Dans la forêt endormie, je venais chasser mes pleurs
Quand le monde s’effondrait sur mon cœur écrabouillé.
Sortant de l’hypothermie, les arbres chargés de fleurs,
En silence, répondaient à mon âme dépouillée.
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Chaque jour, l’après-midi, je m’en allais retrouver
Cet ami imaginaire qui vivait dans l’arbre creux.
Ah, mon Dieu, ce qu’on s’est dit, tout c’qu’on a su approuver !
C’était extraordinaire, nous les hardis, nous les preux.
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Lorsque j’étais tout petit, mes souliers étaient de cuir
Brillant comme une patinoire par un beau matin d’hiver.
Ce souvenir d’empathie m’a permis de me construire
En rêvant au Lion Noir à la une des faits divers.
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Tous ces baisers sur mon corps qui suscitent mon essence
Sont braises qui brûlent mon cœur et évaporent mon âme.
Ah ! Que vous-aimé-j ’encore tout au-delà de mes sens,
Sans reposer de rancœur, sans lui appuyer ma flamme.
Je vous aime dans mes rêves, j’ai trop désiré l’appel
Qui m’aurait fait tôt quitter mes racines et mon orgueil.
Souffrez que je puis, sans trêve, abandonner ma chapelle
Pour suivre sans équité votre cœur et votre accueil.
Vous me souriez, Madame, et m’offrez votre poitrine
Pour que j’y couche ma joue et respirer votre souffle.
Là, j’y attise ma flamme, là mon âme s’y chagrine.
Que votre corps d’acajou soit à mon sexe son moufle !
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Sur la barque abandonnée, plus de trace du filet
Qu’Icare a précipité sur le soleil médusé.
Et l’astre bien ordonné, poursuivant son défilé,
Avec intrépidité l’entraîna comme fusée.
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Depuis que le Roi Soleil lui a fait fondre ses ailes,
Icare n’a qu’une idée fixe, c’est d’aller le capturer.
Aidé par les Lorelei qui ont tissé avec zèle,
D’ardentes plumes de phénix, un filet bien structuré.
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Un arbre creux pour l’hiver, ma provision de noisettes,
Un peu de neige fondante, c’est mon paradis sur Terre.
Je suis seul dans l’univers, belle vue sur la croisette
Et la chaleur ascendante de ma paix élémentaire.
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Quelquefois je viens planer illuminé de l’aurore
Qui rosit un peu mes ailes et me montre à découvert.
Parfois cet or safrané brille sur mon auréole
Tombant sur la filoselle de mon manteau entrouvert.
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Tous les arbres te chantonnent un joyeux anniversaire
Comme des bougies dressées que le soleil illumine.
Dans la matinée atone où la flore se resserre,
Leurs vœux te sont adressés de la part de Mélusine.
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Quand la neige endort la flore et la faune,
Le silence est roi, il n’y a plus un bruit.
Pour jouer la mandore, les lutins aphones,
Secouent dans les bois clochettes et fruits.
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Dans les plaines oubliées, là où les légendes règnent,
J’ai entendu bien souvent le chant des arbres-garous.
Platanes et peupliers, ensemble en meute s’étreignent
Et leur choral émouvant réconforte leur courroux.
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L’hiver endort les forêts dans ses longs bras embrumés
Qui engourdissent mes membres et me transpercent la chair.
L’eau dormante des marais m’empreint jusqu’à m’enrhumer ;
C’est ainsi depuis novembre, mon terrain est en jachère.
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Pour soulager les impôts de tous mes concitoyens,
J’en appelle à Godiva pour que ses charmes opèrent.
D’abord je lui paye un pot dans un troquet mitoyen
Puis je laisse la diva vous arborer ses lombaires.
Lady Godiva selon la légende, aurait traversé les rues de Coventry à cheval, entièrement nue, afin de convaincre son époux de diminuer les impôts qu’il prélevait sur ses habitants.
Pour bien voyager dans les livres, il faut être assez court-vêtu
Et plonger tout nu dans les pages qui sont des plus belles étoffes.
Cette expérience me délivre de mon petit destin fétu
Et j’y vois comme un rattrapage sur ma nature philosophe.
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Pour sonner ton anniversaire, j’en ai appelé aux trois muses !
Celles qui chuchotent à mon oreille tous ces reflets sur ma palette.
Puissent leurs cornes d’émissaire qui ne sont pas des cornemuses
T’atteindre chez toi sans pareille et t’apporter cette galette !
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Saute-mouton, c’est dépassé ; il vaut mieux vivre avec son temps !
Surtout quand nous, les renardeaux, pensons plutôt à les bouffer !
Aussitôt qu’ils sont trépassés dans notre estomac bien content,
Ils sont pesant comme un fardeau qui panserait nous étouffer !
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Fi de la jalousie première, fi des rivalités primaires,
Saluons le printemps généreux en toute magnanimité !
Alliant les roses trémières qui font des bouquets de chimères
Avec les fleurs des amoureux, tulipes en équanimité.
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Lorsque la nature est lasse de ses neiges et ses glaciers,
Elle en appelle au printemps pour relooker ses forêts.
Armé de ses brise-glace, il convie ses terrassiers
À un travail éreintant pour fleurir les roseraies.
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Quand j’ai atteint la montagne, sur la mer de chantilly,
Trônant comme île flottante sur sucre glace enneigé,
J’ai baptisé au champagne, toutes pensées recueillies,
Avec ma foi tremblotante, ce dessert aménagé.
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Quand je plonge sur la Terre mon regard bariolé,
J’en admire le grand peintre qui l’a sortie du néant.
Je n’explique pas son mystère dont l’art est auréolé ;
Mon cœur ne saurait atteindre l’aquarelliste géant.
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La Terre fait son tour de manège lorgnant l’astre dépassé
Et les planètes s’insèrent dans la course avec respect.
À chaque tour on s’allège des soucis et du passé ;
Alors cet anniversaire devient un havre de paix.
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Pour une fois je ne vais pas vous faire des vers compliqués.
Je vais simplement regarder le beau mélange des couleurs.
Le soleil descend pas à pas vers la beauté inexpliquée
De la mer lente et attardée qui meurt en ressacs enrouleurs.
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Il faut connaître les bons coins et attendre le bon moment.
Un peu trop tôt, ce n’est pas prêt ; un peu trop tard, c’est évanoui.
Je dois faire le contrepoint pour saisir l’accommodement
Qui donne les meilleurs apprêts et les coloris épanouis.
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J’aime tendrement mon village qui réfléchit comme un miroir
Qui montre dans ses eaux limpides tous ses avers et ses revers.
Mon cœur perçoit son profilage dans ses greniers et ses tiroirs
Que le liquide dilapide en profondeur et à l’envers.
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Pour faire tourner le moulin, il faut que les années soufflent
Les vents des inspirations, les vents des aspirations.
Parfois le souffle est câlin, il te berce, il t’emmitoufle
Et se fait respiration en toute coopération.
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Sous les lumières halogènes des ruelles en clair-obscur,
J’aime croiser tout ce monde qui court après son destin.
Je sens mon âme allogène plongée dans la sinécure
De ces contrées qui m’émondent comme un migrant clandestin.
Ne pas confondre « halogène » qui éclaire et « allogène » originaire d’ailleurs, installé depuis relativement peu de temps sur un territoire et qui présente encore des caractères nationaux ou ethniques qui le distinguent de la population autochtone.
J’aime quand le temps s’arrête, lorsque tout reste au présent,
Sans la charge du passé ni celle de l’avenir.
Éviter d’être charrette, trouver l’instant apaisant ;
Stopper ma vie compassée et laisser l’amour venir.
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Algunos puentes son muy sólidos, otros son más bien frágiles
Según el estado de la tierra, naturaleza y duración.
Inusual amistad a veces es como arcilla,
Pero están estructurados descarados cuando se basan en el corazón.
Certains ponts sont très solides, d’autres sont assez fragiles
Selon l’état du terrain, la nature et la longueur.
Les amitiés insolites sont parfois comme l’argile,
Mais sont structurées d’airain quand elles s’appuient sur le cœur.
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Sur son lit, elle m’a dit : « Pénètre-moi de tes vers,
Caresse-moi de tes rimes, baise-moi de tes poèmes ! »
Pour l’emmener au Paradis, j’ai son corps nu recouvert
Et de peur qu’elle ne déprime, j’ai écrit partout « je t’aime ».
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J’aime la couleur du soir ; la lavande devient violette
Et le soleil, comme un loup, se jette sur les fleurettes.
L’horizon ferme le pressoir, le vent souffle à la volette,
Le crépuscule jaloux s’allonge sur les murettes.
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Chaque année le doux parfum des lavandes de la terre
Revient grandir ma mémoire et embaumer mon essence.
J’ai trouvé fort opportun que, pour ton anniversaire,
J’en dépose dans tes armoires en toute reconnaissance.
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J’ai connu la vague bleue quand j’habitais en Provence,
Là où souffle le Mistral fouettant les robes légères.
Parfois l’arôme sableux me transmettait la mouvance
Des lavandes magistrales dans les armoires lingères.
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Est-ce bleu ou indigo, cette couleur de lavande
Qui a marqué ma mémoire de manière indélébile ?
Quand moi, petit saligaud, alimentais ma provende
Laissant couler dans l’armoire l’encre de mes stylo billes.
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Le puma est solitaire et aime bien partager
Son repas sans autre forme que ceux qui sont invités.
Je n’en suis pas solidaire et pour les départager,
Il faudrait que j’en informe les viandes à éviter.
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Chaque année un nouvel arbre qui monte droit vers le ciel.
Chaque année de nouvelles branches qui me relient au divin.
Mes racines sont de marbre et ma sève est l’essentiel
Qui me rajoute une tranche à tes envies d’écrivain.
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Personne ne pourra me croire si je vous dis qu’au crépuscule,
L’or descend enflammer les arbres sur les montagnes alentour.
Si j’avais pu vous faire accroire tout ce qui tombe sur ma bascule,
Vous auriez des maisons en marbre et des piscines tout autour.
Si mes souvenirs sont bons, c’est le soleil levant – et non couchant – sur le lac de Zürich vu de Männedorf.
Il y a tant d’or dans les montagnes qu’il faut parfois se lever tôt
Si l’on veut remplir mille sacs de ces aurores étincelantes.
Le matin, avec ma compagne, tant qu’on n’a pas mis son veto,
Nous en bourrons nos havresacs avec une fièvre insolente.
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Soudain le soleil déchire le fragile rideau de l’hiver
Qu’on pensait impénétrable et prévu jusqu’au printemps.
Et les rayons réfléchir tout le feu de l’univers
Parmi les géants érables tout d’aurore les teintant.
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Voyager à deux, s’appuyer les ailes,
C’est la synergie d’un amour construit.
Rien n’est hasardeux, on y met du zèle,
Grâce à l’énergie dont on est instruit.
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Bravant la tempête, bravant le Mistral,
Le temps a noué l’arbre qui résiste.
Saperlipopette, il est magistral !
Il faut l’avouer, c’est un vrai artiste.
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Rien de tel qu’un anniversaire pour souhaiter la bonne aventure !
Car ici la ligne de vie fait une boucle sur l’avenir.
Alors faisons le nécessaire pour nettoyer sa devanture ;
L’univers paiera le devis et laissera les sous venir.
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Insensible au cortège bien rythmé de la vie,
Chacun à son boulot, chacun à ses soucis,
Le soleil, fin stratège, sur la plage ravie
Fait dorer les rouleaux sur la grève adoucie.
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Chaque tour de main façonne mon âme
Et c’est chaque année un tour de gagné !
Chaque jour, demain, éclaire ma flamme ;
Je suis spontané et accompagné !
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Pour dépasser la lumière, j’ai ma petite recette :
Je guette le crépuscule quand les ombres se déploient ;
Puis je quitte ma chaumière, j’enfourche ma bicyclette
Et mon ombre qui bascule crève le mur de l’exploit !
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Vive l’eau du ciel qui tombe, c’est une pluie de bonheur !
Vive le soleil caché qui brille au-delà des nues !
Il n’existe d’hécatombe que pour tous les ronchonneurs !
Quand le cœur est détaché, le bien-être est ingénu !
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Même quand on est grand, on n’est pas mieux bâti
Pour chercher cette voie intérieure de l’âme.
Alors, en intégrant vos ondes de sympathie,
Je retrouve dans vos voix l’origine de ma flamme.
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À toutes celles et ceux qui sont nés aujourd’hui,
Je vous dédie ces vers pour votre anniversaire.
Ma mère qui est aux cieux, qui m’a ici conduit,
Clame dans l’univers ses vœux les plus sincères.
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Le 10 janvier est là, il ne manque que toi
Pour venir à la table de ton anniversaire.
J’ai mis quelques lilas pour faire plus courtois
Et c’est plus respectable et tout aussi sincère.
Mais tu t’en es allée de façon si cruelle
Comme si ton travail venait se terminer.
Mes larmes ravalées restent perpétuelles
Au souvenir du bail sonnant ta destinée.
Tes quatre-vingt-dix ans que tu n’auras jamais
Je les sens dans mes veines, vibrer dans mes artères.
Et c’est en le disant dans le vent désormais
Que ne sera pas vaine ma venue sur la Terre.
Ma mère le jour de la fête familiale pour ses 80 ans.
Je crois que j’ai compris, je crois que je le sens,
Nous sommes tous unis comme frères de sang.
Bien qu’aussi incompris, du moins je le ressens,
Comme un mal qui punit, un ego indécent.
Et lorsque je vous croise, ma sève me transmet
Que votre corps n’est autre que partie de moi-même.
Mais mon âme narquoise qui se croit au sommet
Sollicite un apôtre et voilà le dilemme.
Quel temps il m’a fallu pour vous apercevoir,
Percer votre cuirasse pour atteindre le cœur.
Mais ce que j’y ai vu vibre comme un miroir
Est issu de ma race et nous donne vainqueurs.
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Ça ne dure jamais que le temps d’un regard,
Mais on l’a dans le cœur pour une année entière.
Le mien t’emportera vers les aérogares
Et donnera ses ailes à ton anniversaire.
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