Je suis en quête d’impossible comme le vieil homme et la mer Qui poursuit longtemps sa chimère jusqu’à son ultime victoire Puis, observera impassible sa conquête prendre un goût amer De voir son bonheur éphémère prendre une fin contradictoire.
L’histoire mêle le courage, la dignité et le respect Avec la condition humaine face au pouvoir de la nature. Malgré ses échecs, ses naufrages, l’homme restera circonspect Envers ce qui au fil des semaines lui confère une âme mature.
L’heure entre chien et loup-de-mer dépose un filtre daltonien Qui transforme le paysage entre le pourpre et l’orangé. Et dans ces couleurs douces-amères, aux camaïeux hamiltoniens, J’aime sentir sur mon visage mes cheveux, au vent, effrangés.
J’aime la brume qui étouffe les cris des mouettes rieuses, J’aime le fondu-enchaîné sur l’écran d’embruns saturé, J’aime les dernières esbroufes d’ultimes lueurs resquilleuses Et, sous le soleil rengainé, un rayon vert s’aventurer.
Force d’averses, force de pluies ont saoulé mon âme trempée Et, par vases communicants, inondé mon cœur de ses eaux. Mais le corps sous mon parapluie qui, lui, ne s’est jamais trompé Se montre plutôt claudiquant par les courbatures des os.
Porteurs de messages au secours, bouteilles à la mer dérisoires, Je vois des bateaux de papiers s’enfuir dans les rues submergées. Tandis que tout le monde accourt chercher un abri provisoire Moi, je commence à perdre pied dans un vague à l’âme immergé.
Si par hasard, la Saint-Médard voit arriver à grosses gouttes Toute la pluie tombée du ciel écrite en lettres décolorées, Ce sont les anges, qui dare-dare, pour que les humains les écoutent, Changent leur ton confidentiel pour une ondée de logorrhée.
Recueillez voyelles et consonnes, séparez gras et italiques, Choisissez la bonne police en majuscules et minuscules. Vous entendrez le glas qui sonne dans les inversions vocaliques Avec une pointe de malice entre les lignes qui se bousculent.
Rien n’est pire qu’un sourd qui ne veut rien entendre Et Monsieur du Corbeau en fait sa gaudriole ; La nuit tarde à tomber, n’en pouvant plus d’attendre Il s’est bandé les yeux et guette les lucioles.
« Espérons », pense-t-il, « qu’on prendra mes cerises Pour deux lampions de fête qui invitent à danser. Les insectes crédules devant cette surprise Se rueront tête bêche en bande condensée ! »
Les vers luisants ont ri tellement aux éclats Que le corbeau honteux jura mais un peu tard. La Fontaine et Perrault en ont fait tout un plat Afin que l’un et l’autre le citent sans retard.
Tableau de Paul David Bond sur https:webneel.comwebneelbloginspired-paintings-paul-david-bond?m=1 .
Rien ne sert de courir, il faut chasser à point Et le chat costumé en est le témoignage ; Se prétendant oiseau, bombant son embonpoint, D’un bec improvisé en prétend le lignage.
« Gageons », dit celui-ci, « qu’à l’aide d’une pomme J’attraperai céans quelques oiselles gourmandes. Lorsque ces volatiles tomberont sous ma paume J’en ferai table rase presto à la demande ! »
Tous les oiseaux se moquent du chat azimuté Qui s’est fait trop de films ou a lu trop de livres. La Fontaine et Perrault se le sont disputés ; L’un a fait une fable, l’autre une histoire à suivre.
Tableau de Paul David Bond sur https:webneel.comwebneelbloginspired-paintings-paul-david-bond?m=1 .
Un renard bleu reste à l’affût des éléments collectionnés Dont je nourris l’insatiable appétit de mes souvenirs. Ce prédateur fait un raffut parmi mes rêves émotionnés A priori indissociables mais qui se laissent entretenir.
Or je constate des dégâts dans les nombreux trous de mémoire Où l’animal m’a dévoré les émotions les plus subtiles. Au fil des ans, ce renégat me laisse comme une écumoire Où mes pensées détériorées se considèrent presqu’inutiles.
Le premier descend du bateau, l’autre descend de sa gouttière ; Le premier fait claquer ses bottes, l’autre fait patte de velours Mais chacun s’est pris un râteau tantôt avec sa gargotière Ainsi donc tous les deux barbotent, déconcertés et l’air balourd.
Lorsque la ville devint rose à l’heure où les chats virent au gris, Les deux frustrés en mal d’amour se confortèrent du regard. Dans le crépuscule morose qui noyait les ruelles aigries, L’image ne manquait pas d’humour entre les deux compères hagards.
Femme-fleur, pour que tu jouisses, attire l’homme-papillon Qui te butinera le cœur, qui t’ensemencera le corps. Afin que tu t’épanouisses de vertiges et de tourbillons, Enivre-le de la liqueur qui perle de tes boutons d’or.
Les hommes-papillons ensemble se trouvent décontenancés ; Pas de pistil aphrodisiaque, pas de pétale de velours. Même si certains se rassemblent hors des usages ordonnancés Loin de la fleur paradisiaque, ils se retrouvent un peu balourds.
Femme-fleur toujours procréera, homme-papillon sèmera ; Fruits de l’amour s’en nourriront tout au long des générations. Femme-fleur toujours s’ouvrira, homme-papillon t’aimera Et tous leurs enfants mûriront pour autant sans modération.
Je suis né un jour de printemps par une journée éphémère, Aussitôt gobé par l’oiseau qui m’invita à sa becquée. Je n’atteindrai pas mes vingt ans mais je renaîtrai primevère Et fleurirai dans les roseaux de peur d’être encore attaqué.
Je suis né un matin d’été plutôt robuste d’expérience, Prêt à défendre mon logis, ma vie et celle des enfants. Vie qui m’a souvent répété dans les tréfonds de ma conscience De penser à l’analogie entre vaincu et triomphant.
Je suis né un matin d’automne je fus tué l’été dernier, Invité par un prédateur à prendre part à son repas. Mes résurrections monotones et tous mes décès saisonniers Me maintiennent appréciateur à naître et passer à trépas.
Pour cet hiver, je fais relâche ; je passe ma mort en vacances ; Je laisse un peu mon tour à d’autres et leurs issues sempiternelles. Et si vous me pensez trop lâche à m’y préparer à l’avance Sachez que je serai l’apôtre qui prédit la vie éternelle.
Si je pouvais relier les points des endroits où j’ai habité, Si je pouvais représenter tous les trajets que j’ai suivis, Je pourrais voir alors de loin se tracer la réalité De mes passages incrémentés sur mes envies inassouvies.
Partout où je n’ai pu aller serait l’« Océan Chimérique » Partout où j’ai trop séjourné, le « Pic-de-la-Témérité » ; Tous les coins qui m’ont emballé seraient des sites touristiques Et tous mes voyages ajournés creuseraient le « Puits-de-Vérité ».
Les excès de vaccinations ont contaminé nos maisons Et l’on voit poindre sur les toits des armes sortant des trouées. Force de fortifications renforcent plus que de raison Nos murs qui en restent pantois par leurs fenêtres obstruées.
Les résidences vaccinées ressemblent alors à des prisons D’où les animaux à l’écart ne retourneront plus jamais. Quand nos maisons assassinées recouvriront la guérison, Ce sera aux politicards d’être jugés et enfermés.
Moi, qui vais bientôt disparaître de ce monde où j’ai vu le jour, J’ai du mal à le reconnaître au crépuscule de mon séjour. Les voyages interplanétaires et leurs rêves caractéristiques Servent les crises humanitaires enrobées sous les statistiques.
Finalement, tout va très bien dans ce monde qui va très mal ; L’univers a créé un schisme où l’homme est sa dérogation. Qu’elle soit au stade microbien, végétal ou bien animal, La vie demeure un pragmatisme… et moi, son interrogation.
Alors je pèse de tout le poids de ma mémoire d’éléphant Pour tâcher enfin de comprendre pourquoi mes pensées sont immondes. Si mon passé fait contrepoids, que donnerais-je à mes enfants Pour qu’ils puissent à leur tour apprendre comment réinventer le monde ?
Si hier encore, la solitude résonnait dans l’écho du vide, Aujourd’hui, elle m’est devenue une qualité rare et précieuse. Les villes de grande amplitude et leurs promiscuités avides M’obligent à fuir les avenues et leurs bâtisses disgracieuses.
Parmi les arbres et leur silence, mon cœur se remet à l’écoute Par leurs antennes déployées qui relient le ciel et la Terre. Par leur présente vigilance et par leur essence qui goutte Comme une pluie qui vient noyer les vanités trop terre-à-terre.
Quitter l’attraction du train-train imprégné de technologie, Demande une force d’action pour recouvrer ma plénitude. Au risque de manquer d’entrain, je m’extirpe de mon logis Pour un peu de récréation dans mes périodes de quiétude.
Tous mes souvenirs n’appartiennent ni à mon cœur ni à mon âme Mais sont tissés des fils d’histoires de toutes civilisations. Le seul trésor que je détienne n’est pas inscrit dans ce programme Mais dans chaque petite victoire et dans chaque réalisation.
Seules mes vraies aspirations qui tendent à me surélever Seront créditées d’intérêt sur la vie qui m’est confiée. Tout le reste n’est qu’aberrations qui seront alors prélevées Une fois ma dépouille enterrée et ma conscience justifiée.
Quand ma structure aura fondu et désagrégée en poussière, Quand mes eaux se seront écoulées entraînant toute ma mémoire, Je ne serai plus confondu avec cet habit de lumière Qu’était Maryvon Riboulet, un personnage sans histoire.
Le monde est un château de cartes assemblées au cours de l’histoire Que nous continuons d’entasser selon nos modes et traditions. Si jamais l’avenir s’écarte de cette évolution notoire, Le monde en sera fracassé par ses propres contradictions.
Les monuments de prétentions, les conglomérats d’entreprises, Les magnifiques organigrammes et illusoires mondanités ; Tout cela pave d’intentions un enfer rempli de surprises Qui causera, dans ce programme, la ruine de l’humanité.
Aïe! Les rois sortent de la course, leurs valets déjà n’ont plus pied ; Les reines dont le cœur vacille, s’effondrent et tombent sur le carreau ; Les valeurs inscrites à la bourse s’envolent comme des petits papiers ; Toutes les cartes s’éparpillent et tout recommence à zéro.
Quand la nature ouvre ses portes pour m’inviter dans ses salons, J’y vois disparaître tous ceux qui viennent afin de communier À pied, à cheval, peu importe, où même à vélo, c’est selon, Par ces temps tristes et malchanceux, pour un séminaire buissonnier.
Dès que je pénètre ses lieux, la cathédrale de lumière Éclaire de tous ses vitraux feuillages, ramures et fourrés. J’y trouve le juste milieu parmi la flore saisonnière De tous les accents magistraux de l’authentique des forêts.
Les oies sauvages volent bas par les temps qui courent ici-bas Et même les canards sauvages, pourtant fidèles, sont volages. Quelque chose dans leurs regards me laisse un sentiment hagard ; Si j’en crois mon chapeau melon, rien ne va plus dans nos vallons.
Tous les oiseaux perdent la tête, le canard, l’oie et l’alouette. Même le héron au long cou brusquement n’est plus dans le coup. J’en ai parlé à mon cheval qui m’a dit que ce carnaval N’était rien d’autre que le reflet de mes poèmes et mes pamphlets.
Sur ma tour d’ivoire, je m’ennuie… j’aimerais tant que tout s’arrête… Mais le soleil continue sa course et j’attrape un torticolis Tandis que je passe mes nuits à effeuiller les pâquerettes Pour découvrir toute ressource à contrer ma mélancolie.
Alors j’invente mille farces à réserver à mes semblables Qui se comportent comme prévu sur leur chemin sécurisé. J’en appelle à tous mes comparses sur cette route invraisemblable Semée de pièges et d’imprévus disposés pour les défriser.
Si je vivais de ma peinture et subsistais de mes poèmes, Je ne peindrais que des cuisines et des rimes de pommes-de-terre. Je mêlerais de nourriture et de vers de vin de Bohème Toutes les œuvres qui avoisinent dans les musées alimentaires.
Par des pinceaux en spaghetti et une plume au confit d’oie, Je ressusciterais tout l’art des natures mortes de faim. Mes toiles mettraient en appétit et mes textes, comme il se doit, Apporteraient du goût au lard à l’encre de mes pots-de-vin.
Quand j’ai croisé le vieux berger, juste à la sortie du village, Qui transhumait sans ses moutons, ni chien, ni bâton, ni musette, Je l’entendis qui gambergeait sur la folie dans les alpages Qui lui donnait tant de boutons qu’ils perlaient sous sa chemisette.
Je découvris le pot-aux-roses à l’ombre des chênes tranquilles ; Les brebis discutaient de laine et de coton mercerisé Tandis qu’un bélier, l’air morose, comptait avec son coupe-fils Des peaux de bêtes assez vilaines délavées et pastorisées.
Hier, aux alentours du Château de Kyburg avec de vrais moutons mais un faux berger.
S’il a plu ici et ailleurs, si les rivières étaient en crue, Partons pour une nouvelle mode et quittons la désespérance ! Prions couturiers et tailleurs de nous offrir leur meilleur crû ; Des robes qui ne se démodent, couleur d’azur et d’espérance.
L’été nous invite à vêtir nos belles en robes de désir ; L’été nous invite à rêver nos belles en robes de souhait Qui sauront nous assujettir par leurs charmes à tous les plaisirs Au risque de nous préserver de nos fantasmes inavoués.
Tableaux de Christian Schloe sur http:artsdumonde.canalblog.comarchives2015120633027278.html .
Demain, début du mois de juin, on sort les robes couleurs du temps Décolletées aux interstices, ajourées autour des volants, Larges pour sauter à pieds joints au-delà du seuil du printemps, Extra-longues puisqu’au solstice, les jours deviennent batifolant.
Pour les robes couleur d’été, offrez-moi du bleu-outremer En accord aux plus beaux voyages et aux croisières en amoureux ; Assortis aux absurdités des amourettes éphémères Et promptes pour un déshabillage émoustillant et langoureux.
Il a tant plu sur le tissu au cours du joli temps passé Que les ciels se sont dérobés vers le large en robe de traîne. Les cumulus en pardessus et les nimbus carapacés Ont enveloppé et enrobé les dessous en queues de sirène.
Le mois de mai n’ nous a pas plu, emmitouflés dans nos maison ; Les garde-robes estivales sont restées dans la naphtaline. Il est fini, n’en parlons plus, il faut s’en faire une raison ; La mode-printemps festivale pleure sur nos robes orphelines.
En fin de mois du mois de mai, en harmonie aux jours de pluie, Sous les averses exaspérantes, la mode est allée à vau-l’eau. Les femmes portent désormais des robes en forme de parapluie, Imperméables et transparentes, claires et limpides comme l’eau.
Si le printemps tardif d’avril nous a gelé le temps qui passe, Le renouveau du mois de mai nous a mouillé le temps qu’il fait. Les femmes aux robes fébriles sont restées au fond de l’impasse Et celles qui s’y accoutumaient nous ont laissés insatisfaits.
J’écris à rimes rabattues ce mot d’amour sous-entendu Que vous pourrez décacheter en soulevant le sceau mammaire. Je l’envoie à bride abattue tant ma passion, à flux tendu, Exige un renvoi tacheté de votre laitance douce-amère.
Je tèterai votre réponse comme un acte sous seing privé Qui nous déclarera unis pour le meilleur et pour le pire. Je quêterai alors l’annonce de votre prochaine arrivée Scellée dans vos lèvres brunies auxquelles tout mon cœur aspire.
Les femmes sont toujours à la mode et les filles, toujours dans le vent ; Leurs cœurs, comme une girouette, oscille au gré de ses passions. D’ailleurs, l’amour s’en accommode par ses changements émouvants Qui lui libère ainsi la tête éperdue d’émancipation.
Les hommes, gagnants de l’histoire après leurs femmes indémodables, Aiment observer leurs beautés comme des conquêtes soumises. Laissons-là ces griefs notoires bien qu’ils demeurent réprimandables ! La femme incarne la primauté ; tant pis pour l’homme s’il la méprise.
L’homme moderne a supplanté l’homo sapiens dans sa caverne. Désormais grâce à Internet, il s’épanouit au jour le jour. Même s’il s’est mille fois planté, car ses neurones le gouvernent Secondés par sa zigounette, il recommencera toujours.
L’homme moderne reste l’esclave du capital entremêlé ; Il ne croit plus aux religions mais la science le fascine. Il a brisé toutes ses entraves sauf le wifi et la télé Qui le préserve des contagions de la Terre-Mère assassine
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Le songe d’une nuit d’été débute par une romance Et par le troubadour en herbe qui ouvre la porte du cœur. Au fil des soirées répétées, il faut sans cesse qu’il recommence Afin d’apprivoiser du verbe sa dulcinée dans son bunker.
Ça ne marche pas à tous les coups ; alors, le troubadour s’éclipse Et va chercher l’inspiration dans un voyage autour du monde. La dulcinée pleure beaucoup mais ce n’est pas l’apocalypse Fors peut-être une aspiration pour un amour qui vagabonde.
L’amour « Loin des yeux, loin du cœur ! »… n’a pas crié son dernier mot Et parfois une séparation en galvanise ses atomes. Si le mal d’amour nous écœure, il donne un tour de dynamo Qui booste la propagation d’une envie de retour « at home ».
Sinon le monde se scinde en deux et l’un connaît, aux antipodes, Un autre amour, une autre histoire et d’autres plans sur la comète. Le destin se montre hasardeux au fil des divers épisodes Selon l’exécution notoire que ses personnages commettent.
Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où, La girafe à grande gueule, emmanchée d’un long cou. Quelques anges farceurs l’avaient ainsi dotée Et, de ses quatre pattes, était bien empotée.
Son cou démesuré lui permet de brouter Au-dessus des nuages, leurs surfaces encroûtées. Elle parle à la Lune, son unique voisine Avec quelques étoiles qui, le soir, l’avoisinent.
Par les temps orageux, quand le temps est couvert, Sa tête hors d’atteinte demeure à découvert. À son regard hagard, nous pouvons supposer Qu’elle traîne ses pieds sans voir où les poser.
On en fait l’étalon, par sa taille géante Depuis ses pieds arqués à sa gueule béante. Les élégantes adoptent sa robe chamarrée Dans les soirées mondaines parfois pour se marrer.
Du haut de son royaume, elle ne craint personne. Les oiseaux l’importunent ? Elle les désarçonne. Tous ceux qui la regardent chopent un torticolis ; Du coup, son âme plonge dans la mélancolie.
De ce septième ciel où vous posez la tête, J’aspire vaillamment à faire la conquête. Je gravirais l’aiguë tout en haut de la gamme, Madame la girafe, si vous étiez ma dame.
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Elle court, elle court contre la montre, elle tourne, elle tourne contre le temps ; Elle parcourt toute la semaine selon l’humeur au pied du jour. Elle bondit, bondit à l’encontre de son destin à contretemps Vers la fatalité humaine qui marque la fin du séjour.
Plus elle court vite, plus elle s’enivre, malgré le cœur qui la martèle ; Elle lutte contre la frousse de perdre l’élan et la boule. À toute berzingue, elle se délivre de l’immobilité mortelle ; Jamais n’amassera de mousse, l’éternelle pierre qui roule.
Monsieur l’estimé Président, chef d’une république avare, Je vous écris cette missive qui pourrait paraître hermétique. Je ne serai plus résident ni de France et ni de Navarre Et vivrai ma vie subversive sur mes montagnes helvétiques.
Je ne pourrai plus revenir sur la Terre de mes ancêtres Car je juge votre politique, crime contre l’humanité. Je ne pourrai plus subvenir à mes besoins et mon bien-être Puisque vous fermez les boutiques sous menaces de pénalités.
Je m’asphyxie sous votre masque que vous m’imposez de porter Pour un virus qui, par malheur, grossit le bizness des vaccins. Le passeport-santé fantasque m’est impossible à supporter Car il va contre les valeurs des droits de l’homme, dès lors succincts.
Bientôt, Monsieur le Président, après nous avoir tous réduits De quatre-vingt-dix-neuf pour cent à la surface de la Terre, Je rejoindrai les dissidents et ceux que vous aviez séduits Pour un procès nous remboursant de votre crise humanitaire.
(Tableau de Katy133. « Au fond, vous savez, mon seul rival international, c’est Tintin! » avait déclaré De Gaulle à Malraux.)
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Que vienne le temps des câlins après une vie de labeur Lorsque la mort m’embrassera le cœur en paix, l’âme ravie ! Même si c’ n’était pas très malin d’avoir entretenu ma peur De mourir quand s’arrêtera le dernier souffle de ma vie.
Durant ma vie paradoxale, j’ai aimé la petite mort, Celle qui succède aux fantasmes après le plaisir de l’amour. Mais pour l’issue philosophale d’une existence sans remords, Oserais-je comme ultime orgasme, mourir de rire non sans humour ?
Mais quand je quitterai ma vie, j’en aurai les jambes coupées ; J’embrasserai celles qui restent, qui m’aiment et que j’ai bien aimées. De la première qui m’a ravi à ma dernière jolie poupée Pour lesquelles mon dernier geste sera un rencard programmé.
Toutes les vérités ne sont point bonnes à dire Et certains mots déclenchent les pires catastrophes. Même Dieu ne supporte qu’on le cite pour médire Sur celui que l’on juge ou que l’on apostrophe.
Les réseaux sociaux contrent les propos qui contiennent Des complots révélés d’authentification. Le Coronavirus et ses vaccins détiennent Le fleuron sans conteste de l’intoxication.
Les gros mots dès l’enfance, considérés tabous, Font force de caractère ou de vulgarité. « Shit », « Scheiße », « Puta » et « Merde » assemblés bout-à-bout Ne sont dans le langage que contrevérités.
Illustration extraite de « Tintin au Tibet » d’après Hergé.
Finalement ces passeports vont arriver en avalanche Obligeant à se vacciner, la population asservie. Dans les gares, les aéroports, il faudra montrer patte blanche Sous peine d’être confiné par ceux qui nous ont desservis.
Plus besoin d’indiquer le sexe, le nom, la nationalité Puisqu’on verra le QR-code en appuyant sur un bouton. Et je propose qu’en annexe on pousse la fonctionnalité En nous expliquant la méthode qui nous traite comme des moutons.
Illustrations de Coco Dávez alias Valeria Palmeiro.
Dans les années quatre-vingt disques, je m’habillais dans les vinyles, Je gagnais mes sous à la mode d’un monde moderne mais en crise. J’ai longtemps voyagé sans risque sur des musiques juvéniles Malgré les trous d’air incommodes des pots-pourris et des reprises.
Puis, les CDs ont débarqué et ont remplacé dans les bacs Mes trente-trois tours nostalgiques par des petits carrés en plastique. Les médias se sont embarqués de transistors et de playback Avec Rap et Techno magiques qui me laissent un goût sarcastique.
Accueilli comme un petit prince, Cherche-Midi devint le roi En trônant sur le canapé et occupant tous nos fauteuils. Moi, de toutes mes dents, je grince ; ensemble, nous payons l’octroi, Et, nous trouvant handicapés du confort, nous faisons le deuil.
La nuit, il nous fait sa tournée à miauler et nous houspiller Pour nourritures à la gelée et croquettes vitaminées. Puis, tout au long la journée, Cherche-Midi va roupiller Transfiguré en angelet, l’abominable beau minet.
Que reste-t-il de mon enfance dans le jardin de ma mémoire ? Les grands arbres aux souvenirs portent toujours leurs meilleurs fruits ; Les fleurs bleues de mon innocence fleurissent avec mes idées noires Et les printemps voient rajeunir chaque année ce que j’ai construit.
Certes, il est des chemins cachés que je n’ai pas encore explorés, Des plants de fruits de la passion qui n’ont jamais multipliés ; Des lieux où je me suis attaché, d’autres que j’ai à déplorer Mais qui ont fait l’éducation dont je reste à jamais lié.
En mai, le temps fait ce qu’il pleut ; les jours de plus en pluvieux Avec les nuits de même trempe nous baptisent du Saint-Esprit. Esprit floral, un peu fleur bleue, pour les jardiniers envieux ; Esprit qui mouille et qui détrempe les jardinières sans parti pris.
S’il pleut jusqu’à la Saint-Médard, les quarante jours de déluge Sortiront de leur lit en crue les romans fleuves émérites. Je dresserai mon étendard pour accueillir dans mon refuge Les animaux du meilleur crû, mes amies et mes favorites.
Si tu te jettes dans les reflets de mes vers, Si tu te fies à l’illusion de mes histoires, Si tu apprécies leur côté un peu pervers, J’aurai une fois de plus remporté la victoire.
Bien sûr, j’y raconte toutes mes mésaventures ; Bien sûr, j’y mentionne comme un journal intime ; Bien sûr, j’y reprends le détail de mes blessures ; Mais j’y retouche leur vérité légitime.
Finalement mes reflets ont un avantage ; Je peux écrire à l’encre de ma subconscience ; J’y trouve comme une guérison et davantage Et j’y explore les trous noirs de ma science.
Éidétique ou absolue, réminiscence photographique, Elle impressionne ses expériences d’une mémoire indélébile. Femme, toi qui jettes ton dévolu sur l’homme le plus photogénique, Tu enregistres sans défaillance son moindre geste malhabile.
Moi, je ne retiens que les textes lorsqu’ils sont dignes d’intérêt Et retranscris dans la douleur mes souvenirs en noir et blanc. Toutefois sous aucun prétexte, je n’oublie l’instant espéré Où la première fille en couleurs m’a appris l’amour en tremblant.
(Collages de Loui Jover. La mémoire eidétique, mémoire photographique, ou mémoire absolue, est la faculté de se souvenir d’une grande quantité d’images, de sons, ou d’objets dans leurs moindres détails.)
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Machine ultra perfectionnée avec toutes options de série, La femme tourne comme une horloge à la logique indescriptible. Mille options bien intentionnées fixées dans sa carrosserie Permettent à l’homme de faire l’éloge de ses charmes inextinguibles.
Grâce à ses yeux enregistreurs couplés d’une mémoire infaillible, Elle retient l’information lestée du moindre souvenir. Si je m’en fais le détracteur lorsqu’elle se montre imprévisible, J’admire sa conformation à refléter mon avenir.
C’était pourtant une bonne idée de construire les villes à la campagne ; Seulement on a exagéré et tous les arbres ont étouffé. Ceux-ci ont alors décidé de se transplanter aux montagnes Las, elles étaient déjà gérées par des promoteurs esbroufés.
Alphonse Allais l’avait bien dit et les promoteurs l’ont suivi ; Il faut loger l’immigration coûte que coûte au meilleur coût. Ce fut la fin du paradis avec tout et ce qui s’ensuivit Pour toute la végétation qui a disparu sur le coup.
Comme je suis plutôt grand dadais avec mes yeux de biche aux abois, Éternellement dans la Lune et la tête dans les étoiles, Je vais souvent me balader dans la nature à travers bois Pour découvrir des opportunes sources d’inspirations de tout poil.
Comme j’ai un long cou de girafe et des lunettes sur le nez, Continuellement entre deux mondes et le cœur perdu dans les nues, Je tombe souvent en carafe et tout mon esprit égrené Se répand dans cette faconde que sont mes pensées devenues.
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Comme je suis plutôt noctambule et que je lis beaucoup la nuit, J’ai développé un gène hibou avec lequel je pars en chasse. Je traque alors sans préambule les idées qui passent sans bruit, Les contes à dormir debout dont je vous fait la dédicace.
Comme je suis assez à cheval, par mon oreille mélomane, Sur les homélies cavalières qui répètent la même chanson, Je m’attends à un festival, où , en sautant du coq à l’âne, Les informations journalières joueront à noyer le poisson.
Petits Objets de Compagnie sur https:petitsobjetsdecompagnie1.wordpress.com20170524quand-la-page-de-livre-devient-papier-a-dessinamp .
Sur une plage vierge de vers au bord d’un océan de rimes, Rêvent des lectrices de charme, en attente d’un livre écumeur, Offrant leurs corps à découvert de toute la beauté qui prime Et me fait tirer une larme sucrée salée, selon l’humeur.
Pour capter les ultraviolets qui se dégagent des reflets vers Des feux de l’astre qu’irradie le ciel d’azur incandescent, Et brunir leurs corps étiolés par une année passée sous verre, Dans une tenue de paradis, elles s’offrent au soleil indécent.
Mais bientôt la littérature vient revêtir leur indécence Aux rimes riches et embrassées d’un florilège de poèmes Et la prose en villégiature stimule la concupiscence Des promeneurs embarrassés par leurs nudités de bohème.
Un chaud lapin en mal d’amour, sans doute en quête d’une copine, Cherchait à remonter son cœur à l’aide de son âme-sœur Qui l’aiderait, jour après jour, à faire ce qui le turlupine Et calmer toute la vigueur de ses appétits de chasseur.
Le rideau s’ouvre sur la lapine pour une prestation durable, Son petit derrière en panache et les oreilles attentives. Mue d’une fièvre galopine, elle commence sa danse du râble ; Lui, roulant ses yeux de bravache, lance aussi sec ses tentatives.
Plus la forêt se fait profonde, plus s’échauffent les préliminaires, Peu à peu le lapin tiédit dans la douceâtre humidité. Son activité vagabonde s’étend sous le halo lunaire Aux aguets de sa Mylady dont il sent la timidité.
Certains champignons vénéneux ne le sont qu’une seule fois Tandis qu’une femme fatale peut tuer à plusieurs reprises. L’amour se montre venimeux tout comme l’alcool pour le foie Et sa consommation létale quand il se transforme en méprise.
Je réclame la peine d’amour pour celles qui m’ont brisé le cœur Et l’ont jeté dans la prison de la passion immodérée. Je vous l’écris avec humour mais à l’encre de la rancœur Qui n’a connu de guérison qu’un handicap désespéré.
Ceux qui croient encore aux lunettes qui dévoilaient l’intimité Des jolies filles qui passaient en détalant d’un air abscons Devraient savoir que ces minettes avaient, par leur félinité, Un pouvoir qui outrepassait ce petit gadget à la con.
Elles savent lire entre les lignes, elle savent transpercer les cœurs, D’une vision extralucide qui ne laisse rien s’effacer. Perfides, finaudes et malignes, elles nous jettent un regard moqueur Et nous, pauvres hommes translucides, n’y sommes point interfacés.
Je me souviens partiellement – j’ai la mémoire en réduction – De jolis yeux, d’un beau sourire, d’une chevelure glamour, Des attributs charnellement étudiés pour la séduction Dont les fragments s’en vont nourrir ma boîte à puzzle de l’amour.
Trop de trous dans mes souvenirs ne laissent qu’une image imparfaite ; Je n’en retiens que des extraits trop disparates et clairsemés. Peut-être un jour, à l’avenir, mon âme sera satisfaite En reconstituant le portrait de celle qui m’aura le plus aimé.