Confinés dans leur nirvâna, ils mangèrent tellement de compote Qu’ils ne purent même plus passer par la porte du Paradis. Il leur fallu l’assistanat d’un ange qui changea leur popote Par une soupe aux pois cassés, une salade et un radis.
Après le monde déconfiné, plus rien ne sera comme avant. Ceux qui n’ont plus les pieds sur Terre prendront d’éternelles vacances Vers des pays déterminés, encore mieux qu’auparavant, À offrir aux gens solitaires le plaisir en extravagance.
Moi, en robe de paon ; toi le chat sacripant, Moi, j’offre mon giron ; toi, offre ton ronron. Couchés sur le divan un instant captivant À guetter les souris d’une attention nourrie.
Moi, en robe fleurie ; toi, le chat aguerri, Viens me faire un câlin, joli matou malin ! Partager mon fauteuil aux couleurs de tilleul Et rêver un moment comme de vieux amants.
Moi, en robe de vagues ; toi, le chat qui divague, Moi, contre mon minou ; toi, contre mes genoux. Tes poils sur la bergère et moi en tenue légère Pour passer la journée ensemble à ronronner.
Au fil des heures étirées par la tombée du crépuscule, Le soir empourpre les ruelles et couvre d’ombre les arcades. Dans le silence déchiré par des oiseaux en groupuscules, Une huée douce et cruelle brise le calme de la rocade.
Dans le sommeil qui vous emporte dans le doux ventre de la nuit, Une fenêtre s’illumine ; ici, non plus, on ne dort pas. Aussitôt, on ouvre une porte ; il n’est pas très loin de minuit. Une présence féminine étouffe le bruit de ses pas.
Sitôt sortie de sa chaumière, la silhouette volatile D’une femme s’apprête à goûter suavement l’instant propice. Alors les oiseaux de lumière donnent de leurs cris versatiles, À celle qui sait écouter, l’écho de leurs meilleurs auspices.
Après une bonne formation pour capter la télévision, La femme des années soixante savait comment nous captiver. Aujourd’hui, les informations que je vois en mondovision Sont fausses et tellement angoissantes que j’ai dû la désactiver.
Dame Lesley Lawson – dite Twiggy – photographiée pour Vogue.
Avant de me déconfiner, je dois respecter les paliers Afin que la décompression ne me fasse pas bouillir le sang. Je ne suis pas déterminé à dégringoler l’escalier Et offrir aux gens l’impression que mes cheveux sont repoussants.
Les pattes accrochées au fumier, le coq est si fier de chanter ! Les racines plongées dans la boue, la fleur de lotus s’ouvre au jour. Ne craignons pas d’avoir les pieds dans la merde et devoir déchanter Car nous en sortirons debout nos plus belles histoires d’amour.
Cette belle couleur marron, si répandue et odorante, Devrait plutôt porter le nom de peinture à merde marrante. Finalement, notre passage, dans cette vie insignifiante, Se résume au matelassage de la planète par notre fiente.
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Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.
Je ne suis pas les chemins tracés Mais je suis mon propre chemin ; Mes reflets verts sont des repères Pour celui qui veut l’emprunter.
Mon chemin n’est pas le plus court Mais il embrasse les paysages ; Je ne sais pas où il arrive Mais c’est toujours une surprise.
Il suit les contours du terrain Et fait des circonvolutions ; Il n’obéit pas au cartographe Mais pour moi c’est le plus adroit.
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Le masque devient obligatoire – qu’il soit ou ne soit pas commode – Chacun en fait une occasion pour s’exprimer à sa façon. Bientôt les couturiers notoires sauront l’apprêter à la mode Et nous connaîtront l’invasion de virales contrefaçons.
Isabella Blow par Mr Pearl sur www.jessicalight.blogspot.com201401mr-pearl.html .
La civilisation en marche, alliée au progrès du futur, Nous télécharge à domicile les fruits du monde épicurien. Quel plaisir pour le patriarche d’offrir à sa progéniture Des objets les plus imbéciles aux gadgets qui ne servent à rien.
Mais voilà qu’un couac intervient dans cette chaîne industrielle ; Un poison lent s’est immiscé dans toute la consommation. Et comme personne ne parvient à en fabriquer des kyrielles, Voici la fin d’une odyssée et de la mondialisation.
L’inconscient sent son cauchemar s’insinuer dans tous les rêves Qui viennent le hanter la nuit comme si c’était prédestiné. Car le jour nous en avons marre de voir que l’on vit ou l’on crève Selon un pouvoir qui nous nuit à défaut de nous estimer.
Tant elle usa, elle abusa de son pouvoir bouleversant Qu’elle ne put quitter son plafond sur lequel elle se confinait. Son mari point ne s’amusa et trouva plutôt renversant De la voir en toile de fond, nue, tandis qu’il se lancinait.
Comment en suis-je arrivée là, moi, l’innocente et son minet ? Comment le monde a basculé vers une telle absurdité ? Comment le monde s’emmêla à désirer me confiner Comme s’il avait calculé mon degré de crédulité ?
Heureusement j’ai des infos que je dois comprendre à l’envers. Heureusement j’ai la radio dont j’entends les conseils pervers. Heureusement j’ai la télé qui montre ce que je dois voir Et j’en serai inoculée de ce qu’ON pense être mon devoir.
Maintenant que j’ai pris racine dans mon plancher en bois verni, Voilà que le confinement met un terme à ma gestation. Je sors les pieds de ma bassine, mes ailes blanches un peu ternies Mais avec le raffinement de sortir sans attestation.
Fêtons le déconfinement en savourant la liberté Qui nous donne des ailerons qui prolongent nos espadrilles. En poussant le raffinement nous en serons déconcertés ; Lorsque les moutons voleront, nous serons tous chefs d’escadrille.
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Après la leçon de piano, il s’en va faire un gros dodo Car les enfants l’ont épuisé par leurs cris stridents et laïus. Les concours internationaux ont tant pompé sa gamme de do, Qu’en dormant il ira puiser auprès d’un vieux stradivarius.
Pour ce dernier jour confiné dans son petit conservatoire, Il s’en ira conter fleurette aux souris et aux petits rats. Le violon d’Ingres du minet s’étant révélé, c’est notoire, D’accompagner les amourettes sur des miaulements d’opéra.
Monsieur Héron, motorisé car en avance sur son temps Sur une tortue populaire, croisa une jolie luronne. Alors il s’est autorisé à lui demander le montant D’une partie de pattes-en-l’air pour calmer sa testostérone.
La belle, à patte et à plume, répliqua à cette envergure En déployant ses grandes ailes et s’envola dans le silence. De cette histoire, nous conclûmes qu’il n’était pas de bon augure De se pavaner avec zèle et frimer avec insolence.
Tableau de Kevin Sloan sur http:paradisexpress.blogspot.com201010kevin-sloan.html .
Au sein de son imaginaire, l’homme s’approche d’une image, Représentation féminine de son anima masculine. Il cherche l’âme originaire qui se dérobe dans un mirage Dès que sa raison léonine fait monter son adrénaline.
Alors pour dépasser le mur du masculin au féminin, Remontons la fibre animale dont nous sommes les héritiers. Et ce fil ténu nous murmure d’un écho sans doute bénin Que la vie a créé le mâle et la femelle usufruitiers.
Car la vie nous prête le corps et nous n’en sommes que locataires, L’homme comme les animaux, comme la femme sans frontière. Ainsi pour retrouver l’accord de l’anima héréditaire, Ces fils infinitésimaux sont tendus sur la faune entière.
Cri de chouette dans la nuit, femme qui rêve dans son lit. Vol d’alouette au point du jour, femme qui s’éveille au matin. Survol de l’aigle de minuit, femme dans sa mélancolie. Hululement, voix de velours, femme dans ses draps de satin.
Le saviez-vous ? Ce sont les femmes qui se transforment en oiseaux Lorsqu’elles rêvent où se réveillent ou s’abandonnent à leurs pensées. Ce n’est ni bestial ni infâme, c’est leur partie de damoiseau Qui prend le relais et qui veille comme pour les récompenser.
Quand je vois l’envol d’un corbeau, d’un canard ou d’un épervier, Je pense à la femme qui dort et laisse s’envoler son âme. De leurs gazouillements verbaux, quelquefois je suis convié À partager ce rêve d’or dont je vous livre le sésame.
Durant notre confinement, quand vocifèrent les enfants, J’en suis toujours à m’ demander d’où leur vient cette voix criarde. Je l’ai appris dernièrement par la souris dont l’éléphant Connaît le cours recommandé d’un chat hurlant comme un vieux barde.
Tableau de Maria Pavlova sur https:www.thegreatcat.orgthe-cat-in-art-and-photos-2cats-art-contemporarymaria-pavlova-1979-present-russian .
Dommage qu’il ait déménagé de son joli chappartement Qu’il occupait dans mon armoire d’une manière sans pareille. Depuis, je ne puis présager les orages à retardement Qu’il faisait, si j’ai bonne mémoire, tonner, la patte sur l’oreille.
« Ha ha, il paraît qu’on sera tondus ! » Tout ça, c’est des sous-entendus ! « Hé hé, il paraît qu’on rationne l’herbe ! » j’ai déjà ouï ce proverbe ! « Hi hi, on nous traite comme des moutons ! » méfions-nous du qu’en-dira-t-on ! « Hu hu, il paraît même que ça urge ! » comme les moutons de Panurge ! « Ho ho, il paraît qu’on sera pucés ! » avec science et caducée ! « Hou hou, il paraît qu’on sera mangés ! » ça ne doit pas nous déranger !
Tableau de Scott Gustavson sur www.scottgustafson.comcharacter-design .
On n’a rien entendu de pis que les grippes du temps jadis ! On n’a rien vu au niveau masques, l’erreur paraît plutôt fantasque ! On n’a rien dit aux confinés pour qu’ils ne montrent plus leur nez !
Black-out complet dans les cités, ignorons les atrocités ! L’information est muselée afin de vous dissimuler Que l’ coronavirus, c’est l’arbre qui cache la forêt macabre.
Tableau de Scott Gustavson sur www.scottgustafson.comcharacter-design .
Rien n’est trop beau pour la princesse qui n’en aura jamais assez Et si elle prend trop de place, on augmentera les impôts. Après tout pourquoi la richesse devrait-elle un beau jour cesser Puisqu’il paraît que la populace a choisi de porter le chapeau.
Il faut au peuple ses héros et ses vedettes à admirer Afin de, par procuration, rêver à la vie de château. Tant pis si on reste à zéro, tant pis si on est aspiré Par notre procrastination car agir, c’ n’est pas du gâteau !
Tableau de Tomasz Sętowski sur https:www.designstack.co201801oil-paintings-magical-realism-meets.html
Dans les immeubles confinés, les cages d’escaliers résonnent Comme des chœurs de cathédrales où chacun prie pour son église. Dans les familles recombinées, plusieurs générations raisonnent Sur les mesures magistrales que nos dirigeants diabolisent.
Il paraît qu’on va nous tracer par des dispositifs légaux Pour donner des informations sur ce qu’on fait et où l’on est. Ce n’est pas que j’ sois agacé que l’on surveille mon ego Mais plutôt la déformation d’un totalitarisme inné.
Tableau de Tomasz Sętowski sur https:ego-alterego.comtomasz-setowski-paintings#.XrLVXf8kyf1
À tant suivre un confinement durant les longs jours du printemps, Je me mets à désespérer aux vacances toutes l’année. Je propose le raffinement de les faire durer à plein temps, Laisser le mois d’août prospérer d’une éternité à flâner.
D’une culotte marinière plutôt qu’une queue de poisson, Les sirènes s’habillent moderne, je vous en fais ce désaveu. Depuis le siècle des lumières, elles se sont mises aux caleçons Avec écailles en baderne, seins nus et fleurs dans les cheveux.
Tableau d’Elena Khmeleva sur http:touchofcolorr.blogspot.com201506elena-khmeleva.html?m=1#more
Le temps n’est pas une dimension, le temps n’est qu’une condition. La science ne peut le prétendre et n’arrive pas à comprendre. Ne sait que mesurer la trace du passage du temps qui passe Et donne du fil à retordre alors qu’il représente l’ordre.
L’amour n’est pas une dimension, l’amour est la prolongation De la vie qui ne peut ni mentir ni cesser de s’anéantir. L’amour un message à transmettre à l’évolution qui va naître À chaque rencontre amoureuse dans une explosion langoureuse.
(Tableau de Vladimir Kush. « Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif et son futur est toujours conditionnel. » Jean Cocteau.)
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Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.
Madame la reine nous entraîne dans un bal de sévérité Et se joue de la tyrannie pour galvaniser ses sujets. Gare à celui qui est à la traîne et gare à sa témérité ! Celui qui résiste est banni a priori, sans préjugé.
Madame, la reine de la nuit, entièrement nue à sa fenêtre, Se détend langoureusement pour un rapport d’intimité. Dès le premier coup de minuit, elle se donne à qui la pénètre Et lui offre amoureusement du sexe en magnanimité.
Notre-Dame des pâlichons, méprenez-vous sur la maigreur Des arbres noirs, des arbres en deuil que les corbeaux mettent à l’honneur ! Tout paraît un peu folichon, tout paraît noyé dans l’aigreur ; On croirait au premier coup d’œil que c’en est fini du bonheur.
Ce n’est que de la comédie, la terre n’est pas morte, elle dort En rêvant à la renaissance qui s’épanouira au soleil. L’hiver n’est qu’une parodie tirée de la boîte de Pandore ; Seul le sage a la connaissance que le trésor est en sommeil.
Toi qui conduit la cadence, toi qui dirige l’orchestre, Toi qui rythme la mesure, toi qui impose le temps, Toi qui nous immerge en transe les soirs de la Saint-Sylvestre, Mes pas résistent à l’usure et mon cœur en bat autant.
Prince de la Sainte-Victoire et de tous les champs de la Terre, Toi, qui a su remédier à la couleur de mes espoirs, Toi, qui a raconté l’histoire à ma peinture élémentaire, Laisse-moi donc te dédier l’ensemble de mon répertoire.
Tableau de Pablo Picasso en l’hommage à Paul Cézanne.
Quand les maux s’écrivent en douleurs tissées en forme de cuirasse, Seul un retour à la nature peut réveiller un cœur blessé. Flore et faune offrent leurs couleurs qui viennent à bout des carapaces Et autorisent l’ouverture vers les délices délaissées.
« Nous ne vieillirons pas ensemble. » Je parle de moi et de mon corps, Celui qui retourne à la terre avec les plaintes et les remords. Quant à l’âme, si elle se rassemble avec mes autres plus vieilles encore, Je rejoindrai le grand mystère d’une autre vie après la mort.
Quand Dieu devra penser à moi, plutôt que moi penser à lui, Soit je n’aurai plus rien à faire, soit je devrai recommencer. La mort aveugle, toute en émoi, me vendra le même produit : « Je vous propose une bonne affaire, cela dit sans vous offenser ! »
Sauf que si l’âme se réveille hors de mon cœur, hors de l’esprit Qui à cette heure se véhicule dans un corps qui se reproduit ; Ce nouvel être qui s’émerveille dans un ailleurs qu’il s’approprie Connaîtra-t-il le ridicule de ce que je pense aujourd’hui ?
Je vis dans mon propre tableau encadré par les quatre murs Que mes petites cellules grises ont transformé en miniature. Heureusement, j’ai mon hublot d’où j’entends des voix qui murmurent Et me révèlent des surprises portant ma propre signature.
Alors je les mets en musique accordée sur les courants d’air Qui me donnent un Do confiné plutôt qu’un La de référence. Mais pour tous les vents amnésiques, l’exactitude reste secondaire Et ma zizique, mal peaufinée, n’a pas atteint ma préférence.
Alors j’ai fermé le hublot durant quelques heures par jour Pour écouter dans le silence mon propre diapason de l’âme. Et j’ai repris dans mon tableau ma place dans l’étroit séjour Où, dans mes heures de vigilance, je joue ce que mon cœur réclame.
Béni soit le temps de l’ennui car il m’entrouvre une fenêtre Dont je me sers pour aérer l’intérieur avec l’extérieur. Souvent, comme le jour et la nuit, dans ces instants je sens renaître Cette appétence désespérée avec mon Prāna supérieur.
Pour échapper aux tentacules de la pieuvre libidineuse Qui s’insinuent, la chatte humant les repousse à grands coups de griffes. Sous ses assauts, les testicules de cette verge enquiquineuse Se replient sous le châtiment dans les replis de l’escogriffe.
Comme il poursuivait sa compagne avec sa langue de belle-mère, Elle s’enfuit de ses montagnes et trouva refuge à la mer. Grâce à Dieu, la chatte siamoise qui la veillait en son logis, Croqua l’appendice grivoise défiant sa gynécologie.
Je livre le vert de l’espoir lorsque votre cœur est morose ; Je remets la touche violette qui efface les bleus de l’âme. J’apporte le courrier du soir et vous voyez la vie en rose ; Et je repars à la volette pour renouveler votre flamme.
Lorsque souffle un vent de colère, je sème vos lettres écarlates ; Lorsque gronde un orage sombre, j’y disperse vos idées noires. Je me montre protocolaire par des blancs que l’on relate ; Les couleurs qui restent dans l’ombre glissent dans mes trous de mémoire.
Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
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Lorsque vint le temps du gui, on s’est souhaité bonne année Et puis quand vient le muguet, déjà, on n’y pense plus. À la fin on s’alanguit, on devient moins spontané, Peut-être aussi fatigué si l’année nous a déplu.
Lorsque vint le temps du houx, on s’est offert des cadeaux Et puis quand vient le muguet, on s’en est déjà lassés. On s’en ira au mois d’août, on prendra les sacs-à-dos, La rentrée sera moins gaie, les vacances sont passées.
Lorsque vint le mois de mai, on était tous confinés Et puis quand vient le muguet, on regarde la nature. On le sait tous, désormais, tout a été combiné Pour nous envoyer dinguer sous la loi des dictatures.
Lorsqu’elle ment, elle porte un masque pour abriter sa vérité Ne laissant qu’un fantomatique regard figé et indolent. Mais si ce soir, je la démasque, même en toute sincérité, J’aurai le masque fatidique de l’inquisiteur insolent.
J’offre mon corps à la science, le cerveau a très peu servi. J’offre mon cœur à la romance, il a battu, il a conquis. J’offre l’esprit à la patience d’attendre avant d’avoir compris. J’offre mon âme à la semence qui montera quand je serai parti.
Et vogue la galère quand tout va à vau-l’eau ; Et volent dans le vent bien haut, les cerveaux lents ; Et roulent sur la Terre, les fêlés du vélo ; Et brûlent les vivants après soixante-cinq ans.
Je plane entre deux âges et ne tient qu’à un fil Mais c’est sans conséquences, j’ai la mort en surplus. Et tout le paysage en cette fin avril Ressemble à des vacances qui n’en finissent plus.
Tableau de Fred Calleri sur http:www.howardmandville.comfred-calleri.html
Prendre une chaise comme une échelle pour voir le monde à sa fenêtre Pourrait changer la position de ce qu’on croyait parachevé. Peut-être que mademoiselle y verra un espoir renaître ? Mais à quoi bon ces dispositions qui laissent un doute inachevé !
Prendre une chaise comme un prie-Dieu pour interroger son oracle Et peser dans chaque prière le poids de son acceptation Ne paraît pas plus fastidieux qu’attendre un soi-disant miracle D’un peuple dans la poudrière brûler en manifestations.
Puisqu’on ne va plus à confesse avouer ses penchants pour la chair, Au Ministère de la Santé, on veut sans cesse nous alarmer. Je propose pour sauver nos fesses – sans que ça ne nous coûte cher – Le renommer, si vous le sentez : « Mission des Malades Désarmés ».
Je cheminais dans la forêt – notre paradis helvétique – Le cœur lassé des jours moroses dans lesquels j’étais confiné. Une voix sortie des fourrés venue du ciel et prophétique M’annonça dans un nuage rose : « Ta quarantaine est terminée ! »
Le Coronavirus Masqué, une sorte d’ange déchu Sorti de la boîte de Pandore, vient nous transmettre la lumière… Le pot-aux-roses est démasqué ! Quoi qu’il nous fasse, il est fichu Malgré l’intox qui nous endort, il retournera à la poussière.
Hélas ! Nous n’avions pas compris l’opération pas saine d’esprit Prévue par des dieux imposteurs et leurs propos de radoteurs ! Tous nos petits dérangements ne sont que leurs arrangements ; Notre prétendu libre arbitre n’est pas donné à juste titre.
Ces dieux qui se croient immortels, au-dessus des pauvres mortels Sont en train de nous combiner une funeste destinée. Nous serons pucés et parqués comme des systèmes embarqués Pour produire toujours plus d’argent mais hélas sans le partageant.
Pour trois sous de philosophie, je me confie à mon toutou Plutôt que mon chat cartésien qui se montre trop indépendant. Seul mon chien sait mettre à profit soit mes atouts, soit rien du tout, Selon sa queue qui va-et-vient et parle à mon corps défendant.
Dans les couloirs de sa maison, Madame se fait une raison. Son existence se dépeint parmi ses murs de papiers-peints Qui l’hypnotisent jusqu’à loucher le soir dans sa chambre à coucher Où tout doucement elle s’endort dans un décor en feuilles d’or.
Dans le salon de sa maison, Madame s’habille de saison. Pas de robes horribles à pois – elle n’est pas fille de joie – Mais des robes à motifs à fleurs – contre les soucis et les pleurs – Tant que ça tombe en pâmoison avec la couleur des cloisons.
Si tout va bien, demain encore, elle se fondra dans le décor Pour une vie en transparence et paisible en toute apparence. À moins qu’un beau prince charmant réveille la belle-au-bois-dormant, L’emporte dans son château de sable se fondre dans l’indéfinissable.