N’allez pas croire en cette image si tendrement baignée de rose,
Que je ne parle qu’en couleurs pour éviter le noir et blanc.
C’est vrai que j’use de grimages pour éviter d’être morose,
Que je transmute les douleurs en un bonheur me ressemblant.
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Quand on parle du Bon Dieu, parle-t-on de sa bonté
Ou parce qu’on a eu la chance de tomber sur le meilleur ?
Aux autres, faut-il dire « adieu, vous êtes des effrontés ;
Vous n’apportez que malchance, tous faux-dieux, faux-monnayeurs ? »
Mais non, allons ! Je plaisante ! Il n’y a rien à comparer !
Je ne sens que ce soleil qui brûle de l’intérieur ;
Cette voix sécurisante à mon cœur désemparé
Qui me raconte l’éveil de mes trésors antérieurs.
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Amoureux des belles brumes, toutes habillées de mauves,
Je viens leur conter fleurette tous les soirs au point du jour.
Parfois j’y attrape un rhume mais leur quiétude me sauve
Car elles ont l’âme sœurette et le cœur à contrejour.
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Quand la lumière s’enfuit dans un murmure amoureux,
Le soleil déshabillé plonge sous les couvertures
Des profondeurs de la nuit dans un coucher langoureux
Et ses rayons babiller tout empourprés de peinture.
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À l’approche du printemps, mes soirées deviennent roses
Comme si l’amour devait se vêtir de jolies robes.
Alors j’ai le cœur chantant, l’âme perd son air morose
Aussitôt qu’à mon chevet, la lumière se dérobe.
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Cœur de feu, tu brûles en moi et embrases les mensonges ;
Corps de terre, tu me donnes le goût des fruits de sagesse ;
Esprit d’air, souffle sur moi et m’emporte dans les songes ;
Âme d’eau qui me pardonne et m’enrichit de promesses.
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Habillée de coquelicot la ballerine intrépide
S’est parée de calicot sur ses hanches bien rapides.
Admirez le velouté de cette danse ludique
Qui vous fait le cœur flouter de pensées bien impudiques !
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C’était dans la nuit bleue des amours fascinées,
Les étoiles comptaient chacun des coups de foudre.
Moi, j’y étais, parbleu ! Avec ma dulcinée.
Ses baisers décomptés ont mis le feu aux poudres !
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Quand reviennent les beaux jours, je vois grossir les marées
Qui m’apportent les échos des assurances nouvelles.
Ah que j’aime ce séjour sur mon bateau amarré,
Cœur et âme ex aequo dans mon corps de caravelle !
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Juste avant que n’apparaisse le feu brillant solitaire,
Je m’envole sur les ondes enveloppées de nuages.
J’aime sentir la caresse du vent soufflant sur les terres
Et je traverse le monde de paysages sauvages.
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Mille voix me réveillent à l’aube du printemps
Dans un chorus de fleurs et de bourgeons vibrant.
La langue des merveilles de quelque oiseau chuintant
M’a donné tout à l’heure l’écho du célébrant.
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Le matin me réveille, le bel azur m’embrasse
Et je me désaltère d’un peu d’eau de rosée.
La nature m’émerveille par son soleil de grâce.
Ah que plaise à la terre me métamorphoser !
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Chaque fois que je consulte cet autre côté de moi,
Je perçois ses intuitions même si elles n’existent pas.
Pas encore dans le tumulte qui met mon cœur en émoi
Mais bientôt les conditions feront tourner le compas.
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Parfois quand l’âme déprime, ça fait comme un trou dans l’eau.
Mon corps devient submersible et s’enfonce dans le reflux.
Tous mes contacts, je supprime, dans le silence des flots
Et j’atteins l’inaccessible écho qui déclenche le flux.
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Selon le thème du jour de nos amis les poissons,
Rien n’est écrit à l’avance et le temps n’est qu’illusoire !
Présent apporte toujours les meilleures des moissons.
Passé est sans importance ; Futur n’est qu’une amusoire !
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Il était une bergère, avec ses blancs moutons,
Qui m’invite à la suivre derrière les buissons.
De façon bien légère, j’ai ouvert ses boutons
Et ce qui va s’ensuivre n’est pas dans la chanson…
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Je dois vous dire qu’en Helvétie, les vélos sont très écolos
Et se fondent dans la nature ; mon cœur en est tout en émoi.
J’en ai vu des péripéties et des spectacles rigolos ;
Ça semble une caricature mais c’est ainsi derrière chez moi !
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Bien souvent une lumière s’entrouvre dans mon hiver
Chaque fois que je demande à l’esprit de lâcher prise.
Dans ma petite chaumière, les portes de l’univers
Offrent à mes petites commandes de merveilleuses surprises.
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C’est le premier mars, c’est le mois des fous,
Le mois des amours et des galipettes.
Avec ma comparse, les autres on s’en fout,
On s’fait des mamours, saperlipopette !
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Tous les matins il cheminait parmi les bois et les fourrés.
Tous les midis il parcourait le ciel sous les nuages noirs,
Chaque soir quand il revenait, il était fort bien entouré.
Chaque nuit il s’énamourait de sa femme en son manoir.
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Parfois le soleil nous blesse par ses rayons déchirants,
Parfois il nous manque tant que nous en sommes assoiffés.
La nourriture est noblesse, l’aliment est inspirant.
Que ce feu concomitant vienne l’âme recoiffer !
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Chaque cycle de la vie entraîne un nouveau printemps.
La nature se renouvelle pour une fraîche aventure.
Et ce cycle me ravit dans ce monde si éreintant
Car ce tour de manivelle m’est d’inédites ouvertures.
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Ce n’est pas de l’impatience ni un rêve hors de saison,
Mais j’aspire à respirer mes bourgeons ombilicaux.
Ah que n’ai-je de patience à en perdre la raison
De me sentir inspirer des divins coquelicots !
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Pour charmer la romantique et jolie chatte de la plage
Je l’ai menée en bateau et portée à l’horizon.
Cette histoire est authentique malgré l’étrange couplage
Mais je me suis pris un râteau et mon cœur est en prison.
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Parfois dans mon sommeil lorsque j’ai trop zébu
La liqueur des grisons à tomber à genoux,
Mes rêves sont vermeils car, depuis le début,
Je joue à Saute-Bison avec mes copains gnous.
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Dans la nature d’argent, lorsque le silence est d’or,
Je vais écouter le vent qui me raconte les arbres.
Et je m’en vais partageant des histoires où je m’endors
Entre le soleil levant et les nuages de marbre.
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C’est le matin de bonne heure dans le soleil renaissant
Que dans l’air frais irisé j’aime observer les oiseaux.
C’est un rayon de bonheur dont je suis reconnaissant
Qui donne, à mon cœur grisé, son éther plein les naseaux.
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Un ancien soleil se couche, un nouveau matin se lève ;
Ainsi passent les journées comme les pages d’un livre.
Cependant, couche après couche, lentement l’âme s’élève
Sans jamais se détourner de l’intense joie de vivre.
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J’aime entendre sa voix le soir sur le rivage
Quand le soleil n’est plus qu’un point sur l’horizon.
Elle montre la voie de la beauté sauvage
Qui part sur le reflux comme exquise guérison.
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Valentine, elle en a marre d’être menée en bateau
Valentine, elle est ailleurs, elle pense à autre chose
Loin de tous ces tintamarres, de se prendre des râteaux
Par ces fourbes batailleurs qui la laissent un peu morose…
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Elle a tant reçu de fleurs, la petite Valentine,
Que ça forme un monticule sur lequel elle se pose.
Elle a tant versé de pleurs, la petite Valentine,
Qu’elle attend la canicule et qu’alors elle se repose.
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L’as-tu vue dans l’escalier, Valentine ma copine ?
L’as-tu vue sur le palier, Valentine la coquine ?
L’as-tu vue dans le couloir, Valentine galopine ?
Elle est nue pour me vouloir, Valentine me taquine !
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À ces charmantes femmes qui m’écrivent des « j’aime »,
À leurs cœurs délicats qui conjuguent l’amour,
Ô que leurs oriflammes et leurs beaux stratagèmes
Sont du plus bel éclat et du plus tendre humour !
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Quand la belle-au-bois-dormange apparait au crépuscule
Dans cette couleur étrange, lorsque le soleil bascule,
Tous mes rêves sont orange et les anges en corpuscules
Viennent effeuiller les franges rimées dans mon opuscule.
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Avec ses peluches cendres partout sur mes pantalons
Et ses poils en cheveux d’anges qui encombrent mon clavier,
J’ai bien fini par comprendre, et j’en ai pris du galon,
Que ma chatte est un mélange d’enchantements déviés.
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Ce soir j’embarque mes rêves, mes phantasmes et mes envies,
Et je quitterai la terre des réalités obscures.
Ah que s’envolent sans trêve mes créations à l’envi
Pour bâtir mon ministère et bannir les sinécures.
La poésie pour les nuls :
« Envi » (sans « e » final) vient de l’ancien français (« défi, provocation ») et signifie « à qui mieux mieux » ;
« Envie » vient du latin et signifie « jalousie, haine » ;
« Sinécure » signifie « sans soin et par extension, un emploi fortement rémunéré pour très peu de travail. ».
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Quand le soir, la lune est pleine, emplie de sérénité,
Elle me montre un chemin vers la lumière intérieure.
Et mon cœur de porcelaine trouvera l’infinité,
À son réveil dès demain, de sa richesse extérieure.
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Quand le temps est incertain et la météo douteuse,
La grenouille va consulter son vieil ami le cornard ;
Mais je ne suis pas certain que cette appellation honteuse
Soit capable d’insulter ce pauvre insecte bonnard.
(Le mot « cornard » est un mot familier.
Le véritable nom est « Lucane cerf-volant »
Mais c’était un peu long à faire rentrer dans une rime.)
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Lorsque le voile s’est déchiré et que mes chaînes sont tombées
Je me suis senti éperdu comme si le sol se dérobait
Oh Dieu, vers quels chemins j’irai ? Où donc mes pas vont
Avec cet esprit si tordu dont tant de doutes s’est enrobé !
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La reine des glaces me glace le cœur
Il faut que déglace ce froid haut-le-cœur !
J’échange « douleurs » contre des couleurs
Et troque « silence » contre une romance.
Ma main j’ai glissé sur sa peau lissée
Ses lèvres, ai baisées, juste pour l’apaiser…
La reine des neiges fait tourner manège
Avec les oiseaux de son damoiseau.
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Un nouveau cycle de la vie, l’eau qui retourne vers la mer,
Puis qui s’évapore en nuages pour retomber en giboulées.
Chaque période me ravit et me rapproche de ma mère
Dans une compassion suave qui laisse mon cœur chamboulé.
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Je suis juste de passage dans cette vie éphémère
Qui commence lentement et finit à toute berzingue ;
Comme ce fleuve si sage où m’a déposé ma mère
Qui m’entraîne assurément vers une aventure dingue.
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Dans cet espace ténu juste sur le fil de l’eau
Le fils de la Terre étend une branche sur l’étang
Le ciel, son père atténue dans un incolore halo
L’appel que sa mère attend dans son giron palpitant.
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Tous ces réseaux de mémoires qui tissent une étrange toile
Sont les parties de mon être qui s’éveillent au matin.
Ce n’est pas dans nos grimoires dont les formules se voilent
Et nous forcent à connaître leur infâme baratin.
Il faut sortir de l’enfance, sortir de l’adolescence,
S’échapper de sa famille, quitter la route des morts,
Déverrouiller ses défenses, savoir leurs obsolescences,
Noyées dans la camomille, empêtrées dans les remords.
Mais c’est en coupant les ponts, en tranchant toutes attaches,
Qu’on peut faire le grand saut et redécouvrir la vie.
Parfois l’ombre d’un jupon avec un air de potache
Fait renaître le puceau à son joli cœur ravi.
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Lorsque c’est la vie qui s’embrasse pour sa plus belle histoire d’amour,
C’est toujours ma vie qui se trace dans le courant au jour le jour.
Que j’aime ôter cette cuirasse qui de mon corps, fait désamour,
Pour retrouver, avec grâce, ma nudité dans ce séjour.
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« – Si je te revois encore avec ce jeune blanc-bec
Je le déplume à l’instant et puis je lui cloue le bec ! »
« – Et toi, si je vois ta pécore se dandiner le croupion
Je te fais l’aveu prestant que je lui troue son lampion ! »
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Aussi douce que sa peau, aussi ferme que son derme,
Aussi dénuée de poil, aussi privée de défaut,
Je vais lever mon chapeau et baptiser de mon sperme
Cette dune, nue, sans voile qui serait un peu nympho…
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N’attendez pas que je trace la route qu’il faudra suivre,
Ne recherchez pas mes mots concaténés dans mes vers !
Ce sont panneaux que je place pour inviter à poursuivre,
Là, de rameaux en rameaux, un chemin juste entrouvert.
Concaténer : enchaîner des caractères
Si j’ai de grandes oreilles pour écouter la lumière,
Si j’ai de grandes dents pour ressentir la musique,
C’est que je n’ai pas mon pareil pour briller dans les chaumières
Et que j’ai du répondant et aussi un beau physique !
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Regardez, que font-ils, eux, les canards sauvages
Qui quittent leur région sans un dernier adieu ?
Où vont-ils, qui sont-ils, fuyant les esclavages
Exempts de religion, libérés de tout Dieu ?
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