    Le baiser mortel des sirènes s’apparente à une mort sûre
    Lorsqu’au moment de son strip-tease elle ôte sa queue tricotée
    En peau d’écailles de murènes qui révèle alors les blessures
    Qu’ont fait les harpons par bêtise de baleiniers mal empotés.

    Une fois qu’elles ont ôté le bas et exposé leurs cicatrices,
    Le haut est aussi effrayant avec ses crânes aux épaulettes.
    Et après le dernier rabat de la pseudo fornicatrice,
    Vient le coup de foudre veillant à vous trémousser le squelette.

    Dessin de Martin Schurdak à partir d’une photo de Jade A par Gubin.

  • Tantôt bleue et tantôt verte

    Je l’aime lorsqu’elle est turquoise avec des reflets verts et bleus
    Tantôt cyan, tantôt caraïbe, ou n’importe quelle couleur fraîche,
    Selon si son humeur narquoise est assortie au fond sableux
    De la mer sombre qui prohibe les amourettes trop revêches.

    Ses états d’âme assez maussades au matin ne durent qu’un moment ;
    Elle devient plus guillerette de midi jusqu’au crépuscule.
    Après une ultime embrassade, je la quitte rapidement
    Car j’ai peur que ses dents d’aigrette aillent trop loin et m’émasculent.

    Illustrations de Carl Otto Czeschka.

  • L’être suprême de la forêt

    L’être suprême de la forêt

    L’être suprême de la forêt, elle, je n’ai pas pu la surprendre ;
    Au contraire, elle a décidé de m’approcher de vive voix.
    Nue, dans une aura phosphorée, je mis un moment à comprendre
    Que je venais d’élucider le mystère de la fée-des-bois.

    Nous avons parlé si longtemps que bientôt se mirent à tomber
    La nuit et elle entre mes bras – magie à nulle autre pareille –
    Pour me garder jusqu’au printemps pensant que j’avais succombé
    Au charmant « abracadabra » formulé au creux de l’oreille.

    Sans trop lui montrer de quel bois je me chauffe, d’un aspect vantard,
    J’ai répliqué qu’une autre fée m’ensorcelait à la maison
    Du genre jalouse qui flamboie lorsque j’arrive très en retard…
    Nonobstant son air stupéfait, j’ai disparu à l’horizon.

    Tableau de Karol Bąk sur http:touchofcolorr.blogspot.com201601karol-bak.html .

  • La femme des bois

    La femme des bois

    La femme des bois n’a pas de corne mais une longue chevelure
    Faite de toison végétale qui la vêt pour tout ornement.
    Hélas, à l’instar des licornes, elle s’enfuit à vive allure
    Si la moindre entrée sociétale menace son environnement.

    Elle vit là où nul ne la voit, se confondant dans les branchages,
    Et participe par sa nature aux activités sylvicoles.
    Parfois le vent porte sa voix qui transmet les meilleurs présages
    Aux poètes en villégiature en manque de veine agricole.

    Évidemment je la rencontre dans mes rêves les plus sylvestres
    Sous l’effet de la pleine Lune et son attraction sororale.
    Ses pensées viennent à l’encontre et je m’en fait le vaguemestre
    Par cette complainte opportune de la poésie pastorale

    Illustration de Sakimichan.