Catégorie : 2020

  • Forever young

    Toutes les femmes du vingtième et de tous les siècles passés
    Demeurent encore éternelles décrochées de l’actualité.
    Leur plus bel âge combientième, sur leurs bulletins, effacé,
    Rit des sommes sempiternelles du nombre des natalités.

    Ô belle jeunesse immortelle que la vie sans cesse transmet,
    Coule en nos artères et nos veines comme cycle d’éternité !
    Les fausses notes si mortelles des petites morts fantasmées
    Ne sonnent ni perdues ni vaines mais célèbrent la pérennité.

    Que jamais baisers ne vieillissent, que jamais sourires ne s’affaissent !
    À jamais l’image subsiste des belles amours de connivence.
    Autant les caresses mûrissent de tendresse sur leurs jolies fesses,
    L’éternel souvenir persiste comme un élixir de jouvence.

    Tableaux de Joan Dumouchel

  • Pas si bête ! – 1

    Le jour de la distribution des cerveaux, j’étais en retard
    Alors j’ai pris ce qui restait sans lire le mode d’emploi.
    J’écris des affabulations d’un air discourtois et vantard,
    Car on ne m’a manifesté aucun talent, aucun exploit.

    Le jour de la répartition des cœurs, je me suis égaré
    Et me suis trouvé par erreur enfoncé dans un cul-de-sac.
    Si j’écris à répétition des inepties désemparées
    C’est parce que je suis l’acquéreur d’une rudesse de cosaque.

    Puis, au jour de l’attribution d’intelligence et de bon sens
    Là, je me suis trompé d’organe, j’ai basculé de bas en haut.
    Mon QI de substitution s’est distingué par son absence ;
    C’est pourquoi mon cul et mon crâne se battent sans cesse en duo.

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  • Pure vision

    D’or, l’ADN biologique désoxyribonucléique
    Enroule au cœur de ses spirales toutes les vies à recouvrir.
    Nombres sacrés arithmétiques issus d’intégrales algébriques
    Comme une fontaine viscérale vers un futur à découvrir.

    Le nombre d’or serait caché dans chaque circonvolution
    Comme un patineur angélique qui entraîne l’humanité.
    Les femmes se sont attachées aux hommes dans leurs révolutions
    Et leurs rires machiavéliques résonnent dans l’infinité.

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  • Dix-mois, Houx ?

    Dis-moi, janvier, le dix du mois,
    Où donc es-tu, houx du bonheur ?
    Je te demande, écoute-moi,
    Un peu d’amour et de bonheur.

    Un peu d’amour prêt à germer
    Qui fleurira, dans une gerbe,
    Toute la fortune enfermée
    Dans ta fertilité en herbe.

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  • Déshabiller le sapin !

    Noël a mis un point d’honneur à nous partager les lumières
    Des ornements de son sapin aux branches garnies de joujoux.
    Tout se termine par un bonheur, une faveur – c’est la dernière –
    D’ôter ses habits de satin, ses guirlandes et ses froufrous.

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  • La danse d’ouverture

    Après fêtes et réjouissances, il faut bien démarrer l’année.
    Garçons et filles se préparent avec les faunes androgynes
    À partager la renaissance avec une miscellanée
    De créatures que tout sépare mais qui sont de même origine.



    Une miscellanée est un mélange de plusieurs auteurs en littérature.

    Tableau de Scott Gustavson

  • Méditation et inversement

    Si je mettais autour de moi tout ce qui est à l’intérieur
    Et que j’enferme dans mon corps tout ce qui est à l’extérieur,
    Je penserais au fil des mois que tout mon être supérieur
    Doit faire du chemin encore vers ses étages inférieurs.

    Tableau d’Annelie Solis

  • Pure évasion

    L’homme aux mains d’or m’a entrouvert toutes les visions enfermées
    Qu’un autre avait mémorisées dans le monde d’avant ma naissance.
    L’homme au cœur d’or a découvert tout mon passé qui a germé
    Dans le terrain thésaurisé où vit mon corps et mon essence.

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  • La dominante

    Quelle couleur dominerait si ma peau de caméléon
    S’adaptait au monde où je vis et à la teinte du présent ?
    Quelle musique retentirait si mon cœur de bandonéon
    Jouait les notes de la vie dans des accords électrisants ?

    Tableau d’Annelie Solis

  • L’arithmétique de la matière

    Lorsqu’ils renoncent au monde abstrait pour se condenser en matière,
    Les nombres quittent l’obscurité pour briller d’autres qualités.
    Ils s’additionnent, ils se soustraient pour gagner leurs substances entières
    D’une physique maturité ou d’une chimique fatalité.

    Tableau de Mendeleev

  • Le mâle a dit…

    La fleur du mâle gagne l’élite et l’homme devient une cible
    Qui passe par la cosmétique pour nourrir ses plumes de paon.
    Le moindre défaut insolite et c’est la chute irréversible
    Car l’homme croit à l’esthétique et la séduction du Grand Pan.

    Moulé dans le corps d’Apollon, tenu par les talons d’Achille,
    Il a bu l’eau miraculeuse du Saint-Graal au cours des croisades.
    Mais sans chemise, sans pantalon, sans son phallus, il est fragile
    Comme le contait la fabuleuse charmeuse d’hommes : Shéhérazade.

    Dessins d’affiche de René Gruau

  • Les prédateurs

    Qu’elle soit clonée d’une côte ou qu’elle descende du singe,
    La femme est vue comme une proie par tous les mâles prédateurs.
    Et pourtant ce n’est pas sa faute si l’homme se creuse les méninges
    À lui faire avaler qu’il croit n’être qu’un loup procréateur.

    Il faut se faire une raison, se méfier du chat qui dort,
    L’œil ouvert, l’oreille attentive pour assouvir ses bas instincts.
    Ces chasseurs en toutes saisons, à l’affût dans leurs miradors,
    Nous tiennent sous la défensive comme si c’était le destin.



    L’humanité n’est qu’une réserve de proies pour tous les mâles prédateurs.

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  • Troubles mentaux d’un lundi après-midi

    Apocalypse

    La vie éternelle est mortelle et le futur, c’est dépassé !
    Le progrès est en régression et l’avenir s’est inversé !
    L’humanité est sous tutelle, l’homme moderne a trépassé
    Sous la pression et l’oppression du pouvoir et du sang versé !


    Paysage mortel

    Les gens qui passent de long en large, les chiens qui promènent leurs maîtres,
    Les vélos qui roulent leurs chaînes et les joggers au périmètre.
    Les avions qui ploient sous la charge et la pression du baromètre,
    Tous les enfants qui se déchaînent et qui s’ennuient au kilomètre.


    Häuser Lärme Machen (les maisons qui font du bruit)

    Sens-tu la musique plein-pot de ton voisin sourd comme un pot
    Derrière les murs en agglo qui répercutent la techno ?
    Entends-tu les portes claquer, entends-tu les chiens aboyer
    À travers le contreplaqué du plancher en pseudo-noyer ?


    (Finalement j’ai bu un café et ça va mieux.)

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  • Les rois de l’orientation

    Melchior d’Orient, Gaspard du Nord, Balthazar venu d’Occident
    Et leurs pouvoirs ésotériques s’étaient perdus, on ne sait où…
    L’orientation (pas leur point fort) les aurait menés, par accident,
    Depuis les montagnes ibériques directement jusqu’à Séoul.

    Finalement une boussole qu’ils achetèrent à Pékin
    Leur permit de tracer leur route vers la lointaine Galilée.
    Quoi qu’il en soit, ils s’en consolent, aucun témoin, pas un péquin,
    Ne communiqua la déroute des trois touristes exilés.

    Illustrations de Jan Pashley

  • Pan, dans la gueule !

    Dans les usines, on se la pète !
    Sur les boulevards, on rit jaune !
    Au boulot, on se prend la tête !
    Dans les villages, c’est la zone !

    Dès le berceau, chacun s’apprête
    À travailler toute sa vie,
    À cotiser pour sa retraite,
    À s’échiner pour sa survie.

    Heureusement à l’Élysée,
    Tous nos élus sont à la fête
    Et le pays paralysé
    Sombre dans la folie complète.

    Les partisans du moindre effort
    Jurent sur les cinq continents
    Que c’est bien la loi du plus fort
    Qui fait le mâle dominant.

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  • Les oiseaux journaliers

    As-tu lu le canard du jour ? Je n’y ai vu que des colères,
    Des catastrophes et des crises, des morts et des crashs financiers.
    Je guette le cygne d’amour porteur de lumière solaire
    Qui n’annonce que des surprises et des délices circonstanciées.

    Tableau de Claude Verlinde

  • Les folles vierges – 2

    Les folles vierges de juillet sont les plus belles, il parait…
    Lorsque le Cancer apparaît, on n’est pas près de s’ennuyer !

    Les folles vierges du mois d’août à la mer ou à la montagne
    S’amusent bien entre compagnes et le Lion redevient doux.

    Les folles vierges de septembre vint à l’école, il n’y a pas d’âge !
    Quand on naît Vierge, c’est pour apprendre, perfectionner ses avantages !

    Les folles vierges du mois d’octobre trinquent jusqu’aux dernières vendanges.
    Les Balances tout d’abord bien sobres, se crêpent vite leurs cheveux d’anges.

    Les folles vierges en novembre connaissent les premiers frissons
    Car les Scorpions jouent les fripons dès qu’ils se retrouvent en chambre.

    Les folles vierges de décembre arrivent peut-être les dernières
    Mais ces Sagittaires, les premières, s’épanouissent de tous leurs membres.

    Tableaux de Rick Berry

  • Les folles vierges – 1

    Les folles vierges de janvier prennent leur bain du nouvel an.
    Les Capricornes, c’est courant, prennent l’année comme il leur sied.

    Les folles vierges en février ne font l’amour que le quatorze.
    Entre Verseaux, les soutiens-gorge sont vite ôtés et décriés.

    Les folles vierges du mois de mars s’apprêtent, panées à moitié folles,
    En passant à la casserole, Poisson ou dindon de la farce.

    Les folles vierges au mois d’avril ne se découvrent pas d’un fil.
    Bien que les Béliers soient pionnières, elles restent aux laines saisonnières.

    Les folles vierges au mois de mai ne font jamais ce qui leur plait.
    Mais bon ! Taureaux et ruminants sont avant tout des bons vivants.

    Les folles vierges du mois de juin naissent jumelles appareillées
    Car un Gémeau dépareillé c’est pinailleur, on le sait bien.

    Tableaux de Mistislav Pavlov

  • L’ultra haute couture

    Jadis, comme apprenti-tailleur, j’ai étudié chez Andersen
    La haute couture pour femmes avec des tissus merveilleux.
    Le comité des travailleurs jugeait mes robes trop obscènes
    Car, lorsque j’habillais ces dames, tous pouvaient se rincer les yeux.

    Tableau de Claude Verlinde

  • Dérapages

    J’ai glissé sur la chrétienté et je me suis cassé la foi ;
    J’ai trébuché sur le bouddhisme et je m’y suis grillé l’esprit ;
    Je me suis rallié à l’islam et j’ai consumé mon essence ;
    J’ai fouillé la mythologie et l’aigle m’a mangé le cœur ;
    J’ai chanté le monde quantique et j’ai chuté dans un trou noir ;
    J’ai fait confiance à la science et je m’y suis brûlé le corps ;
    J’ai subi la force des hommes et je suis devenu ermite ;
    J’ai écouté la voix de Dieu et Jésus crie dans le désert.



    (Sur un mince cristal l’hiver conduit leurs pas
    Le précipice est sous la glace
    Telle est de vos plaisirs la légère surface
    Glissez, mortels, n’appuyez pas.

    « Le Patinage » – Pierre Charles Roy.)

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  • Abstraction

    Quand la plus belle fleur préside, tout l’art de l’abstraction réside
    Dans la déviation du désir afin d’avorter tout plaisir.
    Les petits atomes crochus retombent en anges déchus.
    Enfin juste un regard de glace garantira du coup de grâce

    Tableau de Mandy Tsung

  • Les nuits d’Apollinaire

    Par bonheur extraordinaire, lorsqu’entre les bras de Morphée,
    Je tète au sein le somnifère que son mamelon irradie,
    Mes nuits, teintées d’Apollinaire, me guident sur les pas d’Orphée
    Qui me font sortir des enfers pour me conduire au paradis.

    Tableau de Mara Berendt Friedman

  • L’âge de mes racines

    Si j’ajoute à mes soixante ans l’âge de mon humanité,
    Plus la branche des mammifères, plus les poissons fondamentaux,
    Plus les plantes et les conifères et la création des cristaux,
    Je n’vivrai pas assez longtemps pour compter cette infinité.

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  • L’année du cancre

    À peine la leçon commence, les enfants sont évalués ;
    Les bons élèves apprennent vite et le cancre n’y comprend rien.
    Déjà, dès la première séance, il a la tête éberluée
    Tandis que les premiers s’agitent comme de jeunes galériens.

    Bientôt les têtes se remplissent des lettres de notre alphabet ;
    Les bons élèves de A à Z ; le cancre en reste sur le Q.
    Déjà, il se fait le complice des zéros qui sont au rabais ;
    Le seul prix auquel il accède, c’est une claque sur le cul.

    Ce soir les enfants dormiront de rêves pleins et déliés ;
    Les bons élèves s’y attachent et le cancre y perd son latin.
    Tandis que les uns finiront dans la banque ou l’immobilier,
    Lui, reste l’éternel potache qui dort jusqu’au petit matin.

    Demain les enfants reprendront le chemin de l’apprentissage ;
    Aux bons élèves les hautes classes, au cancre l’école buissonnière.
    Jamais pourtant ils n’apprendront du cancre l’éternel message
    Qui dit que la meilleure place, n’est pas la première mais la dernière.

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  • Les Tendres Souhaits

    Que ne suis-je la fougère,
    Où, sur la fin d’un beau jour,
    Se repose ma bergère,
    Sous la garde de l’amour ?
    Que ne suis-je le zéphyr
    Qui rafraîchit ses appas,
    L’air que sa bouche respire,
    La fleur qui naît sous ses pas ?

    Que ne suis-je l’onde pure
    Qui la reçoit en son sein ?
    Que ne suis-je la parure
    Qui la couvre après le bain ?
    Que ne suis-je cette glace,
    Où son minois répété
    Offre à nos yeux une grâce,
    Qui sourit à la beauté ?

    Que ne puis-je par un songe,
    Tenir son cœur enchanté ?
    Que ne puis-je du mensonge
    Passer à la vérité ?
    Les dieux qui m’ont donné l’être,
    M’ont fait trop ambitieux.
    Car enfin je voudrais être,
    Tout ce qui plaît à ses yeux.

    Poème de Charles-Henri Ribouté (1708-1740)
    Tableau d’Hanna Silivonchyk

  • L’année 2020

    Aussitôt qu’Américains, Chinois et Iraniens s’entendront,
    Aussitôt que Juifs, Chrétiens et Musulmans s’harmoniseront
    Aussitôt que Riches et Pauvres partageront,
    Aussitôt que Grands et Petits communiqueront,
    Aussitôt qu’Hommes et Femmes collaboreront,
    Aussitôt que Parents, Enfants et Générations s’écouteront,

    Ce sera une très bonne année, c’est imminent !

    Tableau de Jamel Akib