Catégorie : 2022

  • Derrière le rideau d’eau

    Derrière le rideau d’eau

    Jusqu’à présent, elles vivaient nues mais à force de se faire méprendre,
    Elles préfèrent se cacher sous des rideaux d’eau en cascades.
    Que donc sont-elles devenues, ces nymphes faciles à surprendre ?
    Hélas elles se sont détachées de ce monde de mascarade !

    Sans doute existe-t-il encore une dernière chute d’eau
    Où vit la dernière créature, gardienne aujourd’hui retraitée,
    Qui nous observerait le corps ruisselant de gerbes sur le dos
    Pleurant l’homme qui dénature ce qui lui a été prêté.

    Recherche-t-elle son héros ? Le dernier héritier de dieux
    Qui serait préservé comme elle contre la folie décadente ?
    Ils repartiraient de zéro comme un nouveau couple insidieux
    De renoncer au pêle-mêle de la société précédente.

    Tableau de Steven Kenny sur https:www.kaifineart.comstevenkenny?m=1 .

  • Ma tête à couper

    Ma tête à couper que notre Ève, pareille à Madame Newton,
    A dû tester le poids du fruit scrupuleusement, sans surprise.
    Elle a recommencé sans trêve son expérience monotone,
    Puis a accepté l’usufruit de la connaissance promise.

    Ma tête à couper qu’abusée d’avoir été prise pour une pomme
    Elle s’en est tellement voulu qu’elle a souhaité qu’on la remplace.
    Dieu a dû quand même s’amuser car il avait prédit à l’homme
    Que sa femme était dévolue à faire les conneries à sa place.

    Tableaux de Steven Kenny sur https:www.kaifineart.comstevenkenny?m=1 .

  • Concurrence sans vergogne

    Concurrence sans vergogne

    Tout à l’instar de la cigogne, la messagère des naissances,
    Un oiseau transporte mon âme quand j’ai terminé ma carrière.
    Mon essence nue, sans vergogne, retournera sans connaissance
    Car l’oubli que mon cœur réclame est son implacable prière.

    Là, s’éparpillent mes souvenirs dans l’air au fur et à mesure
    Que se déroule la pellicule du film de ma vie passée.
    Je n’ai plus besoin d’avenir, je n’ai plus à craindre l’usure
    Du temps devenu ridicule maintenant que j’ai trépassé.

    Dans le cocon du tombereau, je n’ai déjà plus de mémoire ;
    Je rejoins le cœur des étoiles où l’oiseau va me déposer
    Adieu mon joli passereau qui disparaît dans la nuit noire,
    Bonjour à qui m’ôte le voile de mon passé décomposé !

    Tableau de Catrin Welz-Stein.

  • L’arnacœur de papier

    Séduire la première femme a demandé beaucoup de temps
    Et Lucifer n’a eu de cesse d’inventer mille stratagèmes.
    Quelques petits leurres infâmes pour imiter en souffletant
    Des sous-produits d’une bassesse telle qui jette l’anathème.

    Sans doute pas très convaincant, il a dû adapter son tir
    Et contrefaire tout le bestiaire dont la femme avait l’usufruit.
    Au final, l’ange délinquant préféra plutôt lui mentir
    Usant de senteurs forestières dont l’arbre lui offrait le fruit.

    Tableaux de Steven Kenny sur https:www.kaifineart.comstevenkenny?m=1 .

  • Quel est l’âge de la Reine ?

    Quel est l’âge de la Reine ?

    Pour se chercher un cavalier, elle ne s’habille que d’échiquiers ;
    Il en vint un des terres rares, c’était un chevalier cathare.
    Son âge est un carré de huit mais ne le dites pas tout de suite ;
    Son âge est un cube de quatre mais n’en faites pas tout un théâtre.

    Dans les Pyrénées-Atlantiques, elle naquit de lignée authentique ;
    Son père s’appelait « Gadolinium », c’était le roi de l’aluminium ;
    Sa mère s’appelait « Lanthanides », c’était la reine des pyramides ;
    Troie, Foix, Sète et Charente-Troyes vous donnent son âge, je crois.

    Elle chante « When I’m sixty-four… » a capella et sans effort
    Car elle aimait bien les Beatles et possédait tous leurs singles.
    Quand elle dit son âge, elle triche en répondant « Vierundsechzig » †
    Ce qui ne fait pas quarante-six même au pays de la saucisse.

    (Tableau de Andrius Kovelinas.
    † se prononce firountsexich et signifie 4 et 60 car les Allemands inversent les dizaines et les unités.)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La chasse en eaux troubles

    Au matin, quand je me réveille, j’oscille entre deux sentiments ;
    Mon réveil est-il authentique ou tient-il plutôt du miracle ?
    Qui sait ? Au pays des merveilles aurais-je été bien gentiment
    Invité par la fantastique sororité des trois oracles ?

    Jouant de moi comme un ballon, elles m’auraient mis au défi
    De me lever me retenant sans me montrer à découvert.
    Et moi, frappant de mes talons, dans l’effroi qui me pétrifie
    Je brandis de tous mes tenants jusqu’à mon dernier rayon vert.

    Après la nuit m’a englouti et le feu de mon âme éteinte
    Fut recueilli par les trois sœurs pour leur élixir de jouvence.
    Voilà où j’aurais abouti si, la fin de ma vie atteinte,
    Je n’avais pas de défenseur pour assurer ma survivance.

    Le saviez-vous ? Dans tous les rêves, l’ange gardien reste à l’affût
    Pour sauver de ses cauchemars celui qui se montre intrépide ;
    Plus la fin de vie paraît brève parmi les songes les plus confus,
    Plus l’ange fait un tintamarre tel que le réveil en trépide.

    Tableaux de Arthur Prince Spear et de Pennie McCracken.

  • Mode solaire, mode lunaire

    Mode solaire, mode lunaire

    Printemps-été, automne hiver et la Nature rythme sa mode ;
    Soleil levant, phases de Lune, la parent des plus beaux bijoux.
    Au cœur de la nuit, l’Univers baise sa joue aux antipodes ;
    Au cœur du jour, vient l’opportune lumière qui caresse l’autre joue.

    Selon les rendez-vous stellaires, les solstices et les équinoxes,
    La Terre marie ses couleurs argent et or ou Lune rousse.
    Sous les feux d’éruptions solaires, voyez l’étrange paradoxe
    D’un grand Soleil, tout en chaleur et la Nature qui se trémousse.

    La planète en mode carbone nous fait soupçonner les saisons
    De s’échanger leurs accessoires en courants froids et courants chauds.
    Le ciel de nuages se charbonne, après s’éclaircit sans raison,
    Puis s’ouvre comme une passoire et la météo fait son show.

    Tableau de Mariana Palova.

  • Le baptême d’eau-de-feu

    Toute sorcière ne naît pas bonne ou malfaisante forcément ;
    Cela ne dépend pas des gènes mais du cœur qui bat en veilleuse.
    Selon le baptême en automne, l’âme prendra intensément
    Comme un feu nourri d’oxygène ou une source merveilleuse.

    Sorcière à chevelure ardente, de nature extériorisée,
    S’amusera à nos dépends à se montrer disgracieuse ;
    Sorcière aux mèches débordantes, de nature intériorisée,
    Déjouera tous les guet-apens de sa consœur licencieuse

    Tableau d’Anato Finnstark sur https:anto-finnstark.artstation.com .

  • Sainte-Marie-des-Bois

    Sainte-Marie-des-Bois

    Cèdre parmi les conifères, je vivais d’amours et d’eaux fraîches
    Prodiguées au fil des semaines par la nature généreuse.
    Lassée de ma vie florifère, le cœur fou, la tête revêche,
    J’adoptai une forme humaine sur un coup de sève aventureuse.

    Au début, je restai de marbre, n’osant pas avancer d’un pas
    Et d’écrabouiller par mégarde le petit peuple des forêts.
    Hélas, j’étais encore un arbre qui ne se préoccupe pas
    D’écouter ceux que je regarde avec mon air de mijaurée.

    Mais voilà ! Par curiosité je me suis penchée vers ces gens
    Qui m’ont pris pour une déesse de divinité forestière.
    J’en goûte la religiosité mais ce n’est pas encourageant
    Car je ne sais quelles prouesses vont-ils me quêter en prière !

    Tableau d’Edward Robert Hughes.

  • J’en parle à mes papillons

    J’en parle à mes papillons

    Lorsque les oreilles se ferment, c’est qu’elles ne veulent pas entendre
    Ou qu’elles ne sont pas disposées à capter toute mon attention
    Comment faire pousser le germe de la manière la plus tendre
    Qui saura les prédisposer à mes meilleures intentions ?

    J’use de termes guillerets, légers comme des papillons
    Qui porteront comme une plume mes phrases en lettres déliées.
    L’œil s’ouvre avec un intérêt moins soupçonneux, moins tatillon
    Et c’est à tout petit volume que je fais tomber ses piliers.

    Ainsi je parle papillon mais juste de bouche à oreille ;
    Mes phrases sont de mots légers et de lettres aux petites ailes
    Qui entrent dans le pavillon de l’endormi(e) qui se réveille
    De son rêve désagrégé en angora de filoselle.

    Tableau de Moony Khoa Le alias Moonywolf sur http:sweetdreamsart.centerblog.netrub-moony-khoa-le-also-known-as-moonywolf–2.html .

  • Les auras métaphysiques

    Condensation
    L’âme est gazeuse, évaporée de l’esprit en ébullition,
    Quand il se fait condensateur entre la Terre, Dieu et lui-même,
    Comme un nuage phosphoré qui se nourrit d’imbibition
    Par un soleil compensateur qui vaporise ses dilemmes.

    Liquéfaction
    L’âme se répand tout autour du cœur soumis à la passion
    Tandis que les feux de l’amour consument le corps dans son poêle
    Dont la fumée fait des contours, volutes et circonvolutions
    En cercles de plus en plus lourds qui remontent à rebrousse-poil.

    Sublimation
    L’âme sort de la matière grise sous la forme de vapeur d’eau
    Quand les neurones sont à la masse et court-circuitent le cerveau.
    Puis la conscience lâche prise et laisse tomber son fardeau ;
    Un ange passe et le ramasse et tout se remet à niveau.

    Tableaux d’Agostino Arrivabene sur https:shewalkssoftly.com20140719agostino-arrivabene .

  • Ces singes qui nous gouvernent

    Le singe de la santé
    N’étant pas le porte-parole qui tripatouille de belles phrases,
    Le premier des singes préfère laisser s’exprimer sa maîtresse
    Qui faut le pitre et le mariole mais avec maintes périphrases
    Qui mêlent tiédeur et colère qui tournent en feux de détresse.

    Le singe de l’économie
    N’ayant ni l’oreille musicale ni la patience pour l’écoute,
    Le deuxième singe fait confiance aux sources de sa propriétaire
    Qui masque la dette fiscale que tous ses électeurs redoutent
    Derrière l’insignifiance de ses échanges monétaires.

    Le singe de l’intérieur
    Ni œil-de-lynx, ni de faucon, ni des yeux d’aigle ou de vautour,
    Le troisième singe se réfère au point de vue de sa patronne
    Qui le maintient dans un cocon avec protection tout autour
    Mais quand les refus prolifèrent, il pousse le mot de Cambronne.

    Tableaux de Sophie Wilkins sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201204sophie-wilkins-canadian-magic-realism.html .

  • J’en parle à mes fleurs

    J’en parle à mes fleurs

    Quand j’entends le monde qui gronde, je m’en vais écouter les fleurs
    Dont les paroles silencieuses remettent mon cœur à l’ouvrage.
    Quand les gens animent une fronde pour crier leurs peines et leurs pleurs,
    Je demande aux plus judicieuses de leur apporter du courage.

    Quand j’entends le monde malade, j’en parle à mes coquelicots
    Dont la couleur est souveraine contre la peste et la variole.
    Quand l’état raconte des salades, je les donne à mes asticots,
    Pour eux, laitue, frisée, romaine ; et pour mes papillons, scarole.

    Tableau de Moony Khoa Le alias Moonywolf sur http:sweetdreamsart.centerblog.netrub-moony-khoa-le-also-known-as-moonywolf–2.html .

  • Trois p’tits singes marioles

    Trois p’tits singes marioles

    Le premier vous observera mais sans rien dire ni écouter ;
    Le deuxième vous écoutera sans parler et sans regarder ;
    Seul le troisième vous parlera mais c’est tout ; vous vous en doutez ;
    Le quatrième vous volera car il ne sait que chaparder.

    Eh oui comme les trois mousquetaires qui en réalité sont quatre,
    Les trois p’tits singes en cache un autre comme les trains et certaines femmes.
    Je vous livre la clef du mystère qui sonne comme un coup de théâtre ;
    Ils sont mariolement vôtre, muets, aveugles, sourds, infâmes.

    Celui qui parle est le ministre de l’Intérieur nationaliste ;
    Celui qui écoute fait la police et fait la chasse aux dissidents ;
    Celui qui voit est un sinistre présentateur et journaliste ;
    Et le dernier à la peau lisse, évidemment est président.

    Tableau de Sophie Wilkins sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201204sophie-wilkins-canadian-magic-realism.html .

  • J’en parle à mes poissons

    J’en parle à mes poissons

    Quand le monde ne tourne pas rond, j’en parle à mes poissons dorés
    Qui écoutent tous mes déboires sans faire le moindre contredit.
    Quand mon cœur se fait du mouron d’avoir aimé, trop adoré,
    Je plonge une tête pour boire leur suggestion du vendredi.

    Selon le goût de l’eau d’ici, j’oublie mes peines et mes remords ;
    Selon le goût de l’eau de là, j’y dilue tous mes souvenirs.
    Quand mes poissons sont indécis, l’attrait de l’eau me paraît mort
    Et lorsqu’ils sont sûrs, tralala, sa saveur vient me soutenir.

    Tableau de Moony Khoa Le alias Moonywolf sur http:sweetdreamsart.centerblog.netrub-moony-khoa-le-also-known-as-moonywolf–2.html .

  • Mariage heureux ?

    Que de souvenirs au galop dans ma jeunesse cavalière
    Où je poursuivais les chimères sur une monture un peu revêche !
    Heureux comme un poisson dans l’eau dans les eaux chaudes coralliaires,
    Avec mon compagnon des mers nous vivions d’amour et d’eau fraîche.

    Nous avons eu beaucoup d’enfants dont une sirène authentique
    Et des alevins en essaim qui virevoltent et m’exaspèrent,
    Nés d’un voyage ébouriffant à travers l’océan Atlantique.
    Quant à ma fille, elle a mes seins et la belle queue de son père.

    Tableaux de Lisa Aisato sur https:www.boredpanda.comsurreal-illustrations-lisa-aisato?media_id=3057426&utm_source=pinterest&utm_medium=social&utm_campaign=organic .

  • La tétée de l’été

    La tétée de l’été

    À l’aube de ma vie terrienne, je suis née fleur parmi les fleurs,
    Nourrie de rosée matinale au sein de ma Mère Nature.
    Mes fragrances baudelairiennes exhalées de la pluie en pleurs
    Furent la voie originale d’un langage des plus matures.

    Malgré la mode animalière, j’ai préféré rester classique ;
    Revêtir l’habit végétal plutôt qu’une robe de style.
    Parée d’une ondée dentelière, j’ose sur ma tige anorexique
    Parader de tous mes pétales, mes étamines et mon pistil.

    Pour mon évolution future, renaîtrai-je en femme-animale
    À l’aptitude inassouvie de donner mon lait désormais ?
    Mère sous toutes les coutures jusqu’à l’infinitésimale
    Cellule qui donne la vie et la perpétue à jamais.

    Tableau de Mihai Criste sur http:levurelitteraire.commihai-criste .

  • Voyage avec Grande et Petite Ourse

    Dans les courants interstellaires de comètes en vaguelettes,
    La Voie Lactée a des ressources parmi les étoiles filantes.
    Pour sa grossesse gémellaire, elle s’accompagne de starlettes :
    En priorité la Grand Ourse, mère attentive et vigilante.

    Mais quelle interminable course que cette orbite sidérale
    Malgré le temps qui plie l’espace et sait compresser l’Univers !
    Heureusement la Petite Ourse, constellation collatérale,
    Connaît des tours de passe-passe entre les meilleurs trous de ver.

    Tableaux d’Amanda Clark.

  • Dans le cormarc de café

    Dans le cormarc de café

    Le café, comme la nature, me joue de paréidolie
    En redessinant son bestiaire dans les limites de la tasse.
    Selon le grain de sa mouture mêlé de sucre ramolli,
    Renaît la faune forestière, cigogne, corbeau ou bécasse.

    Après le premier acte bu, le second acte me révèle
    Tout ce que le marc de café m’a réservé pour l’avenir.
    Mais si je reprends au début et que je renverse la coupelle,
    J’obtiens alors un bel effet qui me rappelle un souvenir.

    Bien sûr, les arômes m’entraînent dans le tourbillon du mélange
    Avec dopage au saccharose et au lait pour d’autres reflets.
    Tracer des images à la crème, une fleur, un cœur ou un ange
    Au visage gai ou morose selon la magie insufflée.

    Photoshopage vu sur https:www.boredpanda.comfunny-animal-photo-manipulations-animals-in-things?utm_source=pinterest&utm_medium=social&utm_campaign=organic .

  • L’initiatrice

    Prendre l’eau à rebrousse-poil et charmer rivières et ruisseaux
    Nous semblait extraordinaire pourtant personne n’a rien vu.
    Or elle n’avait que les étoiles, les cygnes et quelques arbrisseaux
    Comme spectateurs d’ordinaire pas attentifs à sa revue.

    Mais le temps passe, rigoriste, et personne n’est intéressé
    Malgré le soin de son spectacle, elle ne suscite aucune envie.
    Seules quelques femmes naturistes y viennent pour s’y prélasser
    Et seul un homme goûte au miracle mais c’est de pêche qu’il s’y convie.

    Tableaux de Rafal Olbinski sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201612Rafal-Olbinski.html .

  • L’éternel baiser

    L’éternel baiser

    L’amour vrai interrompt le temps dans l’éternité d’un baiser
    Et rapetisse les distances entre les cœurs érotisés.
    La relativité s’étend par l’énergie stigmatisée
    Et courbe toute résistance des deux esprits hypnotisés.

    Si nous étions électrons libres, pouvant quitter notre orbitale
    Pour s’associer sans restriction avec une antiparticule,
    La matière en déséquilibre subirait l’action capitale
    De coïts qui entrent en friction parmi des noyaux tape-culs.

    D’après la physique quantique et ses lois indéterminées,
    L’amour serait alors capable de s’immiscer dans les atomes.
    Qu’advienne la preuve authentique de relations prédestinées
    Qui rendent la femme infatigable à réclamer l’envie de l’homme !

    Animation sur un Tableau de John Burden.

  • Ne faire qu’une seule chair

    « Ainsi Dieu décide que l’homme quittera père, mère et parents
    Et s’attachera à sa femme dont une seule chair deviendront ! »
    Cet ordre pour rendre autonomes deux êtres de sexes différents
    Sera demain jugé infâme par ceux qui y contreviendront.

    Mais après tout quoi que Dieu fasse, c’est lui qui a créé ce puzzle
    Avec plusieurs associations sexuelles pour se défouler.
    Il a prévu — et c’est cocasse — qu’on puisse faire l’amour tout seul
    Alors, fin des négociations et faites comme vous voulez !

    Tableau de John Burden sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201110john-burden-1943-canadian-painter.html?m=1 .

  • Portrait imaginaire

    Portrait imaginaire

    Ce portrait extraordinaire, comme une chanson de Trenet,
    Écoute et parle plusieurs langues – et même celles mal embouchées.
    Ses nez pluridisciplinaires ont révélé au garçonnet
    Tous les parfums d’ylang-ylang échappés d’un flacon bouché.

    Il possède tous les regards ; de l’ingénu à l’incrédule ;
    Les yeux d’une biche aux abois ou de l’azur à l’outremer.
    Petit enfant perdu, hagard qui oscille comme un pendule
    Puis, celui du chien qui aboie à une pensée éphémère.

    Selon sa propre bonne humeur, sa joie ou sa résignation,
    Mon petit prince imaginaire montrait souvent plusieurs mimiques.
    À cette époque, la rumeur sur l’excès d’imagination
    M’aurait classé originaire d’une ascendance tragi-comique.

    Illustration de Tullio Pericoli.

  • Le cigare ou la pipe ?

    Sans déviation sexuelle ou phallocratie trop facile,
    Le besoin d’une contenance permet de mesurer la femme.
    Selon l’attirance sensuelle de son addiction indocile
    Qui achoppe les convenances que d’autres trouveraient infâmes.

    Choisira-t-elle le cigare pour montrer son air allumé
    Ou préfèrera-t-elle la pipe pour s’affirmer plus flegmatique ?
    Sans doute veut-elle, sans crier gare, souffler dans un rond de fumée
    Tout ce qu’elle retient dans sa lippe d’un cœur brûlé énigmatique.

    Tableaux de Peter Xiao sur https:www.artstation.competerxiao .

  • Cœur de feu

    Cœur de feu

    Mon cœur de feu brûle et consume mes petits amants de passage
    Comme fagots maigres et trop secs qui s’embrasent d’un feu de paille.
    Je cherche quelqu’un qui s’assume — sans pour autant être trop sage —
    Dont la qualité intrinsèque serait un bois de bonne taille.

    Comme vieilli en fût de chêne, un combustible spiritueux
    Qui flambe sans dilapider l’énergie de ses sentiments.
    Un buisson ardent qui enchaîne maints jeux d’amour délictueux
    Et dont le fruit vient valider nos neuf mois de mûrissement.

    Et si le foyer de ton cœur, garni de pierres réfractaires,
    Veut accueillir mon carburant afin de s’embraser ensemble,
    Laissons l’amour alambiqueur chauffer nos corps-nus volontaires
    Pour consumer l’air comburant de nos bouches qui se rassemblent.

    Tableau de Catrin Welz-Stein.

  • Le cœur verrouillé

    Le cœur verrouillé

    Toutes ces vieilles clefs rouillées qui voudraient bien ouvrir mon cœur
    Me poussent à l’ultra-protéger contre toute forme d’effraction.
    Seul pourra le déverrouiller mon petit prince, mon vainqueur,
    Pas un idiot, le cœur léger, qui le ferait par distraction !

    Celui qui force ma serrure pourrait s’en aller la clef basse ;
    Qui se sert d’un passe-partout, à tout jamais, serait banni !
    Un homme bardé de ferrures se retrouverait dans l’impasse ;
    Un soupirant de rien du tout m’agacerait de litanies !

    Je sais que je suis difficile et qu’il n’y a de prince charmant
    Que celui que mon cœur transforme par l’amour et par la patience
    Je ne suis pas fille facile et j’attends l’homme désarmant
    Dont l’essence prendra la forme de l’âme-sœur de ma conscience.

    Tableau de Catrin Welz-Stein.

  • La bouche en cul de papillon

    La bouche en cul de papillon, juste six mots qui se dévident
    Sauf que tout juste prononcés, les voici devenus tempête.
    Tempête dans le tourbillon d’un verre d’eau à moitié vide…
    Que voulez-vous ? J’ai renoncé à vivre sans tambour ni trompette.

    Parfois mes mots sont en accord avec la triste actualité
    Mais alors ils paraissent tristes et exempts de tout optimisme.
    Si je les tourne en désaccord envers votre réalité,
    Vous me jugerez égocentriste et surchargé de pessimisme.

    J’ai trouvé une solution : écrire dans les réseaux sociaux ;
    Ainsi mes mots seront noyés dans l’océan des vanités.
    Si j’ai pris la résolution d’écrire ces vers asociaux,
    Sans doute me suis-je fourvoyé à écrire cette insanité.

    Ces photos pourraient être de Céline Excoffon.

  • Le pays de la douche

    Des pays où sans être timide, il fait bon vivre, entièrement nu,
    J’en visite un chaque matin au moment de prendre la douche.
    Son climat est assez humide et ses averses soutenues
    Mais le bonheur est vite atteint si je n’ fais pas la fine bouche.

    Derrière un rideau de pudeur qui garde toute la vapeur,
    Les pores ouverts, je transpire à grandes glandes sébacées.
    Je m’étudie dans l’impudeur et j’évacue toutes mes peurs
    Avec la buée que j’expire une fois le corps décrassé.

    Sans trop être exhibitionniste, j’examine mes attributs
    Que je regarde du bout des doigts, la main tremblante mais tentante.
    Dans l’infini expansionniste des deux miroirs, je distribue
    Quelques caresses, comme il se doit, enrobées de crème hydratante.

    Photos de Mikhail Shestakov sur https:vk.comclub3889576 .

  • L’humanité moderne

    L’humanité moderne

    Depuis cinquante ans environ, Dieu est devenu cathodique
    Et diffuse sa bonne parole toujours à la messe du vingt heures.
    Et lentement nous chavirons dans une oppression parodique
    À coups de petite vérole, de guerre et n’importe quel leurre.

    Après avoir préformaté les petits cerveaux des enfants,
    Après avoir tout remplacé à grands coups de publicité,
    Après avoir tout colmaté par des mensonges décoiffant,
    À l’intérieur, on a placé la graine d’électricité.

    L’homme et la femme modernes furent ainsi créés par les médias
    Au moyen d’ondes diffusées par rappels de télévision
    Qui leur infusent sous la coiffure des doses dont l’effet immédiat
    Les force à leur faire perfuser toujours encore plus d’illusions.

    Illustration de Malgorzata Jasinska sur https:shewalkssoftly.com20110414malgorzata-jasinska .

  • Facebook avant-après

    Facebook avant-après

    Avant Facebook, l’information imprimée à l’encre de plomb
    Pesait son poids et s’étalait sur les grandes pages des journaux.
    Bien sûr, la désinformation impressionnait avec aplomb
    Mais le public s’en régalait et en allumait ses fourneaux.

    Après Facebook, je ne sais plus. J’apprends tout, partout dans le monde ;
    Le vrai, le faux, l’info, l’intox, la vérité et son contraire.
    On me rabâche le surplus des tragédies les plus immondes
    Qui soulèvent le paradoxe d’une société arbitraire.

    Mais plus j’essaie de réfléchir et plus je deviens complotiste
    Lorsque, sur les réseaux sociaux, j’inspire un air de liberté.
    On cherche à me faire fléchir avec des mensonges alarmistes
    Qui publient chiffres et ratios pour camoufler la vérité.

    Photo de Cecil Beaton.

  • La mort du poisson

    La mort du poisson

    Le dernier poisson s’est éteint dans sa réserve lagunaire ;
    Il devenait neurasthénique depuis la pollution des mers.
    Ses belles écailles avaient déteint et ses orbites lacunaires
    Ne voyaient qu’une eau agonique salée de souvenirs amers.

    Son espèce avait disparu depuis longtemps du biotope
    Où la biodiversité lui offrait un idéalisme.
    Les premiers symptômes apparus étaient visibles au périscope
    Des sous-marins sollicités pour étudier le cataclysme.

    Mort d’avoir été trop pêché, mort d’avoir ses eaux polluées,
    Mort d’avoir été massacré par l’industrie alimentaire.
    On avait pourtant dépêché une mission pour évaluer
    Un sauvetage consacré à sa sauvegarde règlementaire.

    Mais hélas, il était tout seul et s’ennuyait dans sa lagune
    En regrettant son océan et ses richesses biologiques.
    Adieu poisson, dans ton linceul tu laisses une grande lacune
    Et je pleure sur mon séant à ta mémoire ichtyologique.

    Tableau d’Erin McManness.

  • Vénus in the Sky with Butterflies

    Vénus in the Sky with Butterflies

    Dire qu’à l’âge de soixante-quatre ans, je n’ai toujours pas vu Vénus
    Dans le ciel avec ses papillons qui lui butinent sa beauté.
    Je les imagine folâtrant leur déesse de tout leur tonus
    Et semer vents et tourbillons aux terres de l’autre côté.

    Mais comme nous sommes vendredi, je me contenterai d’une sirène
    Sortant nue de son pavillon, accrochée à un bout de ciel.
    Et si Vénus me contredit, je lui dirai « Reste sereine
    Car j’ai gardé les papillons qui sont, à mon rêve, essentiels ! »

    Ainsi de suite, chaque nuit, je rêverai de papillons
    Et chaque jour de la semaine, j’écrirai des vers langoureux.
    Si d’aventure Vénus s’ennuie de moi pendant mon roupillon,
    Elle pourra se montrer humaine envers son poète amoureux.

    Tableau de Catrin Welz-Stein.

  • Le Soleil au féminin

    Le Soleil au féminin

    Puisque les artistes n’ont d’yeux que pour la Lune aux quatre phases,
    Le Soleil s’est coupé en quatre ses cheveux d’Or et Baccarat.
    Pour ne pas être l’égal de Dieu, il a choisi avec emphase
    Le corps divin de Cléopâtre plénipotentiaire de Râ.

    Mais elle aveugle tout le monde et le Soleil désappointé
    S’en va se coucher en pleurant sous les reproches moralistes.
    Alors la Lune rubiconde éclipsée s’en va l’accointer
    Pour consoler l’astre implorant d’être incompris par les artistes.

    Heureusement le lendemain le Soleil recouvre sa foi
    Et s’en revient nourrir la Terre et faire croître la Nature.
    La Lune applaudit des deux mains sans faire abstraction toutefois
    De son rôle phytosanitaire et inspiratrice d’aventures.

    Tableau de Giorgos Tsolis.

  • Bye-bye, juin !

    Bye-bye, juin !

    Juillet s’en va couper le juin, juste à la porte de l’été
    Et personne ne se demande à quoi bon cette ignominie.
    Pourtant les deux mois sont conjoints, pourquoi tant de contrariété ?
    Mais voilà, c’est le temps qui commande et le mois de juin est fini !

    Adieu premières fraises des bois, premières framboises du talus
    Que je goûtais sur les chemins sauvages, laissés en pâture.
    Je les recueillais de mes doigts sans en oublier un salut
    Révérencieux de mes deux mains pour en remercier la nature.

    Juin, tu m’as plu, même un peu trop et quand on s’aime on sent des gouttes
    Mais tes orages ont arrosé mes fleurs à grands coups de crachin.
    Et malgré tes vents magistraux – d’ailleurs, mes chapeaux s’en dégoûtent –
    Ce n’est qu’un adieu supposé puisqu’on se revoit l’an prochain.

    Illustrations du calendrier d’Olga Ert sur https:www.behance.netgallery186943calendar .

  • Saturne à la flexion des nœuds

    Saturne à la flexion des nœuds

    Un autre monde semble impossible par l’inertie des citoyens ;
    Ceux qui ne croient pas aux miracles et ceux par trop matérialistes.
    Mais l’évolution impassible fait sa route par d’autres moyens
    Et saura souffler dans l’oracle lorsqu’elle deviendra réaliste.

    Maître du temps en mouvement, Saturne agit en avalanche
    Et entraîne ceux qui acceptent à suivre la flexion des nœuds.
    Ceux qui résistent au changement mourront d’une nuit sans revanche
    Car la planète n’a qu’un précepte que l’homme soit plus lumineux.

    Sa fille porte la lumière qui annonce la révolution
    Dont chaque individu intègre l’énergie dans son propre cœur.
    Et chacun sort de sa chaumière, de sa propre résolution,
    Pour passer de manière allègre à son avenir de vainqueur.

    Tableau de Warwick Goble.

  • Les ondes d’amour

    Les ondes d’amour

    Quand deux corps équitablement chargés de deux forces d’amour
    S’interpénètrent dans un champ de sentiments différentiels,
    Alors inévitablement se produit un choc en retour
    Selon le schéma approchant d’une explosion de potentiels.

    Mais si la science nous explique l’amour en termes d’énergie,
    Il lui manque la dimension de la spirituelle abstraction
    Ainsi que ― et ça se complique ― le cœur et l’âme en synergie
    Et leur impossible ascension vers une divine attraction.

    Parler d’amour n’est pas glamour, parler du rire n’est pas très drôle ;
    Les meilleurs moments de la vie se vivent mais ne s’expliquent pas.
    Pareil pour démêler l’humour dans n’importe quel jeu de rôle,
    Idem pour décrire une envie sauf s’il s’agit d’un bon repas

    Tableau de James R. Eads.

  • La voix silencieuse

    La voix silencieuse

    Nul besoin de croire aux fantômes ― ou croire ce que nous voulons voir ―
    Pour entendre la voix brève et claire de quelqu’un qui nous était proche.
    L’air fait vibrer dans ses atomes la rémanence d’un pouvoir
    Dont la capacité éclaire ou résonne et qui nous accroche.

    J’ai déjà perçu cette essence plus par le son que par l’image
    D’autres ont senti un souffle d’air, d’autres une main en appendice.
    Sans doute notre sixième sens dans un tendre et dernier hommage
    Rétablit le lien légendaire qui lie Orphée à Eurydice.

    Entre la vie et la mort proche, des thanatonautes audacieux
    Ont vu des tunnels de lumière s’ouvrant dans une nuit d’onyx.
    Je n’ai pas connu cette approche dans mon voyage fallacieux
    Dont j’ai rêvé la nuit dernière lors de ma croisière sur le Styx.

    Tableau de Gerald Edward Moira.

  • La voie silencieuse

    Où est la voie de la sagesse, cette source d’eau merveilleuse
    Qui abreuve l’âme assoiffée de sa connaissance intérieure ?
    Où va cette âme sauvagesse, cette infime essence éveilleuse,
    Une fois du corps décoiffée, qui remonte aux vies antérieures ?

    Plus le souvenir est intense, plus l’absence se matérialise,
    Capacité énergétique accumulée en espérance.
    L’esprit met de la résistance tandis qu’un cœur libéralise
    Ses courants d’amour magnétique vers toutes les âmes en errance.

    L’image d’une sœur incrustée dans la mémoire rétinienne
    Projettera la rémanence de sa fantôme omniprésence.
    Le temps chargera de vétusté cette perception pascalienne
    Mais pariera en permanence sur le fait de son existence.

    Tableau de Warwick Goble.

  • La Reine-papillonnage

    La Reine-papillonnage

    Arrête de te mouiller les ailes, Reine follette des papillons !
    Tu ne sauras gagner la terre et seras à la merci des eaux.
    Ton père agira avec zèle et t’enverras un bataillon
    De cavaliers lépidoptères escortés par des hommes-oiseaux.

    Arrête ton papillonnage ou viens m’avouer ta passion
    Pour un jeune triton sensible qui te propose une aventure.
    Par malheur, les amours volages entre un diptère et un poisson
    Restent à jamais impossibles selon les règles de la Nature.

    Après tout, Reine-Papillon, si tu rêves d’amours aquatiques,
    Le parcours sera compliqué pour trouver un terrain d’entente.
    Conseille au poisson vermillon d’apprendre l’aéronautique
    Et toi, tâche de t’appliquer à nager les ailes battantes.

    Tableau de Paul Swan.

  • La porte de l’éveil

    La porte de l’éveil

    Pénètre la forêt profonde jusqu’à la subtile frontière
    Où réel et imaginaire n’ont qu’une intime séparation.
    Laisse ton âme vagabonde d’une liberté tout entière
    En capter l’extraordinaire alchimique préparation.

    Oublie le temps, oublie l’espace, cherche une source, cherche un ruisseau,
    Des pieds à la tête, parallèle, le corps dans le sens du courant.
    Dans le vent qui souffle à voix basse, tu entendras comme un sursaut
    La porte d’éveil qui t’appelle dans un silence enamourant.

    Franchi le seuil, tu te réveilles dans le petit peuple des fleurs ;
    Lutins, lupins en connivence ; elfes, nèfles, trèfles complices.
    L’esprit et le cœur s’émerveillent de toute beauté qui affleurent
    De cet élixir de jouvence dont l’âme goûte ses délices.

    Puis, tu t’endors tout simplement pour regagner l’autre côté,
    Là où tu ne te souviendras de rien fors un songe agréable.
    Mais l’âme nourrie amplement de flore de rosée picotée,
    Dans chaque rêve, tu reviendras dans l’univers impénétrable.

    Tableau de Kinuko Y. Craft sur https:read01.com2KMmLL5.html#.YqQ8IS–jxw .

  • La portée de la Lune

    La lyre aux sept rayons de Lune berce la forêt endormie
    Jouée par des doigts délicats interprétant le chant d’Orphée.
    Fougères, fleurs, bois et callunes tombent tous en hypothermie
    Par la teneur du prédicat de la musique de Morphée.

    D’une beauté simple et sauvage, Daphné, évitant Apollon,
    Deviendra reine de la faune, couronnée de feuilles de laurier.
    L’amour provoque des ravages, la nymphe fuit son étalon
    Pour charmer la nature aphone de berceuses répertoriées.

    Mais quand les corps sont séparés, l’esprit n’en est pas satisfait,
    L’âme n’en est pas plus sereine et le cœur encore moins tranquille.
    Alors elle s’est accaparé un heptacorde plus-que-parfait
    Et de sa belle voix de sirène chante l’amour sur sa presqu’île.

    La pollinisation
    12.06.2018

    Tableau de Kinuko Y. Craft sur https:alionushka1.livejournal.com1042464.html .

  • Tout en souplesse

    Tout en souplesse

    Pour échapper à la rigueur des archers anglais réputés
    Pour la précision de leurs tirs durant la guerre de cent ans,
    Ces bons français, pleins de vigueur, laissaient, de deux doigts amputés,
    Leurs prisonniers se repentir, mutilés et non consentants.

    On sait depuis les amazones que les filles sont douées à l’arc
    Et d’ailleurs Diane la chasseresse est de notoriété ingambe.
    Elles ne sont ni de seconde zone, ni même à côté de la barque ;
    Alors saluons leur prouesse et admirons leurs jeux de jambes !

    Ainsi leurs femmes ont pris le relais mais pas folle, la guêpe guerrière !
    Elles s’entraînent par les pieds à viser les cheveux au vent.
    Leurs ennemis, non sans délai, les ont surprises par derrière
    Et l’origine du mot « croupier » découle de ce coup innovant.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La porte du crépuscule

    Quand le jour referme la porte du crépuscule par l’interstice,
    Juste à l’instant du rayon vert, l’ange de nuit déploie ses ailes.
    Tous les démons qui l’insupportent guettent une occasion subreptice
    Pour se glisser à découvert dans le dos de la demoiselle.

    Mais Morphée dans la nuit d’onyx, garde de manière intangible
    Le seuil en tirant la tenture tissée des rêves impénétrables.
    Jusqu’à ce que vienne le Phénix dont l’action inintelligible
    Autorisera l’ouverture d’un nouveau jour impondérable.

    Seulement voilà, l’ange de nuit commence à douter de lui-même.
    Tout seul jusqu’au lever du jour, il estime sa vie infâme.
    Les années passent et il s’ennuie ; personne ne lui dit « je t’aime »
    À part Morphée, depuis toujours, mais l’ange préfère les femmes.

    Tableau de Kinuko Y. Craft.

  • Rêver aux étoiles

    Rêver aux étoiles

    Dans les trous noirs de mes nuits blanches, lorsqu’il n’y a rien à explorer,
    Je fais ce que Dieu à ma place aurait fait… et alors je crée.
    Souvent les mots en avalanches tombés des mémoires éplorées
    Se décantent dans la mélasse d’un poème à leur consacrer.

    Parfois je lis sur ma tablette, en lettres blanches sur fond noir,
    Des mots en étoiles filantes dans l’infini de l’interface.
    Parfois ma soif reste incomplète alors j’enfile mon peignoir
    Et je trinque à la rutilante Lune gibbeuse sur ma terrasse.

    Et les mots s’affichent en couleurs et la page m’ouvre ses portes ;
    Je traverse un champ de lecture et prends la voie des vers ferrés.
    J’arrive en Gare des Douleurs attraper le bus qui transporte
    Les rêveurs en soif d’aventure sur un air de Léo Ferré.

    Tableau de Hajin Bae.

  • L’amour vert

    La sexualité des arbres, souvent incomprise des hommes,
    Ne laisse pourtant pas les femmes indifférentes envers leurs charmes.
    Les religions restent de marbre sur les sylvestres chromosomes
    Et jugent la question infâme sans même y verser une larme.

    Pourtant ces amours invisibles en forêts profondes s’enchaînent ;
    Les arbres mâles et femelles s’accouplent en chœur, petits et grands
    Quand leurs passions imprévisibles annoncent leurs noces de chêne,
    Toute la flore alors s’emmêle pour leur souhaiter beaucoup de glands.

    Nos femmes, beaucoup plus sensibles, ressentent le lien de la sève
    Comme des sœurs apparentées à l’arbre de la vie cosmique.
    Et l’envie irrépréhensible de les prendre en leurs bras relève
    D’un désir de complimenter cette sororité karmique.

    Tableaux de Tomazs Alen Kopera.

  • Le troisième œil

    L’œil solaire
    Par une lumière solaire d’un premier rayon éphémère,
    L’intuition donne une vision connectée vers notre intérieur,
    Et depuis l’étoile polaire jusqu’à la Terre, notre mère,
    Nous en sentons les prévisions projetées au monde extérieur.

    L’œil animal
    Par le premier cri de la vie poussé par la petite voix,
    Notre subconscience instinctive parle directement au cœur.
    Sage est l’esprit qui se ravit d’écouter et suivre la voie
    D’illumination inductive connexe à l’âme du vainqueur.

    L’œil lunaire
    Par une présence lunaire qui rythme le cycle du temps,
    Nous ressentons dans la matière l’arborescence de l’amour.
    Comme une partie lacunaire, un vide se répercutant
    De la nature tout entière qui nous fait vivre chaque jour.

    Tableaux de Tomasz Alen Kopera sur https:www.grahamfineart.comtomasz-alen-koperatomasz-alen-kopera-1.php .

  • Oiseaux rares – 4

    Oiseaux rares - 4

    La politique de l’autruche consiste par démagogie
    À s’enfouir dans nos problèmes sans y trouver de solution.
    Comme ils nous prennent pour des cruches, les élus en pleine gabegie
    Apportent encore plus de dilemmes au risque de dissolution.

    Il faut leur voler dans les plumes et faire la révolution,
    Seulement voilà, y’a plus personne pour aller jouer au sans-culotte.
    Alors crions à plein volume qu’il n’y aura pas d’absolution
    Pour les ententes franc-maçonnes et ceux qui portent la calotte.

    La politique de l’oignon équivaut aux classes sociales
    Hermétiques et cloisonnées et diviser pour mieux régner.
    Mais nous, le peuple, témoignons que la raison la plus cruciale
    Est d’éviter de raisonner dans cette toile d’araignée.

    Tableau de Sam Zalud sur https:muirgilsdream.tumblr.compost26280034323sam-zalud-ostrich-costume-1918 .

  • Oiseaux rares – 3

    Oiseaux rares - 3

    Un drôle d’oiseau comme député, un drôle d’oiseau comme sénateur,
    Juchés sur un drôle de perchoir dirigent une oiselière aveugle.
    Leur alliance a débuté par des mots pacificateurs
    Pour, avant le terme à échoir, rassurer les enfants du peuple.

    On aimerait les voir s’envoler pour aller chercher des idées
    Dont ils donneraient la becquée aux oisillons parlementaires.
    Mais on les voit surtout voler nos illusions consolidées
    Par nos maisons hypothéquées et notre épargne déficitaire.

    Il n’est pire aveugle qu’un sourd qui se prend pour les trois p’tits singes
    Et ne nous dit pas ce qu’il pense et nous considère comme rien.
    Le seul point à l’ordre du jour lorsqu’il se gratte les méninges
    C’est de prévoir plus de dépenses pour ses virus coronariens.

    Tableau d’Antonio Javier Caparo sur http:albumsceline.blogspot.com201209droles-doiseaux-opus-2.html?m=1 .

  • Moi, sur ma maison vide

    Moi, sur ma maison vide

    Finalement, après la vie, après la mer, ma vie en l’air,
    La mort sera la solution pour évoluer autrement.
    Trop vite signé le devis d’une existence titulaire,
    J’ai obtenu l’absolution sans l’avoir payée outrément.

    Assise sur ma maison vide, bientôt vous ne me verrez plus ;
    Embarquée pour le grand voyage, attirée par ma destinée.
    N’ayez pas peur ; je suis avide d’oublier ce qui m’a déplu
    Et là, j’attends le nettoyage de mon âme indéterminée.

    Avant-hier, cette âme sirène, hier n’étant plus qu’une humaine,
    Aujourd’hui n’est plus que poussière dans l’océan du walhalla.
    Demain sans doute enfin sereine dans l’énergie mégalumen
    À la vitesse de la lumière dans les étoiles et au-delà.

    Tableau de Beth Conklin.

  • Une pensée pour la sirène

    Une pensée pour la sirène

    Quand une idée monte du cœur, légère comme un phylactère,
    Une méduse s’en empare pour la diffuser en surface.
    S’il passe alors en remorqueur un marin de bon caractère,
    L’insolite envie l’accapare de faire sous le vent volte-face.

    La cnidaire alors l’envenime de la pensée empoisonnée,
    Et la sirène le capture pour l’entrainer au plus profond.
    Elle peut se montrer magnanime ou, au contraire, le cloisonner
    Dans une étroite contracture où, dans la mort, il se morfond.

    Car elle lui pose une énigme à laquelle il devra répondre
    Or, s’il en trouve la solution, elle libère le pauvre type.
    En arguant le seul paradigme du sphynx qui pourrait correspondre,
    Le marin a l’absolution s’il a travaillé son œdipe.

    Tableau de Tomasz Alen Kopera.