Quand la sirène devient humaine pour l’amour d’un beau matelot Elle est un peu déboussolée sans sa queue mais avec deux jambes. Il faut une bonne semaine avant de se jeter à l’eau C’est-à-dire de batifoler gaillarde, alerte et ingambe.
Encore une fois, elle hésite de quitter l’élément liquide En outre, le fond de l’air est frais, d’ailleurs elle en reste sans voix. Juste une dernière visite ; déjà l’eau paraît insipide. Elle rejoint le monde qui l’effraie comme toujours la première fois.
Photos de Joel Meyerowitz et Ryan McGinley sur https:www.slate.frgrand-formatjoel-meyerowitz-photographe-oeil-70029 .
Le vendredi, elle a le blues, toujours l’ivresse des profondeurs Qui lui fait voir soit tout en noir, soit tout en bleu, soit tout en blanc. Alors elle enfile sa blouse qui dissimule ses rondeurs Et chante tout son désespoir d’un récital des plus troublants.
Puis du samedi au dimanche, elle se baigne de couleurs Pour mieux accueillir la balade des matelots en mal d’amour, Lassés de s’astiquer le manche – ce qui provoque cals et douleurs –, Qui viennent écouter ses ballades un peu grivoises mais riches d’humour.
Illustrations de Julie Paschkis sur https:wondrouswovenmagic.wordpress.com20101013wondrous-wednesday-julie-paschkiss-fabrics .
Pour les petits garçons, le père représente un précepte à prendre Et la mère un être à aimer mais mystérieux et insondable. Les garçons manquent de repères ; les filles difficiles à comprendre Et la puberté programmée, une expérience indécidable.
Sa mécanique hyper complexe, sa psychologie compliquée Montre la femme au petit mâle comme une étrange créature. Je suis souvent resté perplexe quant à l’érotisme expliqué Jusqu’à ce que l’instinct animal m’impose alors sa dictature.
Sans doute en est-il de nombreux fondamentaux qui nous agitent ; Croire au démon ou croire en Dieu, croire à un parti politique, Croire aux trous noirs et ténébreux, ça vous échauffe et ça cogite Jusqu’à ce qu’un neurone insidieux fasse un court-circuit éclectique.
« Observez cet étrange tableau : la minutie des détails, le rendu réaliste de la roche, les effets de lumière… Dali nous livre avant tout un beau morceau de peinture. Et une image photo-réaliste qui rend crédible un univers délirant ! Mais il ne faut pas s’y tromper, les toiles de l’artiste, sous leur apparente folie, ont toujours un sens caché. Ici, par exemple, l’enfant en habit de marin n’est autre que Dali lui-même. Il se représente dans une crique méditerranéenne proche de la résidence secondaire familiale, qui existe réellement. Et le monstre composite fait de sacs, de chair, de béquilles et de bandelettes ? C’est un spectre féminin qui renvoie à toutes ses angoisses. Cette forme, qui, de loin, pourrait passer pour un être fantastique aux seins dressés est en fait une créature en décomposition, os apparents. Si le désir est ainsi associé à la mollesse, ce n’est pas un hasard : Dali souffrait de problèmes d’impuissance et avouait volontiers sa phobie du sexe mou. »
Dieu nous a menés en bateau dans des cabines séparées Sans possibilité d’échange ni même de simple visite. Chacun se retrouve pataud avec son sexe accaparé Des obligations qui dérangent de la vie qui nous sollicite.
On naît et on parcourt sa boîte sans cesser de polémiquer Sur le mystère qui reste entier quant à celle de l’autre sexe. À la puberté tout s’emboîte ; on peut alors communiquer Bien que cela mette en chantier des enfants qui rendent perplexes.
Tableaux de Denis Sarazhin sur https:arcadiacontemporary.comartists47-denis-sarazhinworks#image-5 .
L’Orchestre des Cœurs Solitaires s’est réinjecté du sang neuf Avec globules rouges et blancs qui réveilleraient un macchabée. Chaque comédien solidaire, tous les mecs ainsi que les meufs, Ont un petit air ressemblant avec un groupe de scarabée.
Groupe qui ne manque pas de piment, ni poivre noir, ni poivre blanc, Ni Sergent Poivre, toujours présent sur un fond rouge psychédélique. Musique riche en sentiments, riche en accords les plus troublants Par le message omniprésent d’un divin méphistophélique.
Finies vieilles chansons ringardes, la musique renaît de ses cendres ! Finies cacophonies pompeuses et leurs mélodies démodées ! Vive la mode d’avant-garde qui, de janvier jusqu’en décembre, Attire les filles pulpeuses qui viendront nous accommoder.
Bâtir les villes à la campagne me semblait un rêve utopique Où je pensais couler des jours dans une ambiance bucolique. J’avais pensé à la montagne mais les sommets trop chaotiques M’auraient galvaudé mon séjour d’une manière diabolique.
C’est un peu ce qu’ils font en Suisse dans les villages aux alentours Avec usines qui dénaturent le paysage maladroit. Jusqu’à chez moi, autant qu’on puisse y faire abstraction tour à tour En espérant que la nature un jour y reprenne ses droits.
Illustrations de Margherita Paoletti sur https:www.directoryofillustration.comillustration_image_details.aspx?AID=13998&IID=272643 .
Les liaisons d’attachement sont comme des cordes élastiques Qui peuvent souvent s’étirer au risque de se détacher. Hélas, des cas d’arrachement ou de ruptures frénétiques Endommagent les cœurs déchirés qui ne pourront se rattacher.
Comme des liens moléculaires, je les imagine en couleurs ; Bleues pour les liaisons profondes, rouges lorsqu’elles se font intenses, Blanches pour les plus spectaculaires, noires quand elle deviennent douleur, Vertes lorsqu’elles se font fécondes et roses en cas de concomitance.
De quelles couleurs sont les miennes ? De tous les tubes de couleurs Que mon épouse barbouilleuse manifeste dans sa peinture. D’autres, il paraît, sont daltoniennes, confondant amour et douleur Lorsqu’elles se font vadrouilleuses en quête d’autres aventures.
Tableau de Jonas Burgert sur https:www.jonasburgert.deworksjonas-burgert-works-2015 .
« Cueillons la femme-fleur sans la laisser faner ; Dès le matin éclose, il nous faut la cueillir ! Épargnons-lui les pleurs d’attendre des années Pour obtenir la clause qu’il nous faut l’accueillir ! »
Ont résonné ces mots quand Dieu donna la femme À Adam côtoyé dans l’éden, son enclave, De peur que ce chameau, d’une pensée infâme, L’enchaîne à son foyer pour une vie d’esclave.
Tableaux de Jonas Burgert sur https:www.jonasburgert.deworksjonas-burgert-works-2016 .
Avec sa palette graphique de seize millions de couleurs, Léonard nous aurait scanné et photoshopé la Joconde Dans son codex holographique, puis inventorié sans douleur Son art, non pas en trente années, mais à peine en quelques secondes.
Ainsi le progrès va trop vite ; on n’a plus le temps d’attacher Ses sentiments au noir et blanc, au sépia et à l’argentique Car la technologie évite de pondre une œuvre à l’arrachée, De ses mains nues et en tremblant, originelle et authentique.
Tableaux d’Andrew Salgado sur https:wooarts.comandrew-salgado-gallerynggalleryimageandrew-salgado-paintings-wooarts-01 .
Quand la bélière a le feu vert, elle ouvre et lance le printemps, Ce qui lui donne tout son charme tant sa vigueur est inflexible. Son atout possède un revers ; elle ne maîtrise pas le temps Qui lui fait déposer les armes d’une manière irréversible.
Mais confiance et ténacité la font revenir tous les ans ; Certains la traitent de sorcière, ceux-là ne manquent pas d’humour. Je connais sa pugnacité et son mordant omniprésent ; Elle est la déesse-bélière initiatrice des amours.
Tableaux d’Andrew Salgado sur https:wooarts.comandrew-salgado-gallerynggalleryimageandrew-salgado-paintings-wooarts-01 .
Il n’y a pas d’âge pour grandir, il n’y a pas d’âge pour rester jeune, Pour tenter de boire l’ondée d’une fine pluie de printemps. La vie ne cesse de resplendir à celle qui le matin déjeune D’une graminée fécondée par le soleil et l’air du temps.
S’il faut que jeunesse se passe, il faut que vieillesse s’installe Tout en gardant son cœur d’enfant et ses yeux de conquistador. Qu’importent le temps et l’espace et leurs secondes qui détalent Tant que j’irai philosophant sur la valeur de l’âge d’or.
Sénilité contre jeunisme sont les mamelles de la peur Comme une épée de Damoclès sur la grande horloge de la vie. Avec la force de l’eugénisme qui revient à toute vapeur, Ce bon vieux Méphistophélès berne les jeunes cons qu’il ravit.
Après la grande mutation des espèces de toutes sortes, On ne sut qui avait grandi ou rapetissé sa structure. Sans doute une permutation des énergies faibles et fortes Que la science avait brandi à l’encontre de la nature.
Et l’on vit des enfants-pêcheurs parés de plumes magnifiques, Éduqués par de grands alcyons pour l’élevage du ver-à-soie. On dit que seuls les empêcheurs de tourner en ronds pacifiques Fuirent vers la Perfide Albion ou à Pétaouchnok-les-oies.
Et moi qui vous écrit ces lignes, je suis l’un de ces descendants Qui vole au-dessus des mûriers enfourchant sa fière monture. J’ai une copine assez maligne avec qui, en indépendants, J’ouvrage en tant que couturier et elle dans la haute couture.
(Illustration d’Ed Binkley sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com202101Ed-Binkley-Artwork.html . L’alcyon est l’autre nom du martin-pêcheur.)
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Sans doute avant les Cromagnonnes, nous eûmes des femmes mignonnes ; Des créatures fantastiques, chimériques autant qu’esthétiques. D’ailleurs le serpent séduisant n’était-il pas si reluisant Qu’il a su abuser la femme par un fruit aux pépins infâmes ?
Les plus belles sont caméléonnes dont les parures polissonnes S’adaptent au mieux aux yeux des hommes en imitant leurs chromosomes. Elles savent montrer patte blanche, transformer les jours en dimanches Et faire l’amour à en mourir pour s’en repaître et s’en nourrir.
Après les néandertaliennes, sont arrivées les reptiliennes Talentueuses pour les langues, les beaux sermons et les harangues Qui pénètrent par une oreille pour une course sans pareille Qui viendra enflammer les cœurs de leurs héros, de leurs vainqueurs.
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Corps astral contre corps physique, esprit vif contre âme inconsciente, Comme deux univers imbriqués dont je ne vois que la surface. Être parfait mais amnésique dont la pensée omnisciente Recherche sa source étriquée au cœur de l’intime interface.
Mais quand je pense avec les yeux, quand je raisonne avec le cœur, Quand je réfléchis dans ma tête et quand mes rêves se profilent, Je frôle le côté merveilleux dans cet équilibre moqueur Qui me fait croire à une parfaite divinité tirant mes fils.
Dans le plus profond des sommeils, dans la plus abstraite des morts, Je passe de l’autre côté et j’oublie ce monde réel. Je retourne au cœur du soleil où s’est forgée mon égrégore Que des anges viennent asticoter dans des fantasmes surréels.
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Elle s’était prise dans les filets De mes rêves imaginés Que je lance à la mer obscure Afin d’affronter mes nuits blanches. Elle avait pris l’entrefilet De mes feuillets émarginés Pour la balise de Mercure Qui, en nouvelle lune, se déclenche.
Elle s’est retrouvée dans mes vers Toute menue, échevelée, L’air apeuré entre mes lignes Entrelacées, inopportunes. Elle a éprouvé un revers De fortune, là, tout esseulée. Alors, j’ai adressé d’un signe Ce poème à Monsieur Neptune.
Monsieur Neptune, en gentleman, A fait tomber d’une étagère Un coquillage de circonstance Par lequel j’écoute la mer. Et la sirène mélomane Par la parole messagère À vite pris de la distance D’une jolie fugue éphémère.
Femme-poisson ou poisson-femme ? La Nature n’a pas su choisir ; Des femmes aux gueules de merlans frits ont émigré aux antipodes. Sans doute vous paraissent-elles infâmes et jaugées avec déplaisir Mais supposez-les appauvries d’une tête de gastéropode !
Plus douées pour la reproduction que la sirène à queue de poisson, Les marins n’ont pas à les craindre car elles sont végétariennes. En revanche pour la séduction, il vaut mieux s’aider de boisson Alcoolisée pour les étreindre… à condition qu’on y parvienne.
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Comme un système d’exploitation qui a connu moultes versions, Mon évolution m’a laissé beaucoup de couches successives, De mises à jour, de migrations installées avec aversion ; Baptême de feu qui a blessé mon corps en traces régressives.
Quand le fœtus se développe, il revit toutes les étapes ; Il naît au stade végétatif, puis passe par la phase animale. De phases en phases interlopes, le profil humain se rattrape Par l’enfant représentatif de son expansion maximale.
Alors j’imagine ces couches qui se prolongent vers mon passé ; L’origine métamorphosée du nouvel être évolué. Du poisson, reptile, oiseau-mouche au mammifère outrepassé, Comme bandes anamorphosées insolubles à évaluer.
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Ça m’a pris au sortir du lit après une nuit surmenée ; J’arborais une belle rayure qui me partageait la figure. Coloris lapis-lazuli, un poil métallique sur le nez, Avec des reflets bleu-azur qui n’étaient pas de bon augure.
Mon problème s’est accentué et je suis désormais zébré Sur mon visage et sur mes mains, puis sur toutes les parties du corps. Je suis un homme infatué de sa vocation célébrée D’incarner l’homme de demain, inscrit au Guinness des records.
Tableaux de Jonas Burgert sur http:improvvisazionipoetiche.blogspot.com201703la-linea-di-piombo-jonas-burgert-al.html .
La chance est manipulatrice et le hasard est son complice ; Tous les deux usent d’artifices et nous en mettent plein les yeux. La bonne aubaine est tentatrice et le destin est un supplice Qui nous emmène au sacrifice sur l’autel des coups capricieux.
La chance est une belle femme qui promet à qui la chevauche L’occasion de sortir de l’ombre pour fondre comme neige au soleil. Le hasard, lui, se montre infâme en nous révélant une ébauche De théorie sur les grands nombres qui nous promet tant de merveilles.
Mais lorsque le hasard s’éloigne, la chance est une bonne amie Qui ne trahit jamais son homme, excepté s’il manque de foi. Quant au hasard, Dieu en témoigne, c’est un redoutable ennemi ; Un diable que lui-même nomme : « Prince de la mauvaise foi ».
Dieu créa un monde encagé pour tenter plusieurs expériences Qui ont raté tellement de fois qu’il n’a toujours pas tout compris. Les dinosaures ont dégagé par sa totale imprévoyance, Quant à l’humanité, ma foi, il n’a pas bien fixé son prix.
Il a essayé de transcrire ses créations dans un grand livre Transposé en secondes mains en bible, tarot et kabbale. Finalement on peut sourire sur le message qu’il délivre : « Ne vous souciez plus de demain, tout ce qu’ j’ai créé vaut que dalle ! »
Le Roi déchu, le Roi déçu, le Roi fichu, le Roi bossu S’en va errer dans les couloirs en recherche d’une concubine. La Reine dodue, Reine fessue dans ses appartements cossus N’est pas disposée à vouloir se plier à toutes ses combines.
Que fait le Roi en désarroi ? Il s’en va guerroyer, je crois. La Reine noire semble plus verte et plus mûre que sa Reine blanche. « Ajustez selles et courroies, cavaliers et chevaux de bois ! La partie est déjà ouverte et doit se terminer dimanche ! »
Dimanche soir le Roi vainqueur prendra la Reine de son cœur Et depuis la plus haute tour, leurs amours battront des records. Mais dès lundi, à contrecœur, luit naît déjà une rancœur Et la Reine ferme à double tour sa chambre… et met le Roi dehors.
Et tout le royaume fourbu… de recommencer au début.
Prêtez attention à la femme ! Deux autres y sont souvent cachées. Sous le corps, grattez ses rondeurs qui vous révéleront son cœur ; Et si, d’une manière infâme, vous voulez vous en détacher, Du cœur brisé par la froideur, l’âme exprimera sa rancœur.
Et si elle est un peu fessue, les deux autres n’en seront pas déçues.
Chaque fois que vous ôterez une couche de sa peau d’oignon, Toutes les larmes de son corps laveront les affronts du cœur Qui, se sentant déshonoré, comme s’il avait reçu des gnons, Jouera sa fine l’âme encore sans laisser le moindre vainqueur.
Et si elle choisit un amant… Pourquoi pas deux finalement ?
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Au matin elle était partie car la mandragore est ingambe. Moi, je me sentais épuisé et paralysé à la fois Comme si en contrepartie j’avais échangé mes deux jambes Contre deux troncs amenuisés implantés au plancher de bois.
Oui. Tel est pris qui croyait prendre ! Je l’ai aimée, elle m’a baisé ! Elle a dû boire tout mon sang et l’a remplacé par sa sève. Je vais peut-être vous surprendre mais je m’en trouve fort apaisé Et tout heureux en renonçant à ma pauvre vie qui s’achève.
N’ayez pas peur je reviendrai, vu que j’en ai pris de la graine ! Cet été, je porte ses fruits, puis je m’effeuille cet hiver. Mais au printemps je deviendrai un vrai poète qui égrène Ses vers de ses rimes construits sur les secrets de l’univers.
Croyant déterrer ma carotte plantée au bout du potager, J’ai découvert la mandragore d’une manière inopportune. Une petite idée me trotte quant au mystère envisagé Et je soupçonne un égrégore tombé depuis la pleine lune.
Quoi qu’il en soit, elle a grandi car elle s’avère être une femme ; Quatre bras pareils à Shiva et une chevelure de saison. Quant aux objets qu’elle brandit, à part son nœud coulant infâme, Je me suis risqué « à Dieu vat » de tout rentrer à la maison.
D’un bol en guise de baignoire, je l’ai laissée se reposer Et j’ai arrêté de loucher sur l’effet de ses quatre mains. Puis au milieu de la nuit noire, elle est montée me proposer D’aller ensemble nous coucher mais… je vous en dirai plus demain.
Avec sa robe rouge ouverte, je ne savais que trop penser ; Étais-je atteint de daltonisme ou simplement de voyeurisme ? J’allai donc à la découverte d’un coup d’audace récompensé Par une pointe d’optimisme et un soupçon d’ésotérisme.
« Clac ! » fit-elle d’une main si leste que j’en suis demeuré tout bête Mais j’avais pu apercevoir le secret du décolleté. Les trente-six étoiles célestes qui tournaient autour de ma tête M’ont fait un instant concevoir une femme libre et révoltée.
Mais comme j’étais perspicace j’ai fait remarquer à la dame Qu’une seule claque était bon marché pour deux seins à peine surpris. La belle se fit plus loquace, peu à peu nous nous accordâmes Et nous nous sommes attachés à en évaluer le prix.
Caméléonne, au petit jour, commence par un bain d’azur Qui des couleurs redonnera selon les caprices du temps. S’il pleut, elle pourra toujours revêtir brume de lasure Ou au soleil s’adonnera pour bronzer d’un hâle envoûtant.
Caméléonne, quand vient la nuit, adopte les quatre éléments ; De l’air aux membres supérieurs, de la terre aux membres inférieurs, Du feu ardent au cœur qui luit à travers ses yeux véhéments Et de l’eau fraîche au postérieur pour calmer son for intérieur.
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En suisse, ils font très bien les choses en ce qui concerne les oiseaux Qui servent de garde-manger au chat le plus intelligent. Mais les oiseaux plaidant la cause qu’on les prenait pour des zozos, En ont marre d’être dérangés par ce matou désobligeant.
On leur éleva les mangeoires et verrouilla leurs maisonnettes ; Le chat passa donc par le toit – on n’avait pas pensé à ça ! On installa des pataugeoires, des troncs enduits de savonnettes Et le chat, au début pantois, finalement y renonça.
Nous appelons donc « coucoutiers » ces drôles d’arbres défensifs Que tous les oiseaux plébiscitent trouvant la méthode adéquate. Mais le chat que vous redoutiez passa tout l’hiver, l’air pensif, Guettant la manière illicite de réinventer l’ouvre-boîte.
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Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.
Contre les soucis de la vie et l’esclavage du travail, L’être humain moderne se drogue de fêtes et de carnavals. On est ensemble, on est ravi, on apprécie les retrouvailles, On se suit partout sur les blogues, là en amont, là en aval.
Trois cent soixante-cinq jours par an, autant de jours d’anniversaires Multipliés par habitants dans les villages et les cités, Avec les enfants, les parents et les amis toujours sincères Et les échos concomitants de musique en intensité.
Tant pis si tout le week-end nuit et envahit le voisinage Et tant pis si les minets râlent quand les toutous aboient gaiement ! Chantons, dansons toute la nuit, avant d’atteindre le troisième âge Car la jeunesse est libérale et populaire, ah oui vraiment !
Tableau de Natalia Ivanova sur https:m.facebook.comstory.php?story_fbid=pfbid02kWFBXk2YvxtmjBKcPYde9cum75cjCvtypYDj8dsWf4A3NY5TNcWrBBYjHyYySjVRl&id=1436215845 .
Même en Suisse la pollution grimpe au sommets de nos collines Et les ruisseaux chargés de pluies arborent des teintes bizarres. Suivant les circonvolutions de ces eaux jadis cristallines, J’ai recherché, l’esprit instruit, l’origine de chaque mare.
La vérité n’étant pas droite mais courbée de plusieurs méandres, Je me suis souvent égaré et j’ai parfois tourné en rond. Jusqu’à ma chute maladroite comme un imbécile au pied-tendre Dans des éboulis bigarrés couleur ambre, rouille et marron.
Mais je ne suis pas géologue et c’est là mon moindre défaut. Ce n’est pourtant pas très sourcier de découvrir le pot-aux-roses ! Mais pas besoin d’être écologue ou d’être un savant comme il faut Pour savoir qu’il faut se soucier d’une apocalypse morose.
Tableaux de Phyllis Shafer sur https:stremmelgallery.comphyllis-shafer-beneath-one-sky .
Les reflets pervers narcissiques n’étant pas ceux que je préfère, J’essaie de prévoir l’avenir dans l’image inversée du temps. Hélas les pollutions toxiques me montrent une étrange atmosphère Qui tendrait à me prévenir d’un poison latent rebutant.
Alors je m’en vais explorer les flaques et les mares stagnantes Où l’eau de pluie a décanté dans la froidure de l’hiver. Mais le printemps vient déplorer des odeurs pas très avenantes Dans ces endroits désenchantés exempts du moindre fait divers.
Sans doute les ruisseaux rieurs ruissèleront de beaux présages Hélas des flots de mousse orange s’écoulent des dernières pluies. Quel est ce démon bousilleur qui gâche les beaux paysages ? Flore véritable sporange ou corruption sortant du puits ?
Tableaux de Phyllis Shafer sur https:stremmelgallery.comphyllis-shafer-beneath-one-sky .
Les combattants des sans-culottes redoutent la révolution Et qu’on chasse leur roitelet de leur Assemblée Nationale. Le Pape en tombe la calotte et leur donnent l’absolution Et les médias emboîtent les raisons du plus fort, ça fait mal.
Courage, il faut bomber le torse, tomber l’ soutif et la chemise, Se serrer les coudes ensemble, exhiber ses belles mamelles ! Et lorsque le combat se corse entre flics et France insoumise, L’espérance qui nous rassemble, c’est bien la force de nos femelles.
Brigitte et Marianne ensemble en ferait une belle paire De casseroles sur lesquelles on se taperait bien la coche, Puis avec un coup qui ressemble à un quarante-neuf-trois d’expert, Lui laisseraient quelques séquelles après plusieurs coups de taloche.
Tableau de Cate Rangel sur https:www.betweenmirrors.com201208cate-rangel-psychological-mirrors.html#.V3v55bjhDIU .
Un renard roux tout rabougris – petit mais malin comme un singe – Accompagné d’un gros plein d’soupe – tombé dans la potion magique – Ont tant mis l’occupant aigri à trop se creuser les méninges Qu’ils nous ont montré que la coupe est pleine lorsqu’elle vire au tragique.
Les romains, ces macaronis, menés par le chef des armées Furent tournés en ridicule par caricature appâtés. Qu’attend-on pour que soient honnis tous ceux qui nous ont alarmés Avec des flics qui nous acculent pour mieux nous mettre la pâtée ?
Les pâtes étant à la casserole ce que le sifflet est au flic, Il faudra toute une batterie pour venir à bout des manifs. Que Marianne remplisse ce rôle en face de l’ennemi public En lui faisant une gâterie suivie d’un bon coup de canif !
Au fond des fosses abyssales vivrait une femme-poisson Dont l’origine remonterait à l’aube de la nuit des temps. Fruit des légendes colossales dont les poètes font leur moisson Mais qui pourtant raconteraient les mêmes faits se répétant.
On la dit fille de Némo, de la famille de Noé Dont l’Arche aurait été léguée par héritages successifs. Par gratitude aux animaux qu’il suivait de son canoë, Il l’avait alors reléguée dans un bâtiment immersif.
Et puis Némo eut une fille, née du sein même d’une sirène, Qui navigua avec son père vingt ans tout autour de la Terre. Elle portait à sa cheville une gourmette marquée « Irène » Et avait bâti son repaire dans un abîme solitaire.
Tableau de Carolyn Laplante sur https:designspartan.compresentationpresentation-digital-painter-carolyn-laplante-aka-snaketoast .
Comme elle a plusieurs tentacules et qu’elle a su faire ses preuves, La sirène s’est faite jardinière dans les algues aux fruits aquatiques. Aidée par les animalcules d’un plancton riche à toute épreuve, Elle distille de sa pépinière un élixir fantasmatique.
Et du samedi au dimanche, la sirène et son gros triton Trinquent et oublient tous leurs déboires de la sainte semaine écoulée. Ils s’étreignent de huit paires de manches, se moquent du qu’en-dira-t-on ; Ce qui tend à prouver que boire fait les abysses chamboulées.
Tableaux de Hannah Silivonchyk sur https:www.livemaster.rutopic980417-dobrota-i-trogatelnost-v-kartinah-anny-silivonchik .
Mon chat se plait, comme les vaches, à regarder passer les trains ; J’l’entends, au train où vont les choses, ronronner en mode vibromasseur. Mon gros matou, fier et bravache, se laisse aller avec entrain À subir la métamorphose de l’oisif qui devient chasseur.
En attendant, le chat paresse comme si sa vie en dépendait, Allongé devant la fenêtre, accro à s’emberlucoquer, Jusqu’à ce qu’enfin apparaisse une proie à vilipender ; Petit oiseau qui vient de naître, tombé du nid, prêt à croquer.
Si le corps avait la parole, il s’exprimerait en musique ; Les jambes entonneraient une ballade, les bras plutôt une ouverture. Les seins chanteraient la barcarole, le bassin serait plus liturgique Et le cœur battrait la chamade en fonction de sa tessiture.
Les deux corps de l’homme et la femme, en duo feraient un canon ; Le partenaire au sexophone jouerait un solo hors d’haleine Tandis que résonnerait l’âme de sa compagne au tympanon Qui monterait en amazone une gracieuse cantilène.
C’ n’est pas le cerveau qui ressemble à l’ordre d’un ordinateur, C’est l’ordinateur qui s’apanage du schéma de notre encéphale. Et c’est bien normal, il me semble, puisque son coordinateur L’a assemblé à son image soit sa propre âme philosophale.
Ainsi ai-je des cases mémoires et des petits automatismes Que je programme par ma conscience, à la vitesse la plus brève. Toutes mes pensées les plus noires, mes émotions, mes traumatismes Sont stockés dans ma subconscience et remontent la nuit dans mes rêves.
Parfois je dénoue mes problèmes, mes cauchemars passent au marbre Et tout mon passé oublié se rejoue en prolongations. Je revois les visages blêmes de mes ancêtres dans mon arbre Généalogique publié au cours de mes divagations.
Tous les détails cachent l’ensemble, l’atome n’est plus la matière ; Plus l’infini devient petit, plus se diffracte l’univers. Il paraît que Dieu me ressemble par sa lumière tout entière Prête à surgir tout aplatie d’un équivoque trou de ver.
Les détails marquent la frontière entre deux mondes opposés ; L’un observable où va mon corps, l’autre invisible d’où vient mon âme. Chercher à percer la matière par sa structure présupposée Me fait basculer l’anticorps là où s’obscurcit l’anti-âme.
Dès l’ouverture de la chasse, la femme devient chasseresse Et a recours à ses appas, à ses leurres, à ses artifices Pour piéger les garçons qui passent et qui se laissent, par paresse, Familiariser pas à pas jusqu’à l’ultime sacrifice.
La journée consacrée aux femmes n’est qu’un prétexte crapuleux Pour pratiquer la chasse à l’homme lâché tout nu dans la forêt. Ceux qui décrient ce sport infâme devraient s’montrer plus scrupuleux Car ils n’sont que gibier « at home » qu’elles adorent dévorer.
Les yeux dépassent le reflet de l’âme enfouie profondément Et souvent leur regard excède la limite de ses orbites. Je les vois même s’essouffler le plus souvent effrontément Pour un sujet qui les obsèdent ou quelque bêtise subite.
Qu’il est orgueilleux et hautain ce regard affiché en coin Qui mesure la contenance de son voisin ou sa voisine ! Deux yeux perçants de diablotins explorant le moindre recoin Pour une espiègle inconvenance qui fait la une des magazines.
D’où l’emploi de lunettes noires pour voir en toute indiscrétion Et lancer un œil goguenard aux décolletés en promotion. D’ailleurs si j’ai bonne mémoire, les stars de la conspiration Clones de Zorro le renard en font grande consommation.
Tels sont les outils désormais du parfait p’tit physionomiste Dont l’art d’observer ses semblables est consentement unanime. Celui qui n’observe jamais possède l’âme aveugle égoïste Tandis qu’un regard bien palpable relève d’une âme magnanime.
C’était un pauvre petit noir qui aimait un rouge si intense Qu’on aurait bien pu les confondre sur une photo monochrome. Or l’intrépide crut pouvoir multiplier leurs accointances Mais commençait à se morfondre en l’attendant au vélodrome.
La demoiselle, toute en bouclettes, comme elle aimait se faire attendre, Transmit un ininterrompu SMS comme convenu. Il grimpa sur sa bicyclette, partit sur la route du tendre Et pédala tant qu’il le put mais la belle n’est jamais venue…
À chaque étage de la femme, le chaland est tout feu tout flamme ! Rez-de-chaussée, il prend son pied dans ses talons comme il lui sied. Premier étage, priez pour nous, il en est tombé à genoux ; À l’entrée, d’un élan fougueux, sans hésiter il fait la queue.
Sixième étage, sur les vitrines, se massent les jolies poitrines Pour estimer chaque bonnet, A, B, C, D, c’est pas donné ! Septième ciel, tous les visages admirent le beau paysage Et de leurs bouches, on peut entendre : « Qu’elle est chair, la route du tendre ! »
Elle ne m’apparait pas toujours ; plutôt de nuit dans la pénombre Où j’aperçois sa silhouette étouffée dans l’obscurité. J’aime m’attendre à ce qu’un jour ou demain, elle sorte de l’ombre Telle une vaine pirouette née de ma singularité.
Pourtant comme la Terre tourne, elle existe malgré la science Qui traite de superstition ce qui lui semble inextirpable. Sans doute mon âme détourne ce qui échappe à ma conscience Mais pourtant cette apparition s’avère bien souvent palpable.
Ai-je des hallucinations, entends-je des voix qui susurrent ? Vois-je des fantômes passer quand je me réveille à propos ? Sans doute ces manifestations, ces ectoplasmes et ces murmures Veulent me voir outrepasser mon appartenance au troupeau.
C’est ce qui est à moitié vide quand tout semble se ralentir Et ce qui remplit tout l’espace qui font que l’attente devient lourde. Pourquoi mon cœur est-il avide de vouloir toujours ressentir Toutes les secondes qui passent pour réveiller mon âme sourde ?
C’est mon tonneau des Danaïdes qui jamais ne se remplira Car je demeure convaincue que seule la mort m’en délivre. C’est comme une vraie thébaïde où rien ne différenciera Tout ce que j’ai déjà vécu et tout ce qu’il me reste à vivre.
C’est aussi le compte à rebours que je subis en endurant Cette satanée habitude de croire que ma vie s’y enclave. Je crois éviter les débours que je lui dois ma vie durant Et sortir de la certitude qu’il est le maître et moi l’esclave.
Ne sont que gouttes dans un verre, sable écoulé du sablier, Gouttelettes dans une clepsydre, aiguilles qui ne cessent de courir. Le temps, c’est l’arôme sévère d’une pomme verte distillée Dont l’alcool qui donne son cidre m’enivre à m’en faire mourir.
Finalement ils ont opté pour les prothèses à cent pour-cent ; Des cœurs à piston rotatif et un cerveau électronique. De nouveaux membre sont adoptés en composite propulsant Et un système digestif soumis à l’ordinaire unique :
On ne mange plus, on s’alimente un peu partout dans les forêts Qui subsistent sur la planète grâce aux plastiques dégradés Car plus la pollution augmente et plus les bois sont phosphorés Et transmettent par internet un courant faible rétrogradé.
À quoi rêvent donc les robots ? À des programmes en vidéo Téléchargés à la demande d’un simple coup de téléphone. Si vous trouvez cela trop beau pour être vrai, vos idéaux Seront à portée de commande dans les applis de vos smartphones.
Illustrations de Matt Dixon sur https:www.boredpanda.comlonely-robots-quiet-world-part-4-matt-dixon?media_id=1653679&utm_source=pinterest&utm_medium=social&utm_campaign=organic .
Au rythme de quinze vaccins et injections de toutes sortes, Les ARN-messagers ont accompli leur mutation. Les contrôles étant trop succincts, les premiers symptômes se comportent Comme des troubles passagers ; personne n’y fait attention.
Cheveux bouclés comme des moutons poignent dans les maternités Et les oreilles décollées surviennent avant l’adolescence. Plus tard, irruption de boutons, surtout dans les fraternités Nourries au lait éthérolé de tendance à l’obsolescence.
Dès le début, de jolies cornes sont apparues comme stigmates Et les médecins ont conclu : « ce sont de futurs télépathes ! » On vit des filles à la licorne et plein de garçons astigmates Mais tous les doutes étaient exclus quant aux syndromes psychopathes.
Mais il est trop tard désormais et nos enfants sont des mutants Qui n’ont de cœur que pour la science et la foi dans l’informatique. Leurs parents demeurent à jamais traités d’erreur du débutant ; Leur Dieu n’ayant pas eu conscience des progrès de la robotique.
Tableaux d’Oleg Dou sur https:beautifulbizarre.net20140530oleg-dou-beauty-whispers-beast .
Quand mes parents criaient « Debout ! » tous les matins sans crier gare, Je prenais le chemin de l’école administrée par la commune. « Caillou, genou, joujou, hibou… » ; « Mais où est donc quel Ornicar… ? » Et prenais deux heures de colle pour avoir été dans la Lune.
Quand la société crie « Debout ! Il est temps d’aller travailler ! » J’entends les autres s’agiter et courir pour gagner leur vie. Quand l’état crie qu’il est tabou de flemmarder et trainailler, Je n’ai de cesse de cogiter sur l’importance d’être asservi.
Quand l’armée crie « Debout les gars, hissez les voiles et levez l’ancre ! Engagez-vous, c’est sans regret ! Au front, le fond de l’air est frais ! » Je préfère reste renégat en pensant au célèbre cancre Qui citait contre le progrès : « C’est trop robot pour être vrai ! » †
(Illustration de Lisa Aisato sur https:www.aisato.noandre-illustrasjoner#itemId=55830f07e4b0d670c6fc3e2b ; † citation de Jacques Prévert.)
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Mes idées sont trop arrondies pour la société trop étroite Qui n’accepte que ce qui ressemble à ses idées bien arrêtées. Toute l’enfance j’ai grandi avec mes pensées maladroites Qui ne vont jamais bien ensemble malgré mes efforts apprêtés.
Alors j’ai quitté les railleurs ; un jour je me suis fait la belle Comme un Petit Poucet perdu à la recherche d’aventure. Ainsi je suis parti ailleurs chercher une femme rebelle Qui aime les idées tordues qui correspondent à sa peinture.
Bien sûr, l’action calme les nerfs et soulage votre conscience Comme une leçon bien apprise qui sert à tondre les moutons. Et moi, l’inaction, je vénère pour éviter que la science Détruise la Terre par surprise en pressant le mauvais bouton.
Illustration de Lisa Aisato sur https:www.aisato.noandre-illustrasjoner#itemId=55830f07e4b0d670c6fc3e2b .
Heureux comme un poisson dans l’eau ? Oui mais quand on est cachalot Les amours sont plus compliquées pour ne pas dire alambiquées. Quant aux fabuleuses sirènes, leurs amours ne sont pas sereines Car elles ont besoin pour mari d’un matelot bien aguerri.
Il faut un marin bien dodu afin qu’elles en soient mordues ; Un marin pas trop maigrichon – faut pas s’monter le bourrichon ! – Un homme de mer pas trop revêche pour lui garantir la chair fraîche Et s’il est plutôt joli garçon, elle l’aimera à califourchon.
Illustration de Lisa Aisato sur https:www.aisato.nomalerier .
Sans doute la vie de sirène s’avère plus zen qu’une humaine ; Elle n’a pas inventé le feu, pas plus l’eau tiède que la poudre. Sa vie paraît donc plus sereine avec sept dimanches par semaine Sans faire bouillir le pot-au-feu, ni laver, repriser ni coudre.
Car elle a, de son mâle, appris qu’au fond les femmes sont sensées Car elles n’ont pas besoin de roue ni de devoir franchir les bornes. Hélas, chez nous, des malappris mènent une guerre insensée Pour mettre nos femmes sous les verrous selon « la loi de la licorne ».
(Tableaux de Isabelle Bryer sur https:www.liveinternet.ruusers3255824post234988954 « La loi de la licorne » sur https:www.caminteresse.frsocietequest-ce-que-la-loi-de-la-licorne-1175841 .)
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