La ballerine s’emballe avant la chandeleur
Et pour faire ses crêpes, elle a pris sa raquette,
Un panier à cent balles, un tour de bateleur,
Une taille de guêpe et bonjour l’omelette !
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Prenez un chien, par exemple, à l’heure entre chien et loup,
Au bord d’un lac romantique pour la pêche au lamparo.
Puis pour parfaire l’ensemble, laissez faire le loulou ;
Il vous jouera l’authentique carte dix-huit du tarot.
Pêcher au lamparo : utiliser une lampe pour attirer les poissons.
Ça faisait des années que je m’y attendais.
La foi donne des ailes et ma patience est grande.
Mon cœur irraisonné faisait le farfadet
Et mon corps de gazelle a trouvé son offrande !
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Bateau vole sur les ondes transparentes du lagon !
Mes maisons sur pilotis où m’attendent mes amours
Offrent à mes envies profondes d’un appétit de dragon
Des lits en caillebotis et des étreintes glamours.
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Laissant le plancher des vaches aux souris et petits rats,
Notre jolie ballerine virevolte des ronds dans l’eau.
Elle mène à la cravache son bateau à l’opéra ;
Ce soir les gars de la marine applaudiront son solo.
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Le dernier coucou du soir, c’est un coucou de soleil ;
Des jeux de lumière et d’ombre, comme un dernier baiser d’or.
Le temps de dire bonsoir à mes amis en sommeil
Et doucement sans encombre, tout mon petit monde dort.
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Dans mon petit appartement, je possède une vue imprenable
Sur le Matterhorn et son lac que je vois depuis ma fenêtre.
Je ne pouvais faire autrement que d’approcher l’insoutenable
Légèreté paradisiaque de la montagne et m’y soumettre.
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L’hôtel aux dix mille plaisirs est un fantasme féminin
Où des femmes, incognito, y vivent nues comme des bêtes.
Lorsque monte un homme aux désirs enflammés d’un cœur masculin,
Tous les organes génitaux se trémoussent cul par-dessus tête.
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Chaque plume à sa coiffure est une année de combat.
Chaque perle à sa parure, c’est une victoire ici-bas.
Chaque ride sur la figure, c’est l’empreinte du compas
Qui trace la quadrature impossible de son pas.
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En contournant la lumière du soleil jusqu’à la source,
Je m’aperçois que partout les ténèbres disparaissent.
Sous les couches de poussière, le divin poursuit sa course
Et me révèle surtout sa parole enchanteresse.
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Quand je coupe tous les bruits, quand je stoppe le courant,
Quand j’interromps le tumulte, quand je perçois le silence,
Quand la nature m’instruit de son écho concourant,
Son calme me catapulte vers un monde d’excellence.
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Offrez-moi, s’il vous plait un nuage de lait
Sur une mer turquoise aux embruns bleu-ardoise.
Pour que ce soit complet servez-le sans délai
À ma bouche grivoise de votre main courtoise.
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Il voit la vie en rose en regardant le ciel,
Il évacue son blues en s’élevant aux nues.
Chaque année, il dispose d’un nouveau potentiel
Et des milliers d’arbouses sans cesse revenues.
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Parvenu au bout de la route, il faut prendre une décision.
Soit rebrousser le chemin, soit trouver une autre voie.
Ça m’est arrivé ; sans doute, j’étais en indécision,
Pris mon courage à deux mains et suivi ma petite voix.
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Toute nue sous son tutu, elle pirouette son cul
En chantant « Turlututu, je suis un petit rat dodu » !
Puis voilà que l’ingénue entre-temps m’a aperçu
Et jeta son dévolu sur mon sexe bien tendu.
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Parfois je suis un peu lourd et je prends beaucoup de risques.
On m’appelait « le casse-cou, le hardi de la famille » !
Je ne suis pas si balourd, j’ai toujours de bons ménisques ;
Mon conjoint m’aide beaucoup à me tenir sur les quilles.
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Souvent quand je passe aux abords du lac,
Je vois sans comprendre les oiseaux ensemble,
Debout dans l’espace faisant un bivouac,
Juste pour surprendre mon âme qui tremble.
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Perchée sur les cimes, jouant de la lyre,
Oyez la joueuse qui charme les pierres.
C’est sérénissime, ça tient du délire !
La voluptueuse est un peu sorcière.
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Pour le culte chaque soir du divin coucher de l’œuf,
Quelques oiseaux pèlerins volent en recueillement.
Oscillant en ostensoir, ils implorent l’astre neuf
Qui se lèvera demain pour leur ensoleillement.
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Me promenant dans les bois, j’étais en quête du loup,
Quand soudain je l’aperçus profondément endormi.
« Sire Loup, réveille-toi ! Tu n’as pas le pied jaloux,
Tu ne seras pas déçu de quitter l’hypothermie ! »
Dans la forêt d’Eschenberg.
Voici que notre bonhomme est devenu un grand homme
Perché sur corps triomphant qui abrite un cœur d’enfant
Deviendra-t-il astronome ? Sera-t-il bien autonome ?
Tous, nous lui souhaitons bon vent, les cheveux ébouriffants !
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Chaque jour me rapproche de l’entrée de l’hiver
Où le solstice habile rallongera mes nuits.
Et la neige s’accroche aux troncs les plus divers
Qui trônent immobiles, les arbres de minuit.
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Le sourire contamine les souches des alentours ;
Bientôt la forêt entière rayonne à ce diapason.
Lorsque j’ai mauvaise mine, je vais y faire un détour
Et reculer la frontière des fiévreuses pâmoisons.
Dans la forêt d’Eschenberg.
Tous ces pays qui fument dans leur petit bocal
Sont un peu hermétiques et trop contents d’eux-mêmes.
Chacun voit ses coutumes, ses traditions locales
Et l’aire sémantique reste un fameux dilemme.
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Je me cherche sur la terre, je voudrais m’apercevoir,
Je voudrais filtrer le temps jusqu’à ce qu’il ne reste que moi.
Déshabiller mon caractère pour, l’âme nue, percevoir
Et apprendre aussi longtemps de chacun de mes émois.
Alors j’irai sur ce banc contempler l’humanité
Qui fait déferler ses vagues sous les vents et les marées.
Voir les ombres retombant, allongeant leurs vanités
Et absorber la madrague où je demeure amarré.
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Ah qu’ils sont beaux ces rois mages avec leur dernier mobile !
Marie se fait un selfie entre un bœuf et l’âne gris…
Le monde est à leur image en position immobile.
Le progrès s’intensifie et l’être humain s’amaigrit.
Objets insolites – mais culturels – lors d’une exposition à Zürich un dimanche matin.
J’aime ces couleurs cerise dont se pare ma forêt
Dans ses tapis, ses moquettes et ses papiers peints de feuilles.
J’aime ces troncs qui s’irisent sous le pourpre mascaret
Et qui, par touches coquettes, impudiquement s’effeuillent.
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La vie est un fil ténu sous la paire des ciseaux
Que des personnes agitent par des mains intentionnées.
Et mon cœur est ingénu à errer dans ces réseaux
Où mon âme prend du gite un peu disproportionné.
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Mon petit cœur de nuage administre ma piscine.
Aux premières lueurs de l’aube, il vient devant ma fenêtre.
J’enlève alors mon plumage et m’installe dans ma bassine
Puis, reçois entre les lobes une eau qui me fait renaître.
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Léopard d’or, tu n’as pas tort de t’illuminer sous les nues !
Léopard d’or, ton cœur est fort et irradie de bienvenue !
Léopard d’or, j’aime ton corps qui règne en maître sans retenue !
Léopard d’or, quel réconfort dans ta présence soutenue !
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Ô ! Rougissent les feuilles, blanchissent les sommets
Qui hissent leurs couleurs en noble protection.
Et les arbres s’effeuillent, un peu comme assommés
Par un vent rémouleur qui fait sa collection.
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À côté de ma maison, sur l’une des sept collines,
J’ai planté l’attrape-amour, exposé aux quatre vents.
Je pensais en déraison que ses petites ailes violines
Allaient moudre le désamour dans un élan émouvant.
Mais j’ai vu les papillons, les petits oiseaux des villes,
Battre de leurs ailes autour pour lui transmettre un secret.
Aussitôt l’échantillon s’est mis à faire des vrilles
Et répandre aux alentours l’amour de la Terre sacrée.
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Je la vois toute nue quand je rentre le soir.
Immobile ingénue, elle semble m’attendre.
Serais-je bienvenu de lui dire bonsoir
Si j’allais, saugrenu, lui dire des mots tendres ?
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Une flamme de plus pour réchauffer ton cœur,
Car seul le temps comprend l’importance de l’amour.
Une année en surplus, c’est un peu de vigueur
Pour jeter l’encombrant et garder les beaux jours.
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Au début tu lances le dé pour atterrir dans une case.
« Bonjour papa, bonjour maman, bonjour famille, je suis ravi ! »
Dès que tu t’es accommodé, ça repart à la première occase.
Tu te crois libre, évidemment, mais tu joues au jeu de la vie.
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J’ai écrit mes plus belles pensées sur le papier couché de mon âme
Que le vent de l’esprit a plié et animé d’un souffle de vie.
J’en ai été bien récompensé quand, sur un courant de tramontane,
Mes cocottes se sont multipliées et ont décollé sans préavis.
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La nature a le blues en entrant dans l’automne
Et les taches de rouge sont d’un contraste étrange.
Car ma muse est jalouse lorsque je me pelotonne
Auprès des fées qui bougent sous leurs petites franges.
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À force de projeter de l’argent par les fenêtres,
À force d’estampiller des petits papiers colorés,
Chaque fois que je vais jeter mon hameçon au pifomètre
Toute ma pêche est torpillée et j’en suis déshonoré.
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Les vagues d’argent s’éloignent vers un horizon serein
Et portent les espérances vers leurs aboutissements.
Le vaisseau d’argent témoigne de la confiance des marins
Qui montrent la tempérance et l’épanouissement.
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Souvent il fait bon ne rien faire, laisser le fleuve m’emporter
Sans savoir ce que sera demain ou à quoi je ressemblerai.
L’avenir n’est pas mon affaire, je laisse mes ailes me porter.
Si j’ai besoin d’un coup de main, un ami je rencontrerai.
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Qu’y-a-t-il de plus saugrenu qu’un agent de police amoureux
Qui jouerait du cygnolica une chanson à l’eau de rose ?
Est-ce que quelqu’un l’a prévenu que son appel est langoureux
Et qu’il serait plus délicat simplement de chanter en prose ?
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Quand les hommes seront partis dans leur folle évolution,
Quelques singes un peu malins voudront faire le contrepas.
Est-ce qu’en contrepartie ils auront la solution
Pour préférer les câlins plutôt que les vains combats ?
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Quand la souche est heureuse et respire la vie,
Il fait bon de goûter sa sève parfumée.
Nature généreuse, ta beauté me ravit.
Ah que j’aime écouter tes sylvestres fumets !
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C’est la fête à la bête ! Faut qu’on se le répète,
Qu’on l’annonce à grands coups de joie mêlée d’humour !
Une jolie courbette ou une galipette ?
Un bisou dans le cou ou une nuit d’amour ?
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Je repeins les sourires pour ceux qui ont perdu
Le vrai sens des couleurs dans leur âme égrisée.
Les plus beaux souvenirs, les plus belles vertus
Calmeront les douleurs et les cœurs dégrisés.
Je ne suis pas sorcier, je n’ai rien inventé,
Je ne fais que montrer ce qui est enfoui
Et que seul un sourcier peut faire remonter
Des lointaines contrées où l’espoir s’est enfui.
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Pour respecter mes couleurs, j’en appelle à la nature
Pour m’éblouir simplement de bonheur et de quiétude.
Je transmute mes douleurs qui me rendent plus mature
En témoignant humblement de toute ma gratitude.
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Quelquefois je redescends tout au profond de moi-même
Pour redécouvrir l’enfant tapi au fond de mon cœur.
Sous le feu incandescent de ma conscience suprême,
Je vois le vol triomphant de ce qui me rend vainqueur.
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Finalement qu’il serait simple de vivre dans des cages à lapins,
Tout nu dans mon petit casier, lavé deux ou trois fois par jour !
Faites ma boîte, par exemple, avec des caisses de sapin
Que vous remettrez au brasier en priant pour mon bon séjour.
Mais non, c’est juste un mauvais rêve où j’essayais d’imaginer
Comment bien vivre formatés, endoctrinés de ritournelles.
Je dois continuer sans trêve à bien me désinvaginer
Et à vivre en conformité avec ma conscience éternelle.
Désinvaginer : ne pas se replier à l’intérieur.
J’habite un tout petit immeuble dans le quartier « à la rivière »,
Au numéro soixante-dix, deuxième étage sans ascenseur.
Je respire mieux dans mes meubles retiré des lignes ferroviaires
Et je n’ai plus le préjudice de ces avions offenseurs.
On y parle toutes les langues dont en principe l’allemand ;
On y entend de l’italien et toutes sortes de jactances.
Ça forme un concert de harangues qui ne marche pas tellement.
Avec mon français pascalien, je fais un peu de résistance.
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La fourmi est économe et sait bien s’accommoder
D’une goutte de rosée pour nettoyer ses antennes.
Notre insecte est autonome et n’est pas incommodé
Par les soucis névrosés des dévotions puritaines.
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