Catégorie : 2023

  • Sirène d’amour

    Sirène d’amour

    Les grandes passions aquatiques ont leur sirène chasseresse
    Armée du trident de Neptune à l’instar de l’arc et des flèches.
    Celle-ci, tout autant romantique, nage et traque avec allégresse
    Les rencontres fort opportunes qui vivront d’amour et d’eaux fraîches.

    Le trident est empoisonné à la folie des profondeurs
    Qui précipite les amoureux en copulations colossales.
    Et dans les grottes cloisonnées résonnera l’échosondeur
    Qui proclamera langoureux toutes les naissances abyssales.

    Illustration de Lusitano Grey.

  • M’as-tu vu le vendredi ?

    À force de me répéter « vivement qu’on soit vendredi ! »
    Dès le lundi, j’en ai les larmes aux yeux qui rappellent la mer.
    J’en ai le regard hébété du mardi jusqu’au mercredi
    Et le jeudi sonne l’alarme : « plus que vingt-quatre heures amères ! »

    Heureux comme un poisson dans l’eau, je batifole ce jour-là ;
    L’aïoli devient un festin et la Bouillabaisse est divine.
    Mais le week-end part au galop à tant faire la bamboula
    Qu’arrive ce terrible destin… que tous les travailleurs devinent.

    Tableaux de João Vaz de Carvalho.

  • L’agneau Pascal

    L’agneau Pascal

    À force d’être vêtue de laine, la bergère a poussé le vice
    À se tricoter la culotte en mohair et en cachemire.
    Comme elle n’est pas si vilaine, elle guette son homme à l’office
    Et le caresse et le pelote à le faire bêler et gémir.

    Ainsi docile comme un mouton, le bonhomme se laisse emmener
    Dans une bétaillère-bateau pour une croisière de circonstance
    Avec des prédateurs gloutons qui l’enjoignent à se promener
    Afin, cerise sur le gâteau, de servir de plat de résistance.

    Tableau de Mark Bryan sur www.artofmarkbryan.com .

  • Comme un éléphant tombant des nues

    Comme un éléphant tombant des nues

    Constamment des meubles tirés et de lourds fauteuils déplacés
    Chez mes voisines du dessus, souvent à l’heure des repas.
    Qui peuvent-elles donc attirer et proposer la panacée
    Tout en le faisant à l’insu de Bibi, leur voisin du bas ?

    Déguisé en petite souris, j’ai escaladé le balcon
    M’attendant à voir des enfants transbahuter le mobilier…
    Mais j’ai aperçu deux houris, entièrement nues et l’air abscons,
    Offrir du thé à l’éléphant dans un décor animalier.

    Tableau de Mark Bryan sur www.artofmarkbryan.com .

  • Festoyons laïque !

    Festoyons laïque !

    Finies les fêtes liturgiques, cashères et pas très catholiques
    Et transformons les jours fériés comme on l’a fait pour février !
    Pâques, fête des paquebots pour naviguer toujours plus beau ;
    Ascension, fête des avions pour s’envoler à l’occasion !

    Pentecôte, fête de la voiture, monter la pente à l’aventure ;
    À tombeau ouvert dans les côtes pour se procurer les chochottes.
    Quant à Noël, la neige fraîche, le petit jésus dans la crèche
    Ce n’est pas très philosophant mais permet de faire des enfants.

    Attendons le mois de juillet avec ses fêtes nationales
    Pour la France et pour l’Amérique ou le premier août pour la Suisse.
    Aucun saint ne sera supplié pour bénir danses et bacchanales ;
    Ni Dieu, ni héros homérique autant que religions ne puissent.

    Tableau de Vangel Naumovski.

  • Pardon, n’avez-vous pas vu ma pastèque ?

    Pardon, n’avez-vous pas vu ma pastèque ?

    Dans les forêts profondes, dont celle derrière chez moi,
    Se livrent des banquets et des dégustations.
    Les fruits venus du monde provoquent autant d’émois
    Qu’ils viennent à manquer en cas de privation.

    Les tranches de pastèque sont tant appréciées
    Qu’elles servent de monnaie aux découpeurs de bois
    À payer l’hypothèque pour ce qu’ils ont scié
    À tous les gros bonnets et aux loups qui aboient.

    Car enfin ce printemps qui était en retard
    Est arrivé à temps juste à la fin du mois.
    Les orages éreintants qui étaient trop fêtards
    Ont grossi tant et tant les eaux derrière chez moi.

    Dans la forêt d’Eschenberg derrière chez moi.

  • Jeux de dames

    Jeux de dames

    Dès qu’un pion devient une dame, le damier se met à trembler ;
    Le partenaire se méfie des coups tordus en diagonale.
    Deux dames, c’est tout un ramdam ; bientôt trois dames sont rassemblées ;
    Si quatre dames, c’est un défi, cinq c’est la frappe cyclonale.

    Dans la vraie vie, le bon sportif cache ses dames à l’adversaire
    Qui ne découvrira jamais où se logent ces intrigantes.
    Il doit user de bons motifs lorsqu’il s’avère nécessaire
    De conjuguer le verbe aimer d’une manière extravagante.

    Mais trop de dames sur l’échiquier, ce sera l’échec assuré
    Car elles se montrent à la fois amies, ennemies et rivales.
    Il faut donc un coéquipier dont le rôle est de rassurer
    Les épouses de bonne foi et les maîtresses les plus triviales.

    Sculpture de Mieke van den Hoogen.

  • L’origine de la vie

    De l’espace inhospitalier jusqu’à la Terre nourricière,
    Comment donc les graines de vie arrivent-elles à bon port ?
    Sont-ce des anges cristalliers, éjaculés dans la poussière
    Au cœur des étoiles ravies de valider leurs passeports ?

    Apparemment, ça a marché et les petits anges essaimés
    Ont envahi notre planète à chaque échelle de la vie.
    Puisque ces graines sont bon marché, ce fut l’occasion de s’aimer
    Et se partager les gamètes dans des amours inassouvies.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Tu t’es vue après le bal ?

    Tu t’es vue après le bal ?

    Selon les mémoires du Prince, Cendrillon vint à plusieurs bals
    Et oublia à chaque fois un accessoire à sa tenue.
    Une fois son pantalon à pinces ou bien son manteau à deux balles ;
    Parfois son étole de soie ; enfin, elle revint toute nue…

    Juste vêtue, si l’on peut dire, de ses deux pantoufles de verre.
    C’est vraiment à se demander « quelle sorte de bal était donné ? »
    Le Prince a failli l’interdire car il n’aimait pas l’air sévère
    De son père en train de bander sous ses habits amidonnés.

    Tableau de Cesar Santos sur http:www.juxtapoz.comnewssyncretism-by-cesar-santos .

  • Jolie salade de fruits

    J’aime bien croquer ton amande et l’abricot de ton jardin,
    Puis suçoter tes seins en poires et en boire leurs jus bien frais.
    Quant à toi, petite gourmande, tu te repais de mon gourdin
    En forme de banane, histoire de l’engorger, puis l’engouffrer.

    Tous les matins, salade de fruits et c’est le plein de vitamines
    Pour le plaisir de tous les sens, de l’œil lubrique jusqu’à la bouche !
    Donner du plaisir à autrui rapporte tant de dopamine
    Qu’on l’accorde en reconnaissance quand vient le soir quand on se couche !

    Tableaux de Hanna Silivonchyk.

  • L’éloge de l’escarçon

    L’éloge de l’escarçon

    Plus je me hâte avec lenteur, plus le temps s’écoule moins vite ;
    La théorie de l’escargot est providentielle au rêveur.
    Lutter contre la pesanteur demande à mon corps qu’il lévite
    Et abandonne tout fardeau qui pèserait en sa défaveur.

    J’ai la langue en colimaçon qui tourne sept fois dans ma bouche
    Avant de parler pour rien dire et faire une fausse sortie.
    Ce petit déni mollasson, c’est mon petit côté farouche
    Imposé pour vous interdire de me pousser dans les orties.

    Illustration de Lisa Aisato sur https:www.aisato.noandre-illustrasjoner#itemId=55830f07e4b0d670c6fc3e2b .

  • Peau de lion

    Si Peau d’âne vivait aujourd’hui avec un père incestueux,
    Elle vendrait la peau de l’ours avant de tuer le félon.
    Lorsque l’histoire se reproduit avec un roi majestueux,
    Il faut l’attaquer à sa bourse et couper le membre étalon.

    La chatte sait se montrer lionne et engloutir le gland fendu
    Qui, comme un sceptre ridicule entre les deux jambes pendouille.
    Elle n’est peut-être pas si couillonne ! Après tout, ses fruits défendus
    Sont plus gros que deux testicules, deux olives lovées dans leurs couilles.

    Illustrations de Lisa Aisato sur https:salg.aisato.nobutikkdigitaltrykk .

  • La boîte à souvenirs

    La boîte à souvenirs

    Photos jaunies de souvenirs, photos fuchsia ou noir et blanc
    Marquent un rappel de mémoire à la couleur des sentiments
    Vers une époque en devenir où l’on vécut sans faux-semblants
    Et qui finit dans une armoire dans la boîte aux ressentiments.

    Tous ces moments-là partagés mais pour ainsi dire perdus
    Remontent comme la vérité sortant du puits de souvenance.
    Parmi les amours passagers et les amitiés éperdues
    Qui n’auront pas démérité des fantômes en rémanence.

    Pourtant tous ces instants volés à l’oubli de la nuit des temps
    Semblent revenir outre-tombe pour revivre en deux dimensions
    Le soir derrière les volets quand l’atmosphère se détend
    Dans le crépuscule où succombent toutes les vaines prétentions.

    Illustration de Lisa Aisato sur https:www.boredpanda.comsurreal-illustrations-lisa-aisato?media_id=3057449&utm_source=pinterest&utm_medium=social&utm_campaign=organic .

  • Les contes de chats se tait

    Les contes de chats se tait

    À cinq heures chez les chats anglais, on boit sa soucoupe de lait
    Avec un soupçon de bon thé et une souris escomptée.
    Toutefois chez les chats allemands, alsaciens et suisses romands,
    Cinq heures, c’est l’heure du bretzel et d’une tranche de schnitzel.

    À cinq heures chez les chats français, bien que ça n’soit référencé,
    On mange des langues de chat étendu comme des pachas
    Sur les sofas les plus moelleux qui deviendront des plus poileux
    Et pour finir, ravis au lit, souris fourrées aux raviolis.

    En revanche, pour les chats chinois, comme je n’en ai pas chez moi
    Je donne aux siamois ma languette s’ils mangent avec des baguettes.
    Plus loin à l’est, les chats nippons, ce n’serait ni mauvais ni bon ;
    Les souris se font des soucis pour n’pas s’fourrer dans les sushis.

    (Tableau de Hannah Silivonchyk sur https:www.livemaster.rutopic980417-dobrota-i-trogatelnost-v-kartinah-anny-silivonchik
    Le Schnitzel est une escalope ; « Das paniert Schnitzel ist eine österreichische Spezialität. Es wird dann Wiener Schnitzel genannt. ».)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La sphinge et ses mystères

    Œdipe alors fit la rencontre du Sphinx, légendaire animal,
    Personne entourée de mystères mais aussi femelle vicieuse.
    Souvent les mythes vont à l’encontre de la vérité minimale
    Exercée par un magistère d’historiens aux sources douteuses.

    Sachez qu’on l’appelait la Sphinge, égérie de toutes les chimères
    Dont l’abondante connaissance s’étendait sur tous les domaines.
    Mais Œdipe, malin comme un singe, projeta sur elle sa mère,
    Lui parla d’avant sa naissance au sein même de son abdomen.

    La Sphinge écarquilla les yeux, perdit la tête et la raison ;
    Ainsi le faux-fils l’enfourcha et devint lui-même un oracle.
    Il serait parti pour Lisieux, serait apparu à Thérèse
    Qui le voyant s’effaroucha croyant que c’était un miracle.

    Illustrations de Lou Benesch sur https:www.thisiscolossal.com202302lou-benesch-watercolor-illustrations .

  • Leurs Majestés les Sirènes

    Que deviennent donc les sirènes après avoir longtemps régné ?
    Se retrouvent-elles entre chimères, entre femmes-poissons âgées ?
    Lors j’ai interrogé leur Reine de la lignée des araignées
    Et des anémones de mer dans son hospice aménagé.

    D’abord elle a ri aux éclats car les sirènes n’existent pas
    Du moins dans l’administration et le régime des retraites.
    Mais elles n’en font pas tout un plat du moment que pour leur repas
    On leur sert de bonnes rations, au mess des officiers, soustraites.

    Elle m’a présenté ses amies, sirènes de jour, sirènes de nuit ;
    Plus on est de sirènes, on rit tous les jours au fond des abysses !
    Comme elles n’ont plus d’ennemis – plus personne aux marins ne nuit –
    Elles vivent nourries et chéries de joie sous les meilleurs auspices.

    Photos de Jonas Peterson sur https:jonaspetersonprintshop.com .

  • Les yeux sous la mer

    Les yeux sous la mer

    « Quand je regarde au ras de l’eau dans un présent hypothétique,
    Le corps immergé au passé et le crâne vers l’avenir,
    Mes yeux dérivent à vau-l’eau, perplexes autant que prophétiques
    Quant à ce qu’ils voient se passer concernant ce qui va venir.

    Bientôt je foulerai la terre et je construirai des bateaux,
    Puis je prendrai la voie des airs et m’envolerai dans l’espace.
    Je produirai l’alimentaire et même, cerise sur le gâteau,
    J’ensemencerai les déserts et j’en deviendrai plus sagace. »

    Ainsi parlait l’homme nouveau à ses parents Terre et Soleil
    Mais c’était pour les rassurer, les rendre fiers de leur portée.
    Hélas la remise à niveau de tous ses résultats balaye
    Toutes ses merveilles assurées pour un foutoir insupporté.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La société en cul-de-sac

    La société en cul-de-sac

    Dédale de l’administration, couloirs du service public,
    Labyrinthes des ministères, sont les culs-de-sac de la France.
    Pour commencer l’infiltration dans ces méandres diaboliques,
    Je vous donne la clef du mystère de l’imbroglio à outrance.

    Allez d’abord à la Mairie et demandez votre inscription
    Mais pour cela il vous faudra avoir une caisse maladie.
    Mais la mutuelle est marrie car il lui faut la prescription
    Du médecin qui préviendra de revenir demain midi.

    Mais le lendemain, samedi, tous les bureaux seront fermés ;
    Vous devrez retourner lundi or le délai est dépassé.
    Et recommence la comédie et l’anathème est confirmé ;
    L’état n’est qu’une parodie de l’enfer où l’on va passer.

    Tableau de Shiori Matsumoto sur http:lakevio.canalblog.comarchives2017050535219424.html .

  • Bonne pêche !

    Tandis que la sirène à quai s’est ensommeillée sur le sable,
    Les deux pêcheurs qui l’ont halée devisent d’un air impérieux.
    S’ils produisent un communiqué avec ses suites irresponsables
    Ils attireront des allées et venues d’une foule de curieux.

    S’ils gardent la chose secrète, comment la cacher à leurs femmes
    Qui trouveront plutôt bizarre d’aller en mer trois fois par jour.
    Et si jamais ils la rejettent, la sirène trouvera infâme
    D’avoir été mise à l’écart aujourd’hui et même pour toujours.

    Mais la sirène est plus maligne et a trouvé la solution ;
    Elle leur fait un abonnement valable les nuits solunaires
    Car ces nuits-là toutes les lignes ont tellement de production
    Qu’il leur faudra tout bonnement plus de nuitées qu’à l’ordinaire.

    Tableau de David Lawrence sur davidlawrenceart.com .

  • Le signe du lit de la rivière

    Le signe du lit de la rivière

    Ce doit être un signe des temps que ces nombreuses catastrophes,
    Ces inondations régulières et la constante montée des eaux ;
    Je rêve d’un cygne d’étang qui, dès le matin, m’apostrophe
    Au saut du lit de la rivière entre nénuphars et roseaux.

    Mieux que la météo marine et son équivalent stellaire,
    Il crée mes rêves prémonitoires à l’encontre des parlementaires.
    Ceux qui nous roulent dans la farine par leurs discours impopulaires
    Peuvent changer le cours de l’histoire mais pas le destin de la Terre.

    Demain, soit je régresserai et redeviendrai un poisson
    Et tous nous recommenceront des destinées les plus immondes,
    Soit, au contraire, j’évoluerai après avoir fait la moisson
    Des projets les plus fanfarons pour quitter la folie du monde.

    Tableau de Christian Schloe.

  • Café cul-bas libre

    Café cul-bas libre

    Un bon café, le cul-bas libre et sans contrainte, s’il vous plait,
    À déguster sur le sommet d’une colonne qui mène à Rome ;
    Se sentir bien en équilibre dans le silence le plus complet
    Pour apprécier son fumet et la douceur de son arôme.

    Cela vous paraît compliqué mais elle est assez difficile
    Et recherche la perfection pour en savourer l’essentiel.
    Inutile de vous expliquer qu’en amour, ce n’est pas facile
    Car elle exige votre affection au-delà du septième ciel.

    Tableau de Bruce Holwerda.

  • L’énergie fantasmagorique

    L’énergie fantasmagorique

    Si l’homme est un roseau pensant, sans doute le doit-il à sa femme
    Qui excite son rameau penchant sous l’ambition de ses fantasmes
    Qui lui transmettent par synergie ce qui rend l’organe si dur
    Qu’il compensera son énergie juste au-dessous de la ceinture.

    L’amour est la force physique qui transforme n’importe quel bonhomme
    Car sa femme connaît la musique qui charme et qui mène son bonhomme
    En s’habillant juste assez court pour faire bander le plus rebelle
    Qui devient bête de concours pour aller conquérir sa belle.

    Illustration de Lisa Aisato sur https:www.aisato.noandre-illustrasjoner#itemId=55830f07e4b0d670c6fc3e2b .

  • Coprophrasie

    Coprophrasie

    Qu’un de ces quatre’ matins, ma muse m’envoie depuis sa bassinoire
    Une quelconque idée qui m’amuse qui ne soit pas une idée noire,
    Je le dis, j’en suis convaincu, si elle me pénètre par l’oreille,
    Cette idée issue de son cul me sera à nulle autre pareille.

    Car le fruit de sa digestion passant par sa bouche gourmande
    Me remet toujours en question ce que la morale réprimande.
    Si nous sommes un peu polissons – ce que notre alliance revendique –
    C’est parce que nous rebondissons sur les sujets les plus merdiques.

    Tableau de Michael Parkes sur art-et-cancrelats.blogspot.com201107michael-parkes.html .

  • Les graines de la discorde

    Les graines de la discorde

    Quand l’amour est indicatif, son futur est dubitatif ;
    Quand l’amour est conditionnel, il n’est pas vraiment passionnel ;
    Quand l’amour s’exprime au passé, c’est de la haine compassée
    Et quand il est impératif, il n’est pas très coopératif.

    L’amour se conjugue très mal – c’est là son côté animal –
    Mais le présent est bien trop court et le temps n’est d’aucun secours.
    L’amour ne peut être éternel – ce serait trop sempiternel –
    Seul l’amour inconditionnel reste à jamais exceptionnel.

    Quand l’amour se transforme en haine, c’est qu’il n’a pas eu la moyenne ;
    C’est un amour à petits prix qui ne rapporte que du mépris.
    La haine est au cœur de l’amour et Dieu ne manquait pas d’humour
    En accordant le libre arbitre pour nous haïr à juste titre.

    Illustration de Lisa Aisato sur https:www.aisato.noandre-illustrasjoner#itemId=55830f07e4b0d670c6fc3e2b .

  • L’imagination florissante

    L’imagination florissante

    Et si la Terre n’était qu’un rêve produit en une seule nuit
    Par une Gaïa, toute jeunette, à l’imagination fleurie ?
    L’éternité serait si brève qu’elle durerait encore aujourd’hui
    Et nous ne serions sur la planète qu’un genre de fantasmagorie.

    Moi-même, je ne suis qu’un programme qui tourne sur la plateforme
    D’un système d’exploitation qui me fait croire qu’il est Dieu.
    J’ai avalé des kilogrammes d’informations de toutes formes
    Qui ne sont que divagations de ses fantasmes insidieux.

    Tant que Gaïa fabulera, l’univers entier tournera
    Et quand Gaïa s’éveillera, le monde en réveil tremblera.
    Alors que nous importera quand la mort nous emportera
    Puisque l’Éternel ne sera plus qu’un feu qui s’évanouira ?

    Illustration de Lisa Aisato sur https:www.aisato.noandre-illustrasjoner#itemId=55830f07e4b0d670c6fc3e2b .

  • La bosse des maths

    La bosse des maths

    J’avais bien plus de solutions que de problèmes dans ma tête
    Et chaque équation de la vie tournait en boucles hermétiques.
    Sans cesse des révolutions de zéros formaient des tempêtes
    De nombres aux chiffres asservis à des suites arithmétiques.

    J’avais en guise de neurones, des processeurs quadruples cœurs
    Reliés aux modèles réduits d’un univers électronique
    Dont le flux de testostérone baignait d’une même liqueur
    Pour refroidir tous les circuits de ma mémoire bionique.

    Et puis le Grand Bug apparut dans une explosion de lumière
    Et toute ma matière grise a proliféré dans l’espace.
    Toutes mes pensées disparues dans le néant s’éparpillèrent
    Et reviennent parfois par surprise au moment ou un ange passe.

    Illustration de Lisa Aisato sur https:www.aisato.noandre-illustrasjoner#itemId=55830f07e4b0d670c6fc3e2b .

  • Le mérite

    Le mérite

    Rien ne sert de gagner sa vie, il faut accumuler ses points,
    Commencer le plus tôt possible et ne s’arrêter que post-mortem
    Dès l’enfance, on est asservi de la rentrée jusqu’à fin juin
    À bûcher pour être admissible et se fondre dans le système.

    Le meilleur est récompensé à entrer dans les hautes sphères,
    Les autres abandonnent en route et servent de chair à canon.
    Certains tentent de compenser en trempant dans de sombres affaires
    Mais seront mis en banqueroute et finiront au cabanon.

    Tout ça n’est que légalité ordonnée et commanditée
    Par une élite terre-à-terre et avant tout matérialiste.
    Qui mise sur la qualité plutôt que sur la quantité
    Ressemble au candide de Voltaire, un pauvre fou idéaliste.

    Illustration de Lisa Aisato sur https:www.aisato.noandre-illustrasjoner#itemId=55830f07e4b0d670c6fc3e2b .

  • Danse avec le diable

    Danse avec le diable

    Valse à trois temps avec Satan qui serait du troisième sexe,
    Moins masculin qu’efféminé, de virilité féminine.
    Phénomène allant translatant d’un genre à l’autre sans complexe
    Frappant les mâles dominés et femelles cucul-la-praline.

    Terminé le sexe des anges qui ne faisait bander personne ;
    Bienvenue au genre du diable qui reste au neutre et terre-à-terre.
    Être sexué, cela dérange les femmelettes et les garçonnes
    Par le besoin irrémédiable d’une sexualité solitaire.

    Illustration de Lisa Aisato sur https:www.aisato.noandre-illustrasjoner .

  • Le kit de raccommodage rapide

    Le kit de raccommodage rapide

    Un peu de fil et une aiguille suffit pour repriser un trou
    Mais le cœur est bien trop sensible pour se laisser rafistoler.
    Sinon la moindre peccadille revendiquera peu ou prou
    Un temps infini extensible et requis pour le consoler.

    Sachez, parole de cœurdonnière, qu’un bon kit de raccommodage
    Contient compassion et patience, amour et empathie en tube.
    Un bisou à la boutonnière, un patch anti-marivaudage,
    Trois grosses bobines de confiance et de l’espoir en bouillons-cubes.

    Illustration de Lisa Aisato sur https:www.boredpanda.comsurreal-illustrations-lisa-aisato?media_id=3057449&utm_source=pinterest&utm_medium=social&utm_campaign=organic .

  • Premières amours

    Premières amours

    Les petits démons font la fête dans une explosion d’émotions
    Quand les premières amours éclatent comme des bourgeons au printemps.
    Les coups de cœur montent à la tête sous les passions en promotion,
    L’émotivité se dilate sous des courts-circuits éreintants.

    Le cœur n’ayant pas de fusible et le courant étant trop fort,
    L’esprit n’offre aucune résistance et les plombs pètent à se dissoudre.
    Pourtant bien que rien ne soit visible, on imagine les efforts
    De l’homme ou la femme en instance de succomber au coup de foudre.

    Tableau de Lisa Aisato sur https:www.aisato.no .

  • La forêt psychédélique

    Pour retrouver tous les chemins de mes rêves psychédéliques,
    J’emprunte les voies forestières d’une inspiration stimulée
    Qui me fait écarter de la main les rideaux méphistophéliques
    Où la faune inhospitalière choisit de se dissimuler.

    Parmi les arbres phosphorés et les sentiers luminescents,
    Je suis et remonte la piste des elfes, des fées des lutins
    Qui se cachent dans la forêt et dont les pas déliquescents
    Montrent leurs empreintes utopiste qui mènent à leurs quartiers mutins.

    Là, une fée masquée en biche ; ici, un elfe travesti
    En oiseau noir, vilain corbeau, ou en oiselle, belle corneille.
    Moi, je fais celui qui s’en fiche, qui cherche ailleurs et s’investit
    À éloigner les escargots des ramasseurs et leurs corbeilles.

    À la manière de l’alchimiste, je reviens cent fois sur mes pas,
    Je reprends les mêmes passages autant de fois qu’un requérant.
    Comme je suis opportuniste et que j’ai l’œil dans le compas,
    Depuis ce jour, ils envisagent de m’accepter parmi leurs rangs.

    Le « Bois de Hal » situé entre la Flandre et la Wallonie, dévoile une majestueuse hêtraie sur https:fr.quora.comprofileSylvia-9Une-for%C3%AAt-enchant%C3%A9e?ch=17&oid=106656537&share=82c47322&srid=hJ7fDb&target_type=post .

  • Les actes manqués

    On dit que les actes manqués sont une sorte de compromis
    Entre le désir inconscient et l’objectif sciemment visé.
    Quand je me retrouve flanqué de créatures au cœur promis,
    Dois-j’en conclure à bon escient que mon âme est bien avisée ?

    Dès qu’une houri m’a souri, rêvé-je un amour impossible ?
    Quand Vénus m’accueille en son sein, qu’ai-je oublié dans sa matrice ?
    Quand je sors avec une souris, le chat est-il inaccessible
    Et pénétrer en son bassin, est-ce une source inspiratrice ?

    Sans doute l’ivresse des sens distille en l’esprit la liqueur
    Qui lui entrouvre la petite porte pour l’accès au septième ciel ?
    L’acte manqué serait l’essence, le super carburant du cœur
    Qui virevolte et me transporte aux paradis artificiels.

    « À travers moi, viennent la vie, la respiration et la mort ! »
    M’a répondu la flamme verte issue du féminin sacré.
    Je vais donc suivre son avis et abandonner sans remords
    Mes conflits pour la découverte de mes petits démons sucrés.

    Posters de Darren Grealish sur https:theplanetofsound.net20160418interview-rock-poster-artist-darren-grealish .

  • Lorsque les murs s’effondreront

    Lorsque les murs s’effondreront

    Le mur de Berlin a tremblé et a fini par s’effondrer ;
    Le communisme a reculé dans un souffle de liberté.
    Cependant s’il vous a semblé que tout va bien, vous conviendrez
    Que nous sommes toujours acculés et que l’espoir a déserté.

    Quelle que soit l’espèce du mur, politique ou bien religieux
    Quand on fait la révolution, d’autres murailles nous enferment.
    Tout Roi chassé comme fruit trop mûr par des fanatiques litigieux,
    Provoquera l’involution vers une dictature à terme.

    Finalement c’est sans issue ; malgré autant de changements,
    On repousse sans cesse ses limites et on atteint son périgée.
    Nos enfants du même tissu recommenceront également
    À péter à la dynamite tout ce qu’on aura érigé.

    Tableau d’Aaron Jasinski sur https:www.taringa.net+arteaaron-jasinski-pinceladas-nostalgicas-parte-2_hrdb0 ainsi que sur https:www.aaronjasinski.com .

  • Ésotérisme complexe

    Ésotérisme complexe

    L’Ourobouros se mord la queue qu’il soit serpent, dragon ou chien.
    J’entends déjà les complotistes en dire autant sur tant de choses :
    « Si les pays sont belliqueux, ça vient de leurs politiciens
    Au pire, s’ils sont jusqu’au-boutistes, gare au chaos et aux psychoses. »

    Le mieux est l’ennemi du bien, sans doute pire que le mal ;
    L’infiniment petit paraît plus grand que l’infiniment grand.
    Un petit virus microbien provoque un problème maximal
    Et quand son vaccin apparaît le désordre en est plus flagrant.

    Dieu et le Diable, supposés être au cœur de toutes les guerres,
    Dérapent et font des tête-à-queue selon le sens des religions ;
    Chrétiens, musulmans opposés se prennent la tête depuis naguère
    Et moi je crie « sauve-qui-peut ! Ce mal s’attrape par contagion ! »

    Tableau d’Aaron Jasinski sur https:www.taringa.net+arteaaron-jasinski-pinceladas-nostalgicas-parte-2_hrdb0 ainsi que sur https:www.aaronjasinski.com .

  • Quand les poissons s’envoleront

    Quand les poissons s’envoleront

    Il en est des rêves utopiques de ceux qui ne connaissant rien
    Ont pourtant bravé l’aventure et triomphé des gens instruits.
    Les meilleurs désirs atypiques, à en croire les historiens,
    Malgré quelques mésaventures ont toutefois porté leurs fruits.

    Et je propose de construire les rêves les plus audacieux
    Et même les plus impossibles voire s’ils paraissent stupides
    Car lorsqu’il s’agit de détruire les savoirs les plus fallacieux,
    La porte de tous les possibles s’ouvre en grand aux plus intrépides.

    Une fois décroché la Lune, la pêche devient miraculeuse
    Car les poissons volent par-dessus l’eau qui a coulé sous les ponts.
    Les pêcheurs à l’heure opportune munis de lignes nébuleuses
    Ne seront, je crois, pas déçus de ma suggestion, j’en réponds.

    Tableau de Christian Schloe.

  • Sirène blanche et sirène noire

    La sirène blanche éclaire mes nuits par le grain de sa peau laiteuse
    Qui se confond avec mes songes ensommeillés d’iode et de sel.
    Elle se morfond, elle s’ennuie. Par mes rêveries prometteuses
    Je la distrais de mes mensonges dont elle tire les ficelles.

    La sirène noire me fait plonger dans le sommeil le plus profond
    Vers les mirages aquatiques qui nourrissent mon inspiration.
    Elle aime me faire prolonger intensément vers les tréfonds
    Là où ses fantasmes érotiques ont le plus de motivation.

    Tableaux de Yelena Briksenkova et de Becca Stadtlander.

  • La voix du cœur

    La voix du cœur

    Ceux qui le disent avec des fleurs sont ceux qui pensent avec le cœur
    Et leurs mots transportent de joie tous ceux dont l’âme est à l’écoute.
    Ceux qui le disent avec des pleurs sont ceux qui pensent avec rancœur
    Et leurs maux servent de rabat-joie pour faire du mal quoi qu’il en coûte.

    Ainsi que la vague soit bonne ou chargée de flots affligeants,
    Je me laisse autant emporter par le vent sans lui résister.
    Je ne peux ni changer la donne ni changer la pensée des gens
    Mais je peux changer la portée de ma manière d’exister.

    Illustration de Lisa Aisato sur https:www.boredpanda.comsurreal-illustrations-lisa-aisato?media_id=3057449&utm_source=pinterest&utm_medium=social&utm_campaign=organic .

  • La Reine fanée

    La Reine fanée

    Après ses millions de printemps, constituée d’essences vertes,
    Belles-de-jour, belles-de-nuit et de la couleur dans ses mains,
    Dame Nature n’a plus vingt ans mais elle demeure bien alerte
    Avec ses fleurs épanouies dont elle fleurit les chemins.

    Certes, elle se fane en automne et fond dans le froid de l’hiver
    Mais elle dort, elle n’est pas morte, comme le phénix des forêts.
    Après deux saisons monotones, elle reprend un coup de sang vert
    Qui la réveille et la transporte pour de nouvelles noces dorées.

    Illustration de Lisa Aisato sur https:www.boredpanda.comsurreal-illustrations-lisa-aisato?media_id=3057449&utm_source=pinterest&utm_medium=social&utm_campaign=organic .

  • La voie florale

    La voie florale

    Tous les chemins mènent à Rome pour qui ménage sa monture
    Et vous en sentirez l’arôme tout au long de votre aventure
    À condition de savourer chaque moment de son séjour
    Avec le cœur énamouré envers chaque bonheur du jour.

    Si le présent semble immobile, le temps, lui, défile trop vite
    Avec cette course débile autour de laquelle on gravite.
    On court pour amasser l’argent, on court pour sentir la vitesse
    Électriser le cœur des gens qui se consument de tristesse.

    Illustration de Lisa Aisato sur https:www.boredpanda.comsurreal-illustrations-lisa-aisato?media_id=3057449&utm_source=pinterest&utm_medium=social&utm_campaign=organic .

  • Relaxation

    Relaxation

    Quand les enfants deviennent grands, le marchand de sable jouit
    D’une retraite bien méritée sur son nuage sans regret.
    Un bon bouquin, un mazagran, un bon café le réjouit
    Il est heureux en vérité de passer la main au progrès.

    Plus de contes à dormir debout pour les descendants d’aujourd’hui
    Qui s’endorment avec des séries les plus incroyables qui soient.
    Les contes de fées sont tabous car ce mauvais genre produit
    Une dépendance aguerrie envers la confiance en soi.

    Illustration de Lisa Aisato sur https:www.boredpanda.comsurreal-illustrations-lisa-aisato?media_id=3057449&utm_source=pinterest&utm_medium=social&utm_campaign=organic .

  • Les mille-et-une nuits de rêves

    Les mille-et-une nuits de rêves

    Tous les contes à dormir debout de l’habile Shéhérazade
    Prolongeaient sa vie d’un matin jusqu’à la soirée fatidique.
    Si l’on enfile de bout en bout ses nombreuses improvisades,
    On y perd sans doute son latin mais on y gagne en juridique.

    J’aimerais enchaîner mes rêves et mes Reflets-Vers récurrents
    Pour retrouver mes favorites qui disparaissent à l’aurore.
    Rêveries infinies et brèves dépasseraient mes concurrents
    De toutes ces séries démérites dont réseaux en streaming pérorent.

    Tableau de Do Fournier.

  • Le cul entre deux chaises

    Le cul entre deux chaises

    Non seulement inconfortable mais très éreintant pour les fesses,
    Avoir le cul entre deux chaises n’est pas si aisé qu’on le croit.
    Même s’il paraît délectable d’y embrasser, je le confesse,
    Un paon au style Louis XVI et qui fait la roue de surcroît.

    Si pareille situation l’un de ces quatre jours m’échoit,
    J’opterai pour de l’Ikea dont le confort est assuré.
    Je mettrai l’accentuation sur un canapé de mon choix
    Et remplacerai le paon béat par une bouche à savourer.

    Tableau de Rafal Olbinski.

  • La jardinière du sixième étage

    La jardinière du sixième étage

    Les belles plantes sous leurs serres aiment se gaver de soleil
    Et se montrent proliférantes quant à l’envie de resplendir.
    La grêle qui tape sur le verre, la poussière que le vent balaye
    Les laissent toutes indifférentes sans les empêcher de grandir.

    Quand une jeune fille en fleur jette un regard par la fenêtre,
    Bien heureux qui l’apercevra et chanceux qui la cueillera.
    Et celui dont la main effleure leur corolle saura reconnaître
    La félicité mais devra l’orner de vingt-quatre carats.

    Je connais une jardinière qui habite au dernier étage
    Dans une mansarde aérée, bien à l’abri des parasites.
    Or les fruits de sa pépinière sont faits d’amour et de laitage
    Dont j’aime me désaltérer quand je viens lui rendre visite.

    Tableau de Johannes Norretranders.

  • Les programmes soporifiques

    Les programmes soporifiques

    Marre des programmes soporifiques débités dès potron-minet
    Qui ne servent qu’à prolonger les nuits d’insomnies redondantes !
    Marre des feuilletons prolifiques qui ne sont jamais terminés
    Et ne cessent de se rallonger après maintes fins confondantes.

    Mais les programmes intelligents étant difficiles à comprendre,
    Le cerveau aime se complaire à zapper des stupidités
    Car on prend les cons pour des gens à force de leur désapprendre
    À voir, au risque de leur déplaire, bêtises et insanités.

    Bien sûr, les soaps d’après-manger sont efficaces pour la sieste
    Surtout quand le poste ronronne après avoir baissé le son.
    Les chats n’y sont pas étrangers car aussitôt ils manifestent
    Cette attitude et s’environnent en boule comme un hérisson.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Marie au cinquième vent

    Marie au cinquième vent

    Trouver bonne chaussure à son pied n’est pas toujours aussi aisé ;
    Et trouver son homme parfait… impossible mais… ce n’est pas français.
    Marie a fait comme il lui sied ; pour ne pas se faire baiser
    Elle a écarté les surfaits et gardé ses référencés.

    Puis elle les a mis à l’épreuve : « Savent-ils faire la cuisine ?
    Mangent-ils bio, équilibré, boivent-ils avec modération ? »
    Un à un, ils ont fait leurs preuves, beaucoup se sont crus à l’usine
    Mais Marie les a calibrés à la qualité des rations.

    Finalement le plus complexe, l’expérimentation finale,
    Fut de tenir le plus longtemps et réjouir au lit, Marie.
    Bains, douche-à-bouche qui se duplexent et s’inscrivent dans les annales,
    Enfin faire l’amour à plein temps toute une vie sans avarie.

    Illustration d’Astrid Babayan sur https:obrah.com.brcollectionsastrid-babayan .

  • Marie au cinquième temps

    Marie au cinquième temps

    Marie s’invente désormais sa propre saison pour aimer
    Depuis le trente-deux décembre jusqu’au trente-quatre novembre.
    Chez elle, elle s’habille en été, seins nus – c’est bon pour les tétés –
    Et quand elle sort, pas de culotte , c’est pas pour autant qu’elle grelotte.

    Quelle est sa mode automne-hiver ? Pas autrement qu’en pull-over !
    Printemps-été, robe légère voire une folie passagère ;
    Un décolleté bien plongeant ou un dos nu se prolongeant
    Jusqu’à ce qu’admet la censure sans rien montrer sous la ceinture.

    Lundi est jour de promenades, randonnées, petites balades,
    Puis du mardi au vendredi – comme rien ne la contredit –
    Elle fait la tournée des grands ducs et quand sa fortune est caduc,
    Elle jette samedi et dimanche la cognée, puis après le manche.

    Illustrations de Julianna Brion sur https:www.behance.netjuliannabrion .

  • Marie aux quatre vents

    Joli mois de mai pour Marie qui cherche l’amour de sa vie
    Le printemps ravive les cœurs, le fond de l’air est amoureux.
    Tous les animaux s’apparient pourquoi pas elle, à votre avis ?
    En quête du mâle vainqueur, elle court les sentiers langoureux.

    Au mois d’août en pleine chaleur, ses amours vont en pleine ardeur ;
    Un nouvel amant chaque jour, les nuits passent en effervescence.
    Trouver l’étalon de valeur qui ne dure pas qu’un quart d’heure
    Mais l’oiseau rare court toujours ou finit en évanescence.

    Novembre la distrait à peine mais elle reste seule dans son lit
    Car les amours sont monotones et les manteaux trop pudibonds.
    Chercher les mâles à la douzaine, l’aventure tourne à la folie.
    Fichue saison, fichu automne, fichu caractère furibond !

    En février, rien ne va plus ; passé janvier, un peu de pluie ;
    Saint-Valentin, un rendez-vous et Marie va se faire les yeux.
    C’était très bien, ça lui a plu, elle est repartie avec lui
    Et au matin, je vous l’avoue, Marie le trouve merveilleux.

    Illustrations d’Astrid Babayan sur https:obrah.com.brcollectionsastrid-babayan .

  • Marie aux quatre temps

    Joli mois de mai pour Marie qui s’éloigne et se met au vert
    Et oublie les soucis divers qui ont fait de l’ombre au soleil.
    Il faut changer de gabarit et recréer son univers,
    Remiser ses habits d’hiver, sortir les crop-tops du sommeil.

    Au mois d’août en pleine chaleur, Marie suit l’aventure en jaune,
    Couleur de l’été en pleins champs, à galoper les jambes nues.
    Chercher à se mettre en valeur et chevaucher en amazone
    Des heures jusqu’au soleil couchant et patienter la nuit venue.

    Novembre la surprend à peine, la rouille n’est que provisoire ;
    Marie recherche le confort et se blottit dans sa maison.
    Bien loin de la folie urbaine et ses mouvements dérisoires,
    Elle se nourrit à grand renfort de fruits et légumes de saison.

    En février, rien ne va plus ; Marie songe à déménager,
    Changer de lieu et changer d’air et connecter d’autres réseaux.
    Tous les dimanches, il a bien plu et les nuages ont présagé
    Une grisaille légendaire et le moral reste à zéro.

    Illustrations de Julianna Brion sur https:www.behance.netjuliannabrion .

  • Le paradis artificiel

    Le paradis artificiel

    Le paradis artificiel promis par la télévision
    Sera bientôt réalité pour ceux qui croient ce qu’on leur dit.
    Bien sûr, tout est superficiel, le bonheur n’est qu’une illusion
    Dont on vante la qualité en leur jouant la comédie.

    Bientôt la jeunesse éternelle promise par la médecine
    Sera disponible à portée des portefeuilles bien fournis
    Et la consommation charnelle soumise à la gente assassine
    Qui proposera d’avorter pour cuire les fœtus au fournil.

    Tableau de Mark Bryan sur www.artofmarkbryan.com .

  • Voir Étretat sous la neige

    Voir Étretat sous la neige

    Voir Étretat et puis mourir ne suffit plus pour mon bonheur ;
    Je veux voir son aiguille creuse par tous les temps de la planète.
    Bien sûr, je peux toujours courir pour l’apercevoir de bonne heure
    Sous une couche de poudreuse blanche, immaculée et tristounette.

    Eh bien aujourd’hui c’est possible grâce à la fonte des banquises,
    Au réchauffement climatique et la pollution touristique !
    Tout va bien, restons impassibles et calmons Madame la Marquise
    Car la Manche sera Atlantique d’après la science heuristique.

    L’heuristique est l’art d’inventer, de faire des découvertes ainsi qu’une discipline qui se propose de dégager les règles de la recherche scientifique et de la découverte et plein d’autres choses…