Catégorie : 2015

  • Le troupeau des machines

    Le troupeau des machines

    Le serpent siffle et nous enserre, la colombe brandit la paix
    Les hommes courbent leur échine et avancent sans illusions.
    Quand Dieu devient un adversaire et qu’on ne jure que par l’épée,
    L’homme redevient une machine et l’esprit rentre en collision.

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  • C’est Satan qu’on assassine

    C’est Satan qu’on assassine

    Ce monde est incohérent, il s’y passe des choses atroces !
    Même des soldats de Dieu le mêlent à toutes leurs sauces.
    La folie s’accélérant, on va devenir féroce ;
    L’amour miséricordieux en sortira de la fosse.

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  • La colombe nouvelle

    La colombe nouvelle

    Chaque année ma jolie colombe refait à neuf ses belles ailes
    Pour pouvoir explorer le monde, il faut ordonner sa voilure !
    Cette année ma jolie palombe a tout préparé avec zèle ;
    Sa maison est très floribonde et son jardin a belle allure !

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  • On tire les rois

    Je pleure mon roi de cœur, je le nomme Cabu !
    Je pleure mon roi de pique, je le nomme Wolinski !
    Je pleure mon roi de carreau, je le nomme Charb !
    Je pleure mon roi de trèfle, je le nomme Tignous !

    Ô mon Dieu quelle peine de l’enfance meurtrie !
    Ô mon Dieu quelle peine de mes valeurs bafouées !
    Ô mon Dieu quelle peine de mon pays tué !
    Ô mon Dieu quelle peine de mes racines arrachées !

    C’est ma Terre reniée dont je sens la souffrance !
    J’en perds toutes mes rimes et mes vers et mes pieds !
    Je n’aurai pas de rage ni de force ni colère
    À rester solidaire et demeurer présent !

    Et les policiers
    Et les victimes
    Et tous ceux qui portent et soutiennent leurs valeurs
    Et nous les témoins.

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  • Le chêne tire les rois

    Le chêne tire les rois

    L’arbre aux branches noueuses veut décrocher la lune.
    « Par ici, la galette ! » Dit-il royalement.
    « Mes racines boueuses sont signes de fortune
    Et ma cime goélette claque au vent galamment ! »

    À ces mots, le roseau, courbant un peu la tête,
    Dit : « Votre Majesté, pour décrocher la lune,
    Confiez aux oiseaux ce sérieux casse-tête
    Qui pourrait infester votre royale rancune. »

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  • Le matou sous la lune

    Le matou sous la lune

    Quand la lune est nouvelle, mon matou renouvelle
    Ses meilleures amitiés jusqu’au premier quartier.
    Quand la lune est bien pleine, mon matou, sur la plaine,
    Fait son fin cachotier jusqu’au dernier quartier.

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  • Planant dans l’atmosphère

    Tandis que les nuages courent à travers les deux hémisphères,
    Je m’abandonne entre deux eaux pour écouter le temps qui passe.
    Je m’éloigne ainsi des discours en planant dans mon atmosphère
    Et je me préserve du zoo où se lamentent les rapaces.

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  • Ces charmants petits « moi »

    Tous ces petits « moi » qui volent occupent bien trop d’espace !
    Du matin jusqu’au soir, chacun prend les commandes.
    Et mes pensées s’envolent dans ces maîtres qui passent.
    Pourquoi ? Sacré bonsoir ! Ça, je vous le demande…

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  • La marche annuelle

    Un petit pois chaque année, un petit pas vers la vie,
    Un petit pont d’amitié, un petit pot plein d’amour.
    Chaque jour est spontané, chaque journée me ravit
    J’incarne l’usufruitier d’une destinée glamour !

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  • Je me sens un peu mollasson…

    Dire qu’il faut recommencer à remonter tous ces étages !
    Trois cent soixante-cinq degrés d’escaliers en colimaçon !
    Tout à nouveau ensemencer, attendre encore davantage,
    Mais je ne puis le dénigrer, je me sens un peu mollasson…

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  • L’année Sainte

    Le premier jour, le Bateleur commence un tour de passe-passe
    Puis la Papesse, la bouche en cœur, vient vous raconter une histoire.
    Après, l’Impératrice, sa sœur, s’assied un moment et se casse ;
    Arrive alors un Empereur, d’un pas bien déambulatoire,
    Que le Pape sacre dans un chœur qu’entonnent tous les anges en masse.

    Au printemps, tous les Amoureux font des projets sur les chemins
    Et montent dans leur Chariot pour vivre un voyage de noces.
    La Justice, d’un geste rigoureux, leur fait signer le parchemin
    Qu’un saint Hermite, imprésario, roule bien vite dans sa bosse.

    Suivant la Roue de la Fortune, tout en entretenant sa chance,
    C’est à la Force du poignet qu’ils construiront leur Paradis.
    Quelquefois la corde opportune d’un Pendu ôte la malchance
    Et l’on voit la Mort s’éloigner en retirant les maladies.

    Avec un peu de Tempérance, l’équilibre est vite assuré ;
    Tirant le Diable par la queue quand le chemin fait des virages.
    À la Maison, en apparence, Dieu est présent pour rassurer
    Et protéger des belliqueux loin des Étoiles et des mirages.

    Ce soir la Lune se lèvera prenant ses quartiers de noblesse
    Lorsque le Soleil pâlira après avoir vécu sa vie.
    Le Jugement s’élèvera sans cruauté mais sans faiblesse ;
    Le Monde entier se ralliera vers le pardon, l’âme ravie.

    Aimez-vous mon histoire de Fous ?
    Un peu beaucoup ou pas du tout ?
    Donnez la main et suivez-nous !
    Ça vaut la peine, ça vaut le coup !

    Photos de Jean-Jacques Dejeunes