Mes yeux avaient envie de boire le parfum d’un bouquet d’encens, Rouge comme une idée récurrente, rouge comme un ciel de soir d’été. Et voici qu’à force d’y croire, m’est venu un chemin dansant M’ouvrant la vision rassurante d’un ravissement répété.
À l’origine, elle était « pour » puis, s’est révélée « antilope » ; L’amour a produit ses ravages dans les eaux bleutées de ses yeux. Et la vie a repris son cours mais son cœur, dans son enveloppe, S’est refermé sur le rivage d’une mer de désirs périlleux.
Tableau d’Andrey Remnev sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201707Andrey-Remnev.html .
Si le petit soldat de bois n’a point de trou au côté droit, Il arbore la fleur au fusil devant la petite Suzie. N’ayez pas peur, il n’est pas mort ; il fait semblant, le matamore ! Car il attend le doux baiser qui pourra son cœur apaiser.
Elle avait pris cette habitude d’aller se baigner toute nue, Juste vêtue, fallait l’oser, de pétales de roses illimités. Elle n’avait aucune inquiétude à rencontrer des inconnus Car des épines étaient posées pour garder son intimité.
Les vers n’exhalent une fragrance qu’entre les lignes de bonne grâce ; Parfum sauvage, odeur musquée, aux rimes riches et salutaires ; Essence à forte pénétrance quand elles se croisent et qu’elles s’embrassent ; Parfois l’onguent reste embusqué pour surprendre un vers solitaire.
La fleur, glissée entre les pages, m’a raconté son aventure. Comment une petite graine peut croître en sa mère la Terre, Comment un subtil arrosage lui développe sa verdure, Comment la chaleur souveraine du soleil l’honore d’un père.
Texte d’après un poème de Dianne Cikusa et un tableau de Chie Yoshii sur www.chieyoshii.com .
…Elles étaient six le lendemain, effet de parthénogenèse, Et moi, hôte de trois jumelles bien difficiles à distinguer. D’abord ce fut un jeu de mains pour tâter leur morphogenèse Entre douze cuisses et mamelles par mes caresses prodiguées.
Quand elles se tenaient deux par deux, bizarrement mon cœur battait Doublement, de plus en plus fort car j’en tremblais de tous mes membres. Il aurait été hasardeux d’en rire et point me débattais Lorsqu’elles prirent sans effort possession des murs de ma chambre.
À mon réveil, elles ornaient les murs de la tapisserie Parmi les fleurs de la saison de cet été d’Apollinaire. Depuis, sans trop me flagorner, mais sans trop de jacasserie, Je fais visiter ma maison à des femmes extraordinaires.
Tableaux de Belinda Eaton sur http:www.belindaeaton.compaintings .
Parmi la montagne de fleurs reçues à mon anniversaire, Certaines, qui n’étaient qu’en bouton, ont eu l’honneur d’un joli vase. Bien arrosées de tous mes pleurs et larmes d’une joie sincère, Posées sous le regard glouton d’un matou qui guettait l’occase.
Dans la nuit j’entendis un bruit… suivi de la fuite éperdue Du chat qui aurait vu Satan et qui en craignait pour sa vie. Mon joli vase était détruit, les jolies fleurs étaient perdues Mais les fruits mûris juste à temps, là, découverts sur le parvis.
Trois jolies filles étaient écloses, parées de fleurs aux mamelons, Des seins joliment couronnés, des feuilles partout sur le corps. Moi-même, redoutais qu’explosent mes envies dans mon pantalon Alors, je leur ai boutonné mes chemises et mes justaucorps…
Tableaux de Belinda Eaton sur http:www.belindaeaton.compaintings .
Comme je n’avais plus confiance en la météo nationale, J’ai acquis par correspondance des nuages à élever soi-même. J’ai acheté sans méfiance un climat multirégional Que le marchand, sans impudence, m’a aménagé sans problème.
Mais les nuages étaient anglais avec des moissons de saison ; Le soleil bradé des tropiques, les vents des tonnerres brestois. Depuis que les pluies ont cinglé aux quatre coins de ma maison, Le temps devient misanthropique et moi, j’émigre sur mon toit.
Les petites souris s’en vont recommander De l’aide au chat gourmand qui paraît bon apôtre ; Celui qui leur sourit pour les réprimander Mettra fin au tourment en croquant l’une et l’autre.
Elle me présenta cinq cartes, cinq possibilités de naître ; Homme, femme ou un animal : un chat, un chien, un éléphant. Je lui demandai qu’elle écarte celles dont je devais me démettre ; Il resta la carte du mâle dans le corps d’un petit enfant.
Tableau de Chie Yoshii sur https:aphrodisiacart01.wordpress.com20160610chie-yoshii .
Ainsi l’amour s’épanouit quand vient la cinquième saison ; Comme une rose sur le cœur qui vit pour ne jamais mourir. Mais si le jour s’évanouit et la nuit tombe sans raison, Vient l’oiseau bleu, merle moqueur, pour la charmer et la nourrir.
Tableau de Chie Yoshii sur https:aphrodisiacart01.wordpress.com20160610chie-yoshii .
Rien ne sert de voler et crever les nuages Si je n’ sais atterrir sans casse et sans dommage. La poésie m’entraîne sur des vols inconnus Mais ce que j’y découvre m’est alors reconnu.
Quand vous lisez mes vers, la casquette en arrière, Je ne rime jamais plus haut que mon derrière. Et le plus difficile d’un vol en solitaire Reste bien de finir les deux pieds sur la Terre.
Lorsque le roi donne un banquet, la reine se tient à carreau ; Mais aussitôt qu’il part en guerre, elle retrouve son amant. S’il les surprend, c’est le bouquet ! Ils iront derrière les barreaux Mais comme cela n’arrive guère, ils en profitent évidemment.
Boum ! Quand l’inspiration s’éteint et que le courant s’est perdu, Tous les morceaux éparpillés semblent impossibles à réunir. Alors je laisse le destin dériver ma course éperdue Avec les yeux écarquillés sur les surprises d’avenir.
La reine de cœur donne la réplique à tous ses problèmes d’amour ; Elle découvre sa poitrine en ouvrant sa combinaison. Le roi – quelle mouche le pique ? – envoie ses chevaux et ses tours Que ses deux évêques endoctrinent, pour rester seuls à la maison.
Quand la messagère des prières me semble gaspiller son temps Et prendre tout à la légère, délaissant le plus important, D’une minutie d’horlogère, elle doit agir à contretemps Pour réaliser la carrière qui m’offrira tout mon content.
Savoir manipuler les gens revient à jouer aux échecs En faisant s’affronter les pions à ceux qui voudraient être roi. En mise en jeu, beaucoup d’argent, des titres et des carnets de chèques, Et pour finir, juste un champion à qui l’on accorde l’octroi.
Tableau de Michael Cheval et les échecs dans l’art sont sur http:systemecolle.free.frtextesLa%20peintureLa%20peinture.htm .
Contrairement à la marelle qui vous emmène au paradis, Aux échecs, fatidiquement, un roi se retrouve en enfer. Grâce au recours d’une passerelle qui ne lui coûte pas un radis, Sa reine saura logiquement comment opérer son transfert.
Dans une autre dimension, hors du temps et de l’espace, Hors du réseau de matière qui représente mon corps, J’échappe à la détention, mon âme retrouve sa place Vers l’étoile tout entière d’où sonne le divin accord.
Aussitôt que je m’endors, ou quand le divin m’enivre, L’esprit s’échappe un moment et le cœur rejoint mon âme. J’y vois comme un ballon d’or qui s’ouvrirait comme un livre Qui transcrirait le roman de l’ad vitam æternam.
M’as-tu vu dans mon carton, m’as-tu vu dans ma maison ? Je ne sais ce qui m’attire, je ne sais ce qui m’inspire ! J’y plonge mes ripatons, sans motif et sans raison, Au risque de compatir à l’épître d’un chat qui expire.
M’as-tu vu quand je t’observe dans ma cabane à l’affût ? M’as-tu vu quand je m’y cache pour me soustraire à tes yeux ? Plus je sors de ma réserve et plus je fais du raffut, Plus, au carton, je m’attache à ses quatre coins moelleux !
Aurions-nous du sang sur les mains comme on voudrait nous faire croire ? Comme on voudrait nous le faire entendre, comme un péché originel ? Faut-il encore que demain les tensions continuent à croître Et même aller jusqu’à prétendre que nous sommes tous des criminels ?
L’homme a mis l’homme en esclavage et s’est enrichi de sa chair ; Ainsi, depuis l’antiquité, le pauvre donne sa vie au riche. La guerre poursuit ses ravages au prix du sang de plus en plus cher ; Le pouvoir et l’iniquité ont mis l’humanité en friche.
Aujourd’hui, on dit « place aux jeunes », on dit aussi « plus jamais ça ! » Mais dès demain ça recommence ; la haine grandit tous les jours. Je dirais bien « faisons le jeûne de nos querelles d’ici-bas… » Mais on ne se fait plus confiance, on préfère la guerre à l’amour…
Dans les secrets les mieux gardés parmi les choses impénétrables, Il en est où, pour y entrer, vous devez montrer patte blanche. Et vous ne pourrez regarder ces confidences vénérables Qu’à condition de démontrer que vous êtes de la même branche.
Eh oui, l’art du bain féminin n’est réservé qu’au gynécée Et l’intrus qui aurait osé y pénétrer, serait chassé. Et même s’il paraît bénin de réussir à s’y immiscer, Vous risqueriez d’être exposé aux quolibets et pourchassé.
Ainsi je dois me contenter d’imaginer ces nudités À l’aide de tableaux de maîtres peuplés de rêves et de fantasmes. Mais si un jour vous consentez à m’offrir l’opportunité, Devant vos beautés, d’apparaître, j’en sens déjà monter l’orgasme.
Toutes les femmes et tous les hommes pourraient saluer le soleil Et dessiner sur une plage l’arbre de leurs vies établies, Comme la revanche de la pomme sur la connaissance en éveil Qui relierait, au nouvel âge, Adam et Ève rétablis.
Voici ma participation : un bloc offert à ma fenêtre Ouverte aux vents d’inspirations, accessible aux idées à naître. Et chaque jour vient le miracle d’un aphorisme réflecteur Afin d’élever au pinacle le médiateur et ses lecteurs.
Complètement dissimulé sous une nébulosité, Cet envahisseur de l’espace nous est prédit envenimé. À coups d’alertes simulées, de peurs et de frilosités, On ne voit pas ce qui se passe mais un orage est confirmé.
Il paraît n’avoir nulle attache loin des rivages qu’il accoste ; Il paraît précaire et fragile mais l’eau lui offre une assurance. Demain, quelle que sera sa tâche, il sera fidèle à son poste ; Pour lui, le temps reste immobile, ses jours ne sont que récurrence.
J’ai rêvé qu’on avait voilé tous nos espoirs de liberté ; J’ai rêvé qu’on forçait un masque sur toutes nos envies de vivre. Mon cauchemar m’a dévoilé que je devrai manifester Contre ceux qui nous estomaquent et nous empêchent d’être libres.
Tableau de Tomek Setowski sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201708Tomek-Setowski.html .
La Terre, organisme vivant, fait sa mue selon des périodes Qui peuvent durer dix mille ans, le temps d’une civilisation. Au gré des guerres, au gré des vents, sa peau se tend, sa peau s’érode, Sous les conflits les plus violents et fait ses réinitialisations.
Elle raconte en mosaïques l’histoire des civilisations Qui ont cru laisser leur empreinte pour défier l’éternité. Les pyramides prosaïques témoignent leur infatuation Mais rien ne reste de l’étreinte de ces absurdes modernités.
Bientôt l’automne, la nuit se voile ; les derniers jours sont émouvants. Adieu l’été et ses beaux masques qui ont augmenté sa chaleur. Vont-ils tomber sous les étoiles comme feuilles mortes au vent Ou bien roussir en teintes flasques pour déroger à nos valeurs ?
Je n’ai pas demandé à naître et je ne souhaite pas mourir, Pourtant j’obéis aux coutumes du pays qui m’a accueilli. Je me soumets, j’accepte des maîtres tout juste assez pour me nourrir Et j’accumule l’amertume d’un monde qui s’enorgueillit.
Tous ceux qui sont nés de couleurs ou d’altitudes différentes Obéissent à leurs traditions qui vont à l’encontre des nôtres. Et l’on s’affronte dans la douleur pour des richesses proliférantes Qui sont pillées par les nations au nom de saintes patenôtres.
Ô Dieu Végan, que n’as-tu fait l’homme à l’image de ta Nature ? Un homme-fruit, une femme-fleur qui ne vivraient que pour jouir ! L’enfant naîtrait presque parfait d’une copie en miniature De parents sans verser de pleurs ni de sang pour s’épanouir.
Il n’a jamais appartenu à l’étoffe tissée des héros, À la société d’hypocrites qui ne font que tapisserie. Mais il s’est toujours abstenu de figurer un numéro Parmi le troupeau circonscrit au monde de la finasserie.
Alors il s’est fait anarchiste, un libertaire, un marginal ; Il vit constamment hors-saison, discret car son silence est d’or. On dit qu’il est un peu artiste, indépendant, original, Qu’il aurait perdu la raison pour réveiller l’enfant qui dort.
Mais vous ne pouvez pas l’entendre ; trop de bruit brouille vos oreilles. Mais vous ne pouvez pas le voir ; manque d’argent, manque de temps. Vous ne pouvez pas le comprendre , il faudrait que l’on vous réveille. Qui sait ? Peut-être que, sans le savoir, vous êtes morts depuis longtemps.
Tableau d’Andrew Remnev sur http:dona.eklablog.comandrej-remnev-peintre-russe-contemporain-un-peintre-de-genie-a113107336 .
Loin des vallons, s’étend la plage dans le pays plat des flamants Où vit auprès des marécages la femme qui s’est consacrée À observer les accouplages des oiseaux qui vont s’exclamant À grands coups de becs dans le cœur les chants d’amour du feu sacré.
Tableau d’Andrew Remnev sur http:dona.eklablog.comandrej-remnev-peintre-russe-contemporain-un-peintre-de-genie-a113107336 .
Ce soir, la dernière sirène revêt son bel habit de nuit Pour rêver aux marins perdus qu’elle a envoûtés de son chant. Tandis qu’au loin une carène semble sombrer, elle s’ennuie En songeant au temps suspendu sur l’horizon à contrechamp.
Dans mon univers intérieur et mes pensées en escaliers, Les épanouissements m’élèvent et les dépressions me rabaissent. Tantôt je me sens supérieur, tantôt je suis fou à lier. Que voulez-vous ? Cela relève d’avoir vécu à fond la caisse.
Tandis que nous redescendions du paradis des animaux, L’étage me parut bien humide, d’une odeur de poisson thermidor. Des femmes éclairées au lampions m’ont salué à demi-mot ; J’ai compris sans être timide qu’ici le silence était d’or.
« Mais que fait donc ce chat ici ? » demandai-je à l’ange Saint-Pierre. « Lui, en revanche, est en enfer ! » répondit-il en souriant. « Nous l’avons, avec minutie, enfermé dans la souricière ! » Le chat semblait à son affaire cependant tout en roupillant.
…Puisque j’étais au paradis, j’ai demandé à visiter Ce qui fait la curiosité et les endroits les plus cocasses. Tout en haut, je fus refroidi d’air frais en exclusivité Brassé en spécificité pour des perroquets bien loquaces.
Les aigles, pigeons et bécasses, les canards de toutes les mares Et tous les oiseaux du bonheur rassemblés au dernier étage. « Les femmes sont très efficaces surtout lorsqu’elles sont au plumard ! » Plaisanta l’ange de bonne humeur devant la volière sans cage.
« Celles qui aiment les oiseaux sont invitées par les moineaux, Les canaris et les perruches dont elles se sont occupées. » M’expliqua l’ange dans les roseaux accompagné des étourneaux Qui discutaient avec l’autruche en train de les entourlouper.
Comme je priais pour mon chat – qui d’aventure est protestant – Un ange est venu me chercher et m’a invité à le suivre Au Paradis « section pachas » où, les miaulements l’attestant, Se retrouvent là-haut perchés tous les matous qui vont s’ensuivre :
Des chambres pour toutes les races équipées de chaises à griffer, De canapés à élimer et de rideaux à déchirer. Pourtant d’odeurs, aucune trace. D’abord, les meubles sont dégriffés Enfin des maîtresses sublimées font le cœur des chats chavirer.
« Ce sont celles qui aiment les chats ! » m’assura l’ange sereinement. « Tous vos matous viennent ici accompagnés des meilleurs maîtres ! » « Sans faire de prêchi-prêcha, à titre de renseignement Et d’après la superficie, qu’y-a-t-il d’autre au périmètre ? »…
Ô partie cachée de mon âme, tapie à l’ombre de moi-même, Qui vient toujours pour m’inspirer ce que jamais je n’ose faire ! Qui sait par des manœuvres infâmes me prouver ô combien je m’aime ! Jamais ne te remercierai de m’avoir rendue bipolaire !
Par l’effet kaléidoscopique des règles obscures de l’optique, Voici sur verre, découpée, l’illusion d’une jolie poupée. L’audace fantasmagorique de l’eau plate – mais allégorique – Produit un art entrecoupé qui ne manque pas de toupet !
Sur le grand patchwork damassé couvrant les dessous de l’affaire, Deux prétendants et une souveraine, complotent ainsi à mots couverts. Déjà, l’un d’eux s’est ramassé tandis que l’autre a dû s’y faire : « Mais où est donc passée ma reine ? » Trop tard ! Le sein est découvert.
Tableau de Rafal Olbinski sur https:catrina-burana.livejournal.com26110.html .
Ma vie aurait pu ressembler à ce grand escalier social Qui nivelle l’élite par le haut et la pauvreté par le bas. J’y suis monté, il m’a semblé n’y trouver rien de bien spécial ; Les gens y sont aussi idiots que vous et moi en contrebas.
Finalement où que je vive, où que j’accède sur mon palier, J’y verrai les snobs du dessus, j’y verrai les humbles au-dessous. Les anges paraissent bon convives, les démons paraissent fous à lier, Moi, loin des clichés préconçus, je me raccroche au garde-fou.
Soit Adam au sexe carré et soit Ève au sexe girond, Imaginez leur descendance, hommes et femmes hybridés. Tous ces enfants désemparés qui demain interagiront Avec un monde en dépendance d’une croissance débridée
Mais qui sont ces triangulaires qui s’insinuent dans le parcours ? S’agit-il d’un carré manqué ou bien d’un cercle émancipé ? J’en appelle aux quadrilatères afin de nous porter secours Pour cesser de polémiquer sur un chaos anticipé.
Plutôt qu’adopter un enfant, faites-vous cloner plusieurs fois Et vous pourrez recommencer autant de vies que vous voulez. Si personne ne vous le défend, vous pourrez revivre à cœur joie Plusieurs existences romancées ou sexuellement refoulées.
La reine est nue, bonne nouvelle, elle est maîtresse en son royaume ! Jour après jour, son règne croit et s’arrondit d’aura lunaire. Dans deux semaines, elle étincelle, d’or et d’argent, elle rayonne. Et si son empire décroît, c’est qu’elle est révolutionnaire.
Tu ne le verras pas venir, il se confond dans le décor ; Tu ne l’entendras pas darder son coup de langue télescopique Pour puiser dans tes souvenirs les démons et les égrégores Qui se sont souvent attardés lors de tes lectures périodiques.
Dualité dans les reflets sur l’eau tranquille de l’étang ; Kaléidoscope de verts mêlés de houx rouge-vermeil ; Miroir de nature soufflée par le vent de la nuit des temps ; Enfin la Reine Primevère qui sort de son demi-sommeil.
Prête-moi les ailes de ton cœur d’oiseau, Je m’envolerai pour d’autres horizons. Je serai oiselle, toi mon damoiseau Et je t’offrirai ma défloraison.
Donne-moi la couleur de ta différence Je m’en nourrirai le cœur chaque jour. Ôte la douleur de l’indifférence Et je sourirai à tout ton amour.
Ouvre-moi la porte de ton cœur ouvert J’y déposerai une clef du mien. Prends ce que j’apporte, mes rimes et mes vers, J’y réchaufferai mon cœur et le tien.