Quand il rigole, tout le monde rit. Quand il sanglote, tout le monde pleure. Il faut se faire une raison, le lion a toujours raison. S’il joue au chat et à la souris, s’il sème partout pièges et leurres, C’est pour montrer qu’en toute saison, il reste maître en sa maison.
J’ n’ai pas eu à choisir mon père, il était du signe du lion ; Ma mère était, heureusement, capricorne mais surtout sa bonne. Si vous êtes comme moi, j’espère ; évitez ce genre de trublion Trouvez-vous, amoureusement, une femme qui ne soit pas lionne.
Le cœur, c’est un grand pot de fleur mais de fleurs qui poussent d’amour ; Le cœur, c’est comme un coffre-fort qui renferme tous vos trésors ; Le cœur, il se remplit de pleurs mais pour les changer en humour ; Le cœur, l’organe le plus fort qui sait donner tout son essor.
Le cœur, c’est un carnet d’amis qui vous aident à chaque problème ; Le cœur, c’est un sac à malice où l’on dépose ses baisers ; Le cœur, subit un tsunami quand un autre lui dit qu’il l’aime ; Le cœur, c’est lui, le Saint Calice porté à vos lèvres braisées.
Lorsqu’elle décidera de partir, que mettrai-je dans ses valises ? Alain Barrière et Crèvecœur ? Sans oublier les écouteurs ! Les vieilles photos à répartir entre ses voyages à Venise, Et ses tableaux accroche-cœurs ? Sans oublier ses droits d’auteur !
Ne cherchez pas de concession ou une place au cimetière ! Elle veut être incinérée, ses cendres dispersées au vent. Il n’y aura ni procession, ni héritiers, ni héritières, Puisque ses œuvres énumérés auront brillé de son vivant.
Les tigres bleus chauffent bien mieux dans le moteur Quand ils sont deux acrimonieux et radoteurs. Mais si je l’ dis, je serai jeudi traité de fou Et puis lundi ou vendredi on m’tordra l’cou.
Restons classiques et authentiques avec les tigres. Soyons pratiques et pacifiques, laissons les libres. La prochaine fois, j’parlerai ma foi, du Lion Némo Puisqu’il est roi, du moins je crois, des animaux.
« Trop souvent la cacophonie de cette jungle m’exaspère Et je sais bien que l’empathie devrait me rendre tolérant ! Comme aux anciennes colonies quand, dans les rues, on vitupère À propos d’os et d’abattis à Tombouctou ou Téhéran ! »
Ainsi vociférait d’ son balcon mon voisin dont j’ tairai le nom De peur de nous voir rappliquer tous les animaux en colère. Je suis d’accord, c’est un sale con et, pour ma part, je n’ dis pas non À venir un jour m’expliquer avec la faune protocolaire.
La critique est aisée mais l’art est difficile. La création d’ la femme en est une gageure. Car Dieu s’est fait baiser, ce n’est pas si facile ; Les essais sont infâmes et le résultat jure.
Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage. Après avoir raté la première Lilith, Dieu s’est pris d’amitié à sauver son naufrage Mais il a piraté les dieux grecs plus stylistes.
Finalement ce fut Ève qui connut le succès Mais ce qu’on ne dit pas : « où sont passées les autres ? » Avant que l’heure s’achève je vous donne l’accès : L’une a fait un faux pas, l’autre s’est faite apôtre.
Photos de Uldus Bakhtiozina sur https:www.vogue.itenphotovogueportfolio?id=227&md_photographer_id=227&md_pageIndex=0&md_page=0&md_pid=508264 .
Cette histoire commence au début du chapitre. Ignorez la préface – souvent trop de délire – Trois pages de romance – c’est écrit dans le titre – Que voulez-vous qu’on fasse ? On continue à lire.
Déjà en page Une, la lecture s’égare ; On n’a pas tout compris, on relit plusieurs fois ; On décroche la lune dans les romans de gare, C’est bon pour les esprits des écrits d’autrefois.
Et puis on fait l’amour ou presqu’à chaque page ; Et puis on s’assassine ou presqu’à chaque tome ; Et puis passent les jours là-haut dans les alpages ; On y a pris racine après le post-scriptum.
Boris Vian n’est pas très content ; il n’a pas vu le défilé. L’état n’est pas trop mécontent, il n’aperçoit plus les gilets. Comment peut-on manifester sans gêner le gouvernement Quand on veut lui admonester tout notre mécontentement ?
Marcher masqués ? La bonne idée ! Avec casques et boucliers Personne ne pourrait décider qui est flic ou fou à lier ! Même en burqa ! Et pourquoi pas ? Hommes et femmes tous pareils Ou bien tous nus et sans tracas et dans le plus simple appareil !
Hésitez-vous entre la mer et la montagne ? Souhaiteriez-vous une évasion dans la campagne ? Prenez l’avion, prenez le train, nous on s’en fout ! Vous êtes ailleurs, si bien qu’ici, on fait les fous !
N’hésitez pas à goûter à la quarantaine Si le virus vous tombe dessus dans la quinzaine. Profitez bien des hôpitaux sous équipés ; Vous aurez droit à une mort anticipée.
L’autre chemin n’est pas sur Terre, seulement son portail fermé Qui ne s’ouvrira sous vos pieds que si vous êtes déshabillés. Plongez dans l’eau élémentaire de la rivière transformée En cascade faisant marchepied entre deux arbres entortillés.
Le retour paraît impossible car la route empruntée s’efface, Gommée au fur et à mesure que vous montez au paradis. De grâce, restez impassibles, surtout ne perdez pas la face ; Tôt ou tard s’ouvre une embrasure ; n’en faites pas une maladie.
Bienvenue dans l’hypothétique – où les morts sont encore en vie – Île de l’univers invisible dans une bulle imaginaire. J’y ai vécu de pathétiques jours avec les âmes ravies Jusqu’au retour imprévisible mais qui demeure secondaire.
Il existe encore des chemins qui s’évanouissent à la frontière De ces mondes au-delà des rêves que personne ne peut découvrir. Absents de tous les parchemins, inconnus des cartes routières, Parfois dans une minute brève, une porte pourrait s’ouvrir.
J’en connais deux ou trois peut-être dans ces sentiers vers nulle-part Que j’ai ouvert par accident ou qui se sont entrouverts pour moi. Entre deux chênes ou deux hêtres, les ronces forment un rempart Qui s’écarte sans incident pourvu qu’un de mes yeux larmoient.
La lumière à travers les larmes me fournit la clef pour entrer Ou plutôt m’annonce à l’oracle que je désire consulter. Au-delà la vallée de charme, sur la montagne excentrée, J’y ai découvert par miracle la reine sans difficulté.
J’ai le syndrome de Magritte ; je n’ sais plus si ce que j’écris Est plus vrai qu’ la réalité ou plus faux que tous les mensonges. Pareil au serpent hypocrite qui se mord la queue sans un cri De peur que sa virtualité devienne une histoire à rallonge.
Quand je relis, un an après, deux ou trois ans ou davantage, Mes petites circonlocutions, je pourrais presque m’y tromper. Mais si je regarde de près, je n’y vois point d’escamotage ; L’eau trouble reste sans solution et je n’ai plus qu’à la pomper.
Derrière le rideau de nuit, le paysage paradoxal D’un ciel d’azur au bleu de rose pour des rêves contradictoires Afin de pomper de l’ennui les oreillettes abyssales De mon cœur qui devient morose s’il n’a pas son quota d’histoires.
Alors laissons notre théâtre s’ouvrir sur un monde meilleur La tête dans les nuages épars sur un océan de quiétude. L’esprit, grandiose et bellâtre, regardera sans doute ailleurs ; Le cœur, déjà sur le départ, saura goûter sa complétude.
Tandis que j’écrivais ces lignes, Cherche-Midi est repassé Plusieurs fois avec ses échasses, un filet, une cage dorée. Je crois que la bête maligne a décidé d’outrepasser La fin de la saison de chasse et va braconner en forêt.
Le Roi reste roi, vive le roi ! Mais qu’advient-il des autres pièces ? La reine est vite répudiée et remplacée par sa rivale ; Les pions demeurent pions, je crois, s’ils ne sont pas morts de vieillesse ; Le fou qui a étudié devient historien médiéval.
L’autre fou de Dieu, ce gros évêque, prend la place du roi déchu Et fait repartir en croisade les tours qui sont restées fidèles. Après quelques prises de bec, on s’aperçoit que c’est fichu ; En effet, c’est Shéhérazade, la maîtresse de la citadelle.
Il a été créé par l’homme pour lutter contr’ la grippe aviaire Mais, dès le début, ça a foiré quand les martiens ont débarqué. D’abord, on crût à un myélome mais on s’aperçut qu’en Bavière Les vaches qui s’étaient enfoirées avaient mordu ces détraqués.
Toute information complotiste est authentiquement et rigoureusement fausse.
On nous avait bien avertis qu’il y aurait un’ deuxième vague Mais ce qu’on n’avait pas compris c’est qu’elle arriverait sur les plages. Les vénusiens extravertis et les martiens fous qui divaguent Ont décidé, pour le même prix, de nous envahir les rivages.
Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.
Par mes yeux d’homme, je vois le monde ; un’ femme le verra autrement ; Mon chat le voit de la toiture et les oiseaux depuis l’azur. Toutes ces visions vagabondes, chacune prise séparément, Donneraient au cercle sa quadrature si elles fusionnaient d’aventure.
Je passe d’une année à l’autre comme dans la pièce d’à côté Avec toujours le même décor, les mêmes noëls brillantés. Je ne pourrais faire l’apôtre d’une vie tarabiscotée Car c’est la même qui encore revient m’apprendre à patienter.
Moi qui suis le dernier représentant qui marche De l’espèce des mâles en train de disparaître, Je n’ peux pas le nier j’aimerais être patriarche Auprès des animales qui me voudraient pour maître.
Je n’sais pourquoi, quelle misère, Cherche-Midi est en colère Depuis que je l’ai emmené consulter la vétérinaire. Depuis il souffle, il vocifère d’une mine patibulaire Dès qu’il me voit pointer mon nez malgré mon aspect débonnaire.
Il a le blues évidemment et je le verrais bien clamer Ses griefs, la guitare à la patte, pour les chanter dans le quartier. Si par hasard, ses miaulements étaient, dès demain, acclamés, J’espère que la critique ingrate décriera le matou altier.
Les individuelles portent un vanity-case, Les jolies secrétaires, un nouveau sac à main. Les intellectuelles arborent l’attaché-case Et les femmes artistes leurs dessins en sous-main.
Les sportives ne marchent déjà plus, elles roulent À vélo, en Roller ou en planche à roulette. Il faut aller plus vite, il faut qu’elles déboulent ; L’avenir est en marche, faut pas faire de boulette.
L’appétit vient souvent tout à coup en marchant On s’arrête au drugstore ou bien au restaurant. Tout dépend si elles sont dans un centre marchand Ou dans les petits villages à l’air revigorant.
Il faut boire surtout des boissons énergétiques, Bien surveiller sa ligne mais se faire plaisir ; Et toute la semaine, des menus diététiques Le week-end on verra, c’est selon les désirs.
Depuis longtemps déjà plus personne ne marche ; Quelques femmes encore en perpétuent l’usage. Pour comprendre il faudrait observer leurs démarches, Pour l’entendre il faudrait un radio-balisage.
Il en est déjà passé des femmes de toutes sortes, En jupe, en pantalon, ou en drôles de robes. On les voit apparaître soudain devant la porte Puis soudain disparaître, une ombre les dérobe.
Soit chaussées de bottines, soit droites dans leur bottes, Avec talon aiguille ou talon compensé. À petits pas chassés, on les voit qui barbotent Sous les gouttes de pluie puis, se mettent à danser.
Elles paraissent affairées, elles font mille choses Soit un enfant au bras ou soit un téléphone. Puis au coin de la rue, elles se métamorphosent Devant une vitrine ou un bel anglophone.
J’ai ajouté une couleur aux reflets de ma plume rose Avec un flamant blanc-nacré pour pigmenter les mots de l’âme. J’exprime bien mieux les douleurs qu’a supportées mon cœur morose Et l’esprit rejoint le sacré de la déité de sa flamme.
Cherche-Midi, matou malin, s’intéresse de peu aux oiseaux ; Je l’ai vu prendre ce matin le chemin qui mène aux roseaux. En échange de trois câlins, il m’a emprunté mes ciseaux Et m’a tenu un baratin pour me présenter son réseau :
Des petites maisons tressées comme abris pour les volatiles Qu’il va planter sur notre toit car la technique est difficile. Ensuite, le voilà dressé avec un filet contractile Pour attraper, d’un air matois, ceux qui feront un’ proie facile.
Elle s’est tissée un’ deuxième peau, elle porte des talons aiguilles Et sur sa drôle de bobine, un chapeau à mètre-ruban. Elle a tressé, bien à propos, autour des joues en bas résille, Une fermeture coquine où elle range ses turbans.
Photo de Gary Dorsey et collage d’Austin Fashion sur https:www.behance.netgallery450865Austin-Fashion-Week-2010 .
Mystère sous l’austère habit qui cache son jardin secret. Qui saura donc déverrouiller ce virginal coffre à bijoux ? Mais s’il est du même acabit que le saint calice sacré, Alors la clef n’a pas rouillé car son propriétaire en joue.
La portée du confinement, sur des vacances un peu forcées, Fait évoluer l’homo sapiens au consommateur de loisirs. La loi de l’emmagasinement par internet est renforcée Et il passe une vie de prince selon ses moindres désirs.
La nuit, lorsque mon chat a faim, il vient miauler jusqu’à mon lit. Or, à deux heures du matin, il est venu me réveiller. Je l’ai suivi dans la cuisine, mais non, le bougre a obliqué Vers le balcon pour me montrer et partager l’événement.
C’était la lune en plein quartier qu’il m’expliqua d’un miaulement Qui signifiait que désormais, j’étais devenu son ami. Après l’avoir remercié, il est rentré mais sans manger ; Nous avons regagné nos chambres, lui dans son lit, moi dans le mien.
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Demain la technique saura comment rhabiller tous les nus Demain la censure pourra aux ronds-points et aux avenues, Gommer les seins, barrer les culs, flouter les sexes de tous poils, Prêcher la honte aux convaincus qui tiennent les cordons du poêle.
On enlèvera les cigarettes, la pipe au bec des comédiens, On changera tous les gros mots par du politiquement correct. Dans les romans, chaque amourette sera chaperonnée par un gardien Des mœurs et enfin les homos seront neutralisés direct.
Les chats siamois, de Thaïlande ou sylves sauvages de Norvège, Avec les roux, les noirs, les blancs et les chats tigrés de gouttière, Toutes les nuits nous enguirlandent pour bouffer, sortir ou que sais-je Tant et si bien qu’il est troublant qu’ils n’aient, eux, aucune frontière.
Le gros Maine Coon vient d’Amérique, le pays de la démesure Et le chat nu viendrait de Chine – à moins qu’ ce n’ soit du Canada – Toujours est-il qu’apriorique que soit le chat contre nature, Il pèse et nous courbe l’échine et jusqu’au bout nous rend fadas.
Comme quoi, les prières du soir ne sont pas tombées dans l’oubli Car un ange a pris la commande de la descendante de Marie. Comme il ne pouvait plus surseoir à ce qu’elle soit rétablie, Son père accepta sa demande et lui accorda son mari.
J’aim’ voir la liberté en marche ou plutôt rouler sous le vent Qui s’engouffre dans ses vêtements et les transforme en oriflamme. J’aime l’audace matriarche qui ouvre la voie au levant Pour délivrer complètement de l’oppression toutes les femmes.
Dans le royaume de la nuit, deux reines partagent le règne ; Lucifer, prince des ténèbres, n’a jamais su se décider. Bien sûr, l’une des deux s’ennuie que son monarque la contraigne Tandis que la seconde célèbre sa nuit de noces rétrocédée.
Elle fulmine, elle est jalouse, elle fomente dans la tourmente Tandis que l’autre jouit du sceptre dans la couche de Lucifer Mais qui demain aura le blues car elle ne sera plus l’amante Mais celle’ qui sentira le spectre de l’ennui comme un crucifère.
Si les sirènes n’existaient pas et les chevaux ne parlaient pas, Je n’aurais pu vous raconter ce que mon chat m’a rapporté Qu’il appris par ses amis – des rats de Mésopotamie – À propos d’une cavalière et sa monture singulière.
Alors… il était une fois, un intrépide cheval de bois Qui coula à pic lors d’un naufrage et connut d’autres pâturages. Une sirène l’apprivoisa et le cheval en pavoisa Tant qu’ils connurent l’aventure et l’amour en villégiature.
La libellule m’a pardonné lorsque je lui ai proposé De lui dédier ce poème qui la présente à mon public. Elle s’est donc abandonnée dans une humeur plus reposée Et son petit air de bohème m’apparut comme une supplique.
À toutes les petites fées que je rencontre dans ma vie, Je vous aime et je vous adore pour vos belles inspirations. Les libellules ont un effet particulier qui me ravit : Ell’s ressemblent à un rayon d’or qui fait tout’ mon admiration.
Une libellule s’est posée sur le bord de mon encrier Et dans son petit gazouillis, elle me fixe et m’apostrophe : « Monsieur, vos poèmes sont osés et les femmes y sont décriées ! Vos vers sont d’un beau cafouillis à chaque ligne, à chaque strophe ! »
J’ai bien écouté sa critique car elle est souvent pertinente Et je demande à mes lectrices si elles pensent la même chose. Bien sûr, c’est de l’autocritique car c’est ma plume proéminente Qui trace la ligne directrice de mes érotiques psychoses.
Drapée de rouge, au vent flottant comme une femme en cerf-volant Qui cherche auprès du soleil pâle l’inspiration d’un mouvement, Pareil aux oiseaux sifflotant et qui s’en vont batifolant Au large de la Côte d’Opale qu’ils se réservent jalousement.
Elle en a saisi le principe, elle l’a appris à son corps Qui saura se mémoriser le tournoiement et l’amplitude. Déjà son âme s’émancipe et son esprit est en accord Avec l’espace valorisé par le vent et sa promptitude.
Le rideau tombe sur la mer, l’entraînement est terminé ; Le cœur battant, le corps battu, l’artiste rentre en son logis. Et sur la plage douce-amère d’un soleil indéterminé, Les nuages noirs rabattus referment leur morphologie.
Elle déshabille les livres page après page, lentement Pour en savourer le plaisir de mettre à nu chaque chapitre. Joie solitaire qui la délivre, au creux de son appartement, De la folie et du délire que lui évoque son libre arbitre.
Ell’ commenc’ toujours par la fin le moindre roman policier Car l’intrigue, ainsi dévoilée, met plus de sel aux personnages. Elle a voyagé aux confins des mers par les beaux officiers Qui lui ont, le cœur, étoilé au moment du déboutonnage.
Si la fin n’est pas à son goût, elle en invente une à dessein En jouant la femme fatale, beauté virginale ineffable. À New-York, Paris ou Moscou, le héros caressant ses seins Prodigue des amours fœtales… qui, hélas, ne sont qu’une fable.
Si l’aube avait l’air une femme, elle éclairerait l’horizon De ses premiers rayons d’amour comme caresse de satin. Cette lumière qui m’affame tire mon cœur de sa prison Où la nuit enferme mes jours jusqu’à l’aurore du matin.
En plein midi, c’est plutôt l’homme qui règne en maître dans le système Qui fixe l’empire solaire par la puissance de son feu Qui établit dans son royaume éternellement le même thème Selon l’humeur de ses colères et selon l’ampleur de ses vœux.
Le crépuscule redevient femme qui invite à se reposer Auprès d’elle dans la nuit tiède et qui nous invite à s’aimer. Alors s’épanouit notre âme qui monte au moment supposé Nous venir au secours à l’aide pour vivre un amour essaimé.
Après le coucher du soleil, j’ai voulu prendre un raccourci Puis, je suis tombé dans la mare et j’ai bien failli m’y noyer. C’est bien plus tard, à mon réveil, après mes rêves obscurcis Par un moment de cauchemar, que je l’ai revue tournoyer.
Gravée au fond des souvenirs d’une nuit prétendue affreuse, J’ai vu les bras de la sirène m’emmener en sécurité. Elle avait lu mon avenir dans un courant d’eau liquoreuse Et était accourue, sereine mais pleine de témérité.
Après, mes souvenirs sont flous mais je me souviens des caresses Comme si mon corps possédait sa propre mémoire attitrée. Heureusement le cœur renfloue l’esprit de quelques maladresses En lui rappelant les idées qu’il a, malgré lui, arbitrées.
Le port du masque obligatoire va bientôt se généraliser ; Vous devrez enfiler la gaine protectrice et entièrement. Or pour les femmes, il est notoire qu’on va leur idéaliser Une tenue dont la dégaine lui servira de vêtement.
Lorsque dansera l’océan et se rencontreront les vagues, La lumière, d’une impression d’or, sera d’harmonie et de force. Comme une valse de géants sous la tempête qui zigzague Tandis que le soleil s’endort des grandes marées qui s’amorcent.
Photo de Mathieu Rivrin sur www.mathieurivrin.com .
Mes chers voisins, pour cet été, je dois promener mon minet Un peu partout, sous vos fenêtres et tout au long de l’avenue. Il faut chaud, vous vous en doutez, aussi vous l’avez deviné ; Lui sera comme on l’a vu naître et moi, je serai torse nu.
Juillet, voici venu le temps des corps hissés comme drapeaux Qui librement flottent au vent sans enveloppe et démasqués. Sous le soleil, juste haletant mais en savourant sur la peau La pâleur qui, en se sauvant, s’abandonne au bronze musqué.
Désormais tous les « Blanc » s’appelleront « Legris » Pareil pour tous les « Noir » qui deviendront « Legris ». Désormais le « Mont Blanc » se nommera le « Mont Gris »; Les tableaux de « Renoir » seront œuvres de « Regris ».
Le maître au tableau gris, l’a écrit gris sur gris : « Montrez donc patte grise et vous serez admis Car en cas de méprise, ce sera le cachot gris ! » Le jour tout le monde a compris, la nuit les chats sont gris.
Emmanuel l’avait promis, Brigitte n’a pas démenti, Dans les rues, ça va castaner contre les désembouteillages ! Les gilets jaunes sont compromis, l’opposition anéantie Et tous les français basanés ne seront pas déçus du voyage.
Lorsque notre œil sera capable de nous inclure dans sa vision Ni disproportionné d’Ego, ni limité d’humilité, J’aimerai voir l’âme impalpable mise à l’échelle en prévision Du contact d’égale à égaux entre nous et la vérité.
Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.
Le fils de Pygmalion cherchait une œuvre d’art à son échelle Tant et si bien qu’il entendit sa belle voisine se trémousser. Alors tandis qu’il se perchait pour observer la belle Michelle, Celle-ci le vit et lui tendit son savon pour la faire mousser.